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  • Gironde : la tortue cistude, une espèce animale en danger

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    Des tortues cistudes dans une zone humide. Photo Parc régional des Landes de Gascogne

    Il n'y a pas que les ours polaires, les loups, les ours ou les poissons des grands fonds qui soient menacés d'extinction sur la planète. Certaines espèces, particulièrement (trop) paisibles sont aussi en déclin, et elles vivent même parfois tout près de chez nous, comme la tortue cistude, en Gironde.

    cistude_nid predate.JPGLes faits

    En octobre dernier, un site de ponte majeur des tortues cistudes d’Europe, à la limite de la réserve naturelle des Marais de Bruges en Gironde, a été détruit par des bulldozers (ci-contre, un nid de ponte prédaté). Le terrain en question qui appartenait à la CUB (communauté urbaine de Bordeaux) a été vendu à l’entreprise de transports Ducros située à proximité et qui souhaitait s’étendre. L'entreprise qui réalisait les travaux a envoyé ses bulldozers, alors que c'était justement la période de ponte des tortues. La faute à qui ? A tout le monde et à personne. Ce qu'il y a de sûr, c'est que, vu la proximité avec la réserve naturelle, la CUB aurait dû indiquer à l'acheteur de façon plus claire la présence d’une espèce protégée et imposer un cahier des charges plus sévère, établi conjointement avec la Sepanso.

    catherine greze.jpgLes écolos sur le pont

    Une tortue, ça ne fait pas de bruit, ça ne peut pas s'enfuir en vitesse pour éviter le danger et ça n'est pas non plus vraiment agressif : trois raisons pour avoir l'ardente obligation de les défendre, lorsqu'elles sont menacées. Les écologistes, c'est leur boulot, se sont donc émus de la situation et Catherine Grèze, députée européenne du Sud-Ouest, a décidé de saisir la Commission européenne.

    cistude femelle marquee.JPGPourquoi tant de bruit pour des tortues ?

    La tortue cistude, une petite tortue d'eau douce des marais, discrète et farouche, dite aussi tortue de Brenne, est une espèce aux populations peu abondantes. On la chance d'en trouver en Aquitaine, sur le territoire du Parc régional des Landes de Gascogne. Et donc dans le marais de Bruges.  "La cistude est la seule tortue aquatique continentale et la seule espèce autochtone en France métropolitaine. Sa population connaît aujourd’hui un déclin très rapide, c’est pourquoi l’Europe a décidé de la protéger en la classant parmi les espèces communautaires.", argumente l'eurodéputée. La France a donc "comme responsabilité d’éviter toute détérioration de cette espèce et de ses habitats", ajoute-t-elle.

    "On marche sur la tête"

    Le paradoxe, c'est quand même que le site de ponte détruit, se situe près d'une réserve naturelle, celle des Marais de Bruges, où le plan de renforcement de l’espèce vient juste de s’achever... Des sommes considérables ont d'ailleurs été investies pour sauver la tortue cistude.  Ce qui fait dire à Catherine Grèze: "Aujourd’hui, tous ces efforts sont anéantis par quelques coups de bulldozers. On marche sur la tête !"

    Sur ce point, on ne saurait lui donner tort. 

    Cathy Lafon

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  • Nouveau scandale sanitaire ? Des dizaines de pesticides dangereux encore autorisées en France

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    Des pesticides dangereux autorisés sur le marché Photo DR

    La société française a encore en travers du gosier le scandale de la viande de cheval. Générations futures révèle maintenant que des dizaines de produits phytosanitaires agricoles ou domestiques (insecticides, herbicides, fongicides, etc.), sur la dangerosité desquels  l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) avait alerté, seraient autorisées à la vente, depuis des années.

    C'est bien sûr plus dangereux pour la santé que de manger sans le savoir des lasagnes au cheval. Aussi, l'ONG a-t-elle annoncé, mardi 23 avril, le dépôt imminent d'une plainte pour "mise en danger de la vie d'autrui" contre des services du ministère de l'Agriculture. Elle les accuse d'avoir laissé sur le marché sept pesticides, produits phytosanitaires particulièrement toxiques, et ce, contre l'avis de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).

    pesticides epandage vignes.jpgLes pesticides : cancérigènes et perturbateurs endocriniens

    Générations futures, l'association qui dénonce les dangers des pesticides, a publié récemment deux enquêtes chocs. La première met en évidence les conséquences sur la santé des travailleurs de la vigne de l'usage des pesticides en Médoc (enquête APACHE, 13 février 2013). La deuxième démontre l'exposition des enfants aux pesticides perturbateurs endocriniens dans leur alimentation quotidienne (enquête EXPPERT 1, 30 mars 2013).

