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Quand la mer monte... "Inondations, une menace planétaire", à voir ce soir sur Arte

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Réchauffement climatique oblige, les mégalopoles côtières sont de plus en plus exposées au risque de submersion et d'inondations. A plus petite échelle, en France, c'est aussi une réalité pour le littoral atlantique du grand Sud-Ouest, du Pays basque à la Vendée, en passant par Lacanau et Soulac. Car la mer monte, inexorablement, tandis que les grandes villes construites sur les deltas s'affaissent, tout aussi inexorablement, sous la pression humaine d'une urbanisation galopante, mal maîtrisée. 

Comment font les villes pour prévenir ces catastrophes naturelles, parmi les plus meurtrières, aux conséquences humaines et économiques désastreuses ? Sont-elles aujourd'hui protégées ? Faudra-t-il un jour abandonner les grandes métropoles qui sombrent dans l'océan, pour se replier à l'intérieur des terres ?

De New York à Bangkok en passant par Tokyo, "Inondations, une menace planétaire", une ambitieuse enquête de Artev dévoile, ce soir, comment des scientifiques pluridisciplinaires travaillent dans le monde entier à tenter d'élucider les mécanismes de ces phénomènes et d'imaginer des solutions durables. Indispensables et utiles, à condition de parvenir aussi à stabiliser le réchauffement climatique en dessous de +2°C...

New York, la Nouvelle-Orléans, Shanghai, Bangkok, Tokyo, Dacca ou Djakarta... Les inondations catastrophiques qui se sont multipliées ces dernières années, ont révélé l'extrême vulnérabilité de plus de 136 villes côtières, face à la violence de la mer. Confrontées aux raz-de-marée provoquées par les tempêtes, riches ou pauvres, toutes les villes portuaires sont logées à la même enseigne, en particulier celles situées sur des deltas, et subissent la montée des eaux. À l'origine de ce phénomène : le réchauffement climatique et la montée des eaux bien sûr, mais aussi l'affaissement des sols.

 réchauffement climatique,urbanisation,submersion,inondation,littoral,documenaire,arte,fonte des glaces,antarctique,hausse niveau de la mer,monée des eaux,télévisionKatrina, Sandy et les autres

Après l'ouragan Katrina qui a ravagé et inondé la Louisiane, le 29 août 2005, en faisant 1.800 morts, le 29 octobre 2012, la moitié de New York s'est retrouvée envahie par les eaux et plongée dans le noir, à la suite du passage de l'ouragan Sandy. En Asie, les mégalopoles à la croissance foudroyante, sont les plus exposées au phénomène de l'enfoncement des sols, que l'on appelle la subsidence En cause, l'activité humaine, l'urbanisation chaotique et au pompage excessif des nappes phréatiques, ainsi que la multiplication des barrages (45.000 à la surface du globe).

La hausse du niveau de la mer

"Ce pourrait être un désastre pour de nombreuses villes à basse altitude", Robert DeConto, de l’Université du Massachusetts à Amherst, co-auteur d'une étude publiée par la revue Nature

A l'affaissement des villes s'ajoute la hausse du niveau de la mer, un phénomène également causé par les activités humaines. Si les émissions de gaz à effet de serre, à l'origine du réchauffement climatique planétaire en cours,  gardaient leur rythme actuel, le recul de la calotte Antarctique pourrait à lui seul faire monter les mers d’un mètre d’ici à 2100, doublant quasiment les précédentes estimations globales d’élévation des eaux.

Y a souci

C'est ce qu'a révélé une étude parue dans Nature le 31 mars dernier, dont la modélisation 3-D a la particularité d’intégrer réchauffement atmosphérique et dynamique des glaces. A plus long terme, cette montée liée à la seule Antarctique pourrait frôler les 15 m d’ici 2500... Jusqu’ici le Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (Giec) prévoyait une hausse globale du niveau des océans de 26 à 82 cm à l’horizon 2100 par rapport à la fin du XXe siècle, dont environ 12 cm seulement liés à l’Antarctique...

