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Biodiversité : la sixième extinction de masse des animaux est en marche accélérée

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43% des lions ont disparu depuis 1993. Il en reste environ 35 000 aujourd'hui. Photo AFP

En France, l'alouette des champs fait partie des espèces qui pourraient être menacées de disparition demain. Photo Alain Noël

On savait que la sixième extinction de masse des animaux sur Terre était en cours. Très alarmante, l'étude d'une équipe de chercheurs américains et mexicains, publiée le lundi 10 juillet 2017 dans les "Proceedings of the National Academy of Sciences" (PNAS) le confirme en sonnant l'alerte : le déclin des espèces animales s'accélère à un rythme plus élevé que prévu. Désormais, une espèce de vertébrés sur trois recule massivement, à la fois en nombre et en étendue, soit 32% de la population de ces être vivants.

Les trois auteurs de la vaste analyse, Gerardo Ceballos (Université nationale autonome du Mexique), Paul Ehrlich et Rodolfo Dirzo (Stanford) évoquent un "anéantissement biologique", aux conséquences catastrophiques majeures pour l'écologie des écosystèmes, avec des répercussions économiques et sociales importantes pour les sociétés humaines. 

Quoi de neuf sous le soleil ? 

Dans une première étude publiée dans la revue "Science Advances", en juin 2015, les même biologistes avaient déjà montré que l'érosion de la biodiversité avait été multipliée par 100 depuis 1900 et le dernier rapport Planète vivante du WWF, en octobre 2016, avait conclu que la population des vertébrés avait chuté de 58% entre 1970 et 2012, prévoyant que le déclin des espèces sauvages atteindrait en moyenne "67% d'ici à la fin de la décennie". 

Cette fois-ci, les chercheurs ont voulu quantifier le déclin des groupes d'animaux sur un territoire,car la disparition des populations, prélude à celle des espèces, est, selon eux, encore plus inquiétante. Si les conclusions de cette dernière et vaste étude, établie à partir de l'évolution des populations de plus de 27 600 espèces vertébrées recensées sur la liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) (soit la moitié des espèces connues des mammifères, oiseaux, reptiles et amphibiens terrestres), n'apportent pas un scoop, elles confirment les données précédentes et, surtout, elles enfoncent considérablement le clou.

En France aussi

extinction massive des espèces,vertébrés,étude,biologieL'ampleur réelle de l'extinction de masse de la faune a été sous-estimée, alertent les chercheurs. "Catastrophique," elle touche tous les continents et tous les océans. "Plusieurs mammifères qui se portaient bien il y a dix ou vingt ans, comme les lions et les girafes sont désormais en danger", pointe l'étude. Les guépards (7 000 en 2016), les gorilles et les orangs-outans de Bornéo (80 000), fondent comme neige au soleil. Quant aux pangolins, ils ont quasiment disparu. On le sait moins, mais 30% des espèces communes sont également touchées par le déclin, partout dans le monde, sans être passées par la case "en danger" de l'UICN. C'est notamment le cas en France de l'alouette des champs ou encore du chardonneret.  

Responsable : l'homme

Chute d'un astéroïde géant ayant provoqué un brusque changement climatique, phénomène d'éruptions volcaniques hors normes ? Les chercheurs paléontologues émettent différentes hypothèses sur la dernière grande extinction de la faune sur la planète, celle des dinosaures, qui remonte à 65 millions d'années. Concernant celle qui se déroule sous nos yeux, pour les scientifiques, il n'y a pas photo. Elle est due aux activités humaines qui impactent lourdement sur la nature : urbanisation à outrance et artificialisation des sols, perte et dégradation des habitats, déforestation et surexploitation forestière, multiplication des espèces invasives, surexploitation des espèces par la chasse et la pêche, pollutions et réchauffement climatique d'origine anthropique...  

Le feu au lac

Pour sauver une grande partie du règne du vivant, tout n'est pas encore perdu, mais il y a vraiment le feu au lac. Tel est le message délivré par les scientifiques dans cette étude. Ils jugent que, à l'instar du climat, on ne pourra plus inverser la tendance, mais que l'on peut encore espérer stabiliser la biodiversité. A condition d'agir de toute urgence : "il ne reste plus que vingt ou trente ans au maximum pour juguler l'anéantissement biologique", avertissent-ils. 

Parmi les solutions prioritaires, l'extension et le respect des mesures de protection des espèces menacées, la fin du trafic des animaux en voie de disparition et de leur commerce illicite, la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour contenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C, le développement des technologies respectueuses de l'environnement et des énergies propres, la prise en compte de la préservation des habitats naturels, y compris en France, en aidant les pays en développement, le passage d'une société de sur-consommation à un mode de vie plus sobre et, enfin, la réduction de la croissance de la population humaine.

On le voit, dans l'écosystème Terre, tout est lié. Si nous ne parvenons pas à protéger la biodiversité, au final, c'est l'espèce humaine qui trinquera. 

Cathy Lafon

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