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lutte - Page 38

  • Surpêche : Mélanie Laurent se met à nu pour les poissons

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    Faire poser des stars en petite tenue en compagnie de poissons ou de crustacés? C'est la drôle d'idée de la campagne anglaise, baptisée "Fish Love", qui veut sensibiliser les Européens au problème de la surpêche. L'actrice française Mélanie Laurent a souhaité y participer.

    Mélanie en pince pour l'océan

    anne marie vergez.jpgEngagée auprès de l'ONG Greenpeace dans la lutte contre la surpêche, la belle Mélanie en pince pour l'océan, la mer et leurs habitants. Elle l'a déjà montré en assurant la narration  française du documentaire "The end of the line" sur la surpêche et en participant à un débat aux côtés d'Anne-Marie Vergez (patronne de pêche luzienne) et d'Hélène Bourges (Greenpeace), à Saint-Jean-de-Luz, pour défendre la pêche artisanale (photo ci-contre). De là à poser, nue, en exhibant fièrement un crabe devant sa poitrine, il y a quand même un sacré pas à franchir... Mais quand on aime et qu'on est écolo, on n'hésite pas à donner de sa personne.

    "Fish Love" : les stars s'engagent contre la surpêche

    surpeche,populations halieutique,lutte,prévention,vote,union européenne,europe,exposition,photoL'actrice française est loin d'être la seule à avoir répondu à l'invitation d'Alan Gelati, photographe de mode italien, et du Britannique Rankin, dans le cadre de "Fish Love". D'autres célébrités sont prêtes à déclarer leur flamme aux poissons, mollusques et crustacés qui peuplent nos mers. Vingt-quatre clichés de stars, de Lizzy Jagger, actrice et modèle, qui chevauche un énorme lieu jaune en tenue d’Eve, à l’acteur Sir Ben Kingsley, torse offert, qui tient un poulpe dans sa main, sont également exposés à la galerie Baudoin-Lebon, à Paris (IIIe), jusqu’à ce samedi 1er juin.

    Le vote de l'Europe contre la surpêche

    Une fois n'est pas coutume, les écolos ont une autre raison de se réjouir aujourd'hui. C'est moins glamour que Mélanie Laurent avec son crabe, mais tout aussi important (sinon plus...) : les pays de l'UE et le Parlement européen ont trouvé un accord  sur l'épineux dossier de la réforme de la politique commune de la pêche (PCP) dans la nuit du  mercredi 29 mai au jeudi 30 mai : la  pêche communautaire doit devenir plus durable en limitant progressivement les pratiques de surpêche dès 2014.

    surpeche 3.jpgLimiter à 5 % la quantité des poissons pêchés et rejetés

    En février dernier, le Parlement européen avait voté à une écrasante majorité (502 voix contre 137) le projet de loi sur la réforme du règlement de base de la politique commune de la pêche (PCP), en faveur d'une pêche durable. Pour limiter le déclin des ressources halieutiques, le compromis obtenu à l'arraché prévoit de limiter à 5% la quantité des poissons non commercialisables pouvant être rejetés par dessus-bord car trop petits, abîmés ou hors quotas. Ces "captures accessoires", représentent aujourd'hui jusqu'à un quart des prises de l'Union européenne. Les poissons, qui pour la plupart meurent après leur rejet, devront désormais être débarqués par les pêcheurs pour les inciter à davantage de sélectivité. Le Parlement européen qui prônait une interdiction totale de cette pratique, s'est finalement aligné sur les Etats membres.

    La pression des ONG

    L'UE est la troisième puissance de pêche mondiale derrière la Chine et le Pérou, mais ses ressources halieutiques déclinent: 47% des stocks de poissons en Atlantique et 80% en Méditerranée sont affectés par la surpêche. L'accord européen est donc un vrai succès pour la protection de la ressource naturelle halieutique. Il est aussi le résultat d'un processus inédit de négociations à trois avec la Commission européenne, qui s'est en fait déroulé sous la pression constante d'un quatrième acteur : les ONG et des associations de défense de l'environnement maritime, dont le collectif Océan 2012, qui regroupe 180 de ces organisations. 

    carton_fishlove.jpg"Fish love" deuxième saison...

