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lutte contre la pollution - Page 2

  • Pollution. Les Zapas devront concilier l'écologie et le social

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    Une Zapa,  pour mieux respirer à Bordeaux ? Photo archives Sud Ouest / Laurent Theillet

    En pleine semaine de la Mobilité (16 au 22 septembre), le ministère de l'Ecologie réunissait hier à Paris les sept collectivités volontaires pour expérimenter des Zones d'actions prioritaires pour l'air, les fameuses Zapas, destinées à réduire la pollution de l'air dans les zones urbaines, en limitant l'accès des centres villes aux véhicules les plus polluants. Le dispositif initial du précédent gouvernement, jugé socialement injuste et inefficace, ne sera pas abandonné, mais revu et amélioré, avec l'ensemble des villes.

    "Socialement injustes"

    Bordeaux fait partie des agglomérations volontaires pour tester le dispositif, avec Paris, Saint-Denis, Lyon, Grenoble, Clermont-Ferrand et Aix-en-Provence. Elles ne sont plus que sept aujourd'hui, Nice ayant en effet décidé de se retirer en juin dernier du projet Zapa, initié en 2011 par le gouvernement précédent. Quant aux villes restantes, en juillet dernier, aucune d'elles n'avaient finalement déposé de dossier de candidature pour des applications concrètes, parce que beaucoup considéraient que des mesures de restriction de la circulation aboutiraient à une injustice sociale et ne seraient pas  écologiquement efficaces. Aussi, Delphine Batho, la ministre de l'Ecologie, avait-elle annoncé le 12 juillet dernier que les Zapas seraient revues. Et corrigées.

    La "Zapa nouvelle" va arriver !

    Batho-Delphine.jpgLa bonne nouvelle pour la qualité de l'air et notre santé, c'est que "Le dispositif de Zones d'actions prioritaires pour l'air (Zapa), qui vise à réduire la circulation des véhicules polluants en ville, n'est pas abandonné, mais sera revu d'ici à janvier", a annoncé jeudi 20 septembre à l'AFP la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, à l'issue de la réunion avec les représentants des villes impliquées dans cette expérimentation, dont Bordeaux. "Un comité interministériel sur la qualité de l'air va travailler avec les villes pour bâtir des solutions concrètes d'ici à janvier prochain afin de le  rendre juste socialement et efficace", a ajouté la ministre, refusant de s'en tenir au constat d'échec et choisissant de partir de la volonté de l'Etat et des villes de travailler ensemble à élaborer un nouveau dispositif. 

    Des Zapas nécessaires pour  notre santé

    Incontestablement nécessaires sur le principe, les Zapas avaient déclenché, à juste titre, une vive polémique pour ses aménagements jugés clivants socialement. Les propriétaires de véhicules les plus anciens, visés par le dispositif antérieur, sont aussi souvent les plus modestes, alors que leurs véhicules, eux, ne sont pas forcément les plus polluants, si l'on considère l'ensemble des critères liés à la pollution automobile. Les plus ardents défenseurs de l'écologie eux-mêmes tiquaient sérieusement, à l'image du maire-adoint à l'Environnement de Paris, Denis Baupin (EELV), auteur du Plan climat de la capitale. La Ville de Paris dénonçait ainsi notamment l'incohérence qu'il y a à interdire le diesel en ville, tout en favorisant fiscalement l'achat de véhicules diesel...

    40.000 décès prématurés par an

    zapa.jpgLes sept collectivités en attente d'aménagements nécessaires au dispositif, ont donc pu souffler cet été. Mais la pollution de l'air n'a pas diminué sur leur territoire entre temps : elles sont inévitablement rattrapées par les Zapas et ne couperont pas à l'obligation d'améliorer la qualité d'un air que les citadins ont de plus en plus de difficultés à respirer. Pour se mettre en conformité avec les normes de seuil de pollution européennes et éviter à la France de payer la facture d'une amende de 40 milliards d'euros à l'Europe, mais surtout pour préserver notre santé. 

