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  • Pollution de l'air : les pesticides contribuent à l'asphyxie planétaire des villes

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    Selon Airparif, l'air de Paris contient autant de pesticides que celui de la campagne francilienne. Photo archives AFP

    Environ 80% des gens vivant dans des zones urbaines, soit 8 citadins sur 10, sont exposés à des niveaux de qualité de l'air ne respectant pas les limites fixées par l'Organisation mondiale de la santé, selon une étude publiée ce jeudi 12 mai.

    Quelle est la nature de la pollution de l'air et quelles sont les villes les plus touchées, en France et dans le monde ?  Pourquoi retrouve-t-on aussi les pesticides et les produits phytosanitaires de l'agriculture au banc des accusés de la pollution de l'air, aux côtés du transport automobile, des rejets industriels et du chauffage ? Le point.

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  • Pollution de l'air : Londres repart au combat contre le diesel

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     Le maire de Londres, Boris Johnson, en avril dernier, sur un quadricycle à pédales... garanti sans diesel.  Photo AFP
     
    Empoisonnée par le dioxyde d'azote, la capitale de l'Angleterre veut créer une zone à "ultra-basses émissions" au centre-ville, sous la forme d'une nouvelle taxe pour les véhicules diesels des particuliers qui s'ajoutera à la mesure du péage urbain londonien en vigueur depuis 2003. Objectif : limiter les émissions de particules fines pour se conformer aux normes européennes.
     
    Une super LEZ
     
    Comme Paris et d'autres métropoles françaises et européennes, Londres a été épinglée par la Commission européenne pour ses taux élevés de particules fines et de dioxyde d'azote (NO2) qui dépassent régulièrement les seuils autorisés.  Mais, à la différence de Paris, le maire conservateur de Londres est beaucoup plus réactif. Pour améliorer la qualité de l'air de la capitale néfaste pour la santé de ses habitants, Boris Johnson, a annoncé fin juillet vouloir créer une "ultra low emission zone" (LEZ), dans l'hyper-centre londonien, d'ici à 2020.
     
    pollution,air,urbaine,co2,oms,particules fines,dioxyde d'azote,lez,taxe,péage urbain,londres,royaume-uni,europeDéjà, un péage urbain
     
    Londres a déjà opté en 2003 pour un péage dans ce secteur de la ville et, pour y circuler, les conducteurs doivent acquitter 11,50 livres (14,50 €) par jour. Actif sauf le week-end, du lundi au vendredi, le péage urbain, mis en place par le prédécesseur de Boris Johnson, le travailliste Ken Livingstone, fonctionne de 7 à 18h. Un système de caméras repère les plaques de toutes les voitures entrant dans la zone et vérifie si les véhicules polluants ont ou non payé le péage. Naturellement, les véhicules propres (électriques et hybrides) en sont exemptés, de même que les deux-roues, les taxis et les véhicules d'urgence.
     
    pollution,air,urbaine,co2,oms,particules fines,dioxyde d'azote,lez,taxe,péage urbain,londres,royaume-uni,europeLes diesels des véhicules des particuliers désormais visés
     
    Si le bilan du péage urbain est plutôt positif pour la fluidité du trafic - les embouteillages ont beaucoup diminué - l'impact environnemental, lui, est à relativiser. D'abord parce que l'ensemble du Grand-Londres autour de la petite zone à péage échappe au dispositif et que l'air pollué n'a pas de frontières... Ensuite parce que si Londres a déjà mis en place des taxes pour limiter les diesels en ville, jusqu'à présent, elles ne visaient que les camions et les bus. Les diesels des voitures de particuliers continuent de circuler en rejetant des particules fines pointées comme cancérogènes par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en 2013. D'où la nouvelle mesure qui veut taxer aussi ces véhicules et inciter leurs propriétaires à en changer pour des voitures propres, sans interdire toutefois les vieux diesels, comme l'ont fait Milan ou Berlin.
     
    pollution,air,urbaine,co2,oms,particules fines,dioxyde d'azote,lez,taxe,péage urbain,londres,royaume-uni,europeEt la France ?
     
