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  • Pollution de l'air : l'Europe gronde, la France envisage la circulation alternée

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    La rocade bordelaise embouteillée aux heures de pointe Photo archives "Sud Ouest"

    Depuis le début du mois de décembre, les alertes à la pollution aux particules fines et les pics de pollution se succèdent en France dans la plupart des régions, dont l'Aquitaine et Midi-Pyrénées. Les agences de la qualité de l'air préviennent et informent les populations, sans qu'aucune mesure concrète entraînant la réduction de la circulation automobile ne soit jamais prise. Pas vraiment bon pour la santé.

    philippe martin souriant.jpgLa "possibilité" de la circulation alternée

    Ca va (peut-être) changer. Le gouvernement, qui vient tout juste de décider de limiter la vitesse sur le périphérique parisien à 70 km/h à partir de janvier, s'intéresse désormais à la circulation alternée comme mesure d'urgence.  A l'issue d'un Comité interministériel de la qualité de l'air (CIQA), Philippe Martin, le ministre de l'Ecologie, a annoncé hier qu'il voulait instaurer en 2014, la possibilité de mettre en place la circulation alternée lors des pics de pollution aux particules fines et aux oxydes d'azote (NOx), selon les numéros de plaques d'immatriculation des véhicules. Cette mesure, qui autorise les véhicules dont le numéro est pair à circuler les jours pairs et idem pour les véhicules impairs, ne concerne pour le moment que pour les pics de pollution à l'ozone. Dès janvier 2014, une table ronde avec les collectivités locales et les autorités organisatrices de transport, devrait être mise en place, afin d’étudier les modalités de cet élargissement aux pics de pollution aux particules fines.

    Pollution air.jpgL'Europe veut éviter 58.000 décès prématurés par an

    Il n'y a vraiment pas de hasard dans la vie. Le même jour, la Commission européenne a proposé d'imposer des plafonds nationaux plus stricts pour les principales sources de la pollution de l'air afin de lutter contre ce "tueur invisible" et d'éviter 58.000 décès prématurés chaque année. Sur ce sujet récurrent, l''Europe finit donc par s'agacer. "Il s'agit de donner un prix à la vie humaine", a expliqué au cours d'une conférence de presse à l'AFP le commissaire à l'Environnement Janez Potocnik, visiblement exaspéré par les questions sur le coût de ces propositions. "Nous voulons faire appliquer le principe du pollueur-payeur. Il y a toujours quelqu'un qui paie, et malheureusement, aujourd'hui, ce n'est pas celui qui pollue", a-t-il déploré.

    pollution air voiture.jpgRéduire les normes des plafonds d'émissions pour les principaux polluants

    La Commission propose ainsi aux Etats membres de l'Europe d'établir de "nouveaux objectifs de qualité de l'air pour la période allant jusqu'en 2030", de "réduire les plafonds nationaux existants pour les six principaux polluants" et de "légiférer pour réduire la pollution émanant des installations de combustion de taille moyenne". Le train de mesures européen actualise la législation en vigueur et réduit encore les émissions nocives de l'industrie, du transport, des installations de production d'énergie et de l'agriculture, en vue de limiter leur impact sur la santé humaine et sur l'environnement. Avec pour objectif d'éviter environ 58.000 décès prématurés en 2030.

    La procédure d'infraction européenne est lancée pour les Etats pollueurs, dont la France

    Il y a juste un léger détail. Un certain nombre d'Etats membres, dont la France, ne parviennent déjà pas à respecter les normes actuellement en vigueur pour les concentrations de particules fines, le dioxyde de soufre, le plomb, les oxydes d'azote, le monoxyde de carbone et le benzène. L'Hexagone, qui dépasse régulièrement les normes admissibles dans huit de ses grandes agglomérations, dont Bordeaux, est ainsi en infraction avec l'Europe et sous la menace d'une amende depuis plusieurs années. "Dix-sept procédures d’infractions ont été lancées, dont une contre la France", rappelle-t-on à la commission européenne. La France, pour sa part, est passible d'une amende de 100 millions d'euros dès 2016, si elle ne parvient pas diminuer ses émissions. Des pénalités pour chaque jour de retard jusqu'à ce que les normes de la qualité de l'air soient respectées sont aussi à craindre, pour un possible montant de 240.000 euros par jour

    pollution air bordeaux velo.jpgDes coûts externes entre 330 et 940 milliards d'euros par an

    "De nombreuses régions et villes ne respectent ni les normes ni les objectifs de l'UE en matière de qualité de l'air, ce qui a des conséquences sur la santé publique et entraîne une augmentation des coûts de soins de santé et des coûts économiques", justifie la Commission, qui enfonce le clou :  "Pour la société, le total des coûts externes de santé liés à la pollution de l'air est estimé entre 330 et 940 milliards d'euros par an. La situation est particulièrement grave dans les zones urbaines où vit aujourd'hui la majorité des Européens".

    Cathy Lafon avec l'AFP

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    • Les articles de Ma Planète sur la pollution de l'air : cliquer ICI
  • Des voitures moins coûteuses et moins polluantes, c'est pour quand ?

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    "Europe VS CO2", DR Greenpeace

    Avec la vidéo "Europe VS CO2" qui met en scène le combat de Martin, "super-eurodéputé", contre le Monstre émetteur de CO2, Greenpeace veut obtenir que l'on construise en Europe des voitures moins polluantes et moins coûteuses en carburant pour les automobilistes.

    Pour l'ONG, jamais en manque d'idées originales pour servir sa cause, le temps des élus "super-héros" est venu et le combat contre le CO2 doit continuer au Parlement européen ! Afin d'être encore plus efficace, Greenpeace a déployé un site web style BD, avec un clip qui reprend tout l'univers du célèbre jeu vidéo : "Street Fighter". 

    De nouvelles normes européennes sur les émissions de CO2

    La vidéo "Europe VS CO2" tombe en plein dans l'actualité. De futures normes européennes sur les émissions de gaz carbonique doivent entrer en vigueur, d'ici à 2020 et, pour la première fois, les constructeurs automobiles vont être contraints de ne pas dépasser un seuil d'émission de gaz carbonique. Les députés européens discutent de ces normes depuis le mois de mars à Bruxelles. Elles devront être votées d'ici juin. 

    Un premier vote défavorable au pouvoir d'achat des automobilistes

    Un premier vote de la Commission de l’Industrie et de l’Energie (ITRE) du Parlement européen sur les propositions de la Commission européenne formulées en juillet 2012, s'est aligné en mars dernier sur les demandes des lobbies automobiles en refusant de corriger les objectifs d’émissions de CO2 pour 2020 et de fixer des objectifs quantifiés pour 2025. Pour les écologistes, comme l'eurodéputé français Yannick Jadot, c'est doublement regrettable : "ce n’est pas seulement le climat qui est maltraité, mais c'est la  perspective d’une industrie automobile ancrée sur le sol européen qui est négligée". Du point de vue du consommateur lambda, si le vote en reste là, on note surtout que les automobilistes seront les grands perdants de l'histoire : un objectif de 80g de CO2/km en 2020 leur permettrait d’économiser près de 650 euros par an.

    Réviser les tests automobiles actuels, plus polluants que ne l'assurent les marques

    Autre problème, de taille : la baisse continue de la quantité de CO2 rejetée par les voitures neuves en Europe serait en grande partie factice. Selon une étude diligentée par la Commission européenne, les constructeurs automobiles de l'Union profitent de "lacunes" dans les tests réglementaires pour exagérer les performances écologiques de leurs véhicules. Ceux-ci seraient donc bien moins économiques et beaucoup plus polluants que ne l'assurent les marques. Or, la Commission de l’Industrie et de l’Energie (ITRE) du Parlement européen a également refusé de considérer urgente la révision des cycles de test que l'Europe elle-même considère comme manipulatoires et dont la facture annuelle est de 135 euros de carburant payé en plus par chaque conducteur. En moyenne, les émissions de CO2 constatées sur les routes sont en effet supérieures de 23% aux émissions annoncées par les constructeurs...

    L'Europe parviendra-t-elle à terrasser le terrible monstre CO2 ? Allez, Super Martin, courage ! Y a du boulot ! Si tu n'y arrives pas tout seul, tu peux peut-être faire appel à ton copain Iron man ? Il est en grande forme ces jours-ci...

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Europe VS CO2.  Europe VS CO2 est une vidéo mais aussi une pétition lancée par Greenpeace, pour obtenir de l'Europe des voitures plus efficaces énergétiquement : des véhicules qui consomment moins de carburant, et donc qui oûtent moins cher à l'usager, et qui sont créateurs d'emplois dans l'industrie.
    • L'étude de la commission européenne sur les tests d'émissions de CO2  : cliquer ICI

    LIRE AUSI

    • Voitures: les constructeurs tricheraient sur les tests d’émissions de CO2? Journal de l'environnement, 11 février 2013 : cliquer ICI
    • "Négociation sur le règlement fixant les émissions de CO2 des véhicules : l’Europe doit passer à la vitesse supérieure", UFC Que choisir, 15 mai 2013  : cliquer ICI