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  • Initiative. Tri des déchets: le Gers fait sa révolution de plastique

    "En avril ne te découvre pas d'un fil. " Pour les Gersois, le sage adage est devenu cette année : "En avril, te casse pas le bol et recycle tous tes emballages plastiques."

    gers.jpgNon, écolos purs et durs, adeptes du vrai tri et du bon recyclage, vous ne rêvez pas. Depuis le 2 avril, les Gersois sont les rois du pétrole : dans leur département, le recyclage accepte désormais dans les sacs et les containers jaunes (verts ailleurs), la totalité des emballages plastiques. Tout ça dans la plus grande discrétion, pendant que nous continuons à nous évertuer comme des fous à sélectionner les seuls plastiques acceptés par la loi canon du tri. Quitte à nous offrir en prime de belles engueulades familiales sur le thème : "Mais c'est quand même pas compliqué, cent fois je te l'ai dit : dans la poubelle verte ,  pas de sac plastique, pas de films plastique, pas de pot de yaourt... !". "Ben oui, mais la barquette des fraises, c'est bien du plastique quand même, alors pourquoi ... ?"

    Le bonheur est dans les poubelle du Gers

    Dans le Gers, c'est aujourd'hui une affaire entendue : le  bonheur n'est pas que dans le pré, il est aussi dans les poubelles. Recycler TOUS les plastiques, c'est possible. Si une cinquantaine de collectivités locales se livrent aujourd'hui en France à l'expérience du tri de tous les plastiques, grâce à l'initiative de Trigone, syndicat mixte de production d'eau potable et de traitement des déchets du Gers, le département du Gers est devenu le premier de France à mener aujourd'hui une telle expérimentation sur l'ensemble de son territoire. Avec la complicité de 12 communes des Landes, et d'Eco-emballages.

    En France,  sur plus d’un million de tonnes d’emballages en plastique mises sur le marché chaque année, seules 230 000 tonnes sont recyclées. Le reste va dans des centres d'enfouissement. Un vrai gâchis, reconnaissez-le, car le plastique est le matériau le plus utilisé, et paradoxalement le moins recyclé. En réalité, tous les plastiques sont bien recyclables (et toc, ma barquette de fraises aussi !). Ce qui manque, c'est la filière adaptée pour recycler tous les types de plastique. Eco-Emballages a repéré onze sites, capables de s'y coller, dont l'un tout près de Lacq (Pyrénées-Atlantiques).

    Plus simple et plus efficace écologiquement : c'est possible !

    Voilà une expérimentation écolo qui, une fois n'est pas coutume, simplifie la vie, au lieu de la complexifier. Avec ce nouveau mode de tri, finies les prises de tête ! Outre des vies familiales apaisées et des couples réconcilés, ce que vise l'expérimentation gersoise, ce sont des économies environnementales pour le futur, avec moins d'enfouissement. En éco-langue : améliorer les performances du recyclage des emballages en plastique en limitant leur impact environnemental. En attendant, ramasser davantage de déchets a un coût. La participation financière d'Eco-emballages, pour les deux années d'expérimentation, est de 1,2 millions d'euros. Et six personnes ont été embauchées au centre de tri.

    Bon pour l'environnement, le tri, c'est aussi bon pour l'emploi. Attention : cela ne doit pas exonérer pour autant les consom'acteurs que nous sommes tous, de continuer à diminuer l'usage des poches plastiques, tout en exigeant la réduction des emballages à la source... Le bon déchet étant toujours celui que l'on ne produit pas.

    LIRE AUSSI

    EN SAVOIR PLUS

    • Le plastique en chiffres

    En France, nous utilisons près de 300 sacs plastiques par an et par habitant.  230 000 tonnes sont recyclées sur plus d’un million de tonnes d’emballages en plastique mises sur le marché chaque année en France.

    • Le Gers et ses déchets en chiffres

    115 000 foyers concernés par le nouveau geste de tri.

    500 kg de déchets : c'est en moyene ce que produit chaque Gersois par an.

    250 kg sont enfouis, 50 kg sont récupérés par la collecte sélective. 30 kg de verre vont dans les containers appropriés. 170 kg sont apportés dans les déchetteries par les Gersois.

