Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

gouvernement - Page 11

  • Enseignes lumineuses en ville. Extinction des feux : comment, pour qui, pour quoi ?

     arrêté,gouvernement,éclairage,pollution lumineuse,réduction,sécurité,facture énergétique

    Les Galeries Lafayette à Bordeaux, illuminations de Noël. Photo Stéphane Lartigue / Archives SO

    Parmi les mesures entrées en vigueur en France au 1er juillet, il y a de bonnes nouvelles pour  l'écologie. Souvent imposées par l'Europe, elles ont été décidées par le gouvernement précédent.

    Ainsi, la mise en place d'un étiquetage sur les bouteilles de vin afin de prévenir d'éventuelles traces d'oeuf ou de lait pour les personnes allergiques ; l'entrée en vigueur de l'autorisation pour les fabricants d'aliments ne contenant pas d'organismes génétiquement modifiés, qu'ils soient d'origine végétale, animale ou apicole, d'étiqueter leurs produits avec la mention "sans OGM" ; l'arrivée de la réglementation européenne pour les normes d'étiquetage des pneus automobiles, désormais notés de A à G, en fonction de leurs performance au freinage et de leur consommation d'énergie ; l'entrée en vigueur de l'obligation pour les employeurs de recourir à la norme Meta de prélèvement de l'air dans le cadre du renforcement des mesures de protection pour les salariés exposés à l'amiante ; l'obligation de mettre en place la surveillance de la qualité de l'air intérieur, notamment dans les établissements scolaires.

    Et puis, une nouveauté qui pourrait particulièrement faire jaser en ville : depuis le 1er juillet, les enseignes commerciales dans les agglomérations urbaines de moins de 800.000 habitants doivent éteindre leurs lumières de 1h00  à 6h00 du matin, afin de réduire la facture énergétique de notre pays et la pollution lumineuse. Ces mesures de sobriété énergétiques étaient détaillées par "le Parisien", dans son édition du jeudi 29 mars dernier. A la veille du 1er avril, elles avaient d'ailleurs été reçues par certains écolo-sceptiques comme un poisson d'avril... Leur impact risque d'être cependant fortement réduit : les aéroports et les grandes villes comme Paris, Lyon, Marseille, ainsi que les zones touristiques et certaines périodes festives ne sont dores et déjà pas concernées. Quant aux autres villes, les demandes de dérogations affluent...

    Objectif : économiser 170 millions d'euros par an

    Cette mesure, officialisée par un décret-cadre en  janvier dernier, ne fait en réalité que traduire l'une des 27 mesures concrètes annoncées en décembre dernier par l'ex-ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet, afin de réduire la consommation d'énergie en France et sa facture énergétique. L'extinction obligatoire des enseignes lumineuses extérieures commerciales doit en effet générer une économie d'électricité équivalente à la consommation annuelle de 260.000 ménages, soit l'équivalent de 170 M d'€.  De leur côté, estimant être pénalisés, les professionnels du tourisme et du commerce avaient réclamé des aménagements et lancé la bataille des dérogations. Ils ont donc été entendus.  Pour l'éclairage nocturne intérieur des vitrines des commerces et des bureaux, un second texte de loi visant à l'interdire, afin de permettre d'économiser 2 terawatt-heures, soit la consommation d'électricité de 700.000 ménages par an, était encore en discussion en mai dernier. Sera-t-il remis en débat par le nouveau gouvernement ?

    arrêté,gouvernement,éclairage,pollution lumineuse,réduction,sécurité,facture énergétiqueNoir sur la ville

    Réduire les éclairages des enseignes lumineuses va pourtant dans le sens des villes, de plus en plus nombreuses à décider de l'extinction de leurs éclairages publics, la nuit, généralement entre 1h00 et 5h00 du matin. Tout en maintenant l'éclairage de certains espaces publics, comme les accès aux hôpitaux et cliniques, par exemple. Il y aurait ainsi aujourd'hui 10.000 municipalités en France qui coupent ou réduisent leurs éclairages publics : en Bretagne, en Ariège, dans la Vienne... et dans notre région. Comme en Charente,Cognac était la septième ville à éteindre depuis avril dernier, ses lumières publiques en deuxième partie de la nuit, pour une économie estimée à environ 80.000 € par an. Jarnac, la ville natale de François Mitterrand, est déjà dans le noir depuis le mois de février. Ou encore dans les Landes, où la petite commune de Classun vient d'être une deuxième fois primée pour sa lutte contre la pollution lumineuse. Après avoir réduit sa facture d'électricité de près de 20 %.

    Et la sécurité publique ?

