Sécurité : voici les 6 bons réflexes à avoir en cas d'alerte nucléaire
La centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne).
Si les centrales nucléaires françaises sont hautement sécurisées, "un accident nucléaire est toujours possible", affirmait dès le lendemain de la catastrophe de Fukushima (11 mars 2011), l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Avec des conséquences sanitaires pour la population potentiellement gravissimes.
Une nouvelle campagne de distribution préventive de capsules d'iode pour les populations habitant près d'une centrale nucléaire en cas de pollution radioactive, a été lancée en janvier par l'ASN. C'est la cinquième campagne de ce type en France depuis 1997, la dernière ayant eu lieu en 2009, deux ans avant Fukushima. Les comprimés d'iode ayant une durée de validité de sept ans, il était temps de les remplacer...
Que faire en cas d'alerte nucléaire ?
Mais à part prendre ces comprimés, que faire au juste si "un événement" (explosion, accident, fuite...), survenait dans une centrale nucléaire, "susceptible d’entraîner des rejets radioactifs et d’avoir des conséquences sur la population voisine" ?
Au cas où la sirène retentirait à Braud-Saint-Louis (Gironde), Golfech (Tarn), Civeaux (Vienne, photo ci-contre), ou dans l'une des 16 autres centrales nucléaires de l'Hexagone, l'ASN communique aussi sur les six réflexes à connaître pour "bien réagir" et se protéger en cas d'accident.
1. Se mettre rapidement à l’abri dans un bâtiment.
Rejoindre sans délai un bâtiment en dur. Puis s’isoler à l’intérieur en fermant portes et fenêtres et en coupant la ventilation.
2. Se tenir informé
Avoir chez soi une radio à pile et des piles de rechange. En cas d’alerte, écouter la radio, regarder la télévision, consulter le site internet de la préfecture. Respecter les consignes des pouvoirs publics diffusées par ces médias.
3. Ne pas aller chercher ses enfants à l’école
A l’école, les enfants seraient pris en charge par les enseignants. « Les jeunes sont les plus sensibles sur le plan de la thyroïde. Il vaut mieux qu’ils restent à l’abri dans l’école », explique Alain Delmestre, directeur général adjoint de l’ASN.
4. Limiter ses communications téléphoniques
Il est important de ne pas saturer les réseaux de communication car ils sont nécessaires à l’organisation des secours et à la transmission d’informations, souligne l’ASN.
5. Prendre de l’iode dès que l’instruction est donnée
La dose d’iode stable doit être prise uniquement et immédiatement à la demande du préfet. « Si vous prenez les comprimés d’iode trop tôt, cela ne sert à rien. Si vous les prenez trop tard, cela ne sert à rien non plus », déclare Alain Delmestre.
6. Se préparer à une éventuelle évacuation
Préparer à l’avance un kit d’urgence. Il doit comprendre en particulier les papiers personnels, les éventuels traitements médicaux, des vêtements, de la nourriture et de la boisson. Lors de l’évacuation qui sera demandée par le préfet, respecter les consignes de circulation.
Quel est le périmètre concerné en cas d'alerte nucléaire ?
Avec cette campagne d’information, "il ne s’agit pas de créer des peurs ou des angoisses mais d’informer les gens sur ce qu’on attend d’eux en cas d’alerte nucléaire", explique le directeur de l'ASN. "Le but, c’est de faire en sorte que les gens intègrent les bons réflexes et qu’en cas d’alerte, ils ne cèdent pas à la panique qui serait dangereuse pour eux et l’ensemble des acteurs concernés", ajoute-t-il. Et ce, pour les personnes habitant dans un rayon de 10 km autour des centrales nucléaires. Au vu de ce qui s'est produit au Japon, à Fukushima, où il a fallu évacuer la population jusqu'à 50 km atour du site ravagé par le tsunami, ce périmètre est jugé très insuffisant par les associations environnementales comme Greenpeace France qui bataille pour demander l'extension du périmètre des plans particuliers d'intervention (PPI) autour de toutes les centrales.
Où en est-on de la prolongation de la durée de vie des centrales françaises ?
Le parc électro-nucléaire français est vieillissant. Depuis plusieurs années, EDF veut prolonger la durée de vie de ses réacteurs au-delà de 40 ans, à 50 ou 60 ans, arguant qu'un meilleur amortissement de ses centrales permettrait de maintenir l'électricité à un coût raisonnable. L'unique opérateur des 58 réacteurs des 19 centrales françaises prévoit de consacrer 55 milliards d'euros à des travaux de maintenance d'ici à 2025, dont 10 milliards pour des améliorations de sûreté consécutifs à la catastrophe de Fukushima. Soit la bagatelle d'environ un milliard d'euros par réacteur...
Mais pour l'ASN qui veille à la sécurité des sites, une telle prolongation ne va pas de soi. La haute autorité du nucléaire français doit publier sa première décision sur ce dossier au premier trimestre 2016, avant de rendre un avis générique pour l'ensemble du parc EDF en 2018 et de se prononcer ensuite, réacteur par réacteur. A suivre.
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