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Pont de pierre sans voitures et motos à Bordeaux ? Un vrai succès à pérenniser, selon Vélo-Cité

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Le 1er août 2017, Bordeaux décidait de réserver le pont de pierre aux véhicules non motorisés. Une expérimentation de deux mois reconduite jusqu'à fin décembre 2017. Photo archives Ma Panète

Le pont de pierre réservé aux piétons, aux vélos et aux transports en commun ? Depuis le début de l'expérimentation lancée par Bordeaux, début août, les usagers concernés sont ultra-fans, et savourent chaque coup de pédale et chaque pas sur l'ouvrage d'art : désormais, pour franchir la Garonne, ils sont les rois !

Reste que la fête est parfois gâchée par des automobilistes, des motos ou des scooters indélicats et peu civiques (voire distraits ou en état d'ébriété?). Le dimanche 25 septembre, à 6 h du matin, une cycliste a ainsi été blessée après avoir été percutée violemment par l'arrière successivement par deux automobilistes alcoolisés et roulant trop vite, au volant de deux BMW. Ces derniers ont assuré aux policiers ne pas être au courant de l'interdiction du pont aux voitures, pourtant en vigueur depuis deux mois, largement médiatisée et annoncée à grand renfort de signalisation sur la chaussée. Quand elle ne l'est pas par celles et ceux qui n'ont pas encore compris (ou ne veulent pas comprendre ?) le nouveau système et qui persistent à courir ou à rouler à contresens, parfois en bande et à fond de train, sur la chaussée et même sur le trottoir ! Si c'est agaçant pour les cyclistes, c'est quand même beaucoup moins grave que de se faire renverser par une BMW... Bon, restons zen. Pour que de nouvelles habitudes se prennent, il faut laisser un peu de temps au temps.

"Dans le sens de l'histoire"

Si les élus de la métropole ont fait un premier bilan positif de ces deux mois de "pont de pierre sans voiture" et si Alain Juppé, le maire de Bordeaux, a déclaré que ce dispositif allait dans le sens de l'histoire en annonçant sa reconduction jusqu'à janvier 2018, Vélo-Cité veut battre le fer tant qu'il est chaud. En attendant que les autorités prennent leur décision finale, l'association bordelaise qui milite et oeuvre concrètement au quotidien pour la pratique du vélo en ville, a tiré son propre bilan. Sans surprise, il est largement positif : "L'expérimentation est un succès et a montré que cela est possible : elle doit être pérennisée !", s'enthousiasme Oriane Hommet, coordinatrice de l'association. 

Piétons, joggeurs et patineurs, les grands gagnants

Parmi les innombrables points positifs listés par Vélo-cité, les piétons, joggeurs et patineurs sont les grands gagnants de ce dispositif et évoluent à  en totale sécurité sur les trottoirs de l'ouvrage. Les nombreux touristes qui franchissent l'ouvrage apprécient de pouvoir s'y attarder sans être dérangés pour faire leurs selfies et leurs photos. Mais pour l'association, le succès de la fermeture au trafic automobile  vient principalement du message d'apaisement délivré par la tranquillité qui règne sur le pont : "l'ambiance est inédite, presque magique, ainsi suspendue au milieu du fleuve, sans bruit ni pollution". On ne peut que partager l'envolée lyrique d'Oriane Hommet  : "C'est un honneur inestimable pour le citoyen que cela soit désormais accessible à tous, quotidiennement et librement!"  Rajoutons que les cyclistes tout particulièrement, qui se sentent souvent les mal-aimés de la mobilité en ville, éprouvent aussi le sentiment inestimable d'être enfin reconnus et considérés... Ne serait-ce que le temps de la traversée d'un pont, c'est déjà ça !

Sécurité et fluidité pour les cyclistes 

Pour les deux roues, le gain en confort et sécurité est en effet conséquent : la configuration ancienne était devenue beaucoup trop dangereuse au vu de la forte fréquentation de l'ouvrage. "A présent, les cyclistes peuvent traverser sans risque, avec une meilleure fluidité. Les quelques comportements indécis que nous pouvons encore observer aujourd'hui ne tarderont pas à se corriger d'eux-mêmes lorsque ces nouvelles dispositions de circulation (sens, espaces réservés...) seront parfaitement intégrées par tous : le délai usuel de changement de comportement est de trois mois", constate l'association. 

Amélioration pour les transports en commun et la qualité de l'air

Autre avantage précieux pour l'ensemble des déplacements alternatifs à la voiture en ville, et donc moins polluants, "la régularité des transports en commun, notamment celle des bus qui franchissent le pont, s'est nettement améliorée du fait de la suppression des bouchons". C'est également le cas pour les taxis, les ambulances, les véhicules de secours ou de police, et même pour le tramway, place Bir Hakeim, a-t-on envie d'ajouter. D'autant que, cerise sur le gâteau, les cyclistes n'ont pas eu à déplorer de problème de cohabitation sur la chaussée avec ce type de véhicules, qui, généralement, roulent en respectant leur rythme. Enfin, précise Vélo-Cité, "la qualité de l'air s'est nettement améliorée place Stalingrad et avenue Thiers".

Communiquer en faveur du commerce de proximité

Que du bénéf', donc ? Pas tout-à-fait. Pour que la pérennisation du dispositif profite à tous et soit acceptée de tous, un axe d'amélioration reste à travailler, reconnaît Vélo-Cité. L'association propose la mise en place d'"une communication renforcée sur la forte attractivité et qualité du commerce de proximité de la Bastide", avec une opération du type "mes courses à vélo",  afin que les commerçants, inquiets d'un préjudice à leur activité, se convertissent à la satisfaction quasi générale du "pont de pierre sans voiture".

 "Mes courses à vélo", qu’est ce que c’est ?

"Le développement de la pratique quotidienne du vélo et de la marche est un préalable indispensable au maintien d'un tissu de commerces de proximité dynamique et prospère", rappelle Vélo-Cité. Contrairement à la croyance populaire, loin de renforcer le commerce de proximité, l'usage immodéré de la voiture favorise la fuite des clients vers les centres commerciaux de périphérie.  Le cycliste fréquente plus souvent les magasins près de chez lui ou de son lieu de travail, et son panier moyen d'achat "local" est plus élevé que celui d'un automobiliste. Le vélo permet en effet d’enchaîner plusieurs visites de magasins, sans problème d’embouteillage ni de stationnement... Et faire ses courses à vélo n’est pas plus cher qu’en hypermarché, car à vélo, les frais de transport sont quasiment nuls. Avec l'opération  "Mes courses à vélo",  Vélo-Cité veut faire connaître les multitudes de solutions qui existent pour transporter ses courses à vélo : panier, sacoches, remorques-caddy... jusqu'à la livraison à domicile !

Alors, pour acheter son pain et son épicerie, à Stalingrad et à La Bastide, après avoir déjeuné à midi avec les collègues au resto du coin, en passant par la pharmacie acheter son vaccin anti-grippe, sans oublier d'aller chercher ses nouvelles lentilles de contact chez l'opticien : toutes et tous à vélo ! 

Cathy Lafon

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