    Selon l'Association nationale de la protection du ciel et de l'environnement nocturne (ANPCEN), la sécurité n'est pas affectée par ce type de mesures qui est d'ailleurs déjà le lot de nos campagnes. Traduisez : l'absence de lumière ne favorise pas la délinquance, contrairement aux idées reçues. Au contraire : "Les villes qui ont choisi ce système, enregistrent moins de tapage nocturne, de vandalisme et de voitures brûlées", affirme Paul Blu, le président d'honneur de l'ANPCEN. Constat confirmé il y a quelques mois par le ministère de l'Ecologie du gouvernement Fillon : les villes qui se sont lancées dans une réduction de l'éclairage nocture font l'objet d'une surveillance renforcée de la police, qui n'a pas constaté de hausse significative des actes délictueux. En revanche, les économies sont bel et bien substantielles et on réduit aussi d'autant la pollution lumineuse.

    20 % d'économie d'énergie en 2020 ?

    Jusqu'à l'arrivée de François Hollande à la présidence de la République, l'objectif du renouvellement de la politique nationale de la France en faveur de l’efficacité énergétique, était de permettre une diminution des consommations à l’horizon 2020 comprise entre 19,7 et 21,4 %. Soit l'équivalent de la consommation annuelle de 16 millions d'habitants. La seule interdiction des enseignes lumineuses commerciales et des bureaux la nuit ne suffirait pas à atteindre l'objectif, mais elle y contribuerait fortement, en économisant la consommation de près d'un million d'habitants.

    Que reste-t-il des mesures prises par le gouvernement Fillon  ?

    arrêté,gouvernement,lumière,électricité,réduction,éclairage,pollution lumineuse,sécurité,facture énergétiqueDeux séries de mesures prises par le gouvernement Fillon sont toujours à l'ordre du jour : l'une pour les entreprises (dont la limitation des gaspillages sur l'éclairage), l'autre pour les ménages. Les particuliers n'ont en effet pas été oubliés, avec deux mesures spécifiques concernant l'éco-prêt à taux zéro : permettre de cumuler le crédit d’impôt développement durable et l’éco-prêt à taux zéro (Eco-PTZ) pour soutenir les travaux de rénovation énergétique les plus économes et étendre l’Eco-PTZ aux syndicats de copropriétés.

    Pour le nouveau ministère de l'Ecologie, une mesure "complexe"

    Pour les unités urbaines de plus de 800.000 habitants, qui ne sont pas concernées par le décret entré en vigueur au 1er juillet, le ministère de l'Ecologie et du Développement durable juge le nouveau règlement et surtout sa planification, "complexe". « Ce sont les maires qui fixeront les règles d'ici à 2018 », explique-t-on au cabinet de la ministre Delphine Batho, en admettant qu'un tel délai de six ans pour se mettre en conformité, « c'est beaucoup ». « Des discussions vont être entamées pour simplifier le texte et resserrer ses délais d'entrée en vigueur », annonce le ministère.

    De nombreuses dérogations

    Côté dérogations, elles sont accordées d'office « à tous les panneaux lumineux et enseignes ayant une utilité publique », confirme un proche de Mme Batho. Pharmacies, aéroports, affichages digitaux des communes, etc. Des exceptions seront accordées également lors d'événements exceptionnels, comme la Fête des lumières de Lyon, où le projet de réglementation unique avait suscité l'inquiétude des unions de commerçants.

    L'efficacité énergétique : un objectif incontournable partagé par nombre d'autre pays

    arrêté,gouvernement,lumière,électricité,réduction,éclairage,pollution lumineuse,sécurité,facture énergétiqueL’accident nucléaire de Fukushima et la hausse inéluctable du prix de l’énergie ont conduit le Japon et tous les pays européens à engager une réflexion sur leur modèle énergétique. L’Espagne a ainsi annoncé un nouveau plan d’actions mi-2011. De leur côté, l’Allemagne et le Japon, qui a déjà réduit drastiquement ses éclairages publics et privés, réfléchissent aux moyens d’accroître leur performance énergétique. On voit mal le nouveau gouvernement français revenir en arrière sur toutes les mesures favorisant la réduction nécessaire de la facture énergétique de notre pays. Ira-t-il jusqu'à les étendre à l'éclairage nocturne intérieur des vitrines des commerces et des bureaux, en reprenant les discussions et les concertations autour du second texte de loi amorcé par le précédent ministère de l'Ecologie ?

    Quoiqu'il en soit, à partir du 1er juillet, la volonté de la France d'économiser son énergie peut commencer à s'afficher la nuit dans certaines de nos villes. Ou pas.

