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MaPlaneteA - Page 765

  • Centrale nucléaire du Blayais : bilan de l'année 2012 "assez satisfaisant"

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    La centrale nucléaire de Blaye (Gironde) Photo DR

    L'Autorité de sûreté nucléaire poursuit son tour de France des centrales.  Après avoir taclé Civaux la semaine dernière, les sages du nucléaire étaient à Bordeaux, le mardi 28 mai, pour rendre leur verdict sur la centrale girondine qui, entrée en service en 1981, est l'une des trois plus anciennes de France, avec Fessenheim (Haut-Rhin) et Tricastin (Drôme).

    sécurité,sûreté nucléaire,centrale,blaye,asn,bilan,incidents"Assez satisfaisant"

    Les inspections "post Fukushima" de l'ASN à Civaux (Vienne), Blaye (Gironde) et Golfech (Tarn), ont vocation à contrôler dans le grand sud-ouest les actions correctives exigées des centrales depuis la catastrophe nucléaire japonaise de 2011. Les mentions "satisfaisant" et encore moins "très satisfaisant" ne font pas partie cette année du vocabulaire de l'ANS. La centrale nucléaire de Blaye peut donc se réjouir d'obtenir l'appréciation : "assez satisfaisant" pour sa sûreté. Ce qui la "détache positivement de l'ensemble des centrales d'EDF", pour reprendre les termes précis de l'institution. Et nous réjouit aussi, par la même occasion...

    Blaye fait mieux que Civaux et Golfech

    En langage de madame tout le monde, cela veut dire que la sécurité du  site de Blaye est supérieure à la moyenne des installations françaises. Supérieure à la moyenne ne signifie pas non plus que tout est parfait et qu'il n'y a aucun risque. L'ASN a déjà fait valoir que le risque zéro n'existait pas en matière de nucléaire, qu'un accident était toujours possible et qu'il fallait aussi s'attendre à ce qu'un jour ou l'autre, elle exige la fermeture d'un ou de plusieurs réacteurs français. D'où la nécessité, selon elle, d'entamer la transition énergétique. Mais pour Blaye, le jugement est plutôt rassurant : même si  "quelques écarts" ont néanmoins été constatés, ils sont "sans conséquences notables", selon Anne-Cécile Rigail, la responsable Aquitaine, Midi-Pyrénées et Poitou-Charentes du gendarme du nucléaire français. Ouf, on respire !

    civaux 2.jpgCivaux : manque de rigueur et en retrait par rapport à l'appréciation générale "assez satisfaisant"

    En effet, dans la Vienne, la situation est moins rose : l'ASN considère que  "les performances de la centrale de Civaux en matière de sûreté et de protection de l'environnement sont en retrait par rapport à l'appréciation générale que l'ASN porte sur EDF". On se souvient qu'en janvier dernier, une fuite de tritium avait été constatée à Civaux. L'ASN a relevé des défauts d'application des règles de conduite des réacteurs, des lacunes dans le traitement des dossiers de maintenance et a exigé "plus de rigueur". En langage de madame tout le monde : "Attention, Civaux, ça ne va pas..." Quant à Golfech, si le jugement est comme pour Blaye "assez satisfaisant", l'ASN a également noté "un manque de rigueur lors de certaines opérations d'exploitation". Le site "n'est pas suffisamment réactif dans le traitement des événements pouvant avoir un impact sur l'environnement", et il "doit améliorer sa surveillance sur les prestataires, lors des opérations de maintenance".

    rigail.jpg48 incidents significatifs

    L'an passé, la centrale de Blaye a été inspectée à vingt reprises par les agents de l'ASN, a indiqué Anne-Cécile Rigail (photo ci-contre). Au total, le site a enregistré 48 incidents significatifs, dont six de niveau 1 sur les huit que compte l'échelle INES, le septième et dernier niveau correspondant à une catastrophe de type Tchernobyl ou Fukushima. Tous les autres ont été classés niveau 0. Globalement, "l'évaluation est donc plutôt positive".  A titre d'exemple, la responsable a cité le bon déroulement des opérations de maintenance lors des arrêts de réacteurs, en particulier lors de la visite décennale du réacteur n°1, de mars à juillet. En 2013, le réacteur n°2 fera lui aussi l'objet d'une visite décennale. Les générateurs de vapeur des réacteurs 2 et 4 seront également changés.

    Sous-traitance et transparence: doit mieux faire

    Par rapport à 2011, où l'on en avait relevé 35, le nombre d'incidents a néanmoins pas mal augmenté en 2012. Par ailleurs, le gendarme du nucléaire épingle aussi le site girondin pour "quelques écarts", sans conséquences, lors d'opérations nécessitant la manipulation d'un gammagraphe (appareil de contrôle utilisant de l'uranium appauvri, ndlr) et dans la conduite d'interventions d'employés dans des zones où les radiations sont élevées. Blaye doit également progresser dans la surveillance des sous-traitants qui interviennent sur le site, a souligné Mme Rigail et améliorer son suivi des prescriptions environnementales, ainsi que l'information des pouvoirs publics lors d'événements susceptibles d'affecter l'environnement. 

