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lutte - Page 33

  • Brésil : des moustiques OGM contre la dengue

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    Le moustique Aedes aegypti, vecteur de la maladie de la dengue. DR

    Top départ ce jeudi 12 juin pour la 20ème Coupe du monde de football,accueillie par le Brésil. Au pays du football roi, le ciel est loin d'être serein. Outre le mécontentement social et les manifestations incessantes contre les dépenses somptuaires consenties par l'Etat pour l'organisation du Mondial, le vrombissement des moustiques inquiète les Brésiliens.

    La pandémie de la dengue

    Victime d'une grave épidémie de dengue, maladie véhiculée par le moustique Aedes aegypti - le cousin du  fameux "moustique tigre" (Aedes albopictus) qui a une fâcheuse tendance à envahir nos contrées occidentales - le Brésil a décidé d'autoriser la dissémination d’un moustique transgénique stérile, capable, selon les scientifiques, de lutter contre le fléau de la maladie et d'éviter par la même occasion qu'il ne se propage en Europe. De nombreux touristes amateurs de football risquent en effet rapporter de leur voyage au Brésil un cadeau souvenir indésirable : un moustique vecteur de la dengue.


    Aedes Aegypti, le moustique en action par Gentside

    Pour contrer la dengue, une seule solution: éliminer le moustique qui la propage

    La dengue, une maladie qui peut s'avérer mortelle, infecte plus de 50 millions de personnes chaque année dans le monde et le Brésil est concerné au premier chef, avec plus de 1,4 million de cas confirmés et 545 morts l'an dernier contre 120.000 cas en 2008, selon les chiffres de l'Organisation panaméricaine de la santé. En plein Mondial de football, une telle pandémie inquiète naturellement les autorités, car aucun traitement spécifique n'existe pour lutter contre la dengue qui n'a pas non plus de vaccin. Le seul moyen de s’en protéger est d'éliminer celui qui propage la maladie, son vecteur, le moustique Aedes aegypti. D'où les préventions environnementales, telles l'élimination des eaux stagnantes et la pulvérisation de pesticides insecticides, comme la France en expérimente désormais pour contrer l'invasion du moustique-tigre.  Avec les risques pour la santé humaine qu'ils peuvent présenter et les phénomènes de résistance que développent les moustiques. Que faire alors ?

    ogm,démoustication,lutte,maladie,virus,dengue,chikungunyaUn moustique OGM  contre la dengue, comment ça marche ?

    Dans la famille des moustiques, celui qui pique, c'est, devinez qui, la femelle. Pour la bonne cause : elle prend ainsi ses repas protéinés de sang qui lui permettent d’assurer le développement de ses oeufs avant chaque ponte, qui a lieu tous les trois à quatre jours.  C'est donc elle qui transmet les maladies. Aussi, pour limiter le risque de transmission du virus, l’entreprise britannique Oxitec a-t-elle eu l'idée d'agir sur le génome de moustiques mâles afin de modifier leur métabolisme. Les mâles OGM ont ainsi reçu un gène les rendant dépendant à un antibiotique, la tétracycline. Le nom de code de cette lignée de moustiques génétiquement modifiées est OX513A.En l'absence de cette substance, les moustiques sont incapables de survivre. Si on relâche ces insectes dans la nature pour qu'ils s'accouplent avec des femelles, ils donneront naissance à des larves qui n'atteindront pas l'âge adulte et ne pourront donc jamais piquer l'homme. On pourra ainsi réduire les populations des moustiques.

    Pas d'étude indépendante

    Si Oxitec était en attente, début mai, d'un feu vert pour commercialiser son moustique anti-dengue, des essais ont déjà eu lieu en Malaisie, dans les îles Caïman et dans plusieurs villes du Brésil depuis 2011, notamment à Juazeiro dans l’État de Bahia (nord-est du pays). 17 millions de moustiques mâles y ont été relâchés en deux ans, selon un reportage vidéo de "France 24".  Le ministère de la Santé brésilien, comme les sociétés Oxitec et Moscamed, qui produit le moustique OGM sont unanimes: les lâchers de moustiques mâles génétiquement modifiés réduisent drastiquement – de 79% à 90% – la population de moustiques sauvages au bout de six mois. Le hic, c'est qu'aucune étude indépendante n'a été effectuée, comme le rappelle l’association Inf’OGM.

    night pearl.jpgInnocuité pour l'homme ? Ou pas ?

