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réchauffement climatique - Page 110

  • Cinéma. "Snowpiercer, le Transperceneige" : un film culte écolo à voir d'urgence

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    "Snowpiercer", un film de Bong Joon-ho, avec Chris Evans, et Kang-ho Song Photo DR

    réchauffement climatique,film,critique,futuriste,science-fiction,catastrophe écologique"Parcourant la blanche immensité d'un hiver éternel et glacé d'un bout à l'autre de la planète, roule un train qui jamais ne s'arrête: c'est le Transperceneige, aux millle et un wagons"...

    "Le Transperceneige", c'est d'abord une bande dessinée française, dont le premier album publié en1984 par Casterman, est aussitôt devenu culte. Ecrite par Jacques Lob et dessinée par Jean-Marc Rochette, puis Benjamin Legrand pour le scénario pour les albums 2 et 3, elle raconte une histoire assez classique, celle de la révolte des misérables contre les très riches, le tout dans une société du futur post-cataclysmique. Les rares rescapés de la bombe qui a rayé l'humanité de la planète Terre, se retrouvent enfermés dans un train condamné à rouler sans fin autour du monde, dans un éternel hiver gelé, hostile à toute forme de vie.

    réchauffement climatique,film,critique,futuriste,science-fiction,catastrophe écologiqueAttention, film culte en vue

    "Le Transperceneige, Snowpiercer", est désormais un film, sorti en octobre dernier, destiné à devenir tout aussi culte que la BD qui l'a inspiré. Réalisé par un surdoué du cinéma, le  sud-coréen Bong Joon-ho, auteur de"Barking Dog" (2000) et de trois autres très bons films, "Memories of Murder" (2003), "The Host" (2006) et "Mother" (2009), il bénéficie d'un casting international de prestige, dont Ed Harris, Tilda Swinton (exceptionnelle), Chris «Captain America» Evans, John Hurt, Kang-ho Song...  Doté en outre de gros moyens en effets spéciaux, avec un budget de 39,2 millions de dollars, "Snowpiercer" aurait pu être un nième film catastrophe décrivant la fin du monde en surfant sur la vague écolo, genre "Le jour d'après", ou "2012" (très estimables au demeurant). 

    Train d'enfer

    Aurait pu. Car pour notre plus grand bonheur, c'est raté : "Snowpiercer" ne se contente pas d'être une excellente BD bien adaptée au cinéma, pas plus qu'un simple film catastrophe très réussi. C'est une oeuvre cinématographique magistrale et complexe, dont les métaphores contemporaines mettent en mouvement, à un train d'enfer, une magnifique allégorie futuriste de la violence sociale et écologique. Seule la "baseline" de la BD demeure : on y gagne un film unique en son genre, sombre et drôle, violent et tendre, cynique mais pas désespéré, abstrait mais bourré de situations crédibles, tout à la fois sobre et démesuré, divertissant et... écolo. 

    réchauffement climatique,film,critique,futuriste,science-fiction,catastrophe écologiqueUne catastrophe climatique majeure comme point de départ

    Première bonne surprise, pas de 3D pour ce film tourné dans le huis clos futuriste d'un train qui devient le décor d'une fable sur l'avenir qui pourrait guetter l'humanité, au cas où la crise écologique et le changement climatique iraient à leur terme. En 2014, suite au bidouillage hasardeux d'experts scientifiques, mobilisés de part le vaste monde pour juguler par des moyens artificiels et techniques le réchauffement climatique qui menace de rendre invivable la Terre, cette dernière se retrouve subitement plongée dans une ère glaciaire sans précédent : le gaz injecté dans l'atmosphère par les savants fous pour refroidir le climat, le  CW7, ça n'était pas vraiment la bonne idée du siècle. Toute ressemblance avec des événements ayant réellement existé, reste, pour l'heure, totalement fortuite.

    Le train : un monde fini, aux écosystèmes fragiles

    Une génération plus tard et dix-sept ans après, en 2031, on retrouve les rares survivants de la catastrophe, un échantillon de l'humanité enfermé à vie dans un train, un monde fini, aux ressources énergétiques limitées. Conçu pour transpercer  la neige et les glaciers, le "super train" symbolise le rude biotope d'un univers post-catastrophe climatique, où la fragilité des écosystèmes doit être scrupuleusement préservée pour la survie de ceux qui sont à son bord.  Comme dans les sociétés humaines, dans le train, chacun a sa place. L'ordre d'une sorte de fascisme "vert" y règne, rigoureux, inhumain, violent et manipulateur : pour le bien-être des habitants privilégiés des premières classes, on maintient pour leur plus grand malheur les classes populaires dans un ghetto ignoble, en queue de train, et on veille à la régulation de l'espèce humaine, moyennant des exécutions en masse, dès qu'elle devient surnuméraire pour l'écosystème du train.

    réchauffement climatique,film,critique,futuriste,science-fiction,catastrophe écologique« Contrôler la Machine, c’est contrôler le Monde ! ». Ou pas...

    Comme dans la bande dessinée, il y a un héros. Ou plutôt un anti-héros, Curtis, au passé trouble, devenu malgré lui le guide de la révolution fomentée par ses semblables, les "queutards", condamnés à un semblant de vie. Il parvient à vaincre Mason, interprétée par l'actrice écossaise Tilda Swinton, géniale en Joseph Goebbles au féminin chargée de la "propagande" de la dictature qui gouverne le train, pour remonter tous les wagons jusqu'à conquérir la Machine, qui fait rouler le train dans un tour du monde perpétuel. L'affrontement final avec l'inventeur de "Sainte Loco", Wilford (étonnant Ed Harris), un "dictateur" fou, plus élégant que Hitler mais tout aussi machiavélique et criminel, montre que, comme dans la vraie vie, tout n'est pas si simple, rien n'est entièrement noir ou blanc. Quant à l'idéal des révolutionnaires, aussi juste soit-il, il se révèle parfois manipulé par ceux-là même qu'ils combattent au péril de leur vie... Effrayant de réalisme.

    L'ours polaire

    Puisqu'on est dans un train, l'issue est inévitable. C'est un méga-déraillement qui met fin à l'histoire du film, un de ceux qui font qu'on réfléchit à deux fois avant de composter son billet, mais pas à celle de l'humanité. Rien que pour la malice du clin d'oeil final, on claquerait bien la bise à Bong Joon-ho: c'est en effet un magnifique ours blanc, en très grande forme, qui accueille les deux derniers survivants du train, une jeune fille asiatique et un jeune enfant afro-américain, perdus dans un univers toujours enneigé et glacé, mais redevenu vivable. Une fin que les 30 militants de Greenpeace emprisonnés en Russie apprécieront à leur juste valeur... dès qu'ils pourront voir le film.

    Moralité : l'homme survit et survivra toujours. Oui, mais comment et au prix de quelles souffrances... Ne pourrait-en éviter certaines, en se décidant à agir dès à présent efficacement contre le réchauffement climatique ? A ceux qui maintiennent que l'écologie n'est qu'un luxe pour les bobos , "Snowpiercer" oppose l'évidence :  ce sont toujours les plus pauvres qui paient les crises au prix le plus fort, même et surtout écologiques. Magistral, vous dis-je. 

    Cathy Lafon

    A VOIR

    •  "Snowpiecer", réalisé par Bong Joon Ho, sorti dans les salles le 30 octobre 2013 , avec Chris Evans, Song Kang-Ho, Ed Harris, Tida Swinton... Un drame science-fiction, Sud-coréen (2h05min).

    A LIRE

    •  A la faveur de la sortie du film de Bong Joon-ho,  "Le Transperceneige - L’Intégrale", de   Benjamin Legrand, Lob, Jean-Marc Rochette a été rééditée en août 2013, chez Casterman, 35,00 €. Cette intégrale rassemble les trois tomes originaux du "Transperceneige" à savoir : "Le Transperceneige" (1984, réédition sous le titre "L'Echappée" en 1999), "L'Arpenteur" (1999), "La Traversée" (2000). Un excellent cadeau pour les fêtes de fin d'année...
  • Biodiversité : c'est le grand inventaire de la forêt amazonienne

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    Vue aérienne de la foret amazonienne au Brésil. Photo DR

    Combien d'arbres compte la forêt amazonienne ?  Langue au chat  ? 390 milliards d'arbres de 16.000 espèces, ni plus, ni moins, selon le premier recensement effectué par les scientifiques sur  la plus grande étendue forestière tropicale au monde. L'étude a été publiée le 18 octobre dernier dans la revue "Science", au terme d'un travail de recherche qui aura duré dix ans.

    Very big job. D'autres chiffres : pour répondre à cette question cruciale pour la biodiversité amazonienne mais aussi donc mondiale, 143 experts, dont six français, réunis dans le réseau ATDN (Amazon Tree Diversity Network) venus de 88 institutions dans le monde, ont contribué à faire 1.170 inventaires sur autant de parcelles, afin de couvrir l'ensemble du massif forestier sud-américain. 

    Encore un autre chiffre : il y a 55 fois plus d'arbres adultes dans ce territoire, qu'il n'y a d'êtres humains sur la planète...