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI

    EN SAVOIR PLUS sur les mesures phares du gouvernement Fillon pour réduire la facture énergétique de la France

    ■    Pour les entreprises :
    -    Créer un prêt à 2 % pour aider les entreprises de moins de 50 salariés, à financer des travaux d’économies d’énergie : 100 M€ de prêts seront déployés début 2012 et distribués par les directions régionales d'OSEO.
    -    Limiter les gaspillages sur l’éclairage :

    extinction obligatoire des enseignes lumineuses commerciales de 1h à 6h du matin (entrée en vigueur le 1er juillet 2012) ;  mise à l’étude d’une extinction obligatoire des éclairages extérieurs et intérieurs des bureaux, afin de réduire la pollution lumineuse et d’économiser l’équivalent de la consommation annuelle d’électricité d’un million de ménages ; lancer au 1er trimestre 2012 un appel à projets pour encourager la formation des entrepreneurs aux économies d’énergie ou aux diagnostics d’entreprises ;  renforcer le rôle des fournisseurs d’énergie comme promoteurs de l’efficacité énergétique auprès de leurs clients. Une concertation sera engagée pour définir les modalités d’une nouvelle période 2014-2016 du dispositif des certificats d’économies d’énergie.

    ■    Pour les ménages :
    -    Cumuler le crédit d’impôt développement durable et l’éco-prêt à taux zéro (Eco-PTZ) pour soutenir les travaux de rénovation énergétique les plus économes ;
    -    étendre l’Eco-PTZ aux syndicats de copropriétés.

  • Fil vert. Galère ordinaire de l'écologie : une nouvelle Bricq tombe du Batho France

    gouvernement,ministre de l'ecologie,remaniement,exploitation pétrolière,mines

    Nicole Bricq, photo AFP

    Il y a des jours où l'écolo de base regrette de s'être levé(e). Entre nous, c'est souvent. Et c'est encore le cas ce vendredi 22 juin, où les mauvaises nouvelles s'amoncellent pour l'écologie et l'avenir de la planète, dès le bouton de la radio poussé, le journal ouvert et l'ordi connecté.

    Allons y pour la galère du jour. En vrac : un sommet de Rio pitoyable, qui serait un échec sur toute la ligne, un Dany Cohn Bendit plus méchant que grognon, qui se répand tous azimuts dans les médias en attaques vindicatives contre ces écologistes "arrivistes", pourtant à peine entrés au gouvernement et à l'Assemblée. Attaques dont on se demande bien en quoi elles pourraient soulager le sort de la planète et à qui elles peuvent bien profiter. Sans compter qu'avec 2,5 % à la présidentielle, faire profil bas en considérant s'en être tiré au mieux afin de travailler concrètement au service de l'écologie, était le minimum de décence qu'on pouvait attendre d'EELV après une aussi rude séquence électorale.

    Exit Nicole Bricq :  tombée au champ d'honneur des mines de l'exploitation pétrolière ?

    gouvernement,ministre de l'ecologie,remaniement,exploitation pétrolière,minesMais la journée ne fait que commencer ! Pour couronner le tout, on apprend que la toute nouvelle ministre de l'Ecologie, de l'Energie des Transports et du Développement durable, Nicole Bricq, qui avait reçue pour ses compétences écolos la bénédiction du monde associatif environnemental et pour, faire court, de tout le petit peuple vert, se retrouve évincée de son poste pour prendre en charge celui du Commerce extérieur...  Voilà, on nous l'avait bien dit, c'était trop beau pour être vrai : une ministre à la feuille de route quasi éco-exemplaire, a ce premier acte incroyable de mettre un frein aux appétits des explorateurs pétroliers qui ne prennent pas en compte de façon satisfaisante les problématiques d'environnement, en gelant temporairement, le 13 juin, les permis de recherches de Shell en Guyane et en classant parmi ses priorités la réforme du Code minier français de 1956, issu d'une loi de 1810, afin d'intégrer la nouvelle donne de la protection environnementale... Dossier repris en main une semaine plus tard par le premier ministre Ayrault (au gosier peut-être encombré d'un certain aéroport de Notre-Dame-des-Landes) qui désavoue Nicole Bricq en donnant au préfet de Guyane l'autorisation de signer les arrêtés préfectoraux permettant la relance des travaux.  A peine aux manettes, Bricq est déjà débarquée. La nouvelle prend de court tout le monde, y compris semble-t-il l'intéressée, justement au travail à Rio... Trop écolo, Nicole ? Le comble du mauvais goût. En plein sommet de Rio, confier le ministère de l'Ecologie à une spécialiste de la sécurité, Delphine Batho (photo ci-dessus), plutôt qu'à une spécialiste de la fiscalité environnementale est d'un bien meilleur effet.

