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énergie - Page 6

  • Développement durable. L'appel du large de l'éolien

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    Inauguration d'Haliade 150 sur le site du Carnet, 19 mars 2012. Photo Alstom

    Troisième et dernier volet de notre enquête sur l'éolien. Nous finissons de remonter le courant de l'énergie du vent, à la remorque de notre poisson d'avril, consacré dimanche au projet de la ferme d'éolienne de Naujac-sur-Mer. Toujours avec Jean-Yves Grandidier, patron de Valorem et secrétaire général de France Energie Eolien. 

    Après un tour d'horizon de la situation de l'éolien en Aquitaine, puis en France et dans monde, notre périple s'achève aujourd'hui en mer, avec l'éolien offshore. Comme quoi, un petit poisson, ça peut mener très loin...

    L'éolien offshore, énorme défi industriel pour les renouvelables

    Les fans de l'éolien ne l'ont pas zappé : la course à l'éolien en mer (offshore) est lancée. Capitale de l'or noir, la ville d'Aberdeen en Ecosse, est ainsi déjà prête à l'après-pétrole et se reconvertit vers les éoliennes offshore, en exportant son savoir faire en matière de forage de puits. De son côté, la France s'efforce de s'y inscrire, avec notamment de nouveaux modèles d'éoliennes conçus par Alstom, en Loire-Atlantique. De la taille d'une demi-tour Eiffel, "Haliade 150" sera la plus grand et la plus puissante éolienne offshore au monde, avec une production unitaire de 6 mégawatts, capable de satisfaire à elle-seule aux besoins en électricité de 5.000 personnes. Un parc de 80 éoliennes de ce type peut produire la même quantité d'électricité qu'un tiers de réacteur nucléaire. Trois parcs, l'équivalent d'un réacteur nucléaire. La production en série de l'Haliade doit commencer en 2014.

    A qui les 10 milliards d'euros de l'appel d'offres français ?

    [VIDEO] 20 mars 2012, inauguration d'Haliade 150-6MW : première éolienne en mer de nouvelle génération

    Alstom est en concurrence avec Areva et Siemens, dans l'appel d'offres lancé par la France pour équiper ses cinq futurs parcs français offshore. Car ce sont bientôt (pas avant 2017) 500 éoliennes géantes (l'équivalent de deux réacteurs nucléaires) qui devront s'ancrer au large de nos côtes, pour alimenter avec 3.000 mégawatts  plus de 2 millions de foyers en électricité. "A partir de 2020,"précise le patron de Valorem, "il devrait s'installer autant d'éolien sur mer que sur terre". Les coûts actuels sont encore élevés : le coût moyen du mégawatt installé en mer représente plus du double du terrestre. Mais là aussi, les coûts vont baisser avec l'évolution des technologies et le développement du marché mondial. Et les avantages sont nombreux : pas d'impact négatif sur les milieux marins, sauf pendant l'installation, moins de pollution visuelle et d'encombrement terrestre, plus d'énergie produite.  Encore faut-il que la France soit au rendez-vous industriel, avec des usines capables de fabriquer sur le territoire les éoliennes. Alstom sera prêt dans deux ou trois ans. Le groupe Areva est prêt dès aujourd'hui, mais sa fabrication est en Allemagne : le groupe s'engage à installer une usine au Havre, s'il est retenu par l'appel d'offres.

    Le pavé dans la Manche

    Dernier rebondissement en date dans un secteur qui n'en manque décidément pas : selon les Echos du 2 avril, la Commission de régulation de l'énergie recommanderait de déclarer infructueux l'appel d'offres sur le parc du Tréport et de confier les 5 champs au consortium mené par EDF, en partenariat avec Alstom. Une réunion décisive devait avoir lieu à l'Elysée le 2 avril ... Sacré pavé dans la Manche. De deux choses l'une : soit l'éolien n'est pas une option énergétique sérieuse, comme le prétendent ses détracteurs et on ne voit pas bien alors pourquoi il serait si intéressant pour EDF de se voir attribuer tout l'éolien l'offshore. Soit l'éolien est bel et bien une énergie d'avenir et il pourrait s'agir d'y reproduire le modèle monopolistique énergétique français actuel. Ce qui n'est pas sans rappeler, toutes proportions gardées, le récent rachat-sauvetage dans le solaire de Photowatt par EDF. Ce qu'il y a de sûr, c'est que pour les industriels et les opérateurs, la bataille de l'éolien offshore fait rage.