    Sept pesticides toxiques encore sur le marché

    Cette fois-ci, Générations futures cible cinq désherbants, dont certains sont vendus aux particuliers et deux insecticides qui "sont actuellement sur le marché alors qu'un avis défavorable a été rendu par l'Anses, révélant notamment des risques inacceptables pour l'applicateur ou le consommateur", comme l'écrit l'ONG dans la plainte qui doit être déposée dans la semaine auprès du procureur de la République. Générations futures vise ici "les fabricants des produits phytosanitaires et les représentants de l'Etat chargés des autorisations de mise sur le marché des dits produits".

    veillerette.jpg"C'est inacceptable"

    L'ONG appelle également au retrait du marché de dizaines de pesticides pour lesquels l'Anses a émis depuis des années, des avis défavorables, en raison de leur impact sur la santé ou l'environnement, ou recommandé des restrictions d'usage, et dont la Direction générale de l'Alimentation (DGAL), dépendant du ministère de l'Agriculture et autorisant les mises sur le marché, n'a pas tenu compte. La plupart des risques ignorés par la DGAL concernent l'environnement, mais une demi-douzaine de produits épinglés présentent, selon les évaluations même de l'Anses, des risques sanitaires pour l'utilisateur, qu'il soit jardinier amateur ou employé agricole. Pour le président de l'ONG, François Veillerette, cette situation est "inacceptable". Même si les positions de l'Anses sont consultatives, l'Agence sanitaire "ne donne pas un avis sur sa mauvaise ou bonne humeur. C'est un avis scientifique par rapport à la règlementation européenne", a-t-il insisté mardi, lors d'une conférence de presse, à Paris.

    Les lettres mortes de l'Anses à la DGAL

    Générations futures base sa plainte sur deux lettres qu'elle s'est procurées, dont l'une en date du 27 août 2012, du directeur de l'Anses Marc Mortureux au directeur de la DGAL Patrick Dehaumont. Ces courriers témoignent de profonds dysfonctionnements dans le système d'attribution ou de reconduction des autorisations de mise sur le marché des pesticides.

    Dans son courrier, l'Anses revient sur des remarques déjà formulées dans une lettre en 2009 et "attire l'attention" sur "le maintien sur le marché des produits pour lesquels l'Agence avait émis un avis défavorable ou un avis favorable avec restrictions". Le président de l'Anses y a joint, en annexe, une liste d'une quarantaine de pesticides problématiques. Générations futures a vérifié s'ils étaient toujours sur le marché : depuis l'envoi de la lettre, "il y a eu quelques modifications, mais très peu", souligne François Veillerette.

    le foll.jpgLa réaction du ministre

    Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, a aussitôt réagi. Il demande à la DGAL de répondre point par point à toutes les questions posées par Générations futures et de rendre ces informations publiques au début de la semaine prochaine. Il reconnaît des retards de mise à jour de la base de données publique sur les autorisations de mise sur le marché. À sa demande, un audit sera chargé « d’identifier les blocages et de proposer des solutions garantissant une plus grande réactivité dans la mise à jour de cette base de données. »

    Pour rétablir la confiance de la société civile française envers les pouvoirs publics, il va finir par y avoir vraiment urgence...

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Le rapport de Générations futures Pesticides autorisations de mise sur le marché, 24 avril 2013 : cliquer ICI
    • Le site de Générations futures : cliquer ICI

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  • Législation. Ondes électromagnétiques : ainsi soit WiFi ?

    ondes,danger,prévention,numérique,principe de précaution,projet de loi,assemblée nationale,champs électromagnétiques

    Antenne-relais Photo DR

    Fini le principe de précaution voulu par les associations écologistes pour protéger les personnes électrohypersensibles, et promis par François Hollande lors de la campagne électorale de l'élection présidentielle. La proposition de loi relative à "l'application du principe de précaution aux ondes électromagnétiques", déposée par Laurence Abeille, députée EELV, dans le cadre d'une niche parlementaire, vient bien en examen à l'Assemble nationale aujourd'hui. Mais son contenu, déjà raboté par rapport aux propositions initiales de la société civile, a littéralement été expurgé par la Commission des affaires Economiques de l'Assemblée nationale le 23 janvier dernier de tout ce qui aurait pu fâcher les opérateurs. Pas contents, les écolos...

