Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

cannelle

  • La mort de l'ourse Cannelle: condamnation de la société de chasse incriminée

    cannelle.jpg

    L'ourse Cannelle, tuée le 1er novembre 2004. Photo archives AFP, non datée.

    C'est une victoire pour les écolos. Après neuf ans de procédure, le WWF France annonce aujourd'hui avoir remporté le procès intenté à la société de chasse qui avait organisé une battue au sanglier ayant conduit à la mort de l’ourse Cannelle : elle vient d’être condamnée à verser 53.000 euros de dommages et intérêts.

    Pour l'organisation environnementale,  "la responsabilité de cette Association Communale de Chasse Agréée est donc pleinement reconnue, puisqu’il est démontré qu’elle avait connaissance de la présence de l’ourse sur son territoire d’intervention".  Le 2 juin 2010, la Cour de cassation avait déjà confirmé le jugement de la cour d'appel de Pau qui avait condamné le chasseur qui avait abattu Cannelle à verser 10.000 euros de dommages et intérêts à diverses associations de défense de l'environnement, parties civiles dans cette affaire.

    cannelle naturaliste.jpgCannelle était la dernière ourse de souche purement pyrénéenne

    Accompagnée de son ourson, Cannelle avait fait une charge d’intimidation sur un chasseur d’Urdos, en vallée d’Aspe (Pyrénées atlantiques), le 1er novembre 2004. Le chasseur l'avait alors abattue. La mort de l'animal, âgé d'une quinzaine d'années, avait provoqué un grand émoi en France et incité le gouvernement à mettre en place un plan de "renforcement de la population d'ours bruns" dans les Pyrénées, avec l'introduction de cinq plantigrades slovènes en 2006. L'année dernière, la dépouille de Cannelle a quitté les congélateurs de l'École nationale vétérinaire de Toulouse où elle était conservée, pour le Muséum d'histoire naturelle de cette ville afin d'y être naturalisée (photo AFP ci-dessus). Un travail qui doit permettre la présentation de l'ourse ainsi "immortalisée" pour une exposition prévue à l'automne 2013, intitulée "Ours, mythes et réalités" (11 octobre 2013 au 30 juin 2014).  L'exposition a obtenu le prestigieux label du Ministère de la Culture "Exposition d'intérêt national".

    La survie de l’espèce menacée

    Exposition ou pas, depuis la mort de Cannelle, la situation de la population d’ours n’a cessé de se dégrader. Aujourd’hui, les Pyrénées françaises et espagnoles ne comptent plus qu’une vingtaine d'ours, ce qui  ne peut  permettre le maintien durable de l’espèce sur le massif pyrénéen. Malgré trois naissances en 2011 côté français et trois ou quatre autres, côté espagnol, en 2012, aucun des deux noyaux constituant la population actuelle n’est viable. Celui des Pyrénées Centrales reste insuffisant, malgré les lâchers de 2006. Quant à celui des Pyrénées Occidentales, composé seulement de deux mâles, dont Cannelito l’ourson de Cannelle, il est au bord de l’extinction, alors qu’il couvre la moitié de l’aire de répartition pyrénéenne. Pour ses défenseurs, la survie de l’ours dans les Pyrénées exige désormais une politique volontariste et ambitieuse. Pour ses détracteurs, il n'y aurait de toutes façons pas la place dans les Pyrénées pour une population plus importante.

    Une pétition européenne en faveur de l'ours 

    C'est dans ce contexte que le collectif Ours-Pyrénées, qui préfère les ours au naturel aux ours naturalisés, a lancé le 16 mai dernier une pétition européenne, soutenue par le WWF France, pour demander aux gouvernements français et espagnol une action forte et durable pour la restauration dans les Pyrénées d’une population viable d’ours. Assortie de plans de conservation et de restauration concertés et harmonisés, incluant : le renforcement immédiat des deux noyaux de population d’ours, une meilleure protection juridique de l'ours brun en France et en Espagne, une meilleure protection de son habitat en France et en Espagne, une  politique volontariste de valorisation pour les populations locales de ce patrimoine naturel exceptionne et des mesures efficaces qui favorisent la cohabitation , la prévention et la compensation des dommages à l'élevage pyrénéen. Disponible à l'origine en français et en espagnol et catalan, la pétition l'est aussi aujourd'hui en anglais, italien et allemand.

    Elle a recueilli à ce jour 12.584 signatures et espère en recueillir 30.000.

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI