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Comment développer le covoiturage et autopartage, bons pour le climat et la planète ?

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Le partage de la voiture est un bon moyen pour réduire les émissions de CO2 et fluidifier la circulation. Photo archives Sud Ouest / Laurent Theillet

Blablacar, Citiz, BlueCub, Autolib, Koolicar, Drivy, Uber... nombreuses sont les plateformes collaboratives qui proposent aujourd'hui, avec succès, le partage de la voiture, moins coûteux pour les usagers et aussi moins polluant. Ces "nouvelles mobilités" écologiquement vertueuses que représentent la location, le covoiturage et l'autopartage, font aussi figure de "nouvelle frontière" pour une partie du monde politique et économique et sont perçues comme un levier de "croissance verte". 

Certes, mais comment concrétiser cette promesse de transfert vers un développement économique durable ?

Créer des ponts avec l'"ancien monde de l'automobile"

mobilité,start up,automobile,covoiturage,autopartage,développementUne passionnante étude, publiée le 15 janvier 2016 par le Groupe d'étude et de recherche permanent sur les salariés de l'automobile (Gerpisa) et la société Tech2market, pour le compte du  Pôle interministériel de prospective et d'anticipation des mutations économiques (Pipame), remet les pendules à l'heure et ouvre de nouvelles perspectives, en montrant que pour se développer, "la mobilité partagée" (autopartage, covoiturage et  location entre particuliers), indispensable pour l'environnement et la société, doit savoir créer des "ponts" avec l'"ancien monde de l'automobile".

Bons pour l'environnement...

mobilité,start up,automobile,covoiturage,autopartage,développementL'autopartage et le covoiturage ont le vent en poupe et, comme le relève l'étude, c'est tant mieux, car le gain pour l'environnement et les économies d'énergie est indiscutable. Selon les trois scénarios envisagés par les chercheurs, si l'autopartage et le covoiturage se développent, en diminuant de 4 à 10 millions le nombre de voitures particulières en circulation (30 millions aujourd'hui), ils pourraient permettre une économie de carburant de 1 à 4 milliards de litres, et de près de 8 millions de tonnes d'émissions de CO2.

... mais pas forcément pour l'emploi

Revers de la médaille verte : ce sont en effet quelque 20.000 et 60.000 emplois, qui pourraient disparaître, dans le secteur automobile français qui emploie aujourd'hui 520.000 personnes, pas tant dans la fabrication de voitures neuves que dans les métiers  de l'après vente et de la vente d'occasion. Le chiffre d'affaire du secteur, 154 milliards d'euros aujourd'hui, pourrait également baisser de 8 à 20 %, sans pour autant générer forcément ailleurs de nouveaux gains économiques.

Répondre aux besoins du "réservoir de demande" en France

mobilité,start up,automobile,covoiturage,autopartage,développementPar ailleurs, regrette l'étude, "aucun des services de mobilité aujourd’hui existant ne répond à l'importante demande potentielle des populations des zones les moins denses, notamment en milieu rural, ni ne s'apprête à le faire". C'est pourtant là que les besoins de mobilité et d’offres alternatives à l’achat d’un véhicule sont les plus criants, remarquent les chercheurs. Selon les chercheurs, "les ménages installés en zone périurbaine ou rurale sont aussi ceux qui font le plus de kilomètres en rejetant le plus de CO2 dans l’atmosphère et en participant le moins au chiffre d’affaires des constructeurs automobiles". Leur pouvoir d'achat, très contraint, ne leur permet pas vraiment d'acheter une voiture neuve tous les dix ans.

Cibler les zones moins denses

Première conclusion des chercheurs du Gerpisa et de Tech2market : pour concilier les bénéfices environnementaux de ces nouvelles pratiques, les impératifs sociaux d'accès à la mobilité, et les bénéfices économiques de préservation et de créations d'emplois sur le territoire, ces nouvelles formes de mobilités doivent davantage se développer dans les territoires peu denses et mobiliser les professionnels les plus à même de satisfaire les besoins des ménages français.

Coopérer

Deuxième enseignement : pour que les nouvelles mobilités prennent vraiment de l'ampleur, s'imposent en dehors des grandes zones urbaine et trouvent leur rentabilité économique, les acteurs traditionnels de la filière automobile que sont les grands gestionnaires de transport public (Transdev, Keolis, Ratp...) et les constructeurs automobile doivent apprendre à coopérer avec les start-up des nouvelles plateformes de mobilité partagée.

C'est vraisemblablement l'un des enjeux majeurs pour construire le monde sans carbone de demain, nécessaire à la préservation de la planète et de nos modes de vie.

Cathy Lafon

►PLUS D'INFO

  • Pour lire le rapport "PROSPECTIVE, Usages novateurs de la voiture et nouvelles mobilités"  : cliquer ICI

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