    Lâcher dans la nature par millions les premiers êtres vivants OGM, ne peut que suscite la vive inquiétude et l'opposition des ONG écolos. Inf'OGM rappelle que d’autres animaux génétiquement modifiés ont déjà été autorisés commercialement, mais en milieu confiné : des poissons transgéniques fluo, nommés Glofish et Night Pearl (photo ci-contre) destinés à un usage décoratif en aquarium. Les insectes sont la base de la chaîne alimentaire du monde vivant. Quelles conséquences alors sur la biodiversité et à terme, la santé humaine ? Aucune, répond Oxitec. Comme ce sont les mâles transgéniques qui sont lâchés dans la nature et qu'ils ne piquent pas, la société argue que les moustiques OGM n'ont pas de contact direct avec les êtres humains. L'innocuité pour l'homme des moustiques transgéniques? C'est un point sur lequel les écologistes ne sont pas du tout d'accord. "Il n'existe aucun test de toxicité public qui prouve qu'être piqué ou avaler un moustique génétiquement modifié est sans danger pour les humains, les animaux domestiques ou sauvages", relève l'ONG anglaise GeneWatch. Pour les écolos, un autre risque serait qu'une éventuelle extinction de l'espèce d'Aedes aegypti favorise la prolifération du moustique-tigre (Aedes Albopictus) également responsable de la propagation du chikungunya. Le remède serait pire que le mal.

    ogm,démoustication,lutte,maladie,virus,dengue,chikungunyaLa Commission brésilienne en charge des OGM a autorisé le 10 avril dernier la dissémination des moustiques OGM dans l’environnement. Toutefois, Ma Planète n'a pu vérifier si l’Agence nationale de surveillance sanitaire  du Brésil qui devait encore donner début mai son accord définitif, a finalement donné le feu vert à leur commercialisation.

    Seule certitude à ce  jour : Franck Ribéry, le joueur phare des Bleus, ne risque pas d'être piqué par les moustiques brésiliens. Le  joueur français a finalement dû déclarer forfait.

    Cathy Lafon

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  • Pesticides: les cours d'eau français sont toujours contaminés

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    Le Sud-Ouest est l'une des régions dont les cours d'eau sont les plus contaminés aux pesticides estimait le le Commissariat général au Développement durable en juillet 2013. Photo archives Sud Ouest

    La contamination par les pesticides des cours d’eau en France reste quasi-généralisée, malgré les efforts naissants de la profession pour lutter contre cette pollution. Aussi, les Chambres d’Agriculture et la Fédération des entreprises de l’eau (FP2E) ont-elles renouvelé et renforcé leur partenariat afin de pousser les agriculteurs à adopter des pratiques plus respectueuses de l’eau.

    Le Sud-Ouest, parmi les zones les plus touchées

    Les zones les plus touchées sont les grandes régions céréalières, maraichères ou viticoles : nord de la France, Bassin parisien, Sud-Ouest, amont du Rhône et Martinique. En 2011, sur les 176 secteurs hydrographiques (découpage géographique par bassins versants des rivières) surveillés en France métropolitaine, 63 présentaient une concentration moyenne annuelle supérieure à 0,5 microgramme par litre, seuil au-delà duquel l’eau est jugée « impropre à la consommation humaine ».

    pollution,eau,pesticides,lutteObjectif : améliorer la situation des 500 points de captage d'eau

    Agriculteurs et fournisseurs d’eau se sont en effet unis depuis 2009, afin d'améliorer la situation des 500 points de captage d’eau désignés comme prioritaires par le Grenelle de l’environnement de 2007. Cinq ans plus tard, ils ont réussi à mettre en place des actions concrètes autour de 250 points de captage. Et sur les 250 autres, des initiatives sont en cours de construction, assure Guy Vasseur, président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture.

    pollution,eau,pesticides,lutteLe bon exemple du Loiret

    A Orléans par exemple, la mairie, les Chambres d’agriculture du Loiret et l’Orléanaise des Eaux ont construit dès 2000 une véritable démarche commune pour diminuer la présence « faible mais récurrente » d’herbicides dans les eaux brutes autour du captage du Val, qui alimente en eau 150.000 personnes. Un « rapprochement » avec les agriculteurs était indispensable puisque sur les 1.000 hectares entourant la zone de captage, 900 étaient agricoles, répartis sur 50 exploitations dont beaucoup maraichères ou horticoles.

    pollution,eau,pesticides,lutteDeux techniques

    Les Chambres d’agricultures les ont poussés à effectuer des travaux sur leurs fermes pour limiter les pollutions en améliorant le stockage des engrais ou des hydrocarbures. Ils ont aussi travaillé sur les pollutions diffuses dans les champs ou sur les possibilités d’économie d’eau. Les deux techniques les plus connues pour cela sont la mise en place de cultures intermédiaires — comme la moutarde — qui ne sont pas destinées à être récoltées, mais juste à piéger les nitrates provenant de la culture précédente. Ou les bandes enherbées, obligatoires sur une surface minimale des exploitations, qui permettent d’absorber certains engrais avant l’arrivée de l’eau dans les rivières.