    Enfin un dernier pour la route, afin de bien prendre la mesure de l'ampleur du travail des scientifiques  : l'étendue du bassin de l'Amazone correspond à la taille des 48 Etats américains mis côte à côte...

    carte foret amazonie.jpgLa fin du trou noir

    La vastitude du territoire concerné et les difficultés du terrain avaient restreint jusqu'alors le recensement des arbres du poumon vert de la planète, qui couvre neuf pays (Brésil, Pérou, Colombie, Guyane française, Suriname, Bolivie, Vénézuela, Guyana, Equateur). Pour les membres des équipes du projet, le manque d'informations élémentaires sur le plus grand peuplement forestier tropical au monde, et sur le reste de sa flore, nuisait aux efforts de conservation de la flore amazonienne. "Le plus grand puits tropical de dioxyde de carbone de la planète était un trou noir pour les écologistes et les conservateurs qui ne pouvaient pas savoir quelles espèces d'arbres risquaient le plus de disparaître", note Nigel Pitman, un scientifique du Field Museum, le Musée d'histoire naturelle de Chicago, un des auteurs de cette inventaire forestier. Un manque crucial comblé.  "Désormais les espèces les plus courantes d'arbres en Amazonie sont identifiées et quantifiées" relève Hans ter Steege, un chercheur au Centre Naturalis Biodiversity aux Pays Bas, auteur de ces travaux, qui précise que les informations recueillies sont "très utiles pour mener des recherches supplémentaires et pour les décideurs politiques".

    foret amazonie.jpg6.000 espèces d'arbres rares potentiellement menacés d'extinction

    Cette forêt n'est finalement pas plus touffue que nos forêts françaises. Selon les scientifiques qui ont dénombré, mesuré et cartographié sur le terrain près de 700.000 arbres, avant de passer leurs données à la moulinette de la statistique, elle compte 500 arbres par hectare en moyenne. Selon le modèle mathématique utilisé dans cette recherche, les trois-cinquièmes des espèces représentent seulement 0,12% du nombre total d'arbres : l'Amazonie compterait donc environ 6.000 espèces d'arbres rares, représentées par moins de mille individus vivants, ce qui les met en danger d'extinction selon les critères de  l'International Union for Conservation of Nature (IUCN). Autre précision, la moitié des arbres de la forêt amazonienne appartiennent à seulement 227 espèces et les plus courantes d'entre elles, dites "hyper-dominantes" ne comptent que pour 4% de la forêt totale amazonienne.

    Anticiper les conséquences du réchauffement climatique

    La pression des activités humaines a déjà fait perdre à la forêt amazonienne près du cinquième de sa superficie en moins de cinquante ans et le réchauffement climatique en cours pourrait avoir des conséquences catastrophiques sur le poumon de la planète. Selon les auteurs de l'étude : la surabondance des essences observées présente un avantage : leur étude devrait permettre de mieux anticiper la réaction de la forêt au changement climatique.

    Cathy Lafon, avec l'AFP

    PLUS D'INFO

    • "Hyperdominance in the Amazonian Tree Flora",  article publié dans la revue Science le 18 octobre 2013 : cliquer ICI
    • Le réseau ATDN : cliquer ICI
  • Climat :le sixième mois d'octobre le plus chaud en France depuis 1900

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    Le 1er octobre 2013 sur ITélé, Alicia Fall  annonçait des températures estivales Photo DR ITélé

    Record battu : le mois d’octobre 2013 a été le sixième le plus chaud depuis 1900, avec une moyenne de près de 2°C supérieure aux normales saisonnières, a indiqué mercredi Météo-France.

    Grande douceur partout

    "Toutes les régions ont bénéficié d’une grande douceur, excepté du 10 au 13″, écrit Météo-France dans son "bilan climatique provisoire d’octobre 2013″.  Trois des cinq autres mois d’octobre les plus chauds ont été enregistrés durant les 15 dernières années (2001, 2005 et 2006). Avant cela, il s’agissait d’octobre 1995 et 1921, a précisé à l’AFP Christine Berne, du service climatologie de Météo-France.

    Soleil timide

    Chaleur n'est pas synonyme d'ensoleillement. Le soleil, selon Météo France, a été très déficitaire sur une large moitié nord du pays, à l’exception de la Bretagne où il est resté conforme à la normale. Plus au sud, le soleil a été timide, atteignant à peine les valeurs saisonnières.

    30°C à Biarritz, le 18 octobre

    Plus que par des records de chaleur,  selon météo France, ce mois d’octobre a été marqué par des températures minimales "qui sont restées très élevées". En Aquitaine, les températures minimales tournaient autour de 14°C et 15°C, avec des pointes à 17°C. Quant aux maximales, le mercure a carrément frôlé des records estivaux le 18 octobre, avec 30°C à Biarritz et Dax, 27°C à Bordeaux, 29°C à Mont-de-Marsan.  En France, la température moyenne pour un mois d’octobre est de 13,5°C... 

    Précipitations en hausse

    Une fois son bilan finalisé, Météo France estime que l'on enregistrera également des précipitations supérieures à la normale, "de plus de 10% en moyenne sur la France, excepté sur le pourtour méditerranéen et la Corse". Les régions s’étendant du centre au nord-est du pays ont été très arrosées, avec un excédent de pluie supérieur à 50 %. Cet excédent dépasse 30 % de l’Ardèche au nord des Alpes, sur le sud de la Bretagne ainsi que du Cotentin au Pas-de-Calais. 

    Vraisemblablement un avant-goût de ce que le réchauffement climatique nous promet pour le futur...

    Cathy Lafon 

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