"Résilience urbaine"

Dores et déjà menacés aujourd'hui par la montée des eaux, les habitants du littoral fuient ou s'adaptent, en surélevant leurs maisons, tandis que des digues édifiées dans l'urgence tendent à protéger les quartiers des nantis, au détriment des plus démunis. À Tokyo, le pompage des eaux souterraines est interdit et des zones rurales tampons ont été aménagées. Shanghai, dont les gratte-ciel ne cessent de s'élever toujours plus haut, met en oeuvre un ambitieux programme de surveillance de la subsidence.  Certains scientifiques suggèrent même qu'il faudra peut-être un jour abandonner des villes...

Choix de société

Mais la prise en compte du phénomène ne relèverait-elle pas en réalité plutôt du choix de société ? Repenser l'urbanisme, s'adapter et vivre avec l'eau plutôt que la combattre : le modèle séculaire des Pays-Bas inspire désormais d'autres démarches de "résilience urbaine". Ainsi, à Hambourg, l'audacieuse "HafenCity" revisite le concept de pilotis, tandis qu'à New York un programme collaboratif, "Rebuild by design", reconstruit dans le respect de la nature. Témoignages sur le terrain et avis d'experts le montrent, des solutions s'ébauchent partout de par le monde pour répondre au risque de submersion.

Réduire les émissions de GES

Aussi intelligentes et bonnes soient-elles, toutes ces stratégies risquent fort de tourner court si les émissions de gaz à effet de serre de l'humanité continuent au rythme actuel, comme le laisse entendre l'étude publiée dans Nature sur les conséquences de la fonte des glaces de l'Antarctique. En revanche, selon les mêmes scientifiques, si l'on parvient réduire suffisamment les GES pour limiter le réchauffement à +2°C par rapport à l'ère préindustrielle - objectif que s'est fixé la communauté internationale dans l'accord international sur le climat de Paris fin 2015 - on resterait sur les prévisions initiales du Giec, avec une hausse globale des océans de 26 à 82 cm d'ici à 2100. Ce qui est déjà beaucoup.

Urgence climatique

La meilleure solution pour sauver dans les décennies qui viennent l'habitat en zone côtière, et pas seulement dans les mégalopoles, consiste donc avant tout à lutter contre le réchauffement climatique, en prenant les mesures qui s'imposent. Il y a désormais plus qu'urgence : désormais, les températures estivales approchent ou excèdent 0°C sur de nombreux plateaux de glace, aux abords de la calotte antarctique, relèvent les scientifiques, en lançant l'alarme. 

Si l'on ne fait rien aujourd'hui, le réchauffement atmosphérique, aussi léger soit-il, "suffira à accroître l'étendue de la fonte de surface et des précipitations de l'été". Dans le même temps, la hausse des température de l'océan, retarderait pour des milliers d'années la reformation de glace, même si les émissions finissaient un jour par être régulées, pointe encore l'étude.

►A VOIR : "Inondations, une menace planètaire". Un documentaire de Marie Mandy, France, 2015, 1h30. Mardi 12 avril 2016, 20h55, sur Arte.

Cathy Lafon

►EN CHIFFRES

  • 19 milliards d'euros: c'est le coût des dégâts causés dans le seul Etat de New York par l'ouragan Sandy, en2012.
  • Le centre ville de Bangkok, en Thaïlande,  s'est enfoncé de 2 ou 3 mètres au cours du XXème siècle. La ville est passée de 4 à 14 milliards d'habitants depuis les années 1980.
  • Ces 40 dernières années, l'eau a déjà gagné 5 km sur les terres du Golfe de Thaïlande.
  • 22% de la population de la Terre vivra dans les grandes villes côtières en 2050, malgré les menaces.
  • 45.000 : c'est le nombre de barrages existant à la surface du globe. Il n'y en avait que quelques un en 1800.

►LIRE AUSSI

  • Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI
  • Les articles de Ma Planète sur le risque de submersion : cliquer ICI
  • Les articles de Ma Planète sur la montée des océans : cliquer ICI

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