Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

atlantique - Page 2

  • Erosion du littoral: le très lourd bilan des tempêtes de l'hiver 2013-2014 en Aquitaine

     littoral,hausse,niveau des mers,réchauffement climatique,aquitaine,atlantique,tempête,bilan,chiffre,érosion,trait de côte,recul,gironde,landes,pays basque

    A Soulac, l'immeuble le Signal menace désormais de s'effondrer dans l'océan. Photo archives Sud Ouest

    L’Observatoire de la Côte Aquitaine publie ce jeudi un bilan complet des tempêtes survenues entre décembre 2013 et mars 2014 pour expliquer les phénomènes climatiques et l’érosion de la côte atlantique, du Pays basque à la Gironde et tirer les premiers enseignements de ces intempéries sur la stabilité du trait de côte aquitain.

    Violente érosion

    littoral,hausse,niveau des mers,réchauffement climatique,aquitaine,atlantique,tempête,bilan,chiffre,érosion,trait de côte,recul,gironde,landes,pays basqueCe second rapport de l'Observatoire de la Côte Aquitaine, missionné par ses membres fondateurs, l’Etat et la Région Aquitaine, auxquels se sont joints les trois départements côtiers (Gironde, Landes et Pyrénées Atlantiques) et le syndicat Mixte du bassin d’Arcachon (SIBA), fait suite à un premier bilan, réalisé en début d’année. Plus complet, il étudie globalement l'ensemble des phénomènes issus d'une séquence d'événements tempétueux hors norme, à l'origine d'importants dégâts, et explique comment les fortes vagues, les vents importants ou encore des surcotes ont provoqué de tels mouvements de terrain, érosions de plages et de dunes, et submersions marines. Ses conclusions vont au-delà du premier bilan des observations et les relevés effectués février 2014 : la côte a subi une violente érosion avec par endroit, un recul du trait de côte de 20 m et non pas de 10 mètres.

    Une conjonction exceptionnelle de phénomènes maritimes d'ampleur exceptionnelle

    littoral,hausse,niveau des mers,réchauffement climatique,aquitaine,atlantique,tempête,bilan,chiffre,érosion,trait de côte,recul,gironde,landes,pays basquePourquoi la côte a-t-elle subi des dégâts plus importants cette année que les hivers précédents, accompagnés de phénomènes de submersion ? C'est la question que chacun se pose. Certes, le littoral atlantique a dû supporter près d'une quarantaine de dépressions de décembre à mars, dont huit tempêtes violentes, mais pas d'une intensité hors norme. Pour l'Observatoire, l'exceptionnalité des phénomènes tempétueux de l'hiver dernier tient d'abord à la succession rapprochée dans le temps et au caractère répétitif de ces tempêtes qui ont frappé le littoral sans relâche durant quatre mois et au cumul d’énergie généré par les vagues sur une courte période de temps. Ensuite, aux hauteurs significatives des vagues par rapport aux hivers précédents. Et enfin, à la puissance de la houle au cours de l’hiver 2013-2014, très nettement supérieure aux données historiques : plus du double de la puissance de la plupart des derniers hivers.

    Une forte érosion  des côtes sableuses

    Premières victimes des rigueurs de l'hiver dernier : les 240 km de côte sableuse qui constituent la majeure partie du littoral aquitain. Ils ont été fortement érodés et les plages se sont fortement abaissées et aplanies, limitant ainsi leur résistance aux assauts de l’océan et leur capacité à refaire leurs stocks de sable cet été. Idem pour les dunes adjacentes.