    Blaye : une centrale sous haute surveillance écologiste

    Située à quelque 50 km au nord de Bordeaux, en bordure de l'estuaire de la Gironde, la centrale de Blaye dispose de quatre réacteurs de 900 MW chacun et emploie environ 1.900 personnes. Les écologistes et les associations environnementales dont Tchernoblaye, réclament régulièrement sa fermeture, notamment depuis l'inondation, fin 1999, d'une partie du site sous l'effet conjugué d'une tempête et d'une forte houle. Peut-être est-ce aussi en partie grâce à leur pugnacité en matière d'exigence de sûreté que Blaye fait finalement partie des centrales françaises les mieux, ou les moins mal notées...

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), est une autorité administrative indépendante créée par la loi n° 2006-686 du 13 juin 2006 relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire (dite « loi TSN »). Elle est chargée de contrôler les activités nucléaires civiles en France. L’ASN assure, au nom de l’État, le contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France pour protéger les travailleurs, les patients, le public et l’environnement des risques liés aux activités nucléaires. Elle contribue à l’information des citoyens. Le site de l'ASN : cliquer ICI.
    • La division de Bordeaux de l’ASN constitue une des onze divisions territoriales de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Elle assure le contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection dans les régions Aquitaine, Midi-Pyrénées et Poitou-Charentes. Le site de l'ASN Bordeaux: cliquer ICI.

    L'ASN BORDEAUX EN CHIFFRES

    • 23 agents.
    • 3 régions. Un parc étendu d’activités et d’installations à contrôler en Aquitaine, Poitou-Charentes etMidi-Pyrénées : avec les 3 centrales nucléaires d’EDF de Golfech, Blayais et Civaux ;  environ 7200 appareils médicaux de diagnostic (radiologie) ;  109 services de scannographie ;  23 services de radiothérapie ;  130 laboratoires de recherche.
    • 61 inspections  ont été réalisées en 2012 dont : 20  sur la centrale nucléaire du Blayais (Gironde) ;  22  sur la centrale nucléaire de Civaux (Vienne) ; 19  sur la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne).
    • 141 inspections ont été réalisées en 2012 dans le domaine du nucléaire de proximité en Aquitaine, Poitou-Charentes et Midi-Pyrénées dont :  64 en Aquitaine ; 47 en Midi-Pyrénées ; 30 en Poitou-Charentes.
  • La mort de l'ourse Cannelle: condamnation de la société de chasse incriminée

    cannelle.jpg

    L'ourse Cannelle, tuée le 1er novembre 2004. Photo archives AFP, non datée.

    C'est une victoire pour les écolos. Après neuf ans de procédure, le WWF France annonce aujourd'hui avoir remporté le procès intenté à la société de chasse qui avait organisé une battue au sanglier ayant conduit à la mort de l’ourse Cannelle : elle vient d’être condamnée à verser 53.000 euros de dommages et intérêts.

    Pour l'organisation environnementale,  "la responsabilité de cette Association Communale de Chasse Agréée est donc pleinement reconnue, puisqu’il est démontré qu’elle avait connaissance de la présence de l’ourse sur son territoire d’intervention".  Le 2 juin 2010, la Cour de cassation avait déjà confirmé le jugement de la cour d'appel de Pau qui avait condamné le chasseur qui avait abattu Cannelle à verser 10.000 euros de dommages et intérêts à diverses associations de défense de l'environnement, parties civiles dans cette affaire.

    cannelle naturaliste.jpgCannelle était la dernière ourse de souche purement pyrénéenne

    Accompagnée de son ourson, Cannelle avait fait une charge d’intimidation sur un chasseur d’Urdos, en vallée d’Aspe (Pyrénées atlantiques), le 1er novembre 2004. Le chasseur l'avait alors abattue. La mort de l'animal, âgé d'une quinzaine d'années, avait provoqué un grand émoi en France et incité le gouvernement à mettre en place un plan de "renforcement de la population d'ours bruns" dans les Pyrénées, avec l'introduction de cinq plantigrades slovènes en 2006. L'année dernière, la dépouille de Cannelle a quitté les congélateurs de l'École nationale vétérinaire de Toulouse où elle était conservée, pour le Muséum d'histoire naturelle de cette ville afin d'y être naturalisée (photo AFP ci-dessus). Un travail qui doit permettre la présentation de l'ourse ainsi "immortalisée" pour une exposition prévue à l'automne 2013, intitulée "Ours, mythes et réalités" (11 octobre 2013 au 30 juin 2014).  L'exposition a obtenu le prestigieux label du Ministère de la Culture "Exposition d'intérêt national".

    La survie de l’espèce menacée

    Exposition ou pas, depuis la mort de Cannelle, la situation de la population d’ours n’a cessé de se dégrader. Aujourd’hui, les Pyrénées françaises et espagnoles ne comptent plus qu’une vingtaine d'ours, ce qui  ne peut  permettre le maintien durable de l’espèce sur le massif pyrénéen. Malgré trois naissances en 2011 côté français et trois ou quatre autres, côté espagnol, en 2012, aucun des deux noyaux constituant la population actuelle n’est viable. Celui des Pyrénées Centrales reste insuffisant, malgré les lâchers de 2006. Quant à celui des Pyrénées Occidentales, composé seulement de deux mâles, dont Cannelito l’ourson de Cannelle, il est au bord de l’extinction, alors qu’il couvre la moitié de l’aire de répartition pyrénéenne. Pour ses défenseurs, la survie de l’ours dans les Pyrénées exige désormais une politique volontariste et ambitieuse. Pour ses détracteurs, il n'y aurait de toutes façons pas la place dans les Pyrénées pour une population plus importante.