    éolien,energie,offshore,marine,flottantL'Aquitaine se lancera-t-elle dans l'éolien offshore ?

    Avec un cordon littoral aquitain de 200 km de long, la question est logique. La réponse l'est moins : aucun signal de ce type sur les écrans radars aquitains... Jean-Yves Grandidier avance que "le littoral aquitaine serait soumis à des servitudes militaires plus contraignantes que celles des zones pressenties à ce jour : la Normandie, la Manche, la Bretagne." Soit. Et puis, ici, "les fosses océaniques sont proches du littoral. Or, les installations offshore étant aujourd'hui posées et non flottantes, elles seraient trop près du rivage". Re-soit. Vraiment pas de chance... Alors, l'Aquitaine serait condamnée à rester en tous points une "exception" et devrait se contenter d'assister de loin au gigantesque marché de l'éolien offshore ? Ne noircissons pas le tableau, déjà bien gris. Selon Jean-Yves Grandididier, le problème est surtout que "le travail nécessaire préalable n'a pas été mené en Aquitaine pour accueillir ce type d'éoliennes. L'Aquitaine peut être une des zones figurant dans le futur appel d'offres français, qui va étendre l'éolien offshore". Ca fait plaisir.

    eolienne fukshima.jpgL'éolien offshore flottant : l'espoir vient de Fukushima

    Adapté aux littoraux comme celui de l'Aquitaine, car non posé au sol, l'éolien offshore flottant en est aujourd'hui à ses balbutiements et Jean-Yves Grandidier ne le voit pas peser sérieusement sur le marché de l'éolien avant 2020. Cependant, depuis Fukushima, le Japon est à fond sur le sujet. Un consortium d'industriels japonais a annoncé début mars l'installation d'une ferme à éoliennes flottantes au large de la centrale de Fukushima.  Le projet va se lancer progressivement. Dans un premier temps, trois éoliennes flottantes seront installées avec une station de gestion. Une turbine de 2 mégawatts sera mise en place cette année et deux autres, totalisant 14 mégawatts, seront ajoutées entre 2013 et 2015. "Quand on veut, on peut", est devenu un proverbe japonais.

    L'éolien n'est bien évidemment pas le seul avenir des énergies  renouvelables. Il s'insère dans le bouquet des énergies alternatives au nucléaire et aux énergies fossiles : hydraulique, hydrolien, solaire, photovoltaïque, biomasse... A ce titre, la France doit aussi le développer, pour atteindre l'objectif qu'elle s'est fixé  : 23 % d'énergies renouvelables en 2020. L'enjeu est énergétique, mais aussi industriel, économique et social, avec des emplois à la clé, par dizaines de milliers en France et par centaines de milliers en Europe... Sans oublier l'Aquitaine, où Jean-Yves Grandidier voudrait bien faire mentir l'adage selon lequel "Nul n'est prophète en son pays"... Et parvenir enfin à construire la ferme éolienne de Naujac-sur-Mer avec ses équipes de Valorem. Chez lui, en Gironde.

    Cathy Lafon

    Lire aussi :

    Dans le sillage du poisson d'avril de Naujac-sur-Mer, retrouvez les deux premiers volets du dossier de Maplanete.fr sur l'éolien :

     

     

  • Sommet de Durban sur le climat: les gaz à effet de serre pour les Nuls

     

    terre.jpgSommet de Durban sur le climat : les gaz à effet de serre pour les Nuls

    Les émissions de gaz à effet de serre, leur impact sur le climat et sur les décisions qui doivent être discutées à compter d'aujourd'hui en Afrique du Sud afin de parvenir à  les réduire efficacement. Le point

    1) Les émissions de gaz à effet de serre : c’est quoi ?

    • Leur petit nom, c'est GES. Le principal gaz à effet de serre est le dioxyde de carbone (CO2) qui contribue à 80 % à cet effet de serre additionnel. Le méthane à 20 % et le protoxyde d'azote à 6 %.

    Les GES d'origine humaine contribuent  lourdement au réchauffement climatique observé depuis le début de l'ère industrielle. Selon l’Organisation météorologique mondiale (l’OMM), leur impact sur le réchauffement de la Terre s’est accru de 29 % entre 1990 et 2010. Les émissions augmentent  désormais sur un rythme de 3% par an, alors qu’elles n’augmentaient que de 1% par an dans les années 1990. Ce qui est  beaucoup trop rapide.

