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gouvernement - Page 10

  • Photovoltaïque : le soleil brille pour les petites centrales solaires

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    Delphine Batho visite le salon "Be+, Bâtiment énergie positive" à Eurexpo, près de Lyon, le 19 février 2013

    En plein débat sur la transition énergétique, l'Etat a annoncé en févier avoir retenu 231 projets de petites centrales solaires, pour un investissement d'environ 100 millions d'euros et une puissance totale d'environ 50 mégawatts.

    La ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, avait annoncé début janvier des mesures de soutien à la filière solaire en France, avec un important appel d'offres et des bonifications pour les panneaux européens, sous le sceau du "patriotisme écologique" : une embellie s'amorce pour les moyennes installations et devrait relancer la filière.

    "Une mesure attendue par la filière photovoltaïque française"

    "Pour le photovoltaïque, je vous annonce la publication des 231 projets qui étaient en attente dans le cadre des appels d'offres pour les moyennes installations, qui ont fait l'objet d'un avis de la Commission de Régulation de l'Energie (CRE) et qui seront publiés", a annoncé la ministre lors de l'inauguration du salon "Be+, Bâtiment énergie positive" à Eurexpo, près de Lyon, le 19 février dernier. "Cette mesure était attendue par la filière photovoltaïque française pour donner un peu de visibilité et améliorer le plan de charges de nos entreprises" a-t-elle précisé. 

    photovoltaique.jpg5 % d'un réacteur nucléaire moyen

    Ces 231 lauréats concernent des installations photovoltaïques pour des bâtiments d'une puissance comprise entre 100 et 240 kilowatts crêtes (soit environ 1000 à 2500 m2 de surface). Ils ont une capacité totale de 49,4 mégawatts (soit à pleine puissance 5% d'un réacteur nucléaire moyen), représentant un investissement de 100 millions d'euros et le coût de ces projets pour la collectivité s'élèvera à environ 9 millions d'euros par an, pour une durée de 20 ans à partir de leur mise en service. L'appel d'offres devrait être relancé prochainement avec des conditions améliorées prenant en compte, outre le prix de l'électricité produite, la performance des installations en termes d'émissions de dioxyde de carbone. 

    Le quart d'un gros réacteur nucléaire type EPR

    Dans un deuxième temps, le lancement d'un nouveau projet d'appel d'offres pour des grands parcs photovoltaïques d'un total de 400 mégawatts, soit environ un quart d'un gros réacteur nucléaire type EPR est attendu courant mars.

    En Gironde, Exosun revoit le soleil

    L'horizon s'éclaircit aussi pour la société girondine Exosun, spécialisée dans le photovoltaïque. Installée à Martillac, la société développe des trackers, systèmes qui permettent aux panneaux solaires de s'orienter selon la course de l'astre, ce qui augmente le rendement des installations. Les matériels d' Exosun équipent déjà, entre autres, une petite fraction de l'immense parc solaire landais du Gabardan. L'entreprise avait souffert du gel des projets photovoltaïques décidé en 2010 par le gouvernement Fillon. Or, la situation s'est un peu débloquée cet été avec un appel d'offres gouvernemental destiné aux panneaux orientables. Exosun est ainsi impliquée dans plusieurs projets aquitains (Naujac-sur-Mer, Sainte-Hélène et Garein) aux côtés des sociétés régionales Valorem et Solarezo. Des perspectives se sont ouvertes en Languedoc-Roussillon et en Midi-Pyrénées. Si bien qu' Exosun espère fournir des trackers pour une puissance cumulée de 120 Mw, ce qui correspond à une superficie de 300 hectares, environ.

    Cathy Lafon

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  • Energies renouvelables : v'là le soleil !

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    Panneaux photovoltaïques Photo DR

    Sans attendre le printemps ou la fin du débat sur la transition énergétique, la ministre de l'Ecologie Delphine Batho a lancé lundi 7 janvier des mesures de soutien d'urgence promises à la filière solaire en France en septembre 2012, et très attendues par ce secteur industriel.  Mesures complétées dès le lendemain par un plan administratif gouvernemental, destiné à relancer l'éolien en mer.

    400 mégawatts en photovoltaïque, soit le quart d'un réacteur nucléaire type EPR

    batho 2013.jpgDans le détail, la ministre a indiqué avoir saisi la Commission de Régulation de l'Energie (CRE) d'un projet d'appel d'offres pour des nouveaux parcs photovoltaïques d'un total de 400 mégawatts, soit environ un quart d'un gros réacteur nucléaire type EPR. La moitié sera réservée à des projets "innovants" (solaire à concentration ou avec suivi du soleil) et l'autre moitié à des centrales de type ombrières de parkings et en toiture. Un deuxième appel d'offres sera également lancé en 2013, a promis Delphine Batho. L'autre mesure principale du plan gouvernemental consiste à bonifier de 5 à 10% les tarifs auxquels EDF rachète l'électricité en France lorsque les cellules et les panneaux sont "made in Europe", a expliqué la ministre. Enfin, le gouvernement a également décidé de doubler les volumes cibles pour le photovoltaïque, à 1.000 mégawatts supplémentaires en 2013.

    Et du vent dans les pales...

    photovoltaïque,solaire,gouvernement,mesure,transition énergétique,débatLe mardi 8 janvier, deuxième round. Delphine Batho lançait également la machine administrative pour permettre la construction de deux grands nouveaux parcs éoliens au large du Tréport (Seine-Maritime) et de Noirmoutier (Vendée), une mesure attendue avec impatience par la filière éolienne depuis plusieurs mois. D'une puissance totale de 1.000 mégawatts, les deux parcs, qui comprendront 80 à 100 éoliennes chacun sur des zones de plusieurs dizaines de kilomètres carrés dans la Manche et l'Océan Atlantique, devraient être construits pour une mise en exploitation située entre 2021 et 2023. Ces projets viennent compléter les quatre parcs éoliens qui  devraient voir le jour entre 2016 et 2020 - Courseulles (Calvados), Fécamp (Seine-Maritime), Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) et Saint-Brieuc (Côtes d'Armor)- remportés en 2012 par EDF-Alstom pour les trois premiers et Iberdrola-Areva pour le dernier. Les six projets désormais lancés représentent 3.000 mégawatts au total. La France n'en est donc qu'à mi-chemin de son objectif officiel de 6.000 mégawatts d'éoliennes en mer d'ici à 2020 (soit à pleine puissance l'équivalent de quatre gros réacteurs nucléaires), et il faudra trouver de nouvelles zones pour le remplir, sans toutefois pouvoir tenir l'objectif de 2020.

    Adoption de la proposition de loi sur la tarification progressive de l'énergie

    photovoltaïque,solaire,gouvernement,mesure,transition énergétique,débatPar ailleurs, l'Assemblée nationale a enfin adopté vendredi 18 janvier, la proposition de loi instaurant une tarification progressive de l'énergie, qui vise " à préparer la transition vers un système énergétique sobre ". Pivot de la nouvelle politique énergétique du nouveau gouvernement, ce texte, qui assouplit les règlements de l'éolien, avait été rejeté en octobre au Sénat, du fait de l'opposition de l'UMP, du centre et du Front de gauche. Les députés ont ainsi voté la suppression des zones de développement éolien (ZDE), un aménagement de la loi littoral pour faciliter l'implantation d'éoliennes dans les départements d'outre-mer et la suppression de la règle exigeant un nombre minimal de cinq mâts par nouveau parc éolien. Ce que réclamaient les industriels du secteur. Mais le ralentissement de l'éolien (1 256 mégawatts en 2010, 830 en 2011, moins de 700 en 2012, selon les chiffres du Commissariat au développement durable) découle aussi de la difficulté à réunir les financements pour de nouveaux parcs. Pour faciliter les investissements, le gouvernement pourrait donc prendre un arrêté en février, autorisant EDF à signer des contrats d'achat du courant éolien avant la construction des parcs, alors que, pour l'instant, les contrats ne sont signés qu'après leur achèvement : un petit coup de pouce, à défaut d'un remède miracle.

