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Vie quotidienne - Page 211

  • OGM toxiques ? Les ondes de choc de l'étude de Gilles-Eric Séralini

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    Le maïs OGM NK603 de Monsanto, du poison dans nos assiettes ? Ou pas ? Photo DR

    Ce n'est pas vraiment une surprise. L'avis des experts français, rendu public le lundi 22 octobre, a conclu que le travail mené par Gilles-Eric Séralini sur l'OGM NK603 et le RoundUp de Monsanto, ne permettait pas de démontrer la toxicité de cet OGM. Ce qui l'est peut-être plus, c'est qu'ils demandent cependant que de nouvelles études, indépendantes et financées par des fonds publics, soient menées sur les OGM, car ils estiment que les risques sanitaires ne sont pas assez documentés à l'heure actuelle.

     "D'importantes lacunes scientifiques"

    hcb,anses,ogm,maïs,pesticide,nk603,roundup,monsanto,étude,séraliniSaisis par le gouvernement, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) et le Haut Conseil des biotechnologies (HCB) ont tous les deux conclu que cette "étude-choc", qui liait le développement de tumeurs à la consommation d'OGM, présentait d'importantes lacunes scientifiques. "Les données présentées ne permettent pas d'établir scientifiquement un lien de cause à effet entre la consommation du maïs OGM et/ou de pesticide et les pathologies constatées", a estimé dans un communiqué l'Anses. De son côté, le Haut Conseil aux biotechnologies (HCB), une instance d'expertise et de consultation spécifiquement chargée des questions relatives aux OGM, n'a pas dit autre chose, en soulignant lundi matin "des lacunes et des faiblesses méthodologiques rédhibitoires" qui annulaient, selon lui,  toutes les informations contenues dans cette étude.

    "Des études à long terme" et indépendantes, recommandées par les deux instances


    OGM: l'Anses juge nécessaires des études de long... par afp

    Mais l'Anses souligne cependant l'originalité de ce travail, qui aborde le sujet jusqu'ici très peu étudié - l'Anses ne recense que deux autres études - des effets sanitaires à long terme de la consommation d'OGM. Et l'agence sanitaire "recommande d'engager des études et recherches sur la question des effets à long terme des OGM associés aux préparations phytopharmaceutiques". "Ces travaux devraient être menés dans le cadre de financements publics", ajoute l'autorité, qui propose son aide pour définir les protocoles de ces études.  De même, le HCB précise dans un communiqué que, pour le "lever le doute" dans l'opinion publique, "le comité éthique et social recommande qu'une étude de long terme soit immédiatement entreprise sous l'égide des pouvoirs publics afin de lever le doute quant à la sécurité sanitaire du maïs NK603".

    Monsanto, pas vraiment convaincu

    Interrogé sur la perspective de telles études, un porte-parole de Monsanto a relevé que "l'avis de cet organisme ne change pas l'évaluation du risque" d'utilisation du maïs visé. "Celle qui est faite nous semble suffisante", a-t-il dit.

    "Un progrès", pour Séralini, qui veut faire interdire entre-temps le maïs concerné


    Maïs OGM: le Pr Séralini conteste l'évaluation... par afp

    Quant au biologiste Gilles-Eric Séralini, dont le travail portait sur la consommation par des rats pendant deux ans de maïs NK603 et/ou de pesticide Round Up de Monsanto, en mettant à disposition de la communauté scientifique l'intégralité des données de son étude, il avait lui-même appelé à une généralisation des études de long terme sur les OGM. S'il conteste les conclusions des experts français remettent en question la fiabilité de son étude, elles répondent cependant favorablement à ses intentions, qui étaient de susciter de nouvelles études indépendantes et de long terme, sur la sécurité sanitaire des OGM. Le scientifique estime donc que cette recommandation du HCB est  un "progrès", mais réclame, entre-temps, l'interdiction du maïs concerné, par principe de précaution. Il a demandé en outre, lundi, que les études de Monsanto qui ont servi à autoriser des OGM soient publiées et «décortiquées» comme les siennes, lors d'une conférence de presse à Caen (Calvados), après les avis négatifs des autorités sanitaires sur son travail.  «Là on comprendra que les études qu'ils ont faites sont carrément insuffisantes avec une puissance statistique qui, je vous le promets, sera encore inférieure à la nôtre. Il ne faut pas prendre la des enfants en otage», a-t-il déclaré.

