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Défi #SansMaVoiture : vivre en ville sans voiture, c'est possible!

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Lancement de l'opération "2 mois sans ma voiture"dans le hall de Darwin, à Bordeaux, le 3 octobre 2015.  Photo archives "Sud Ouest" Fabien Cottereau

Lutter contre le changement climatique et la pollution de l'air en réduisant les émissions de gaz à effet de serre,de CO2 et les particules fines, c'est possible, à condition d'accepter de changer de modes de vie, notamment dans le secteur de la mobilité et des déplacements. Mais, pour beaucoup, réduire l'usage de la voiture individuelle pour utiliser les transports collectifs, le vélo, l'autopartage, etc., semble quasi impossible et relève de l'utopie.

En zone urbaine, on peut pourtant vraiment se désintoxiquer de sa sacro-sainte bagnole, tout en continuant à se déplacer et à vivre normalement. Pour le prouver, le site de location de voitures entre particuliers Koolicar et l'assureur MAIF ont eu l'idée de lancer le défi vivre deux mois sans voiture personnelle, avec le soutien de l'Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie (Ademe).  Ainsi, du 5 octobre au 5 décembre, 50 automobilistes de Bordeaux et de Niort se sont portés volontaires pour tenter l'aventure. Et ça a marché. Premier pari gagné : tous les participants au défi ont su adapter leurs habitudes et leur mode de vie au quotidien pour faire sans leur voiture, en testant toutes les autres offres de mobilités alternatives qui s’offraient à eux.

Au total, ce sont 32 Bordelais et 18 Niortais qui ont confié aux organisateurs leur véhicule, vieux de plus de 10 ans,  dont une majorité de femmes (60%), d’âge moyen 45 ans, et mères de famille pour la plupart. Car poser sa voiture, c’est bien une démarche et un engagement de toute la famille, qui doit s’organiser pour modifier ses habitudes. Faire ses courses, déposer les enfants à l’école, partir en week-end… il faut changer les réflexes "voiture personnelle" et réfléchir autrement…

8 participants sur 10 envisagent de revendre leur véhicule à plus ou moins long terme

Sansmavoiture-visuelweb.jpgAprès une phase d’adaptation d’environ une semaine, selon les organisateurs, tous les participants ont rapidement trouvé leurs marques pour leurs déplacements quotidiens. A part deux abandons pour des raisons professionnelles (dont un, une semaine seulement avant la fin), les volontaires ont tenu deux mois complets et mené l’expérience jusqu’au bout avant de retrouver leur voiture. La plupart n’étaient pas pressés de la récupérer : “Elle ne m’a manqué à aucun moment ! ”, note une participante. Mieux : après ces deux mois de sevrage, au lieu de racheter une nouvelle voiture pour remplacer leur véhicule vieillissant, 80% d'entre eux envisagent même de s'en séparer pour de bon et de la revendre.

Quelles difficultés rencontrées ?

Pas de souci pour la routine du quotidien. Se passer de sa voiture, c'est plus compliqué pour les déplacements imprévus ou occasionnels, du type urgence ou horaires de travail décalés. Ainsi, un autre participant explique : “Ma voiture m’a manqué quand j'ai été retenu au bureau jusqu'à 19h30 et que j'ai découvert que le dernier bus passait à 19h25”. Autre difficulté liée à la météo. Pas toujours facile de braver la pluie, le vent et les intempéries,  à pied ou à vélo... Mais ça se fait ! Et finalement, on en tire aussi du plaisir et une satisfaction personnelle.