    Une pétition européenne en faveur de l'ours 

    C'est dans ce contexte que le collectif Ours-Pyrénées, qui préfère les ours au naturel aux ours naturalisés, a lancé le 16 mai dernier une pétition européenne, soutenue par le WWF France, pour demander aux gouvernements français et espagnol une action forte et durable pour la restauration dans les Pyrénées d’une population viable d’ours. Assortie de plans de conservation et de restauration concertés et harmonisés, incluant : le renforcement immédiat des deux noyaux de population d’ours, une meilleure protection juridique de l'ours brun en France et en Espagne, une meilleure protection de son habitat en France et en Espagne, une  politique volontariste de valorisation pour les populations locales de ce patrimoine naturel exceptionne et des mesures efficaces qui favorisent la cohabitation , la prévention et la compensation des dommages à l'élevage pyrénéen. Disponible à l'origine en français et en espagnol et catalan, la pétition l'est aussi aujourd'hui en anglais, italien et allemand.

    Elle a recueilli à ce jour 12.584 signatures et espère en recueillir 30.000.

    Cathy Lafon

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  • Cinéma. "Polluting Paradise" : comment défendre un paradis menacé par la pollution ?

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    Les villageois de Cambernu (Turquie) en lutte pour sauver de la pollution leur coin de paradis, filmés par Fatih Akin Photo DR

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    Sélectionné pour le Festival de Cannes 2012, le documentaire "Polluting Paradise" sort dans les salles de cinéma aujourd'hui.

    En 2006, le réalisateur allemand  Fatih Akin tourne la scène finale de son film "De l’autre côté à Camburnu", village natal de ses grands-parents au nord-est de la Turquie. C'est un vrai coin de paradis, où les habitants vivent depuis des générations de la pêche et de la culture du thé, au plus près de la nature. Il entend alors parler d’une catastrophe écologique qui menace le village : un projet de décharge construit dans un mépris total de l’environnement et contre lequel s’élèvent le maire et les habitants.

    Comment défendre ce paradis menacé par la pollution ?

    Le combat de David contre Goliath

    film,documentaire,réduction,prévention,déchet,débat,bordeaux,utopiaRéponse: caméra au poing. Fatih Akin (photo ci-contre) décide de lutter contre ce projet avec ses propres moyens d'artiste et de cinéaste. Pendant plus de cinq ans, il filme le combat du petit village contre les puissantes institutions et témoigne des catastrophes inéluctables qui frappent le paradis perdu : l’air est infecté, la nappe phréatique contaminée, des nuées d’oiseaux et des chiens errants assiègent le village. Pourtant, chaque jour, des tonnes d’ordures sont encore apportées à la décharge….

    Résultat : "Polluting Paradise".  Un documentaire qui est tout à la fois un portrait remarquable de la population turque des campagnes, un émouvant plaidoyer pour la défense de la planète et un hommage à l'engagement citoyen. Parmi les figures marquantes, il y a bien sûr le maire, exemple d'intégrité démocratique, mais aussi la formidable et regrettée (elle est morte en 2011, avant la fin du tournage) Nezihan Haslaman, cultivatrice de thé, qui avait fait de la lutte son objectif de vie. Sélectionné pour le Festival de Cannes 2012, le film sort en salles aujourd'hui.

    "Réduire nos déchets ou crever la poubelle ouverte".

    A Bordeaux, la première projection du film au cinéma Utopia sera suivie d’un débat organisé par le Collectif Déchets Girondin, sur le thème : "Réduire nos déchets ou crever la poubelle ouverte". Le Collectif girondin entame une croisade contre le maintien de l'incinérateur le Cenon, dont la fermeture anticipée était envisagée pour 2015 et dont la Cub (Communauté urbaine de Bordeaux) voudrait prolonger l'exploitation. Le débat à Utopia aura lieu ce soir avec Pierre Dozolme et Alain Blanc, du CDG, Philippe Meynard, Conseiller régional, maire de Barsac et président de la Communauté de communes de Podensac, et François Bouchet, de l’Université Populaire de l’Environnement (UPE).

    Les déchets au cinéma ? Il y a plus glamour comme sujet. Certes. Mais parvenir à les réduire et à gérer proprement leur traitement est un enjeu primordial pour que notre planète ait un futur "durable"...

    Cathy Lafon

    A VOIR

    • "Polluting Paradise", Fatih Akin, 2012, 1h25. Présenté en Sélection Officielle, Séance Spéciale au Festival de Cannes le 18 Mai 2012.
    • A Bordeaux: au cinéma Utopia. Soirée-débat mercredi 29 mai, 20 h 30.

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