     

    Après une baisse ponctuelle en 2009 due à la crise économique mondiale, les émissions mondiales de CO2 ont atteint un record en 2010 (à 30,6 gigatonnes), selon les dernières estimations de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Près de 40 % des émissions mondiales provenaient de pays de l'OCDE en 2010.

    •  Quels sont les pays qui émettent le plus de CO2 ?

    Les cinq plus gros émetteurs de CO2 sont la Chine, les États-Unis, l'Inde, la Russie et le Japon.
    La Chine représente 24 % des émissions pour 20 % de la population mondiale ; les États-Unis 18 % des émissions totales de CO2 pour 5 % de la population mondiale ; et l'Inde 5 % des émissions pour 17 % de la population mondiale (chiffres 2009).

    • Quelles sont les activités humaines responsables des émissions de gaz à effet de serre ?

    41 % des émissions mondiales de CO2 proviennent de la production d'électricité et de chaleur. Dans le monde, cette production fonctionne essentiellement à partir des énergies fossiles, dont notamment le charbon, le combustible le plus émetteur de CO2, mais aussi le pétrole. Des pays comme l'Australie, la Chine, l'Inde, la Pologne ou l'Afrique du Sud produisent entre 68 % et 94 % de leur électricité et de leur chaleur avec du charbon.

    Viennent en suite les transports : 23 % ; les industries : 20 % ; le logement : 6 % et les secteurs divers (dont l'agriculture) pour 10 %.

    2) Quel avenir pour le climat de la planète ?

    Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), deux scénarios du réchauffement climatique sont aujourd’hui possibles. Si les tendances actuelles des GES se poursuivent, le réchauffement pourrait atteindre 6ºC à la fin du siècle. En revanche, si les Etats qui produisent 78 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre s’accordent pour prendre les mesures de réduction qui s’imposent, le réchauffement pourrait se stabiliser à 3,5ºC. Ce qui est déjà beaucoup pour les scientifiques. Au-delà d’une hausse de 2° C de la température moyenne de la Terre, aucune modélisation de l'évolution du climat n’est possible.

    3) Est-ce qu’on peut encore agir pour stabiliser le réchauffement climatique ?

    Oui. C’est juste très urgent. C’est ce que disent tous les organismes internationaux comme le GIEC, l’OMM, l’AIE, en accord avec l’état actuel des recherches des scientifiques, climatologues, météorologues, glaciologues... Pas de catastrophisme de leur part, mais de la compétence, du réalisme et de vraies pistes d’action.

    • Les Etats doivent s’engager à réduire leur bilan carbone en diminuant fortement les GES. Ca veut dire moins d’énergies fossiles, économiser les énergies et aller vers plus d’énergies propres et plus d’énergies renouvelables (solaire, éolien, géothermie, hydraulique). Ce que fait déjà la Chine, qui a drainé à elle seule un tiers en 2010 des investissements mondiaux dans ce secteur.

    • Des financements internationaux doivent être trouvés pour s’adapter aux conséquences des changements climatiques. Il faut notamment abonder le fameux Fonds vert (créé à Cophenhague en 2009), en taxant les transactions financières, en réformant les subventions aux combustibles fossiles, en taxant le fret maritime. Le Fonds vert devrait accueillir 100milliards de dollars par an, d’ici à 2020. Cet argent est destiné à aider les pays les plus pauvres pour lutter contre le changement climatique. On est encore loin du compte : aucun accord aujourd’hui n’existe pour alimenter ce fonds.

    • Enfin, tout ça veut dire qu’il faut impérativement parvenir à renouveler le fameux protocole de Kyoto, seul outil juridique contraignant en matière de réduction de GES. Conclu en 1997, entré en vigueur 8 ans plus tard en 2005, dans un contexte qui n’était déjà plus adapté à ses objectifs initiaux, il arrivera à son terme le 31 décembre 2012 : il faut que les Etats s’accordent sur une deuxième période d’engagements beaucoup plus contraignants qu’en 1997. Sur ce point, la communauté internationale attend notamment beaucoup des Etats-Unis, non signataire du protocole de Kyoto, et de la Chine, pays en forte croissance, qui aujourd’hui, est le premier producteur de GES au monde. Ce qui était loin d’être le cas en 1997.

    Cathy Lafon

     

  • L'heure d'hiver : quel bienfait pour la planète ?