    Le "principe de précaution" ôté du titre... et du contenu

    ondes,danger,prévention,numérique,principe de précaution,projet de loi,assemblée nationale,champs électromagnétiquesLa Commission des affaires économiques a commencé par changer le titre de la proposition de loi, en enlevant les termes "principe de précaution". Ambiance.  La proposition pragmatique, venue de Corinne Lepage, qui consiste à rendre l'oreillette obligatoire disparaît, comme l'interdiction d'utilisation pour les enfants afin d'assurer leur protection sanitaire. L'idée de proscrire le WiFi des crèches et de le limiter dans les établissements scolaires a aussi été supprimée, pour ne pas nuire à "l'école numérique". "Rien à voir : on peut pourtant aussi se connecter par câble !", attaque Stéphane Sanchez, le représentant national de la Coordination Nationale des Collectifs Stop-Antennes.

    Une loi "déshumanisée" et  vidée de sa substance

    ondes,danger,prévention,numérique,principe de précaution,projet de loi,assemblée nationale,champs électromagnétiquesDepuis huit jours, le Bordelais qui a travaillé à l'élaboration de cette proposition de loi avec la députée écologiste européenne Michèle Rivasi, n'en dort plus et bombarde de mails élus et militants écologistes. Il se dit profondément déçu et inquiet. Tout ce qui concerne la reconnaissance de l'électrohypersensibilité  (EHS) a, selon lui, été mis de côté : "Le coeur de la loi est atteint, qui avait pour objectif de protéger des êtres humains en situation de souffrance".

    Balayée, "la reconnaissance de l'EHS comme handicap environnemental." Disparu, "le principe de création de quelques zones blanches réparties sur le territoire, afin que les EHS puissent disposer, un peu partout en France de bâtiments, en dehors des villes ou des villages, sur des terrains restreints, sans aucun champ électromagnétique artificiel". Quant à la "mise en place de mesures facilitant la vie des EHS souhaitant rester en zone urbaine", il n'en reste plus rien.

    L'enjeu économique du déploiement de la 4G derrière cette sévère révision ?

    ondes,danger,prévention,principe de précaution,projet de loi,assemblée nationale,champs électromagnétiquesSur le pont dès hier, la ministre de l'Economie numérique, Fleur Pellerin a mis en garde contre des "peurs irrationnelles" liées aux ondes radioélectriques, dont "la dangerosité n'est pas scientifiquement étayée", selon elle. Elle s'est livrée devant la presse à des relevés de mesures des ondes, mercredi 30 janvier, dans le 12e arrondissement de Paris. Selon l'AFP, Fleur Pellerin a insisté sur l'importance de "réduire la fracture numérique" en permettant le déploiement du réseau de téléphonie mobile de quatrième génération (4G). Cela représente "un investissement de 3 milliards [d'euros] sur les cinq prochaines années et des dizaines de milliers d'emplois", affirme la ministre.  La réaction de Michèle Rivasi ne s'est pas faite attendre. L'eurodéputée écologiste s'est déclarée "offusquée" et s'est insurgée hier sur France Inter qu'on "met(te) toujours le développement économique avant la santé des gens".

    "La souffrance des électrosensibles peut bien attendre !"

    Pour Stéphane Sanchez, "Il n'a jamais été question d'empêcher la téléphonie mobile ou la 4 G, mais de couvrir certaines zones du territoire avec la fibre optique au lieu du WiFi". "Plus coûteux, concède-t-il, mais possible". "En réalité, souligne-t-il, les dispositions législatives que nous demandons, correspondraient à la simple application des recommandations de l'Europe". Le Conseil de l'Europe (résolution 1815) incite en effet les Etats membres à "porter une attention particulière aux personnes "électrosensibles", atteintes du syndrome d'intolérance aux champs électromagnétiques et à prendre des mesures spécifiques pour les protéger".  Basique observation du respect des droits élémentaires de l'homme, comme la liberté d'aller et de venir, de vivre dans un logement respectueux de la santé... "Ce qui me met vraiment en colère, c'est que le message envoyé par les députés qui ont ratiboisé le texte de loi, revient à dire à des personnes qui souffrent que leur souffrance peut bien attendre!", souffle-t-il, avec amertume.