    Sur 50 kg de collecte sélective, la moité est constituée de papier, le plastique ne représente que 3 à 4 kg. Objectif de cette expérimentation: doubler la collecte.

     

  • Il y a 26 ans : Tchernobyl, la douleur de "La terre outragée"

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    Le réacteur n° 4 de la centrale de Tchernobyl est recouvert par un sarcophage de fortune. Photo AFP

    Dans l'univers très particulier des réacteurs nucléaires, quand on a explosé, le sarcophage c'est très tendance. La centrale nucléaire ukrainienne de Tchernobyl va donc s'offrir un nouveau sarcophage pour le 26ème anniversaire de l'explosion de son quatrième réacteur. Et le 26 avril prochain, date anniversaire de ce qui reste la plus grande catastrophe nucléaire qu'ait connue l'humanité à ce jour, débutera l’assemblage de ce nouveau tablier destiné à réduire tout risque de menace radioactive.

    Mais ce cadeau coûteux n'effacera pas d'un coup de baguette magique la tragédie de milliers de vies humaines brisées et torturées par l'ennemi invisible et monstrueux qui a pris possession des lieux, voici 26 ans : "la douleur", aurait dit Marguerite Duras... Cette douleur, un film, "La Terre outragée", parvient à nous la faire éprouver.

    Un cadeau d'anniversaire à 1,5 milliards d'euros


    L'arche de Tchernobyl 

    Le sarcophage doit venir se poser sur la chape de béton qui avait recouvert les restes du quatrième réacteur de la centrale. Posée en urgence peu de temps après l'explosion du réacteur, cette chape  aujourd'hui fissurée ne permet plus d'exclure toute fuite radioactive. Un nouveau sarcophage, une arche gigantesque de 108 mètres de haut et de 20.000 tonnes, parfaitement étanche, va donc être posé autour de la centrale. Réalisé par un consortium formé des sociétés françaises Bouygues et Vinci, il a déjà été assemblé à proximité de la centrale.

    Pharaonique, le projet aurait pu être abandonnée faute de financement, mais la solidarité internationale a permis de mener à bien un chantier incontournable. En effet, tandis que le coût total de l'opération s'élevait à 1,5 milliard d'euros, 750 millions manquaient toujours à l'appel au printemps dernier. 550 millions avaient alors été débloqués par la communauté internationale, les 200 millions restant avaient été fournis par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, la Berd. La nouvelle enceinte devrait être finie à la mi-2015.

    Un coût pour la santé humaine plus difficile à évaluer, mais tout aussi démesuré

    Le chiffrage des conséquences sur la santé humaine de la catastrophe de Tchernobyl fait naturellement l'objet de polémiques. Selon le rapport Greenpeace de 2006, qui présentait les travaux de 60 scientifiques du Bélarus, d’Ukraine, de Russie et d’autres pays et se basait sur plus de 500 études scientifiques référencées, l’impact sanitaire de la catastrophe de Tchernobyl est largement sous-estimé par l’Agence Internationale de l’Energie Atomique (AIEA). En contradiction avec les affirmations de l’AIEA et de l’OMS - reconnaissant en tout et pour tout 54 morts, 400 irradiés et 4 000 cancers de la thyroïde - les études épidémiologiques contenues dans ce rapport concluent que, au cours des quinze dernières années, la catastrophe a entraîné 200.000 décès supplémentaires et qu’il faut s’attendre à plus d’un quart de million de cancers à venir, dont environ 100.000 à 400.000 cancers mortels radio-induits en Ukraine, Biélorussie et en Russie. La vérité est au moins entre les deux : l’ambassade d’Ukraine annonçait déjà 25 000 morts en 2004 uniquement parmi les "liquidateurs soviétiques", et en 2006, 85% des enfants du Bélarus étaient malades…

    Tchernobyl : désert "officiel"  pour encore au moins 1.000 ans

     
    Sur ce point, il n'y a pas photo, tout le monde est d'accord : étant donné le degré de radioactivité de la contamination du territoire, l'homme ne pourra pas revivre sur place avant 1.000 ans. Mais Tchernobyl n'est pas vide d'êtres humains pour autant, avec 3.800 professionnels qui s'activent tous les jours sur le site de la catastrophe, sans compter les "illégaux", environ 400 personnes âgées retournées vivre dans leur maison, ou de nombreux bannis d'autres terres qui trouvent là un toît, fut-il dangereusement contaminé. On "vit" donc encore à Tchernobyl,  mais quelle vie vit-on là, dans "la zone" ?

