Climat : ce soir, partez en Sibérie, à la rencontre des aventuriers de l'Âge perdu, avec Arte
Sergueï Azimov, scientifique, lutte contre le réchauffement climatique en Sibérie. Photo Arte
Dans l’extrême nord sibérien, au-delà du cercle polaire, deux scientifiques luttent contre le réchauffement climatique grâce à Pléistocène Park, un immense laboratoire à ciel ouvert et un projet fou, où des chercheurs ont revisité l’histoire de l’évolution animale en comparant des gènes d’espèces éteintes à ceux de leurs cousines vivantes. L'objectif du parc est de restaurer des paysages et écosystèmes évoquant autant que possible ceux de la dernière période glaciaire, quand les écosystèmes steppiques étaient les écosystèmes dominants sur la planète, autrefois « caractérisés par une forte densité d'animaux, une végétation herbacée riche et des taux élevés de cyclage biogéochimique ». ARTE Reportage est allé à la rencontre de ses nouveaux aventuriers.
Aventuriers de père en fils
Avec Pléistocène Park, un clin d'oeil à Jurassic Park, Sergueï Zimov, géophysicien, et son fils Nikita tentent de ralentir la fonte du permafrost en recréant un écosystème le plus proche possible de celui du Pléistocène (l’âge de glace). Le permafrost, cet immense glacier souterrain qui court de la Sibérie jusqu’en Alaska, soit 20% de la surface terrestre, est un précieux indicateur du réchauffement climatique, observé par un réseau mondial de chercheurs dont les deux hommes font partie. Actuellement, 1600 milliards de tonnes de carbone sont enfermés dans le permafrost mondial, s’il fondait, ce serait comme brûler deux fois toutes les forêts de la planète…
« Je suis persuadé que si les écosystèmes sauvages disparaissent, l’homme ne survivra pas ; parce que notre civilisation, celle du pétrole bon marché et des villes, est condamné » Sergueï Zimov
Pilotée par la North East Scientific Station, l’une des principales stations de recherche sur les écosystèmes de l’Arctique que Sergueï Zimov a fondé, leur expérimentation a déjà pris corps sur des milliers d’hectares dans l’Extrême-Orient russe. L’activité des animaux qui y ont été réintroduits en densité équivalente à celle du Pléistocène, permet de faire considérablement baisser la température du sol et du permafrost en sous-sol (une remarquable baisse de – 17 °C mesurée en mars 2017). A terme, l’ambition des deux chercheurs est d’étendre l’expérience sur la totalité de la surface terrestre qui recouvre le permafrost.
►A VOIR
- "Sibérie : les aventuriers de l’Age perdu", Arte Reportage, samedi 4 novembre, 18h35. Un reportage de Barbara Lohr, Cécile Thuillier, Denis Sneguirev, Florence Touly et Marc Hansmann. 36 mn, ARTE GEIE – France 2017).
►PLUS D'INFO
La North East Scientific Station accueille tout au long de l'année des spécialistes du pergélisol et des chercheurs en écologie, climatologie, biologie arctique, hydrologie, limnologie, géophysique, physique atmosphérique, etc.. La NESS dispose de 3 laboratoires dotés d'équipements modernes et d'une capacité d'accueil de 50 chercheurs à la fois1. Les visiteurs n'y sont pas autorisés en hiver.
►LIRE AUSSI
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