    D'après une étude de l'institut de veille sanitaire publiée mardi 11 septembre, près de 360 hospitalisations cardiaques et plus de 630 hospitalisations respiratoires pourraient être évitées chaque année à Bordeaux, Paris, Lille, Lyon ou Marseille, si ces villes respectaient les normes de l'OMS... Au total, la pollution de l'air est responsable en France de près de 40.000 décès prématurés par an, selon le ministère.

    L'impact de la pollution sur la santé, priorité des Français

    Selon un sondage publié mercredi 12 septembre, avant la Conférence environnementale, réalisé par l'Ifop pour WWF-France et le Rassemblement pour la planète (fédération d'une cinquantaine d'ONG), les Français sont 52 % à placer la question des risques que fait peser l'environnement sur la santé  parmi les sujets prioritaires. Y compris les Diesel, la pollution de l'air... Voilà qui devrait aider le gouvernement et les collectivités locales à construire les futures Zapas et à les faire accepter par les populations. Maintenant qu'il faut passer aux actes "anti-pollution", nos concitoyens vont-ils pour autant adhérer facilement à des mesures qui pourraient être perçues comme contraignantes, même si c'est pour la bonne cause et qu'on ne peut pas vraiment faire autrement ? Justice sociale, pédagogie, accompagnement et développement des solutions alternatives au déplacement automobile ijdividuel devront être de la partie.

    La bonne formule

    zapa europe.jpgReste donc à trouver d'ici janvier 2013, la bonne formule pour créer les Zapas, sans pénaliser les foyers les plus modestes et les conducteurs de deux roues motorisées. La FFMC (Fédération française des motards en colère) qui représente ces derniers, était également très remontée contre la mouture initiale des Zapas qui les sanctionnait, sans tenir compte de l'intéressante alternative au déplacement automobile qu'offre leur mode de déplacement.

    Comme la magie n'a pas grand chose à voir avec l'écologie, même si elle rime avec, l'exercice à venir ne sera pas le plus aisé... Mais d'autres pays européens sont parvenus à aménager chez eux, depuis plusieurs années, des zones équivalentes (les LEZs) et à les faire accepter par les populations. Alors, pourquoi pas la France ?

    Cathy Lafon

    TOUT SUR LA ZAPA

    • La Zapa selon le Grenelle de l'environnement, cliquer ICI
    • En savoir plus sur les Zapa avec l'Ademe : cliquer ICI
    • S'informer avec l'Ademe sur les retours d'expérience des pays européens sur les LEZs : cliquer ICI

    LIRE AUSSI


  • Zones d'actions prioritaires pour l'air : le point de vue de la Fédération des motards en colère

    marc bertrand.jpgLes articles publiés sur Ma Planète concernant le dispositif Zapa prévu pour réduire la pollution automobile dans les grandes agglomération font réagir les internautes.  Vous souhaitez envoyer votre point de vue : Cliquer ICI

    La réaction de la Fédération de motards en colère (FFMC)

    Ma Planète publie ci-dessous une tribune libre, argumentée et constructive, envoyée pour alimenter le débat par Marc Bertrand, chargé de mission sécurité routière au secrétariat national de la Fédération des motards en colères (FFMC) (photo ci-contre, DR Luc Jennepin).  Accompagnée des propositions de la FFMC en la matière, qui se base sur les avantages écologiques que présentent, selon elle, les deux roues motorisés dans les déplacements urbains.

    Qu'appelle t-on un véhicule "propre" ?

    Si l'on en reste aux critères actuels établis par le gouvernenement précédent, le dispositif ZAPA serait en effet injuste et clivant pour ceux qui n'ont pas les moyens de s'acheter un véhicule "propre". Mais au fait, existe t-il des véhicules "propres", à l'exception des vélos ? Car il n'y a pas que les émissions rejetées par les véhicules qui sont à prendre en compte si l'on veut parler de "développement durable", mais aussi l'empreinte énergétique engagée pour les fabriquer et les mettre en oeuvre. Les véhicules électriques sont-ils "propres", avec leur batteries au plomb, au nickel, au cadmium et à l'hydrogène sulfuré qu'elles émettent ?