    Tchernobyl, "La Terre outragée"

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    "La Terre outragée", photo production du film

    Un accident nucléaire majeur comme celui de Tchernobyl ou de Fukushima, ne se résume pas qu'à des chiffres, statistiques, grands travaux et autres milliards d'euros. Vue de loin, l'horreur reste souvent abstraite. D'autant plus si le danger est invisible. Pourtant, à Tchernobyl, une déchirante et inédite tragédie humaine s'est bien nouée : celle de l’arrachement brutal à la terre d’origine et d’un impossible choix, rester et mourir, à cause de la terre nourricière, partir et mourir autrement. Tel est le propos de "La Terre outragée", un film bouleversant, sorti fin mars. Tourné par Michale Boganim dans la région de Tchernobyl où, pour la première fois et en dépit de nombreuses difficultés, la cinéaste a reçu l’autorisation de tourner dans la zone évacuée, "La Terre outragée" est un film inattendu.

    Rester et mourir, partir et mourir aussi


    Tchernobyl : La Terre outragée (extrait 1)

    Intimiste il n'a pas pour objet de faire le récit spectaculaire d’une catastrophe. Pourtant, le sacrifice héroïque des «liquidateurs»  et  le danger de l’énergie nucléaire sont bien présents. Le film les évoque en creux, par le destin d'une femme, Anya, veuve d'un pompier mort à Tchernobyl, dont on suit la "vie", dix ans après la castrophe. Un film en mode "avant-après", qui commence le 26 avril 1986 avec les images idyllique d'un bonheur tranquille :  un mariage, un enfant qui plante un pommier avec son père ... Paradis russe que vient soudain ruiner le cauchemar nucléaire, constamment hors-champ. La rumeur d’un incendie se répand : la réalité est bien sûr toute autre... Dix ans plus tard, la « zone » et le village abandonné de Pripiat sont devenus un lieu étrange où la nature a repris sauvagement ses droits. Un lieu sillonné par les cars de touristes du « Tchernobyl tour », dont Anya est guide touristique... Michale Boganim signe là une œuvre forte et surprenante, qui réussit à fait ressentir et se répondre deux maux invisibles: l'outrage de l’atome, poison réel des corps et de la terre nourricière, et la souffrance de l’exil, torture de l’âme.

    Bon anniversaire, Tchernobyl.

    Cathy Lafon

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    La Zone Tchernobyl Un webdoc de G. Herbaut et B...

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    La Semaine du développement durable s'est achevée le 7 avril dernier. A cette occasion, Maplanete.fr a sélectionné pour vous les trois meilleures initiatives durables 2012 du grand Sud-Ouest  (Poitou-Charente, Aquitaine et Midi-Pyrénées). Toutes les trois se concrétiseront à la rentrée de septembre 2012 et elles placent notre région à la pointe du développement durable. Ca fait plaisir.

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    palmaresLe premier lycée 100 % écolo de France : c'est en Gironde. A la rentrée 2012, le futur lycée "Kyoto" de Bègles, dans l'agglomération bordelaise, sera le premier lycée de France à énergie positive. Avec 20 300 m2 de bâtiments à la pointe des normes environnementales, pour accueillir 1 427 élèves, il produira plus d'énergie qu'il n'en consommera. Panneaux photovoltaïques, technologie solaire thermique, chaufferie au bois : l'électricité produite est revendue à ERDF à un tarif supérieur de celui d'achat par le lycée. Lire la suite... cliquer ICI

    palmaresLes premières Mia électriques disponibles en autopartage : c'est en Charente. Géré par la société Inéo, filiale de Suez, un service de location de 10 voitures électriques en autopartage, disponibles sur 5 bases 24 heures sur 24, entrera en activité à Angoulême, dès septembre 2012. L'abonnement reviendra à 10 € par mois pour un tarif de 6  € de l'heure. Lire la suite... cliquer ICI

    Cathy Lafon