    Si l'Europe vient de marquer des points dans la lutte contre la surpêche, cette pratique reste à combattre dans d'autres régions du monde. Alors, si on a raté l'expo "Fish Love" (tout le monde n'est pas Parisien...), on peut visualiser les photos sur internet. On peut aussi s'organiser pour la prochaine "Fish Love", prévue à partir d'une nouvelle série de clichés toute aussi étonnante, réalisée par le portraitiste Denis Rouvre. Avec des stars françaises dont les noms sont encore tenus secrets...

    Cathy Lafon

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  • Chanson culte. "Casse pas la Terre" en lutte contre l'extraction des gaz de schiste

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    200 artistes américains contre les gaz de schiste DR

    "Casse pas ma mère, la Terre" : le combat du XXIème siècle

    "Don't frack my mother", littéralement "ne fracture pas ma mère", est une chanson de Yoko Ono  et de son fils, Sean Lennon, contre le processus d'extraction des gaz de schiste par la fracturation hydraulique (fracking en anglais) qui s'inscrit dans la lignée des grandes "protest songs"  des années 60-70, chantées par Bob Dylan ou Joan Baez.  "My mother", "ma mère", c'est bien sûr "ma mère, la Terre", notre planète, pour la protection de laquelle les artistes s'engagent aujourd'hui, après avoir lutté pour l'égalité des droits et pour la paix.

    De "Gasland" à "La malédiction du gaz de schiste"

    La fracturation hydraulique, autorisée aux Etats-Unis pour extraire les gaz des schistes où elle a occasionné de véritables ravages écologiques sans faire pour autant la preuve de sa rentabilité, est un procédé en débat dans un certain nombre de pays européens, dont la France où, pour l'instant, elle reste interdite. "Gasland", le premier film choc à dénoncer en 2010 les dégâts de l'extraction des gaz de schiste aux Etats-Unis, a été suivi en 2013 d'un nouveau documentaire,  "La malédiction du gaz de schiste", où Lech Kowalski, documentariste, met à jour le fossé entre le discours des industriels et la réalité de cette exploitation énergétique , de la Pologne à la Pennsylvanie.

    Plus de 200 artistes en lutte contre la fracturation hydraulique

    Après le cinéma, le mouvement d'opposition américain à ce procédé jugé très dangereux pour l'environnement par les écologistes, a gagné la sphère artistique musicale qui s'oppose à son implantation dans l'Etat de New York.  Mais "Casse pas ma mère, la Terre" n'est pas qu'une chanson adressée au gouverneur de New York, Andrew M. Cuomo. Il s'agit aussi d'un véritable mouvement américain de lutte environnementale dont Yoko Ono, la veuve de John Lennon l'ex-Beatles, est la porte-parole et qui a un site internet "Artists against fracking". Plus de 200 artistes américains soutiennent ce combat écologico-artistique, de Lady Gaga  à Tom Waits, en passant par Gwyneth Paltrow à Salman Rushdie, mais aussi Anne Hathaway, David Byrne, Darren Aronofsky.. : pas vraiment des personnages en quête de notoriété.

    La chanson fait le buzz sur les réseaux sociaux américains. La voilà qui débarque en France...

    Cathy Lafon

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    • Le site internet de "Artists against Fracking" : cliquer ICI
    • La liste des artistes membre du mouvement de protestation: cliquer ICI

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  • Pollution de l'air : Zapa, ou non ? Bordeaux veut étudier la question. 2

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    Information d'Airaq, alerte à la pollution aux particules fines à Bordeaux Photo archives Sud Ouest

    Le Conseil de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB) examinait vendredi 23 novembre, une délibération destiné à lui permettre de décider "d'étudier l'opportunité ou non de mettre en place une ou plusieurs Zones d'actions prioritaires pour l'air (Zapa) sur le territoire de l'agglomération bordelaise". En partenariat avec l'Ademe (Agence de développement et de la maîtrise de l'énergie), la ville de Bordeaux et de Mérignac, co-financeurs avec la Cub, et la DREAL (Aquitaine).

