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  • Sommet de Durban sur le climat: les gaz à effet de serre pour les Nuls

     

    terre.jpgSommet de Durban sur le climat : les gaz à effet de serre pour les Nuls

    Les émissions de gaz à effet de serre, leur impact sur le climat et sur les décisions qui doivent être discutées à compter d'aujourd'hui en Afrique du Sud afin de parvenir à  les réduire efficacement. Le point

    1) Les émissions de gaz à effet de serre : c’est quoi ?

    • Leur petit nom, c'est GES. Le principal gaz à effet de serre est le dioxyde de carbone (CO2) qui contribue à 80 % à cet effet de serre additionnel. Le méthane à 20 % et le protoxyde d'azote à 6 %.

    Les GES d'origine humaine contribuent  lourdement au réchauffement climatique observé depuis le début de l'ère industrielle. Selon l’Organisation météorologique mondiale (l’OMM), leur impact sur le réchauffement de la Terre s’est accru de 29 % entre 1990 et 2010. Les émissions augmentent  désormais sur un rythme de 3% par an, alors qu’elles n’augmentaient que de 1% par an dans les années 1990. Ce qui est  beaucoup trop rapide.

     

    Après une baisse ponctuelle en 2009 due à la crise économique mondiale, les émissions mondiales de CO2 ont atteint un record en 2010 (à 30,6 gigatonnes), selon les dernières estimations de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Près de 40 % des émissions mondiales provenaient de pays de l'OCDE en 2010.

    •  Quels sont les pays qui émettent le plus de CO2 ?

    Les cinq plus gros émetteurs de CO2 sont la Chine, les États-Unis, l'Inde, la Russie et le Japon.
    La Chine représente 24 % des émissions pour 20 % de la population mondiale ; les États-Unis 18 % des émissions totales de CO2 pour 5 % de la population mondiale ; et l'Inde 5 % des émissions pour 17 % de la population mondiale (chiffres 2009).

    • Quelles sont les activités humaines responsables des émissions de gaz à effet de serre ?

    41 % des émissions mondiales de CO2 proviennent de la production d'électricité et de chaleur. Dans le monde, cette production fonctionne essentiellement à partir des énergies fossiles, dont notamment le charbon, le combustible le plus émetteur de CO2, mais aussi le pétrole. Des pays comme l'Australie, la Chine, l'Inde, la Pologne ou l'Afrique du Sud produisent entre 68 % et 94 % de leur électricité et de leur chaleur avec du charbon.

    Viennent en suite les transports : 23 % ; les industries : 20 % ; le logement : 6 % et les secteurs divers (dont l'agriculture) pour 10 %.

    2) Quel avenir pour le climat de la planète ?

    Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), deux scénarios du réchauffement climatique sont aujourd’hui possibles. Si les tendances actuelles des GES se poursuivent, le réchauffement pourrait atteindre 6ºC à la fin du siècle. En revanche, si les Etats qui produisent 78 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre s’accordent pour prendre les mesures de réduction qui s’imposent, le réchauffement pourrait se stabiliser à 3,5ºC. Ce qui est déjà beaucoup pour les scientifiques. Au-delà d’une hausse de 2° C de la température moyenne de la Terre, aucune modélisation de l'évolution du climat n’est possible.

    3) Est-ce qu’on peut encore agir pour stabiliser le réchauffement climatique ?

    Oui. C’est juste très urgent. C’est ce que disent tous les organismes internationaux comme le GIEC, l’OMM, l’AIE, en accord avec l’état actuel des recherches des scientifiques, climatologues, météorologues, glaciologues... Pas de catastrophisme de leur part, mais de la compétence, du réalisme et de vraies pistes d’action.

    • Les Etats doivent s’engager à réduire leur bilan carbone en diminuant fortement les GES. Ca veut dire moins d’énergies fossiles, économiser les énergies et aller vers plus d’énergies propres et plus d’énergies renouvelables (solaire, éolien, géothermie, hydraulique). Ce que fait déjà la Chine, qui a drainé à elle seule un tiers en 2010 des investissements mondiaux dans ce secteur.

    • Des financements internationaux doivent être trouvés pour s’adapter aux conséquences des changements climatiques. Il faut notamment abonder le fameux Fonds vert (créé à Cophenhague en 2009), en taxant les transactions financières, en réformant les subventions aux combustibles fossiles, en taxant le fret maritime. Le Fonds vert devrait accueillir 100milliards de dollars par an, d’ici à 2020. Cet argent est destiné à aider les pays les plus pauvres pour lutter contre le changement climatique. On est encore loin du compte : aucun accord aujourd’hui n’existe pour alimenter ce fonds.

    • Enfin, tout ça veut dire qu’il faut impérativement parvenir à renouveler le fameux protocole de Kyoto, seul outil juridique contraignant en matière de réduction de GES. Conclu en 1997, entré en vigueur 8 ans plus tard en 2005, dans un contexte qui n’était déjà plus adapté à ses objectifs initiaux, il arrivera à son terme le 31 décembre 2012 : il faut que les Etats s’accordent sur une deuxième période d’engagements beaucoup plus contraignants qu’en 1997. Sur ce point, la communauté internationale attend notamment beaucoup des Etats-Unis, non signataire du protocole de Kyoto, et de la Chine, pays en forte croissance, qui aujourd’hui, est le premier producteur de GES au monde. Ce qui était loin d’être le cas en 1997.

    Cathy Lafon