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    Attention au passage à l'heure d'hiver ce week-end

    Dans la nuit du samedi 29 au dimanche 30 octobre, à 3 heures du matin, il sera en fait 2 heures : nous seront passés à l'heure d'hiver. Mais au fait, pourquoi faire ?

    Le mois d’octobre s’achève :  voici déjà revenu le temps du « changement d’heure », qui nous prend toujours au dépourvu. Attendu avec beaucoup moins d’impatience que celui des palombes, mais, hélas, bien plus fidèle au rendez-vous que le bleu volatile, le retour de l’heure d’hiver c’est d'abord celui de discussions sans fin, voire d'engueulades rituelles, à la machine à café, au repas en famille ou entre copains : "Bon alors, dimanche, cette heure, on l’avance ou on la recule ?" 

    "On dort une heure de plus, ou on perd une heure de sommeil ?" Voici tout ce qu’il faut savoir pour river leur clou aux grincheux du changement d'heure (au moins jusqu’au mois de mars prochain).


    A l’origine de l’heure d’hiver : l'introduction de l'heure d'été, pour économiser l’énergie
    L'histoire de l'heure d'hiver, c'est en fait celle de l'heure d'été. Depuis 1945, prolongeant l'heure en vigueur sous l'occupation allemande, le gouvernement français a décidé d'avancer sur toute l'année l'horaire légal d'une heure par rapport au méridien de Greenwich, qui est la référence mondiale du temps depuis le XIXème siècle. Cette heure est appelée « heure d'hiver » depuis qu'a été introduite en 1976 « l'heure d'été », suite au choc pétrolier de 1973, afin d’économiser l’énergie. Ceux qui avaient l'âge de raison, dans les années 1970, s’en souviennent  : « en France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées » ! Avancer l’horaire légal l’été, alors que le soleil se lève plus tôt, permet en effet d’économiser l’électricité consommée le soir, pour l’éclairage. Futés les Français : soixante-dix Etats dans le monde ont adopté ce système, dont l’Europe, depuis les années 1980.

     ► Pourquoi fin octobre ?

    Initialement, le passage entre l'heure d'été et l'heure d'hiver se faisait le dernier dimanche de septembre. Depuis 1996, pour économiser davantage d'énergie, il a lieu le dernier dimanche d'octobre. Dans la nuit du samedi 29 au dimanche 30 octobre, à 3 heures du matin, on retardera montre, pendules, réveils, horloges d’ordinateurs, de fours électriques, de téléviseurs… d'une heure. Sacré boulot. Cette nuit-là, on gagne donc une heure. Selon son âge et ses activités de prédilection, c’est , au choix, une heure de plus pour dormir, faire la fête, ou, pourquoi pas, pour travailler. Les plus curieux s’interrogent : pourquoi avoir choisi 3 h du matin, pour procéder au changement d’heure ? Le choix de cet horaire a pour but de minimiser les problèmes de communications internationales, notamment dans le secteur des transports.

     ► Le changement d’heure a-t-il permis de faire réellement des économies d’énergie ?

    N'en déplaise aux écolo-sceptiques, la réponse est oui. Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (l’Ademe), en 2003, l’économie en éclairage, représentait entre 0,7 et 1,3 milliards de kWh d’électricité par an, soit 4 % de la consommation totale d’éclairage en France. Même si cette économie est désormais amoindrie par la généralisation de lampes à économie d’énergie, l’Ademe estime qu’elle restera nécessaire jusqu’en 2030.


    L'éternel débat des "pour" et des "contre"
    Plus que leurs voisins européens, les Français sont assez partagés sur le changement d’heure. Selon le Crédoc, en 2005, 45 % des Français souhaitaient garder l’heure d’été, 23,6 % d’entre eux optaient pour garder l’heure d’hiver toute l’année, 31,4 % restant indifférents à la question. Les farouchement « contre », lAssociation contre l’heure d’été double (double: pour ceux qui n’auraient pas suivi, merci de revenir au début de l'article, les économies ne représenteraient en fait que 0,3 à 0,5 % de la consommation d’énergie. Concernant le retour à l’heure d’hiver, parions que les râleurs sont surtout, en réalité, contre le retour de l’hiver tout court. Mais là, il n’y a pas vraiment de solution, sinon d’attendre le 25 mars 2012, pour revenir à l’heure d’été…Et perdre une heure de sommeil, de fête, ou pourquoi pas, de travail….

     Cathy Lafon