    La Gironde est la plus affectée,  avec un recul du trait de côte de 20 à 40 m

    littoral,hausse,niveau des mers,réchauffement climatique,aquitaine,atlantique,tempête,bilan,chiffre,érosion,trait de côte,recul,gironde,landes,pays basqueC'est en Gironde, où l'on note un recul du trait de côte dépassant souvent 20 m et atteignant par endroits 30 à 40 m, que l’érosion marine a été la plus forte. Chacun a en mémoire les visions apocalyptiques des fronts de mer de Montalivet et de Lacanau, la situation de l'immeuble Le Signal, à Soulac, perché au bord de la dune devenue falaise, ou encore les plages du Porge (photo ci-contre), comme taillées à la hache par les vagues monstrueuses. Dans les Landes, l'Observatoire note que l’érosion a été plus globalement plus modérée que dans le Médoc. Les reculs du trait de côte y sont moins importants, de l’ordre de 10 à 15 m, même si par endroits, ils peuvent atteindre quand même 25 m... Biscarrosse, où la dune s'est effondrée, fait partie des stations balnéaires qui ont été violemment meurtries par les tempêtes et les vagues.

    La plage de Biscarrrosse après les tempêtes de l'hiver 2013-2014. Photo "Quand la Dune s'effondre", une vidéo de Biscarrosse.TV DR

    littoral,hausse,niveau des mers,réchauffement climatique,aquitaine,atlantique,tempête,bilan,chiffre,érosion,trait de côte,recul,gironde,landes,pays basqueUne érosion faible sur la côte rocheuse basque

    La côte rocheuse basque, qui s’étend sur 40 km jusqu’à la frontière espagnole, s'en tire plutôt mieux : l'Observatoire indique qu'elle a été peu affectée par l’érosion hivernale.  Ses ouvrages (ports, fronts de mer, digues), à l'instar de ceux de la côte sableuse girondine et landaise, ont en revanche subi de nombreux et important dommages provoqués par les vagues, notamment à Anglet et Biarritz.

    Traumatismes et inquiétudes

    littoral,hausse,niveau des mers,réchauffement climatique,aquitaine,atlantique,tempête,bilan,chiffre,érosion,trait de côte,recul,gironde,landes,pays basqueOutre les dégâts physiques, colossaux et durablement visibles dans le paysage du littoral de la région, les phénomènes climatiques de l'hiver dernier ont aussi marqué les esprits. C'est peu de dire qu'ils ont traumatisé les populations locales et leurs responsables politiques, en proie aujourd'hui à des inquiétudes légitimes concernant l'avenir de leur environnement et de leur habitat. Les impacts physiques sur le trait de côte aquitain enregistrés l'hiver dernier seront-ils durables et la situation continuera-t-elle à se dégrader, ou bien le littoral aquitain aura-t-il la capacité à se reconstruire naturellement ? Faut-il rebâtir des digues et lutter contre l'océan comme à Lacanau (photo ci-contre) ? Faut-il s'adapter et reculer comme à Montalivet ? Faut-il continuer à stabiliser les dunes, même par des moyens naturels comme la plantation d'oyats ? Autant de questions, primordiales dans le contexte du changement climatique en cours. Et pour y répondre, un éventail de réponses aux contraintes financières, économiques, sociales et environnementales tout aussi fortes.

    Anticiper et s'adapter

    Pour aider à trouver les bonnes réponses, le suivi de l’évolution du littoral dans les mois et années à venir s'impose. Ce sera la tâche de l'Observatoire ou de structures scientifiques d'aides à la décision comme Géo-Transfert, spécialiste de l'étude du littoral, dont les travaux permettent aussi d'être dans l'anticipation et la résilience.

    Le réchauffement climatique a pour conséquences la montée du niveau des mers et l'augmentation de l'intensité des phénomènes climatiques. Au coeur des préoccupations du Sommet international sur le climat en décembre 2015 à Paris, l'océan et le littoral devraient déjà être parmi les dossiers brûlants de la Conférence environnementale de Paris, les 27 et 28 novembre prochain. Pour y veiller, on peut compter notamment sur Surfrider Foundation Europe qui y participe, aux côté de sept ONG.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma planète sur l'érosion du littoral: cliquer ICI
    • L'érosion du littoral pour les nuls: cliquer ICI
  • Littoral. "Quand la Dune s'effondre" : l'incroyable vidéo de Biscarrosse.TV

    "Quand la Dune s'effondre", une vidéo de Biscarrosse.TV DR

    Vous vous rappelez, l'hiver dernier, ces violentes tempêtes à répétition qui ont frappé sans relâche le littoral atlantique, et ce jusqu'au mois de mars ? Dans les Landes, à Biscarrosse, le cordon dunaire a particulièrement souffert : "érosion du littoral", "recul du trait de côte", comme on dit.

