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Initiative: à Nantes, une collecte "zéro biodéchet dans les restos" à vélo a séduit l'ONU

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A Nantes, l'association "La Tricyclerie" collecte à vélo les biodéchets d'une trentaine de restaurants et d'entreprises, puis les composte. Photo AFP 

Sa mission: en finir avec l’incinération des biodéchets. A Nantes, dans l’ouest de la France, l’association « La Tricyclerie » collecte à vélo et par kilos, épluchures de légumes, marc de café et autres déchets organiques d’une trentaine de restaurants et d’entreprises, puis les composte. Une démarche écologique anti-gaspi dont l'originalité et l'efficacité ont séduit jusqu'à l’ONU.

 

Comment ça marche ? Ou plutôt, comment ça roule ?

Juchée sur son vélo-remorque électrique rempli de seaux et de bacs, flanqué du slogan « A toute allure les épluchures », Valentine Vilboux, 29 ans, coordinatrice de La Tricyclerie, sillonne de cuisine en cuisine le centre-ville et l’île de Nantes, sur la façade atlantique. « C’est simple, on prend tout, même les coquilles d’œufs, les agrumes, tout à part le pain, la viande et le poisson », explique la jeune femme, après avoir pesé la dernière collecte de la journée. Soit un peu plus de 20 kilos d’épluchures de pommes de terre, de salade et de marc de café. « C’est beaucoup, ça prouve que (dans ces établissements, la cuisine) c’est du frais, du fait maison », glisse-t-elle.

"Jeunes champions de la Terre"

Lancée fin 2015 avec une première phase expérimentale dans huit restaurants, cette tournée anti-gaspillage s’agrandit, avec 23 restaurants et neuf entreprises désormais collectées. L’initiative a même tapé dans l’œil des Nations unies. "La Tricyclerie" et sa fondatrice de 26 ans, Coline Billon, sont l’un des douze finalistes dans le monde et l’unique en France, sur 2 400 candidats au départ, du concours « Les jeunes champions de la Terre » de l’ONU. A la clé: un prix de 15 000 dollars, décerné ce mois-ci, novembre.

L'« or noir » des épluchures

« C’est super valorisant, même si on n’a pas l’impression d’avoir inventé quelque chose d’incroyable », s’étonne encore Valentine Vilboux. Car si le tri du papier, du verre et du carton est devenu un automatisme, les biodéchets finissent généralement à la décharge ou incinérés. Cet « or noir », pouvant servir d’engrais aux agriculteurs une fois composté, représente pourtant un tiers des ordures ménagères des Français, et son tri,  sans obligation légale à l’heure actuelle, ne sera généralisé que d’ici 2025. 

Acteur de l'écologie

 L'initiative est créatrice d'emploi. La Tricyclerie, qui compte deux salariées et une dizaine de « collecteurs-pédaleurs » bénévoles, fournit à chaque restaurant matériel et signalétique contre une participation financière de 40 euros par mois et une adhésion annuelle à l’association de 50 euros. « On ne fait pas que récolter les épluchures. Il y a un vrai lien social qui se crée avec les restaurateurs autour du compost et de la réduction des poubelles, on est vraiment acteur de l’écologie », met en avant un des collecteurs, Pierre Briand, en remuant du compost fumant sur l’un des trois sites de l’association. Le compost sera ensuite redistribué gratuitement à des maraîchers, à des jardins collectifs ou aux étudiants de l’école d’horticulture de Nantes : la boucle verte et vertueuse est ainsi bouclée.

Potentiel énorme

La Tricyclerie s’est fixé comme objectif de réduire de 40% le volume d’ordures ménagères des restaurants nantais. Enorme. Pour l’instant, sur 30 points de collecte, elle ramasse une tonne et demie de déchets par mois. « C’est une petite goutte, mais c’est exponentiel, le gisement est énorme », déclare, confiante, Valentine Vilboux. « Plus on aura de restaurants, plus il y aura de compost et d’épluchures revalorisées qui ne passeront pas par le camion-benne ou l’incinération. C’est autant d’énergie gagnée pour la planète », se félicite-t-elle.

Et ici ? 

Avec ce concept facilement adaptable ailleurs, La Tricyclerie a déjà été contactée par des particuliers « à Perpignan, Bruxelles ou à La Réunion », indique la coordinatrice de l’association. Et pourquoi pas à Bordeaux, Périgueux, Bayonne, Agen ou La Rochelle ? A vos tricycles ! 

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