    Le retour de la pollution

    Un dispositif qui a porté ses fruits  : à partir de 2006, la présence de molécules de pesticides avaient reculé et les concentrations étaient plus faibles. En 2010 et 2011, aucune trace n’a même été relevée. Mais en 2012, un pic ponctuel est venu noircir le tableau. Aujourd’hui, les trois partenaires comptent élargir le périmètre d’action. Mais ils reconnaissent que « les agriculteurs ne sont pas toujours facilement mobilisables » et qu’il y a toujours cette crainte de faire différemment et « d’être montré du doigt », explique Mélanie Hovan. « Nous constatons une mobilisation, même si elle est par moment variable et hétérogène », veut croire Philippe Maillard.

    pollution,eau,pesticides,lutteLa contamination par les pesticides est « quasi généralisée »

    En dépit de ces efforts, « une collaboration est nécessaire pour améliorer la qualité de l’eau autour des zones de captages » alors que 10% des ressources en eau nécessitent un traitement contre les nitrates et 20% de l’eau a besoin d’un traitement contre les pesticides, note ainsi Philippe Maillard, président de la FP2E (photo ci-contre).  Et les agriculteurs ont fort à faire, d’autant qu’à la fin 2013 la Conférence environnementale a décidé de doubler le nombre de captages prioritaires à 1.000, sur les 12.000 points de captage que compte le pays. Et que fin juillet, le Commissariat général au Développement durable relevait que la contamination par les pesticides des cours d’eau en France était « quasi généralisée ». 

    La bonne nouvelle, si l'on peut dire, c'est que les nappes souterraines semblent, elles, moins contaminées. En 2011, seules quatre des 176 aquifères surveillés présentaient une concentration totale supérieure à 0,5 microgrammes, notamment la nappe de Beauce (région parisienne) ou dans le Vaucluse. 

    Cathy Lafon avec l'AFP

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  • Allemagne: un supermarché à zéro emballage, ça existe !

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    Distributeur de lait cru à Bordeaux. Photo "Sud Ouest"

    Les écolos connaissent ça par coeur: un bon déchet est un déchet qui n'existe pas ! Pour réduire leur quantité et la pollution dont ils sont responsables, notamment lorsqu'ils sont en plastiques, la meilleure solution consiste à diminuer, voire à supprimer carrément les emballages.

    Une utopie ? Plus maintenant. En Allemagne, deux jeunes Berlinoises ont créé une star-up,  Original Unverpackt (qui signifie «sans emballage d'origine» ou  «non emballé à l'origine») et projettent d'ouvrir prochainement à Berlin le premier supermarché allemand à proposer des produits non emballés, selon le quotidien "Süddeutsche Zeitung".

    déchets,prévention,lutte,commerce,supermarché,gaspillage alimentaireFinies les boîtes à oeufs !

    Dans leur futur magasin, les produits de consommation courante seront stockés dans de grands récipients et vendus au poids. Finis les pots de yaourt, les boîtes à oeufs, les flacons de shampoing, les briques de lait, les bouteilles de jus de fruit... Les clients auront le choix entre apporter leurs propres récipients, se procurer sur place des récipients réutilisables ou bien utiliser des sacs en papier recyclé. Les fondatrices du futur magasin expliquent sur leur site qu'il vaut mieux faire du «precycling» que du «recycling». Enfin, en permettant aux clients d'acheter non seulement les produits sans emballages inutiles mais aussi la quantité qu'ils souhaitent, la start-up entend aussi lutter contre le gaspillage alimentaire. Bien vu.

    Déjà, dans l'ancien temps...

    Ce concept n'est pas sans rappeler nos épiceries et commerces d'avant les Trente glorieuses, où nos grand-mères allaient acheter le vin au litre, en rapportant la bouteille consignée, et le poisson et les oeufs soigneusement emballés dans du papier journal.  Selon le site Slate, quelques expériences de boutiques zéro emballages ont déjà été lancées ailleurs en Europe ces dernières années, dont le pionnier, le magasin Unpackaged, qui a ouvert ses portes à Londres en 2007. Il a cependant dû fermer boutique en 2013, faute d'être rentable.

    Produits en vrac

    Sans aller jusqu'au zéro emballage, la plupart des magasins bio proposent aujourd'hui des produits alimentaires en vrac, à acheter au poids, que les clients placent dans des poches en papier pour les faire peser. Par ailleurs, les consommateurs peuvent trouver dans de nombreuses villes, comme à Bordeaux ou à Marmande, des distributeurs où l'on peut tirer du lait du lait cru, en apportant son propre récipient... 

    En attendant de pouvoir faire aussi bien que nos deux jeunes voisines allemandes, ce sont autant de bonnes pratiques qui permettent de lutter contre le gaspillage alimentaire et la pollution.

    Cathy Lafon

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