Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Agriculture : un collectif citoyen de consommateurs réclame davantage de transparence sur l'étiquetage

étiquetage obligatoire,ogm,pesticides,élevage,salon agricultgure,sia,pétition,droit à l'information

Elevage de poulets en batterie. Photo AFP

Le beurre, les oeufs, le poisson et les autres aliments que nous consommons sont-ils issus d’animaux nourris aux organismes génétiquement modifiés (OGM) ? Ou pas ? Comment le savoir ?

A la veille du Salon international de l'agriculture de Paris 2014 (SIA), un sondage du CSA pour France nature environnement (FNE) était sans appel : le 20 février 2014, plus de 9 Français sur 10 réclamaient que l'utilisation des OGM, des pesticides et de l'élevage en batterie soit signalée par un affichage sur les produits alimentaires concernés.

Deux ans après, à la veille de l'édition 2016 du SIA, la campagne "OGM Transparence" du collectif "Consommateurs pas cobayes!", réclamait le 9 février dernier un étiquetage obligatoire des produits alimentaires, une revendication déjà ancienne formulée au nom du droit des consommateurs à la transparence.

L'étiquetage, une nécessité pour les consommateurs

« En France aujourd’hui, les OGM sont tous interdits à la culture, mais ils sont autorisés à l’importation », notamment pour l’alimentation animale, rappelle la campagne « OGM Transparence ».

étiquetage obligatoire,ogm,pesticides,élevage,salon agricultgure,sia,pétition,droit à l'informationPour les viandes, mais aussi les produits laitiers ou tous les aliments transformés issus de produits d’animaux nourris avec des OGM, l’étiquetage est "une nécessité pour permettre aux consommateurs de faire des choix économiquement et écologiquement responsables", fait valoir Bernard Astruc, coordinateur et porteur de la campagne "Consommateurs pas cobayes!", créé en 2012, 

Une pétition

La pétition réclamant cette mesure à l’Etat a, selon lui, recueilli 240.000 signatures, dont celles de Marc Jolivet et Coline Serreau et vise le million. Elle est soutenue par Agir Pour l'Environnement, le mouvement Colibris, France Nature Environnement (FNE), la Fédération nationale d'agriculture biologique (FNAB), la Fondation Nicolas Hulot, Les Amis de la Terre ou encore le Mouvement interrégional des AMAP.

« On se bat pour la démocratie », pour le biologiste Jacques Testart, qui rappelle qu’en 1998, aux débuts de la commercialisation des OGM, une conférence citoyenne avait déjà réclamé cette mesure : « les choses n’ont pas beaucoup avancé! »

La requête du collectif se base sur le non-respect de la Convention d’Aarhus sur l’accès à l’information et la justice en matière d’environnement, texte signé en 1998 par 39 Etats. Depuis 1997, il est en effet obligatoire d’indiquer la présence d’ingrédients transgéniques dans les produits alimentaires, ce qui a eu un effet largement dissuasif, notent les associations. En revanche, les fabricants ne sont pas tenus de faire savoir si les animaux alimentant la composition ont eux-mêmes été nourris avec des OGM.

Les incertitudes des OGM sur la santé et l'environnement 

Les opposants aux OGM invoquent les incertitudes entourant l’impact de ces organismes sur la santé, mais aussi sur l'environnement. Essor d’immenses monocultures, difficulté à les confiner, érosion génétique, perte de biodiversité, développement de "super mauvaises herbes" et d’insectes résistants nécessitant encore plus de pesticides… Côté préservation des ressources de la planète, "les OGM ont des impacts considérables sur l’environnement", insiste Olivier de Schutter, ancien rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation.

Les insuffisances de l'étiquetage non obligatoire

En 2012, la France a pris un décret autorisant l’étiquetage "Nourri sans OGM" ou "Issu d’animaux nourris sans OGM" pour valoriser les produits des filières n’alimentant pas les bêtes avec OGM. Mais un an plus tard, une enquête de l’UFC-Que Choisir relevait la trop faible présence de ces étiquettes en grandes surfaces (hormis quelques marques, ainsi que les marques de distributeurs de Carrefour et Auchan), alors que ces produits, selon l'UFC, ne sont pas plus chers que les autres.

Une production nationale pour nourrir les animaux

étiquetage obligatoire,ogm,pesticides,élevage,salon agricultgure,sia,pétition,droit à l'informationAutre solution avancée par les anti-OGM : remplacer peu à peu l'alimentation animale transgénique par une production nationale non-OGM. Manière aussi de "rompre la dépendance des agriculteurs"  à l’égard de leurs fournisseurs, relève Anaïs Fourest, chargé de campagne agriculture chez Greenpeace. En France, l’alimentation industrielle, notamment à base de soja et maïs, est devenue une composante importante du régime des animaux d’élevage. Or, environ 15% de ces céréales et oléoprotéagineux sont importés, surtout le soja (3,6 millions de tonnes importées en 2014 selon FranceAgriMer), qui vient du Brésil ou des Etats-Unis, deux pays connus pour leurs productions d’OGM.

En septembre 2015, deux députés (EELV et UDI) ont tenté, en vain, de faire adopter au Parlement français l’étiquetage obligatoire des produits alimentaires issus d’animaux nourris par des OGM. La ministre de l’Ecologie, Ségolène Royal, a renvoyé, notamment, à l’aboutissement de "réflexions en cours au niveau européen". La requête du collectif devait être adressée au ministère de l’Economie (DGCCRF), avec copie aux ministères de l’Ecologie et de l’Agriculture et à la Commission européenne.

Cathy Lafon avec l'AFP

►LIRE AUSSI

  • Les articles de Ma Planète sur les OGM : cliquer ICI

Les commentaires sont fermés.