    A Paris comme dans les grandes villes françaises, on l'a notamment vu cet hiver, les pics de pollution aux particules fines sont fréquents et la France, en contentieux avec l'Europe sur ce sujet, est désormais menacée d'amendes. On évoque les sommes de 100 millions d'euros d'amende et de 240.000 euros de pénalité par jour de retard... Les Grenelles de l'environnement de Nicolas Sarkozy avaient bien prévu de créer des Zapa (photo ci-dessus), l'équivalent des zones basses émissions européennes créées par Londres, mais aussi Berlin, Milan... Mais l'affaire des Zapa a lanterné jusqu'à l'élection de François Hollande, en 2012, comme d'ailleurs l'écotaxe, avant de connaître un enterrement de première classe en 2013. Depuis, à part l'abaissement de la vitesse sur le périphérique parisien ou des mesures de circulation alternée en période de pic de pollution,  aucune réelle mesure alternative de fond n'a été proposée par les pouvoirs publics dans l'Hexagone pour s'attaquer au problème de la pollution de l'air en zone urbaine. En la matière, le mot d'ordre à la française c'est plutôt : courage fuyons !
     

    AILLEURS

    • Singapour a été la première ville au monde à mettre en place un péage urbain en 1975. La Norvège a suivi l'exemple singapourien dans les années 1990. puis Londres en 2003 et Stockholm en 2007. En Italie, Milan est la seule ville au sud de l'Europe a avoir instauré un péage urbain en 2008.

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma Planète sur la  pollution de l'air : cliquer ICI
  • Pollution de l'air : pourquoi la France et l'Europe ne peuvent plus respirer

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    Barcelone frappée par un pic de pollution, le 9 décembre 2013. Photo AFP

    Procédures d'informations à répétition et alertes à la pollution à gogo... La France tousse, mais elle n'est pas la seule à avoir du mal à respirer en cette fin d'automne. Depuis plusieurs jours, le nord-est de l'Espagne est enveloppée d’un nuage gris et Barcelone subit aussi un épisode d'alerte à la pollution. Retour sur une semaine asphyxiante.

    diesel tue.jpgDes particules fines, en veux-tu, en voilà

    Temps froid et sec, absence de vent : les conditions météorologiques de cette fin d'automne favorisent des pics de pollution aux particules fines. Selon le Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique (Citepa), elles sont émises essentiellement par le transport et notamment le diesel (15%), l'agriculture, avec l'utilisation des engrais (20%), le chauffage au bois (30%), l'industrie (31%). En France, le diesel représente 60% du parc des véhicules, et continue de bénéficier d'une fiscalité favorable en dépit de sa dangerosité avérée. En cas de grand froid, d'absence de vent et de pluie, l'air ne se renouvelle pas, ce qui favorise la concentration des polluants dans l'air.

    pollution air bordeaux velo.jpgPlusieurs villes de France en alerte, dont Bordeaux

    Cette semaine, le niveau d'alerte aux particules fines a été atteint dans plusieurs villes françaises où les normes européennes en matière de qualité de l'air ne sont pas respectées, dont Bordeaux. Hier, le 13 décembre, plus de la moitié des régions restaient encore en état d'alerte. Le seuil d'alerte est déclenché à partir d'une concentration de 80 microgrammes de PM10 (particules de diamètre inférieur à 10 microns) par mètre cube d'air. Si des villes comme Paris ou Lyon ont la triste habitude de semblables situations,  l'agglomération bordelaise connaît cette année un phénomène exceptionnel par son ampleur et sa durée. La procédure d'information lancée par Airaq, l'organisme chargé d'analyser la qualité de l'air en Aquitaine, a duré une semaine, du 4 au 12 décembre. La présence de particules fines est passée de 50 microgrammes par mètres cubes, puis a augmenté jusqu'à 80 microgrammes par mètre cube, où le seuil d'alerte a été franchi. Le reste de la semaine a oscillé entre seuils d'alerte et d'information. Du jamais vu.