    Deux futurs champs de panneaux photovoltaïques "tournesols" dans la région

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    Les panneaux photovoltaïques sur trakers de la ferme solaire du Gabardan (Gers) Photo archives Sud Ouest / Nicolas Le Lièvre 

    Feu vert pour Valorem en Gironde...

    Une bonne nouvelle n'arrive jamais seule. La société béglaise Valorem spédialisée dans les énergies renouvelables, vient d'obtenir le feu vert de la préfectur de la Gironde pour édifier à Naujac-sur-Mer (Nord-Médoc), un parc photovoltaïque de 76 hectares avec deux unités de production, dans lequel une partie des panneaux seraient orientables, comme des tournesols, pour suivre la course du soleil. Un vrai projet durable, "circuit court" et ultra-local, puisque les panneaux photovoltaïques devraient être fabriqués par la société lot-et-garonnaise Fonroche. Montant total de l'investissement : 46 millions d'euros.

    .... et le soleil continue de briller pour Solarezo dans les Landes

    Toujours dans la région, à Pontonx-sur-l'Adour, Solarezo vient de fabriquer, le 3 janvier,  le premier module photovoltaïque de son prochain parc solaire au sol d’envergure à Garein (Landes). L'entreprise doit poursuivre la fabrication de 47 980 modules, dans le cadre de la construction de ce parc solaire de 12 MWc, à Garein. Les études seront réalisées par Gleize Energie, maître d’oeuvre spécialisé dans les énergies renouvelables et le bâtiment, et ce parc solaire sera équipé de trackers sur un axe, pour suivre le soleil, et permettra de produire 15.600 MWh d’électricité, soit l’équivalent de la consommation électrique de 5.000 foyers. Dans un contexte économique morose, où tout le monde invoque le « made in France » mais y parvient rarement,  Solarezo illustre dans les Landes, comme Valorem en Gironde, la réussite d’un projet local et durable, créateur d'énergie renouvelable et d'emplois.

    De futurs emplois tricolores sous le soleil

    Selon les estimations de l'Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (Ademe), 14.500 emplois ont été détruits dans la filière photovoltaïque entre 2010 et 2012, soit près d'un poste sur deux en France... Ces "mesures d'urgence", promises par l'exécutif en septembre, étaient attendues avec impatience par les filières françaises des ENR, à la peine depuis environ deux ans du fait de la forte concurrence des panneaux chinois pour le photovoltaïque et de tarifs bonifiés de rachat très fortement abaissés depuis fin 2010. Delphine Batho, chargée de lancer la "transition écologique" voulue par François Hollande, a défendu l'idée qu'"on ne pouvait pas attendre" la fin du débat national sur cette transition, qui doit durer jusqu'à l'été.

     Cathy Lafon

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  • Agriculture. Une fiscalité incitative pour réduire l'usage des pesticides

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    Pesticides : épandage agricole sur une parcelle de pommes de terre Photo AFP

    Réduire les pesticides dans les pratiques de l'agriculture est une double nécessité écologique et sanitaire, pour la santé des sols, des consommateurs et des producteurs eux-mêmes. Oui, mais si les agricultures bio ou raisonnée continuent à progresser en France et si les consommateurs eux-mêmes sont de plus en plus motivés par l'achat de produits sains dans les grandes surfaces, les commerces, les Amap et via les circuits courts, comment faire pour accompagner à grande échelle la mutation des agriculteurs vers une production nationale sans (ou avec moins de) pesticides et de produits chimiques  ? En leur évitant d'être perdants financièrement en cas de mauvaise année de récolte, tout en les associant à l'intérêt économique que leur offrirait la mutation écologique de leur pratique professionnelle ?

    Fiscalité incitative et révision des objectifs de réduction

    bio,pesticides,réduction,grenelle de l'environnement,gouvernement,plan,engrais chimiquesPour le gouvernement actuel, une des solutions sera politique et fiscale. Mardi 9 octobre, lors d'un point d'étape sur le plan Ecophyto, lancé en 2008 après le Grenelle de l'environnement par la France pour accompagner la réduction de l'usage des intrants agricoles chimiques, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a déclaré travailler à la mise en place d'une fiscalité incitative pour encourager les agriculteurs à utiliser moins de pesticides. Et vouloir ouvrir la porte à une révision des objectifs de réduction affichés jusqu'ici.

    4 % de terres en bio en France

    Selon l'Agence Bio, l'organisme de la filière, les surfaces dédiées à l'agriculture biologique en France ont augmenté de 25% au premier semestre 2012 et une production en forte hausse comme le lait (+39%) est désormais suffisante pour répondre à la consommation. La vente des produits bio a augmenté de 5% et plus de 1.600 nouveaux opérateurs, producteurs et transformateurs, sont passés au bio, toujours selon l'Agence Bio. Le tout, malgré un contexte difficile et une baisse générale de la consommation alimentaire de 1%. La marche de notre pays vers une auto-alimentation en produits bio a donc progressé et nos importations dans ce secteur devraient  passer en 2012 sous la barre des 30%, contre 38% en 2009 et 32% en 2011.

    Loin de l'objectif de 6 % du Grenelle de l'environnement

    Au total, 800 producteurs sur 173.000 hectares supplémentaires et plus de 300 transformateurs ont rejoint le bio au premier semestre de l'année, portant l'ensemble des effectifs à 36.400 opérateurs en juillet 2012 sur près d'1 million d'ha (975.140). Mais avec aujourd'hui seulement 4% de terres en bio, les objectifs du Grenelle de l'environnement (20% en 2020, dont 6% en 2012) sont encore loin d'être atteints... Tout comme ceux qui concernent la réduction de l'usage des pesticides.

    Les pesticides en augmentation de 2,5% en 2011

    Au lieu d'avoir diminué, conformément à un autre objectif du Grenelle de l'environnement qui visait une réduction de moitié de l'usage des pesticides dans notre pays d'ici à 2018, dans les faits, le recours aux phytosanitaires a continué d'augmenter. En 2011, il a progressé de 2,5%. Pour le nouveau gouvernement, cet objectif initial chiffré paraît "très ambitieux" et Stéphane Le Foll a indiqué choisir de réorienter le plan Ecophyto, plutôt que de se focaliser sur "un chiffre fétiche".

    Les cinq thèmes du plan Ecophyto 2012, version Le Foll

    Le ministre souhaite la mise en place d'un groupe de travail pour plancher sur une possible fiscalité incitative, sur la base "moins on consomme (de pesticides), moins on paye". Il faut également améliorer le conseil donné aux agriculteurs, et  "différencier le conseil sur un modèle de production" du "conseil sur tel ou tel produit", tout en les mobilisant et en les responsabilisant. Le ministère de l'Agriculture organisera d'ailleurs le 26 novembre une grande journée autour du "Produisons autrement". Le ministre veut aussi "mieux cibler les objectifs de réduction par bassin de production et type de culture", soutenir le développement de techniques alternatives pour traiter les végétaux et enfin renforcer la lutte contre l'importation frauduleuse des pesticides.

    "La question environnementale doit être intégrée au cœur des pratiques agricoles"

    S'il est question de réorienter Ecophypto afin de le redynamiser, il ne s'agit pas non plus de renoncer à l'objectif lui-même de réduire de moitié l'usage des pesticides dans le pays. Pas d'ambiguïté, pour le ministre de l'Agriculture. La préoccupation écologique doit entrer au coeur des pratiques de l'agriculture d'aujourd'hui et de demain, comme il l'a souligné mardi. Mais en précisant également que cela ne se ferait pas sur un mode incantatoire et "angéliste". Il faut que le respect de l'environnement devienne pour tous les agriculteurs une réelle opportunité économique et un accélérateur de croissance. A cet effet, pour Stéphane Le Foll, il est "indispensable de créer des dynamiques collectives entre agriculteurs et entre exploitations".

    Voeux pieux, ou nouvelle méthode permettant enfin d'associer et d'intégrer tous les acteurs du secteur agricole à la réussite d'objectifs écologiques ? A suivre.

    Cathy Lafon

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