    Les écolos ont à peine eu le temps de commencer à rêver leur lune de miel avec Nicole Bricq sur une planète plus verte, qu'elle est déjà terminée. Va-t-on demander aussi à Stéphane Le Foll de renoncer à interdire le Cruiser, pour ne pas contrarier les lobbyes de l'agriculture intensive ?

    Oui, s'il n'avait pas une planète à sauver, il y a vraiment des jours où l'écolo aurait bien envie de se recoucher. Au lieu de quoi, il (elle) se contente de chanter avec Amadou et Mariam, "Y a des jours de malheur, y a des moments de panique, des moments de lassitude... La galère, personne veut la vivre ... mais, oh Amadou, tu n'as pas le choix, oh Amadou, c'est plus fort que toi... ".

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI

  • Bricq et les écolos en pleine lune de miel

    bricq largeur.jpg

    Nicole Bricq, ministre de l'Ecologie, du Développement durable,  de l'Energie, des Transports et de l'Economie maritime .    Photo AFP

    Alors ? "Toujours à râler, ces écolos !" ? "Jamais contents, toujours un mot à redire, z'en veulent toujours plus !" ?

    Hé ben non ! Encore une idée reçue qui tombe. Oui, il arrive que les écolos soient heureux...  La présentation de la feuille de route de Nicole Bricq, ministre de l'Ecologie, donnée à l'AFP le 4 juin, doublée d'un entretien au journal Le Monde publié symboliquement le 5 juin (Journée mondiale de l'environnement), ouvrent une période qui pourrait même s'avérer carrément euphorique pour les intérêts de l'environnement, de la planète et de ses habitants. Alors, oui, le petit peuple vert de France est béat : il n'ose y croire, mais on dirait bien que ça plane pour lui.

    "Je veux porter la social-écologie"

    Pas d'équivoque avec Nicole Bricq, dont les mots sont écologiquement justes. Après avoir afirmé à l'AFP vouloir promouvoir "la social-écologie", elle a enfoncé le clou dans un entretien au Monde :  "Je veux porter la social-écologie". "Il est hors de question que la transition écologique se fasse sur le dos des pauvres et des modestes... L'écologie n'est pas un luxe pour "bobos". Pour chaque mesure, il faut vérifier l'acceptabilité sociale. Et faire en sorte que tous en profitent", a-t-elle ajouté. Pour elle la crise peut être l'occasion de changer de modèle de développement. Lier la crise environnementale et la précarité sociale... Proposer l'écologie pour sortir de la crise... Ce n'est pas rien. Surtout quand on détient un super ministère qui recouvre l'Ecologie, le Développement durable, l'Energie, les Transports et l'Economie maritime (les deux dernières missions étant confiées à un ministre délégués).

    L'alliance de l'abeille et de la coccinelle

    abeille.jpg "Parole, paroles, paroles... Encore des mots, toujours des mots, les mêmes mots ?" Pas vraiment. Car ce vert et clair vocabulaire n'a jamais réellement appartenu au lexique des gouvernements français, ou alors pas depuis bien longtemps... Et surtout, la dame est précise, et illustre concrètement son propos : "Sur la question de l'efficacité énergétique de l'habitat, par exemple, nous allons travailler avec Cécile Duflot (ministre du Logement) pour imaginer des dispositifs nouveaux pour les copropriétés dégradées". coccinelle.jpg

    Transversalité des problématiques écologiques, avec au coeur des projets de l'action politique l'amélioration de la vie quotidienne des gens et la hausse de leur pouvoir d'achat ? Bricq, la nouvelle "abeille" du ministère de l'Ecologie alliée à Duflot, la "coccinelle" des Verts, surnommée "butterfly", papillon, lors de ses débuts en politique  ? Belle image de la biodiversité. Tellement belle qu'on a peine à y croire...

    "Mettre en oeuvre les leviers financiers de la transition écologique"