    Certaines vieilles voitures plus "propres" que bien des automobiles récentes

    Une modeste 2CV, une Renault 5 ou une Peugot 205 fabriquées il y a 20, 30 ou 40 ans et qui roulent encore sont-elles si "sales" que ça, alors qu'elle consomment peu d'essence, qu'elles ne sont pas bardées d'automatismes, de bidules électriques, de climatiseurs dévoreurs d'énergies et de batteries (à fabriquer et à recycler), qu'elles pèsent presque 1,5 à 2 fois moins lourds que les véhicules moyens actuels (le poids = usure des routes, des pneus, + forte consommation d'énergie)... ?  Les ZAPA enverront-elles ces véhicules à la casse ? Si c'est le cas, quel gaspillage ! Ce n'est plus du développement durable, ça !

    Les deux-roues motorisés autorisés dans les zones où la pollution est réduite ailleurs en Europe, interdits en France dans les futures Zapa

    Quant aux deux-roues motorisés (2RM) d'avant 2004, ils seraient aussi interdits selon les critères actuels des ZAPA alors qu'ils ne sont concernés par aucune autre zone de type ZAPA (les LEZ, Low Emission Zone) ailleurs en Europe. Or, un 2RM moyen (du scooter à la moto), c'est un véhicule de 180 à 250 kg (4 à 5 fois moins lourd qu'une auto), qui consomme entre 3,5 et 6 L/100  d'essence sans-plomb (contre 6 à 9 l/100 en voiture, souvent diesel, en ville), c'est moins de place au sol (on peut garer 3 à 4 2RM sur un emplacement de voiture), c'est un taux d'occupation personnes transportées / nombre de places disponibles d'au minimum 50%, quand une voiture de 5 places n'est généralement occupée que par son seul conducteur dans les trajets utilitaires domicile/travail (taux d'occupation de 1,3 selon l'ADEME), alors que l'on parle de "co-voiturage"...

    En ville, les deux roues à moteur  contribuent à réduire les émissions de gaz à effet de serre

    Un 2RM en ville/banlieue sur les trajets utilitaires quotidiens, c'est aussi 2 à 3 fois moins de temps passé à circuler et à chercher une place où stationner (et donc à émettre des émissions polluantes), c'est un moteur qui fonctionne plus souvent qu'une auto aux régimes optimum quand une auto multiplie les cycles arrêts-redémarrage dévoreurs d'énergie (jusqu'à 15 l/100 en redémarrant d'un arrêt)... Sans oublier qu'il n'y pas de 2RM à moteur diesel !

    Les deux roues à moteur, une alternative écolo au tout-voiture, pour une partie des déplacements

    Je vous donne un exemple édifiant : je travaille à 15 km (Montreuil) de mon lieu de résidence (Saint-Denis, zone concernée par ZAPA)... à moto, il me faut 30 mn pour faire ce trajet fortement embouteillé. A vélo, c'est plus d'une heure avec des risques plus grands qu'à moto (rien n'est adapté sur les voiries que j'emprunte)... et en transports en commun, il faut 1 h 30 porte-à-porte, soit 3 heures par jour ! En voiture, je n'y songe même pas : trop long et d'un très mauvais rendement écologiquement parlant. Ce gain de temps parce que j'utilise une moto me permet d'accompagner mon enfant à l'école matin et soir et d'être à l'heure au boulot... Si je prends les transports en commun, je dois déléguer à autrui cette tâche, sûrement une "nounou" qui accomplira le court trajet (500 m) en voiture pour prendre en charge plusieurs enfants en même temps (ce que je constate chaque matin).

    Ceux qui ont opté pour le 2RM dans leurs déplacements apportent, consciemment ou pas, une alternative au "tout voiture", ne les contraignons pas à devoir y renoncer ou à acheter un véhicule plus récent en se débarrassant de celui qu'ils utilisent.