    Risque sanitaire

    L'impact sanitaire sur les populations, notamment les personnes fragiles (personnes âgées, enfants, asthmatiques, allergiques, malades...) est indéniable, d'autant plus que la pollution de l'air, et plus particulièrement les particules fines émises par le diesel, sont reconnues cancérogènes. Maux de tête, asthme, bronchites, cancer du poumon, accident vasculaire cérébral, infarctus... la liste des maux provoqués par la pollution de l'air est longue. Les dernières études de l'OMS évoquent 42.000 morts prématurées en France et 386.000 en Europe.

    pollution air voiture.jpgContentieux juridique avec l'Europe

    Mais le coût sanitaire n'est pas le seul que doivent payer la société et l'Etat français. L'Hexagone, en infraction avec les normes européennes avec ses taux de pollution de l'air, est passible d'une amende de 100 millions d'euros dès 2016, s'il ne parvient pas à  les diminuer. Des pénalités pour chaque jour de retard jusqu'à ce que les normes de la qualité de l'air soient respectées sont aussi à craindre, pour un possible montant de 240.000 euros par jour. De plus, un autre contentieux est annoncé, cette fois-ci pour les dépassements de dioxyde d'azote...

    Le coût de l'inaction

    La pollution de l'air n'est pas un mal fatal et inéluctable et la France a une responsabilité dans la situation actuelle et paie la rançon de son inaction. Quinze grandes agglomérations dépassent chaque année les normes européennes en matière de pollution atmosphérique, fixées par une directive de 2008, qui veut que l'on ne dépasse pas le seuil de 25 microgrammes par mètre cube d'air en moyenne annuelle, et pas plus de 50 microgrammes durant plus de 35 jours par an. Cette norme est déjà largement inférieure à celle de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui préconise 10 microgrammes par mètre cube d'air, soit deux fois moins...La France a pourtant renoncé en 2012, à mettre en place les Zapa (Zones d'action prioritaire pour l'air) qui auraient dû permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre et des particules fines émises par les véhicules.

    sagrada familia.jpgL'Espagne aussi

    Ca ne va pas vraiment nous consoler, mais la France n'est pas la seule mauvaise élève de l'Europe. En 2011, huit autres pays, dont l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne, ne respectaient pas davantage la règle des 25 microgrammes. Ainsi, depuis plus d'une semaine, le gouvernement régional de Catalogne, dans le nord-est de l’Espagne, a lancé un plan d’urgence pour lutter contre le pic de pollution qui frappe Barcelone et enveloppe la ville d’une épaisse brume grise chaque matin, depuis près d’une semaine. Ce nuage, qui laisse à peine entrevoir la silhouette des édifices emblématiques de la ville, de la Sagrada Familia aux gratte-ciel modernes, est causé par l’importante présence de dioxyde d’azote et de particules polluantes dans l’atmosphère qu’un anticyclone installé depuis la semaine dernière sur la région empêche de se disperser. Les autorités ont donc décidé d’abaisser dès lundi la vitesse maximum autorisée dans les rues de Barcelone, a enjoint à ses habitants d’utiliser les transports publics et a demandé aux usines de réduire leur activité. Une situation somme toute ordinaire à Barcelone, l’une des villes qui enregistre la plus forte densité de véhicules en Europe, dont la situation géographique complique la dispersion des émissions polluantes.

    Les occidentaux aiment à pointer du doigt la Chine et son brouillard de pollution, à Pékin ou Shanghai... Les Etats-Unis, dont on critique aussi beaucoup le manque de responsabilité environnementale, viennent pour leur part de s'engager sur 12 microgrammes de PM10 par mètre cube.  Les Européens et les Français seraient bien inspirés de commencer par regarder les particules fines qui encombrent l'air qu'ils respirent, et y faire le ménage...

    Cathy Lafon