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  • Climat. En Gironde, les satellites de i-Sea tiennent l'océan, le littoral et les cours d'eau à l'oeil

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    Virgine Lafon, Olivier Regniers, Cécile Curti et Aurélie Dehouck, l'équipe d'i-Sea. Photo i-Sea

    Depuis 2014, les quatre chercheurs d' i-Sea, une toute jeune entreprise bordelaise, surveillent de près le littoral et les cours d’eau, avec les images des satellites Pléiades du CNES (Centre national d'études spatial), mais aussi des SPOT-6 et 7 (Airbus), Terra SAR-X (DLR, équivalent allemand du CNES) ou encore des Sentinel (Agence spatiale européenne, ESA). Dernière née en Gironde dans le secteur prometteur des applications commerciales des satellites d'observation de la Terre, la start-up n’aspire qu’à grandir.

     i-Sea… le littoral

    satellites,trait de côte,fleuve,eau,pêche,poissonLe climat qui se réchauffe fait aussi chauffer les satellites, producteurs de données indispensables pour satisfaire la voracité de milliers de scientifiques tout autour du monde, avides d’infos à traiter et à analyser, pour mieux comprendre et anticiper les phénomènes liés au changement climatique. Erosion du littoral, suivi du trait de côte et de l'impact des tempêtes hivernales, cartographie des écosystèmes littoraux pour mieux comprendre l'évolution de la biodiversité (des huîtres sauvages aux herbiers des plantes aquatiques), analyse du bon état écologique des eaux des fleuves, des estuaires, des lagunes et des marais... Autant d'enjeux majeurs pour les habitants de la planète Terre, à l'heure où 20% de ses côtes mondiales sont menacées par la montée des eaux, tandis que la raréfaction des eaux douces menace. I-Sea, qui a soufflé en août dernier la première bougie-anniversaire de son installation à Mérignac, est là pour aider les politiques et les décideurs à les relever.

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  • Erosion : le littoral aquitain a reculé de 10 mètres en trois semaines

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    Le Signal, immeuble emblématique du recul du trait de côte en Aquitaine, Soulac-sur-Mer, le 3 février 2014. Photo "Sud Ouest" / Julien Lestage

    Selon un premier rapport de lObservatoire de la Côte Aquitaine, communiqué mardi 11 février, le trait de côte du littoral aquitain a reculé en de nombreux points de 10 mètres ou plus, à la suite des tempêtes et houles de fin décembre-début janvier.

    Du jamais vu sur le littoral

    « D’une manière générale, l’ensemble de la côte sableuse aquitaine a été fortement érodé » après les dépressions des 23-27 décembre et 3-7 janvier et des fortes houles sur la période, avec un « recul du trait de côte dépassant 10 m sur de nombreux sites », informe l’Observatoire, réseau d’experts lié à la Région. Entre le 14 décembre et le 8 janvier, une succession de dépressions dans l’Atlantique Nord a entraîné une houle très énergétique au large de l’Aquitaine, avec une hauteur de vagues atteignant au moins 4 m pour 60% du temps, « un phénomène qui ne s’est jamais produit » sur ce littoral, selon le rapport.

    Une houle d'une ampleur inédite

    Selon la base de données BOBWA hébergée par l'Observatoire, qui couvre les vagues dans le golfe de Gascogne sur 1958-2002, la proportion de vagues de plus de 4 m sur une telle période (26 jours) atteint occasionnellement 40%, ponctuellement 50% (3 fois en 44 ans), mais jamais plus de 55%, précise l’Observatoire. « Les plages se sont fortement abaissées et aplanies, limitant ainsi leur résistance aux assauts de l’océan. Cette fragilité est renforcée par la disparition temporaire des barres sableuses » de marnage, poursuit le rapport, qui a aussi relevé « des submersions marines de faible emprise ».

    recul trait de côte,littoral,aquitaine,observatoire de la côte,geo-transfert,brgm,onf,satellites,images,carte,soulac,signal,bilanLa Gironde la plus touchée

    C’est en Gironde que l’érosion marine a été la plus forte avec le creusement de hautes falaises sableuses, la destruction d’accès de plage et des ouvrages côtiers altérés (promenades, enrochements). Dans les Landes, le recul a atteint 10 m ponctuellement, aux abords de courants (petits fleuves). Au Porge (Gironde), la plage a disparu par endroit, laissant place à une véritable falaise (photo ci-contre). Ailleurs,  comme à Soulac-sur-Mer (Gironde), l’érosion « remet en cause l’existence d’immeubles », tel un club de surf, ou un immeuble de 78 appartements Le Signal, interdit d’habitation depuis fin janvier, et que le ministre de l’Environnement, Philippe Martin, a visité le 11 février.  Il a rappelé que l’Aquitaine pourrait bénéficier « de pratiquement 2 millions d’euros » de crédits exceptionnels débloqués par son ministère pour des travaux d’urgence sur son littoral.

    En attendant les images satellitaires

    Le rapport de l'Observatoire s’appuie sur des relevés effectués sur le terrain par le Bureau de Recherches Géologiques et Minières et l’Office national des Forêts sur la quasi-totalité du littoral aquitain, soit 270 km. L'IGN et les scientifiques océanographes et géologues, comme l'équipe bordelaise de Geo-Transfert, attendent des images satellitaires qui leur permettront d'établir des cartes plus fines.

    Cathy Lafon avec AFP

    PLUS D'INFO

    • Le rapport de l'Observatoire de la côte Aquitaine: cliquer ICI

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