"De la possession à l'usage"

Leur expérience a également donné des idées aux volontaires du défi #SansMaVoiture, pour améliorer les alternatives à la voiture. Le mode de mobilité le plus méconnu qu’ils disent avoir découvert, est l’autopartage : 48% d'entre eux ne l’avaient jamais testé et tous ont été séduits. “On passe de la possession à l’usage, c’est un échange de bons procédés collectifs, cela devient selon moi une urgence de mutualiser l'utilisation des véhicules", explique un des participants. "Il faut parler de l’autopartage autour de soi pour augmenter le nombre de véhicules à disposition et convaincre plus d’utilisateurs", ajoute une Bordelaise. Développer davantage l’offre d’autopartage proposée notamment par Citiz et Koolicar, apparaît comme une option économiquement intéressante en centre-ville, lorsque les transports en commun ne peuvent pas répondre au besoin de mobilité (transporter des courses volumineuses, se déplacer 24h/24…). Mais aussi dans des zones urbaines moins denses, où l'autopartage pourrait constituer un véritable complément pour les trajets qui ne s'inscrivent pas sur des lignes de transport existantes.

Trop fiers !

Selon Koolicar et la MAIF, les participants au défi #SansMaVoiture sont fiers et ravis d’avoir osé tenter l’aventure et d'avoir réussi à désencombrer le stationnement dans leur rue, en contribuant à diminuer (un peu) les embouteillages. Un tiers d'entre eux a découvert que la marche, c'est faisable.  Les distances à pied ne sont pas aussi longues qu'on le croit.... Autre sujet de satisfaction pour eux, avoir pu ouvrir le débat avec leurs proches sur la place de la voiture. Surtout, ils sont devenus des "pro" en matière de mobilité urbaine en utilisant les nombreuses offres présentes sur le territoire (bus, tram, autopartage, covoiturage, pistes cyclables….). Ils sont d’ailleurs demandeurs d’un outil numérique unique pour organiser et réserver tous leurs déplacements.

Rendez-vous en 2016

Au vu du succès de la première édition, Koolicar et la MAIF comptent bien renouveler l’opération cette année, toujours avec le soutien de l'Ademe. "Sensibiliser les habitants, mais aussi les responsables des collectivités autour des modes de mobilité alternative est un enjeu important au regard des questions environnementales et économiques actuelles", explique Pascal Demurger, Directeur du Groupe MAIF. "Inciter les habitants en zone urbaine à réfléchir sur l’utilité et l’utilisation de leur voiture permettrait de réduire de manière considérable les problèmes de stationnement, pollution et trafic s’ils étaient appliqués à l’ensemble du territoire", ajoute Stéphane Savouré, fondateur de Koolicar. Une initiative qui devrait faire tache d'huile: d'autres collectivités que Bordeaux et Niort se disent intéressées par l’expérience. 

Cathy Lafon

►PLUS D'INFO

  • Sur les partenaires de l’opération. A Bordeaux : la ville de Bordeaux, Bordeaux Métropole, Citiz, BlueCub, VCub, TBC – Tram et bus de la Cub. A Niort : la ville de Niort, la Communauté d’Agglomérations du Niortais, RegionLib, Villovélo, Le Guidon Niortais, les Tan. Aramis Auto pour la revente des voitures.
  • Sur Koolicar. Fondée par Stéphane Savouré en 2011, Koolicar est un système innovant d'autopartage entre particuliers. Les locataires ont accès au véhicule des propriétaires sans échange de clés et sans signature de contrat fastidieuse, le tout avec le concours de l'assureur Maif, pour la prise en charge de l’assurance et de l’assistance. Le service est disponible dans une quarantaine de villes en France. Koolicar a reçu le soutien des pouvoirs publics en étant lauréate du programme des Investissements d'Avenir, soutenu par l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie).
  • Sur la MAIF. 4ème assureur d'automobiles et 1er assureur du secteur associatif, la MAIF couvre l’ensemble des besoins de ses 3 millions de sociétaires (assurances de biens, prévoyance, santé, assistance, épargne, crédit…).

►LIRE AUSSI

  • Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI
  • Les articles de Ma Planète sur les transports alternatifs à la voiture : cliquer ICI
  • Les articles de Ma Planète sur l'autopartage : cliquer ICI

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