    Apocalypse

    Voilà pour les termes scientifiques et techniques, qui resteront certainement les "mots" (et aussi les maux) de l'année avec ceux de "réchauffement climatique" qui vont avec. Ils ne doivent surtout pas pour autant gommer le caractère apocalyptique et traumatisant pour les habitants des dégâts provoqués sur leur environnement par les tempêtes. Avec ces plages torturées, sens dessus dessous, aux dunes cisaillées par des vagues monstrueuses.

    C'est ce spectacle terrible et le sentiment de désolation qu'il fait naître qu'a voulu restituer Biscarrosse.TV, grâce aux images de SPAD. La jeune société landaise, qui utilise des drones civils pour réaliser des vidéos artistiques ou techniques, a filmé en mars dernier l'incroyable érosion dunaire à Biscarrosse. La chaine web locale en a fait un film, "Quand la Dune s'effondre", qu'elle a choisi de monter sans commentaires. Car, estime Biscarrosse.TV : "Les images parlent d'elles-mêmes...". Ce n'est pas faux. Voyez plutôt.

    Et pour ceux qui veulent avoir un aperçu de l'évolution dunaire depuis 3.000 ans à Biscarrosse, Biscarrosse.TV a également mis en animation des documents fournis par Guillaume Parpaite, de l'Université de Bordeaux. Pour plus de compréhension, le site a situé les villes les plus proches : Sanguinet, Cazaux Port-Maguide. Allez vite regarder cette vidéo que l'on trouve sur le bloc-notes de Biscarrosse.TV : c'est on ne peut plus instructif ! Pour la visionner: cliquer ICI

    Cathy Lafon 

    Ma Planète remercie René Capo, du Comité de Vigilance-Collectif Aquitain, qui a annoncé sur le web la mise en ligne de cette vidéo.

    PLUS D'INFO

    • Le site Biscarrosse.TV: cliquer ICI
    • SPAD, la société qui utilise des drones civils pour réaliser des vidéos artistiques ou techniques, est basée à Lue (Landes). Son site internet : www.spad-drone.com.
    • Si la vidéo est sans parole, ses images sont magnifiquement mises en musique par "Blissful ignorance", de Dexter Britain, un compositeur qui vit à Londres.

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma Planète sur l'érosion et le recul du trait de côte : cliquer ICI
  • Mon été 2014 en mode écolo. La planche de surf "verte" est née au Pays basque

    rameix.jpg

    Benoît Rameix, le shaper, le sculpteur de planches, l’un des trois fondateurs de la start-up Notox, basée à Anglet, sur la zone artisanale du Lazaret. © Photo Sud Ouest / Betrand Lapègue  

    Les grandes vacances approchent à grand pas, ou sont déjà là. Comment passer l'été en se faisant plaisir dans un plus grand respect de la planète et du développement durable ? Voici une première réponse, avec la planche de surf « propre » en fibre végétale, réalisée depuis trois ans par Notox, un petit « atelier-labo » des Pyrénées-Atlantiques, fait peu à peu son chemin. Adoptée par des pratiquants, elle a été adoubée par le ministère du Redressement productif, et vise l’export.

    planche green.jpgUne planche de surf, c'est super polluant

    L'invention est loin d'être anodine. Car, paradoxe pour les surfeurs qui entretiennent un lien « nature » avec l’océan, la fabrication d’une planche est une activité polluante et nocive pour la santé. « Une planche de trois kilos génère six kg de déchets dont 100% ne sont pas recyclables », rappelle Dominique Villenave, 45 ans, co-fondateur de l’entreprise Notox (No Toxique) à Anglet.