    Et pourtant... "La conférence environnementale, promise par François Hollande pendant la campagne présidentielle, aura lieu en juillet", a aussi indiqué à l'AFP la ministre de l'Ecologie, après avoir réuni lundi 5 juin les membres du Comité national du développement durable et du Grenelle de l’environnement. Tenue, la promesse d'une grande "Conférence environnementale" ! Et pas dans un an, non, tout de suite, dès le mois de juillet.  Le rôle de cette conférence, où la question énergétique sera majeure, "sera de définir la méthode et l'agenda des négociations à venir, pour franchir une étape vers un nouveau modèle de développement", explique-t-elle. "Il s'agira d'identifier et de mettre en oeuvre les leviers financiers, fiscaux, technologiques, démocratiques pour engager la transition écologique et développer l'économie verte", note la ministre. Toujours concrète. Et  rassurante : sa méthode englobe constamment les questions de financement, qui sont bien le nerf de la guerre de la transformation écologique de la société et de l'économie. Le tout avec élégance. On ne jette pas le bébé avec l'eau du bain, on reconnait les points importants et positifs du Grenelle de l'environnement impulsé par Nicolas Sarkozy, mais en prenant acte que "la force propulsive du Grenelle s'est épuisée". Bien vu. Et  très "durable", pour tout dire.

    rio.jpg

    Sommet Rio+ 20 Photo DR

    Le rôle essentiel des collectivités locales à Rio

    Toujours selon l'AFP. lors de sa rencontre avec les acteurs du Grenelle de l'environnement, la ministre a également rappelé son souhait de « replacer les acteurs locaux au centre de la vie démocratique afin d’accélérer l’ancrage du développement durable dans les territoires et de s’appuyer sur les multiples initiatives développées à l’échelle territoriale ». En rajoutant : « Les collectivités locales ont un rôle majeur à jouer dans chacun de leur territoire pour le développement de cette transition écologique. Rien n’est possible sans elles. C’est pour cette raison que j’ai souhaité qu’elles soient représentées au sein de la délégation française qui se rendra à Rio+20 ». Ca non plus, ce n'est pas rien. L'organisation des villes et collectivités locales du monde (Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU)), qui sera bien présente à Rio pour le prochain Sommet mondial de l'environnement Rio+20 (du 20 au 22 juin), n'est pas encore reconnue comme une véritable organisation internationale. L'iniative de Nicole Bricq pourrait bien permettre à des acteurs comme Ronan Dantec, sénateur de Loire-Atlantique et porte-parole mondial de CGLU pour les négociations sur le climat, de jouer un rôle plus actif, côté français, à la table des négociations.

    Une Conférence environnementale "de haut niveau" en juillet


    Intervention de François Hollande au congrés de la FNE

    Promis en janvier 2012 par François Hollande au congrès de France Nature Environnement (FNE),  ce "rendez-vous de haut niveau", qui réunira les acteurs du Grenelle (Etat, collectivités, entreprises, syndicats, ONG) et "inclura les parlementaires", doit permettre "d'identifier pour les prochains mois les axes de travail prioritaires et les modes de concertation associés", a encore indiqué Nicole Bricq.  Avec toujours le souci de la précision et des moyens : "Les questions liées à l'énergie, à la biodiversité sous tous ses aspects - de sa nécessaire protection à ses apports économiques - et l'émergence de nouveaux modèles de financement, seront notamment au coeur des discussions". Que demander de plus ?

    "Le dialogue environnemental"...  "au même niveau que le dialogue social"

    Rien. Non, trop, c'est trop, le rêve vert va éclater comme une bulle de savon...  Et pourtant, amis écolos, le meilleur reste encore à venir : "Mon ambition, et c'est le souhait du président de la République, est de placer le dialogue environnemental au même niveau que le dialogue social", a déclaré Nicole Bricq au Monde... Qui, en outre, ne manque pas d'esprit et sait la jouer fine mouche, quand on l'interroge sur la conversion du PS aux thématiques écologiques : "Il y a, j'en conviens, de petites différences culturelles entre certains de mes collègues et moi", avoue la ministre au Monde. "Mais je pense avoir des appuis de poids au sein du gouvernement, parmi les associations et dans la société." Les écolos apprécieront à sa juste valeur la dose d'humour des "petites différences culturelles"... Et comme ce premier entretien au Monde se révèle être un véritable "sans faute" écolo (OGM, gaz de schiste, photovoltaïque, nucléaire, Rio..),  ils se réjouiront de se compter parmi  "les appuis de poids" de Madame leur ministre.

    Alors, Nicole, "all we need is love" ?

    Tout ça vous avait échappé ? C'est drôle, mais il est vrai que les "grands" médias n'en ont vraiment pas fait des tonnes... Amis écolos, quoiqu'il en soit : gardons la tête froide... Certes, comme le dit aussi la chanson, "si ce n'est pas vraiment l'amour, ça y ressemble". Mais bien évidemment, pas question pour autant de donner à Nicole Bricq de chèque en blanc, ou en vert. Les mots sont justes, les intentions et les objectifs sont les bons... Maintenant, l'écologie attend les actes. Avec un poil plus de confiance aujourd'hui qu'il y a de cela un mois : savourons donc l'instant présent...

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI