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Pollution : pour les huîtres, le plastique, c'est pas fantastique

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Parc ostréicole, Lège-Cap Ferret, photo archives "Sud Ouest".

La France doit interdire les sacs de caisse en plastique à partir du 1er juillet 2016. Une mesure qui tombe bien : alors que la pollution de l'océan par les plastiques ne cesse d'augmenter, les micro-billes des résidus de plastique qui polluent la mer risquent d'affecter aussi la reproduction des huîtres et des moules. C'est ce que montrent les résultats d'une étude de chercheurs français, publiée au début du mois de février dans les Comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS).

9 millions de tonnes de plastique

Ce sont en moyenne plus de 8 milliards de sacs en plastique qui sont jetés dans la nature chaque année en Europe. L'an dernier, en dépit des campagnes d'information musclées menées depuis des années par les ONG comme Surfrider, Greenpeace ou encore le WWF pour réduire le volume de ces déchets, hautement dangereux pour l'environnement car ils mettent des siècles à se dégrader, plus de 9 millions de tonnes de plastique ont atterri dans les océans. Avec des conséquences inquiétantes pour l'écosystème des populations halieutiques et leur chaine alimentaire.

Moins d'ovules... et pas de perles

poisson,océan,mer,huitres,ostréiculture,moules,mytilicultureLes huîtres, notamment, sont en première ligne, comme on pu le constater des les chercheurs dont le biologiste marin de l'Ifremer à Brest, Arnaud Huvet. Pour étudier les effets de cette pollution sur les mollusques, les scientifiques ont installé des huîtres dans un bassin d'expérimentation et y ont déversé en quantité des particules de polystyrène. Ils ont pu observer que les mollusques ne font pas des perles avec ces micro-billes. Elles les ingèrent, car elles sont de la même taille que le phytoplancton dont ils se nourrissent. Résultat : au bout de seulement deux mois de ce régime pas vraiment sain, les huîtres produisaient déjà moins de d'ovules et leur progéniture était de plus petite taille, par rapport à d'autres spécimen nourris sans résidus de plastique.

Des résultats alarmants pour les ostréiculteurs et les mytiliculteurs, si on les projettent à l'échelle des océans. Si rien n'est fait pour améliorer leur recyclage, en 2025, les rejets de plastiques qui finissent dans les océans via les rivières et les fleuves seront multipliés par 10. D'après un rapport publié fin janvier au Forum économique de Davos par la fondation de la navigatrice Ellen Mac Arthur, d'ici à 2050, en poids, il y aura 5 tonnes de plastique pour 5 tonnes de poisson, soit autant de plastique dans la mer que de poissons. 

Cathy Lafon

►EN CHIFFRES

  • En 50 ans, de 1964 à 2014, la production mondiale de plastique a été multipliée par 20. 
  • 23% des emballages plastique sont recyclés en France après le tri, soit à peine un quart.  L'Hexagone, mauvais élève de l'Europe, a choisi de se limiter aux bouteilles et flacons, qui représentent 40% des emballages plastique et actuellement, seul un flacon sur deux est recyclé.
  • 5 millions de tonnes d’emballages ménagers sont jetés en France chaque année et 206 kg de déchets plastique atterrissent chaque seconde dans les océans, selon Surfrider Foundation. Ils provoquent chaque année, par ingestion ou enchevêtrement, la mort de 1 million d’animaux marins. Et en bout de chaine, nous retrouvons une partie de ce plastique dans nos assiettes, dans le poisson que nous mangeons…

►PLUS D'INFO

  • Pour lire le résumé de l'étude "Oyster reproduction is affected by exposure to polystyrene microplastics" en anglais : cliquer ICI

►LIRE AUSSI

  • Les articles de Ma Planète sur la  pollution des océans par le plastique : cliquer ICI

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