    Des matériaux extrêmement polluants et dangereux

    « La fabrication obéit à un processus immuable depuis 50 ans », explique-t-il. « Un pain de mousse en polyuréthane coulé dans de la résine, sur laquelle on colle de la fibre de verre. Des matériaux extrêmement polluants et dangereux » comme l'a mis en évidence une doctorante en médecine, la Dr Xavière Houyert, dans une étude qu'elle réalisée en 2011 sur le sujet. « La salle de ponçage où s’échappent les très fines poussières de matières plastiques et fibres de verre, qui vont directement dans les alvéoles des poumon, elle appelle ça "la classe amiante". C’est dire la dangerosité », précise Dominique Villenave.

    Créer une  planche verte idéale

    planche surf,notox,écologique,océan,atlantique,déchets,pyrénées atlantiques,anglet,innovationD'où l'idée de créer un atelier visant à « s’approcher le plus possible de la planche idéale », en diminuant les matériaux polluants, concrétisée par Dominique Villenave avec deux ingénieurs de 35 ans eux-mêmes surfeurs, Pierre Pommiers et Benoît Rameix. La fibre de verre a été remplacée par de la fibre de lin. Dotée d’une flexibilité naturelle que n’a pas la fibre de verre, plus absorbante aux vibrations, la logique voulait qu’elle améliore la « tenue de vague ». Pari tenu semble-t-il, si l’on en croit des pratiquants. « Je surfe sur Notox depuis presque un an après y avoir mis ma fille, car je voulais une marque de confiance avec un vrai suivi », déclare Emmanuelle Joly (photo ci-dessus), 42 ans, une pionnière du surf féminin en France, aux dix ans de circuit pro et six titres européens dans les années 90. « Depuis je ne peux plus revenir sur des matériaux classiques, je les trouve moins réactifs et performants », assure-t-elle. « Or c’est ce que je demande avant tout à une planche ».

    Les déchets ultimes réduits des deux tiers

    La gageure pour Notox fut notox.jpgde construire un atelier sophistiqué où les déchets sont isolés, recyclés et revalorisés, à chaque stade de la production: shape (design), modelage, glaçage et ponçage. Les pièces dédiées à la stratification et au ponçage ont été dotées d’un système de traitement d’air et d’aspiration à l’outil (ponceuse, robot…), explique-t-on chez Notox. Au final, la quantité de déchets ultimes, non recyclables, « principalement des résines », a été réduite de plus des deux tiers. Stratégiquement, l’atelier-labo a diversifié ses services: planches à la demande, mise à disposition locative pour « shapeurs » (designers, ndlr) extérieurs, sous-traitance de petites et moyennes séries de planches.

    Résistante et réactive, mais chère

    Philippe Chevallier, un shapeur et surfeur de 45 ans, y fait ainsi fabriquer une partie de ses planches. « La Notox réduit les déchets et possède des propriétés mécaniques bien meilleures que la planche en fibre de verre. Elle est plus résistante aux chocs ». « Bien sûr, ça se paye », ajoute-t-il. Une planche classique coûte environ 500 euros. La Notox est 250 euros plus chère. Mais, selon Philippe Chevallier : «c’est mérité ».

    Au-delà des planches elles-mêmes, Notox vise une autre étape :  conceptualiser l’atelier Lab Notox et l’externaliser sur les lieux de productions.

    Cathy Lafon avec l'AFP

    PLUS D'INFO

    • Notox en chiffres. Créé en 2010, Notox produit environ 400 planches par an, emploie cinq personnes et a réalisé en 2012 un chiffre d’affaires de 230.000 euros, dont 15% à l’export.  En 2913, Notox a été décorée et honorée au ministère du Redressement productif, parmi d’autres entreprises innovantes, lors d’une soirée vouée aux « objets de la nouvelle France industrielle. Le ministre Arnaud Montebourg a salué en eux des « sans-culottes de la Révolution industrielle en cours », qui ont « transgressé des lignes, inventé des procédés, et s’apprêtent à exporter ». Mazette !