    A cette occasion, Ma Planète se penche sur le dispositif des Zapa. Aujourd'hui :  quid de l'approche bordelaise ?  Le point sur la question.

    1. Que veut la Cub aujourd'hui ?

    Concrètement, selon le texte de la délibération, il s'agit de lancer des études qui permettront, notamment, de mieux comprendre l'origine des dépassements des seuils de pollution et d'évaluer, "dans la mesure du possible", la part des différentes sources des émissions polluantes (en clair : faire la part des pollutions dues au chauffage au bois de celles dues au trafic automobile) ; de considérer les effets sanitaires de la pollution atmosphérique en utilisant les données existantes (déjà communiquée au grand public); de simuler, avec l'appui d'Airaq (Association agrée de surveillance de la qualité de l'air en Aquitaine) l'évolution de qualité de l'air au regard des projets qui restent à lancer en matière de transport et de développement urbain. Tout ça, avant de "définir si nécessaire, les grandes orientation d'un programme complémentaire destiné respecter les normes de qualité de l'air", pour conclure sur "l'opportunité, ou non, de mettre en place une ou plusieurs Zapa".

    2. N'a-t-on pas déjà assez de résultats d'études à disposition, pour qu'il faille en lancer de nouvelles ? 

    gambetta.jpgS'il accède à l'"Etude sur l'opportunité des Zapa" de BURGEAP MVA Consultancy présentée au Comité de pilotage de la Cub le 25 septembre dernier, le citoyen de base peut considérer qu'on sait tout aujourd'hui sur les modes de déplacements, les flux, le trafic motorisé, les déplacements doux, les sites où les seuils de pollutions sont régulièrement atteints ou dépassés, tant pour le dioxyde d'azote que pour les particules fines. L'étude montre une très forte utilisation de la voiture en périphérie, plus de piétons en centre ville. On voit aussi que Bordeaux et Mérignac sont les deux villes qui attirent et émettent le plus de flux de circulation, que les ménages de la périphérie sont surmotorisés par rapport à ceux du coeur de l'agglo et sont équipés en majorité (60%) de véhicules Diesel, que l'âge moyen des véhicules du centre ville est supérieur à 10 ans, et inférieur à 8 ans en périphérie, que la diésélisation du parc de véhicules neufs a été multipliée par 2 en 10 ans (1998-2009), enfin que, selon les relevés d'Airaq, deux sites ont de mauvais résultats en terme de pollution : Mérignac et Gambetta (centre ville de Bordeaux), en dépassement récurrent pour les valeurs limites en dioxyde de carbone (depuis 2009), et pour les particules fines (de 2007 à 2010).

    3. Alors, pourquoi de nouvelles études ? Ma Planète a posé la question à  Laure Curvale, élue écologiste de la Cub, et membre du comité de pilotage de la Cub sur les Zapa présidé par Patrick Bobet (maire du Bouscat).

    curvale.jpgLaure Curvale (photo ci-contre) considère qu'il est utile d'obtenir des résultats plus fins sur les différentes natures de polluants, mais elle  regrette "qu'on prenne encore du retard sur le dossier Zapa, en se concentrant à ce point sur la question du chauffage au bois". "On sait déjà que, selon les études d'Airaq sur la nature des différents polluants atmosphériques à Bordeaux, la part de la pollution émise par le chauffage au bois, ne représente que 18 % du volume global des particules fines en suspension dans l'atmosphère", précise-t-elle. Pas besoin d'être grand clerc pour s'en douter : la majeure partie de la pollution de l'air provient bien du trafic automobile. D'autant qu'en été, où des pics de pollution sont également régulièrement enregistrés avec des dépassements de seuils admissibles, les cheminées à bois n'ont rien à voir dans l'histoire... En revanche, si elle le relativise, l'élue ne néglige pas pour autant le problème de la pollution due au chauffage au bois. Elle estime qu'il faut aider les gens à s'équiper de poêles "propres" et non polluants, tout en faisant de la pédagogie auprès des propriétaires de cheminées. Ce que fait d'ailleurs la ville de Bordeaux, qui organise régulièrement des conférences-débats sur le thème "Chauffage domestique au bois et qualité de l'air" (la prochaine a lieu le 6 décembre, à la Maison Ecocitoyenne).