    Chez Robin des Toits, même son de cloche

    « Nous voilà revenus à avant 2009 et l’organisation du Grenelle des ondes », se désole de son côté Etienne Cendrier sur le site de Rue 89. Le porte-parole de l’association Robin des toits qui milite depuis dix ans pour empêcher un « scandale sanitaire » ne cache pas non plus sa colère : face à ce qu'elle qualifie de « sabotage », l’association annonce qu’elle ne « joue plus » et va reprendre les recours en justice contre les antennes.

    Que reste-t-il alors des intentions initiales de la loi ?

    manif ondes54.jpgStéphane Sanchez (ci-contre, lors d'une action contre des antennes-relais à Talence en Gironde)  a appris à positiver.  Pour lui, deux points  échappent au naufrage. D'abord, la notion de protection des lieux publics (comme les écoles) demeure, avec l'obligation pour les opérateurs d'obtenir l'autorisation des propriétaires pour toute implantation d'antenne-relais. Les maires qui s'étaient vu récemment refuser par le Conseil d'Etat le droit d'interdire, par arrêté municipal, l'implantation d'antennes-relais à proximité d'écoles, comme Alain Juppé à Bordeaux, retrouveraient leur droit à la parole. C'est quand même bien, non ? "Pas tant que ça", modère Stéphane Sanchez. "Ce n'est pas un progrès, mais juste un retour en arrière..."

    Le deuxième acquis imparable selon lui, c'est qu'après le 31 janvier, il y aura désormais une loi. "Même vide, une loi encadre, on peut ensuite la "remplir", l'amender.... En l'occurrence, précise-t-il, "la loi examinée aujourd'hui a quand même le mérite de faire sauter le décret d'application ministériel de 2002, qui réglementait jusqu'à présent l'implantation d'antennes-relais en permettant une puissance d'émission des champs électromagnétiques à 61V/m, alors que le Conseil de l'Europe demande 0,6 V/m". Ce seuil de 0,6 V/m a déjà adopté par la ville de Salzbourg en Autriche, au nom du principe de précaution. La capitale politique de l'Europe, Bruxelles la belge, est à 9 V/m, sans être revenue à l'âge de pierre pour autant...

    Mais pourquoi ce savant torpillage ?

    ondes,danger,prévention,principe de précaution,projet de loi,assemblée nationale,champs électromagnétiques"J'avoue avoir du mal à comprendre", s'agace encore le militant. "La Commission des affaires économiques indique ne rien vouloir faire jusqu'en 2016", date à laquelle seront rendus les résultats d'une nième étude, celle du professeur Choudat, sur la réalité (ou non) de l'hyperélectrosensibilité, comme un syndrome physique d'intolérance aux ondes. "Pour moi, prévient-il, cette étude est déjà entachée dès le départ : pour ceux qui la conduisent, l'EHS serait une pathologie mentale..."

    On s'en doute, depuis une semaine, le petit monde des écolos et des "anti-ondes" ne cesse de bruire de rumeurs en tous genres : "Il se dit aussi que la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, voudrait produire elle-même sa propre loi sur les champs électromagnétiques, pour réglementer les seuils d'exposition, après le mois de juin 2013 et la remise d'un rapport de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'Anses..." soupire le militant, qui refuse pourtant de croire à un possible règlement de compte entre socialistes et écolos.

    "Les champs électromagnétiques de radiofréquence, ont été classés en mai 2011 dans la catagorie "peut-être cancérogènes pour l'homme", par le Centre international de recherche sur le cancer de l'OMS", rappelle Stéphane Sanchez. "Ca, c'est un fait. Alors, pourquoi attendre encore ?"

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • La loi en question : la proposition de loi "relative aux ondes électromagnétiques",  issue de l’examen en Commission des affaires économiques de la proposition de loi n°531, "relative à l’application du principe de précaution défini par la Charte de l’environnement aux risques résultant des ondes électromagnétiques", est l'objet du rapport  n° 654 fait à l'Assemblée nationale par la députée Laurence Abeille. Pour le lire : cliquer ICI
    • Les ondes électromagnétiques, c'est quoi ? Cliquer ICI
    • Le site  de Michèle Rivasi - Députée européenne Européenne : cliquer ICI
    • Le site des électrosensibles en France : cliquer ICI
    • PRIARTéM (Association pour une Réglementation des Implantations d'Antennes Relais) : cliquer ICI
    • Le site de la Coordination nationale des collectifs "Stop Antennes" : cliquer ICI 
    • Le site de la CRIIREM : cliquer ICI
    • Le site de Robin des Toits : cliquer ICI
    • Le rapport 2011 de l'OMS : cliquer ICI