Climat : la fonte de l'Antarctique s'accélère et devient irréversible

Un glacier dans l'Antarctique en 2007. Archives AFP
Ca chauffe sérieusement pour la planète. A six mois de la COP21, la grande Conférence internationale sur le climat de Paris (30 novembre-15 décembre 2015), les signaux d'"alerte rouge" se multiplient du nord au sud, et clignotent dans tous les sens.
De l'Inde à l'Antarctique
Depuis la mi-mai, l'Inde subit une vague de chaleur sans précédent qui avait tué ce samedi plus de 2.200 personnes en une dizaine de jours. Les températures, de + 4°C à +5°C par rapport aux normales saisonnières, ont atteint lundi dernier 47° C dans l'Andhra Pradesh, un Etat située au sud-est du pays, le plus touché par la catastrophe météorologique. Dans l'ouest de l'Antarctique, selon une étude publiée par la revue américaine "Science" le 22 mai dernier, la fonte des glaciers du pôle Sud qui s'est accélérée brusquement depuis 2009, devient irréversible et contribue de manière importante à la hausse du niveau des océans : la calotte de l'Antarctique de l'Ouest contient à elle seule assez de glace pour ajouter 3 mètres au niveau des océans.
56 milliards de tonnes de glaces par an
Au total, selon les chercheurs, ce sont 56 milliards de tonnes de glace qui fondent dans cette région chaque année et dont les eaux rejoignent l'océan. Soit plus du tiers de la perte totale de masse de la calotte polaire, évaluée à 142 milliards de tonnes par an par le Giec, de 2003 à 2011. En 5 ans, les glaciers de l'Ouest de l'Antarctique se sont convertis en 300.000 milliards de litres d'eau, de quoi contribuer à une hausse de la mer Méditerranée de 12 centimètres.
Le glacier Larsen en voie disparition
Quant au célèbre glacier Larsen(photo NASA ci-contre),une épaisseur de plus de 200 m, situé sur flanc est de la péninsule antarctique depuis 10.000 ans, il est en passe de disparaître. Il a déjà perdu deux morceaux – le « A » en 1995 et le « B » en 2002. La partie la plus rapprochée de la côte a tellement fondu depuis 20 ans qu'elle risque de disparaître maintenant à son tour d'ici à 2020, selon une recherche du British Antarctic Survey publiée la semaine dernière.
La fonte des glaces en Antarctique, comment ça marche?
Le réchauffement des océans, en faisant fondre la partie flottante de l'extrémité du glacier - la plate-forme - lui permet d'avancer plus facilement vers la mer. Cette accélération fait reculer la ligne d'échouage du glacier qui sépare la partie du glacier qui repose sur le socle rocheux de sa partie flottante. Elle se retrouve alors dans une zone où la pente du sol favorise l'écoulement d'un courant chaud vers la base du glacier. Comme avec la fonte du glacier, l'eau de mer touche une surface de glace de plus en plus étendue, le phénomène s'accélère naturellement. Ses conséquences pourraient être catastrophiques à terme pour la hausse du niveau des mers et pour l'équilibre climatique de la planète, car tous les glaciers de la péninsule se terminent par une langue de glace dans la mer.
La péninsule Antarctique est l'une des régions du monde qui se réchauffent le plus rapidement, avec une hausse des températures de + 2,5 ° Celsius depuis 50 ans. L'an dernier, le glaciologue et climatologue Eric Rignot, de l'UC Irvine-NASA, l'un des plus grands spécialistes de la question, estimait qu'un tiers de la calotte occidentale pourrait avoir fondu d'ici 100 ou 200 ans. Le scientifique français, installé en Californie, indiquait en outre que le phénomène semblait irréversible.
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- Pour lire l'étude"Dynamic thinning of glaciers on the Southern Antarctic Peninsula"publiée dans Science : cliquer ICI
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- Arctique et Antarctique : chaleur sur les pôles

L'océan Atlantique est le siège de variations de la température de surface qui s'étendent sur plusieurs décennies et qui influencent le climat de l'Europe. Cette variabilité lente est due à des modifications de la circulation océanique, qui relie les courants de surface aux courants profonds, et qui transporte la chaleur depuis les tropiques jusqu'aux mers de Norvège et du Groenland. Cependant, sa cause reste mal connue. Afin d'en décrypter les mécanismes, les chercheurs ont tout d'abord utilisé des informations couvrant le dernier millénaire et issues d'archives naturelles du climat, obtenues en étudiant la composition chimique de l'eau des carottes de glace du Groenland, mémoire des changements passés de température. Selon ces données, il y a un lien étroit entre la température de surface de l'océan Atlantique et la température de l'air au-dessus du Groenland.
Pour les scientifiques français, les interférences produites par les trois dernières éruptions volcaniques majeures, Agung en 1963, El Chichon, au Mexique en 1982 et Pinatubo en 1991, expliquent, pour la première fois, la variabilité récente des courants de l'océan Atlantique nord. Les chercheurs en déduisent qu'une éruption majeure dans un futur proche pourrait avoir une incidence pendant plusieurs décennies sur les courants de l'océan Atlantique nord et sur la capacité de prévoir la variabilité du climat européen. 
Poutine, le dirigeant russe, a dégainé le premier en déclarant, en 2007, son intérêt pour un potentiel pétrolifère estimé à 90 milliards de barils exploitables dans un avenir proche. À sa suite, les autres pays riverains - États-Unis, Groenland, Norvège, etc. - ont réclamé leur part du gâteau glacé, quitte à se disputer le tracé des frontières. D'autres, comme la Chine et la Corée du Sud, espèrent bien prendre part à la course. Quant aux grandes compagnies d'hydrocarbures, elles initient leurs projets de forage en l'absence de toute loi internationale… Mais déjà, plusieurs signes alarment les défenseurs de la nature, à l'instar de Greenpeace : une première plate-forme s'est mise à dériver, tandis que la direction d'une centrale nucléaire russe, construite sur du permafrost en train de fondre, a observé un black-out informatif total.
maginer un risque zéro dans des régions aux conditions climatiques aussi extrêmes ? Si le documentaire de Tania Rakhmanova envisage un certain nombre de scénarios catastrophes, c'est qu'il rend compte avec précision de tous les paramètres qui augurent d'un avenir menaçant pour l'Arctique. Enjeux industriels colossaux, personnel politique dépassé ou attiré par la promesse des retombées financières, sécurité écologique non garantie par les compagnies pétrolières : l'éventail des risques est large. "Arctique, la conquête glaciale" dresse la cartographie contrastée d'une région qui, première victime écologique du changement climatique, est aussi promise à devenir le réceptacle de toutes les dérégulations contemporaine : trop de superpuissances, qu'elles soient industrielles ou politiques, sont encore prêtes à jouer avec le feu pour s'offrir de nouveaux débouchés.