    Les RDV de l'ADEME : Le chauffage au bois

    "Le vrai problème, ce n'est pas le chauffage au bois, mais bien la réalité des mobilités actuelles"

    pollution bdx.jpg"On est dans une phase d'étalement du calendrier, qui semble en outre laisser présupposer qu'on pourrait éviter de faire des Zapa, ce qui me paraît illusoire, alors qu'il faudrait en être à conduire enquêtes d'opinion et études de faisabilité des périmètres de futures Zapa", soupire l'élue. "En parallèle avec les Zapa, il faut dores et déjà se poser la question du péage urbain, de la réduction de la vitesse, et au niveau de l'Etat, mettre en place des mesures d'accompagnement financier et social pour aider les propriétaires de véhicules polluants à s'équiper de véhicules propres, viser aussi les Diesel, très pollueurs et cancérigènes, en interdisant le bonus écolo pour ce type de véhicule, continuer à développer la palette des  transports en commun  et des transports alternatifs à la voiture individuelle...", complète-t-elle.  Enfin, le processus d'accompagnement de l'installation des LEZ (équivalent européen des Zapa) en Allemagne lui semble  un "vrai modèle, dont il faudrait s'inspirer en France".

    Et cette délibération ?

    Ella a bien été adoptée le 23 novembre dernier, après avoir fait l'objet d'un débat où les élus de la Cub ont pu, selon leur sensibilité politique, exprimer leurs attentes sur les études préalables à un éventuel projet Zapa. La nécessité de ne pas pénaliser les plus pauvres a notamment été rappelée (Claude Mellier, élue PC à  Mérignac). Tout autant que la réalité de l'importance de la pollution de l'air en centre ville, en dépit des efforts importants menés pour la réduire (Anne Walrick, élue UMP à Bordeaux, adjointe au développement durable). De leur côté, les écologistes ont alerté sur l'urgence qu'il y a à agir, en visant aussi les Diesel (Laure Curvale), tout en pointant la pollution de l'air qui affecte aussi prioritairement la santé des catégories socialement les plus défavorisées (Pierre Hurmic, élu EELV à Bordeaux). Au final, cependant, la pollution de l'air n'a pas vraiment de frontières... Riches et pauvres, tout le monde cotise aux maladies dues à la mauvaise qualité de l'air. Mais tout le monde n'a pas les moyens de se soigner de la même façon.

    La tâche est loin d'être facile

    Etudier, c'est bien. Sachant que, à l'instar des autres agglomérations françaises, la Cub et les communes bordelaises disposent déjà de multiples études et enquêtes environnementales et sanitaires, on peut toutefois se demander s'il n'est pas maintenant plus urgent d'agir, tout en réfléchissant à mettre en place des solutions d'accompagnement aux Zapa, qui semblent inévitables...

    A la décharge de nos élus, la tâche n'est pas facile et aucune agglomération française ne peut se targuer d'avoir trouvé la recette miracle. En septembre dernier, Grenoble était l'agglomération la plus avancée sur le chemin de la Zapa. Paris, qui vient de se lancer dans la démarche, récolte plus de critiques que de louanges...  Y compris chez les écolos. Quoiqu'il en soit, une chose est sûre : Bordeaux aura du mal à répondre au rendez-vous des propositions concrètes en matière de réduction de la pollution de l'air sur son territoire, fixé par le ministère de l'Ecologie en janvier 2013.

     Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Qu'est-ce qu'une zapa ? Pour la définition du Grenelle de l'environnement, cliquer ICI
    • En savoir plus sur les Zapa avec l'Ademe : cliquer ICI
    • S'informer avec l'Ademe sur les retours d'expérience des pays européens sur les LEZ : cliquer ICI
    • S'informer sur le chauffage au bois : cliquer ICI

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