    Quid des camions et fourgons Diesel, des avions d'affaire et des véhicules de fonction, de l'étalement urbain   ?

    Pendant ce temps, pourquoi il y a t-il autant de camions et de fourgons (tous diesel) sur les routes pour livrer ce que les consommateurs commandent (parfois du bout du monde) d'un simple clic de souris d'ordinateur ? Où en est le ferroutage dont on nous parle depuis tant d'années ? Que sont devenus les milliers de km de voies ferrées abandonnées par la SNCF au motif de non-rentabilité ? Les politiciens qui nous font la morale et qui décident de la vie quotidienne des gens sur simple décret, comment-circulent-ils ? Il faut voir, matin et soir, le ballet des petits avions d'affaires qui passent par le Bourget (ils fonctionnent au kérozène ou à l'AVGAZ, une essence fortement plombée), il faut voir les voitures de fonction qui stationnent à vide, moteur tournant pour faire fonctionner la climatisation, dans les cours des ministères du 7è et 8è arrondissement, en attendant de transporter à bonne température les ministres et autres chefs de cabinet qui se rendent aux bureaux de l'Assemblée nationale située à 5 mn à pied !

    Qu'en est-il des choix (ou des non-choix) économiques actuels qui éloignent toujours plus les salariés de leurs lieux de travail (concentration des centres d'affaires, prix des logement qui tend à l'éloignement) ?

    Les propositons de la FFMC pour les ZAPA

    air,qualité,débat,projet de loi,polémique,deux roues à moteur,ffmc,lutte contre la pollution,transport automobile,zapa,zone d'action prioritaire pour l'airLa FFMC, convaincue de la nécessité de réduire la pollution dans les villes, demande à cet effet la prise en compte des 2RM comme alternative aux autos dans les plans de déplacements urbain (PDU) et plaide pour des efforts industriels en faveur de 2RM plus économes en carburant, donc moins émetteurs d'émission polluantes.  Il faut en effet noter que les 2RM ont fait en la matière plus d'efforts ces 10 dernières années que l'industrie automobile en 40 ans, et ce sans jamais bénéficier vraiment d'incitations d'achat de la part des différents  gouvernements comme il en existe pour l'automobile.

    Marc Bertrand, chargé de mission sécurité routière FFMC (intertitres Ma Planète)

    • Contactscmsr@ffmc.asso.fr - FFMC secrétariat national, 35 bis rue des Messiers, 93100 Montreuil.  Tél : 01 48 18 12 18.

    EN SAVOIR PLUS

    Les communiqués de presse que la FFMC a publié dès avril 2011, à l'annonce des ZAPA.  

    La nomenclature du gouvernement pour les véhicules interdits par les Zapa : Cliquer ICI

     

  • Bordeaux. Des bornes de recharge pour voitures électriques, en attendant la Zapa

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    Borne de recharge pour véhicule électrique, Bordeaux, quai Richelieu,  6 juin 2012. Photo SO/Laurent Theillet

    Une vingtaine de bornes de recharge pour véhicules électriques vont apparaître à Bordeaux d'ici à 2015. Comme l'a expliqué le 7 juin à "Sud Ouest" le directeur général de services techniques de la ville, Pierre Milovanovitch, elles visent les particuliers qui hésitent encore à se lancer d'ans l'achat de ce type de voitures, en raison de leur coût, de leur faible autonomie (100 à 150 km en moyenne) et de la difficulté majeure de touver des stations où recharger les batteries. Les bornes prévues à Bordeaux seront là pour éviter aux Bordelais le coup de la panne, gratuitement et rapidement. Et les inciter auparavant à passer à l'acte d'achat d'un véhicule électrique, afin de réduire la pollution de l'air en ville. Le tout en attendant l'éventuelle mise en place à Bordeaux d'une Zapa (Zone d'actions prioritaires pour l'air), dont le décret d'application est passé au Journal officiel le 13 mars dernier.

    Rouler à l'électrique : un leurre écologique ?

    Bon. Un tantinet "bobo-écolo bon-chic bon-genre", la borne de recharge électrique gratuite, me direz-vous. Et pas forcément durable. Pour une fois, je ne vous donnerai pas entièrement tort. L'achat de véhicules électriques est en effet encore réservé aux personnes munies d'un porte-feuille bien garni qui, si elles ont vraiment besoin d'une voiture pour des parcours longs, ont en outre recours à une deuxième voiture carburant aux énergies fossiles : ça peut faire plaisir à l'industrie automobile qui a besoin de se refaire une santé. Mais ce n'est pas terrible pour améliorer la qualité de l'air et réduire l'encombrement des villes. Enfin, proposer une recharge gratuite des véhicules, même en guise de dépannage, c'est plutôt écologiquement étrange : cela n'encourage pas à économiser l'électricité... Et ça donne un petit coup de pouce à des catégories sociales qui n'en n'ont pas vraiment besoin pour pouvoir continuer à rouler. Et pourtant l'électrique, pour les voitures, c'est bien plus propre...

    Trop mortel, le diesel

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    Photo AFP

    Les conséquences désastreuses sur le climat des émissions de gaz à effet de serre, auxquelles contribue largement le transport automobile, sont déjà bien connues. Il est aussi désormais avéré que les 24 millions de véhicules diesel, qui représentent aujourd'hui près des deux tiers des véhicules en circulation en France, ont un impact terriblement nocif sur la santé. Asthme, allergies,maladies respiratoires chroniques, risques de cancers du poumon... Selon Bruno Guibeaud, Président d'Europe Qualité Expertise (EQE) le diesel, poison invisible, "représente une bombe à retardement comparable à l'amiante". Il précise dans une interview au "Parisien" le 5 juin dernier, que les moteurs diesel produisent en effet en quantité des particules fines très nocives ainsi que de l'oxyde d'azote, un gaz empoisonné. Selon l'Organisation mondiale de la santé, l'OMS, 42.000 morts seraient dues chaque année en France aux particules fines dégagées par le diesel, que le moteur soit neuf ou vieux. Ce qui fait dire à Bruno Guibeaud, dans l'"Express" du 9 juin : "Rouler avec un Diesel, c'est criminel." Il est donc impératif de chercher à rouler avec un carburant plus propre, voire à l'électricité. Mais avant tout, de moins rouler.

    L'électrique, c'est plus "propre", mais, mais, mais ...

    mia angouleme.jpgLorsqu'elles roulent, les voitures électriques comme la Mia d'Heuliez (ci-contre) n'émettent pas de CO2, ni de particules fines dangereuses pour nos poumons. Mais elles sont loin d'être l'unique réponse durable aux problèmes écologiques des villes, en matière de pollution de l'air, de transport et de mobilité pour leurs habitants. Les écolos se tuent à le répéter : vouloir substituer à l'identique le nombre de voitures particulières en circulation fonctionnant aux carburants classiques par des véhicules électriques, serait une aberration écologique. D'abord parce le bilan carbone d'un véhicule électrique pour sa fabrication est loin d'être plus léger que celui d'une voiture conventionnelle. Ensuite, parce qu'il faudrait produire davantage d'électricité pour les faire rouler, ce qui n'est pas la meilleure idée pour sortir du nucléaire sans avoir encore développé les énergies renouvelables, et ne permet non pas de répondre à l'impératif de récuction de notre facture énergétique. Enfin, parce que l'objectif premier, pour une société durable et vivable, reste de parvenir à réduire précisément le nombre de voitures en circulation... Et à faire évoluer les usagers vers des modes de transports alternatifs à la voiture. Pour également fluidifier et apaiser la circulation, entre autres. Une ville avec le moins de voitures possible, qui garantit la mobilité à tous ses habitants, en fonction de leurs besoins et capacités physiques, c'est encore ce qu'il y a de plus écologique !

    Les voitures conventionnelles améliorées plus "vertes" que les voitures hybrides ?

    Une étude récente publiée par l'Institut allemand d'écologie appliquée révèle en outre que si les voitures conventionnelles pouvaient gagner fortement en efficacité énergétique d'ici 2030, elles feraient  baisser de 25 % les émissions de gaz à effet de serre, alors que les voitures hybrides qui deraient représenter d'ici 2030, 14 % du parc allemand, ne feraient baisser les émissions de gaz à effet de serre que de 6 %. Cette étude commandée par le ministère allemand de l'Environnement, insiste pour qu'on n'oublie pas la recherche liée à l'amélioration des performances énergétiques des voitures à essence. Et souligne que le succès des véhicules électriques est lié avant tout au développement des énergies renouvelables, dont la part "verte" pourraient représenter le volume en térawatteures nécessaire à leur appétit énergétique...

    Rouler à l'électrique : quand on partage, c'est épatant

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    Hiriko, la première voiture pliable électrique Photo DR

    L'écologie, si c'est toujours vert, c'est rarement noir ou blanc. A Bordeaux comme ailleurs, ce type de bornes de recharge devrait surtout être un levier de développement intéressant pour le parc des véhicules électriques utilitaires et pour les futures voitures électriques d'Autocool (le système d'autopartage de l'agglomération bordelaise). Ou encore, pourquoi pas, pour de futurs parcs de taxis électriques ? Car l'électrique pour les voitures partagées, c'est top...  La Mia électrique est ainsi disponible en mode partage à Angoulême et le sera bientôt à Bordeaux. Et la mignonne petite Hiriko, voiture électrique pliable, est attendue avec impatience pour 2013 par les grandes métropoles du monde qui envisagent de la proposer en autopartage à la location. 

    Selon Avere France, la ville de Besançon vient ainsi d'inaugurer avec Parkeon des stations de recharge doubles, avec une borne pour les particuliers, entreprises, administrations et une pour lesvéhicules en autopartage. Et l'usage est payant, avec un forfait  réglé via un horodateur. Nickel. Enfin, si elles étaient prévues pour permettre également aux deux roues électriques de se recharger, le petit peuple vert serait aux anges...

    A Bordeaux, c'est Nissan qui régale

    Les deux premières bornes bordelaises (30.000 € pièce); gratuites pour les usagers, ont été installées par le constructeur automobile japonais Nissan, qui fait sa pub par la même occasion et prévoit d'installer en Europe 400 bornes de rechargement rapide pour véhicules électriques, dont 40 en France. Bordeaux compte lancer ensuite un appel d'offres pour installer une vingtaine de bornes de recharge rapide d'ici à 2015. Soulignons que la première, quai Richelieu, a quand même laissé les cyclistes bordelais interloqués : son installation a en effet occasionné l'interruption de la circulation des vélos sur la piste cyclable qui longe la Maison écocitoyenne. Du coup, les fans de la petite reine se demandent où les voitures vont se garer pour se recharger et espérent qu'il n'y aura pas de gêne pour les vélos et les piétons... Ce qui ne serait pas "durable" du tout. A suivre donc.

    Quant à la Zapa, rendez-vous sur Ma Planète, pour en reparler dès demain...

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI 

    EN SAVOIR PLUS

    • Tout sur la mobilité électrique sur le site d'Avere France: cliquer ICI
    • Les rapport de l'OMS sur la pollution de  l'air et les  particules fines : cliquer ICI
    • Qu'est-ce qu'une Zapa ? Pour tout savoir, cliquer ICI.
    • Les chiffres de vente de Nissan : Depuis un an, Nissan a vendu en Europe quelque 2.000 exemplaires de la Leaf, son véhicule compact 100% électrique. Son partenaire français Renault s'apprête à lancer à l'automne sa citadine électrique Zoé, qui pourra elle aussi être rechargée sur les bornes rapides de Nissan.