    Une controverse écologique et sanitaire utile

    hcb,anses,ogm,maïs,pesticide,nk603,roundup,monsanto,étude,séraliniPour la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, l'étude Séralini sur les OGM "a au moins un mérite : elle a mis en avant la nécessité de bouger" même si elle "n'est pas conclusive" et qu'elle est "controversée".  "Il faut donc à l'avenir "des études à long terme, des études qui portent sur les effets cumulés des OGM et des pesticides qui les accompagnent et revoir la procédure d'évaluation", a-t-elle détaillé en marge du Sial (le Salon international de l'alimentation, qui se tient jusqu'à jeudi à Villepinte).

    "Laxisme européen"

    Début octobre, l'Autorité européenne de sécurité alimentaire (Efsa) avait déjà jugé que l'étude menée par l'équipe de Gilles-Eric Séralini était d'une qualité scientifique insuffisante. Le biologiste français - ainsi que la député européenne Corinne Lepage, avec qui il a co-fondé un comité de recherche (CRIIGEN)- a mis en cause les experts européens, qu'il accuse de "grave laxisme" dans l'autorisation des produits OGM. Dernier rebondissementt, hier, à la suite d’une demande écrite envoyée par le professeur Séralini, l'Efsa a publié sur son site avoir donné au chercheur l’accès à toutes les données disponibles en relation avec l’évaluation réalisée par l’Autorité sur le maïs génétiquement modifié (GM) NK603 en 2003 et 2009.

    Remettre à plat le dispositif européen d'autorisation des OGM et des pesticides

    Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, s'était engagé à demander l'arrêt des importations de ce type de produits et la révision des procédures d'homologation en Europe si l'étude était validée. Ce qui n'est pas le cas. Le gouvernement français considère donc, dans un communiqué publié lundi, qu'il "n'y a donc pas lieu de revenir sur les autorisations accordées au maïs NK603 et à l'herbicide Roundup". Mais il plaide aussi pour une "remise à plat du dispositif européen d'évaluation, d'autorisation et de contrôle des OGM et des pesticides", et affirme qu'il va chercher à renforcer les études sur les effets à long terme de la consommation d'OGM associés à des pesticides.

    Rappelons que, conformément à la réglementation européenne, l'importation de produits OGM est autorisée en France, et donc indirectement leur consommaion, mais pas leur culture.

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    • L'Anses (l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) assure des missions de veille, d'expertise, de recherche et de référence sur un large champ couvrant la santé humaine, la santé et le bien-être animal, et la santé végétale. Son site : cliquer ICI
    • L'avis de l'Anses, sur l'étude de Gilles-Eric Séralini : cliquer ICI
    • Le HCB (Le Haut Conseil des biotechnologies) qui réunit depuis 2009 une soixantaine d'experts, est une instance indépendante chargée d'étudier toutes les décisions publiques concernant les OGM.  Son site : cliquer ICI
    • L'avis du HCB : cliquer ICI
    • L'Efsa (l'Autorité européenne de sécurité des aliments) est la pierre angulaire de l'Union européenne (UE) pour ce qui concerne l'évaluation des risques relatifs à la sécurité des aliments destinés à l'alimentation humaine et animale. Son site : cliquer ICI
    • L'avis de l'Efsa sur l'étude Séralini : cliquer ICI
    • Le site du CRIIGEN : cliquer ICI
    • L'étude de Gilles-Eric Séralini : cliquer ICI
  • Tourisme équitable : croquez la nature autrement !

    tourisme équitable et solidaire

    Hoggar, Ilamane Terhenanet, DR Croq'nature décembre 2007

    Les 19 et 20 octobre prochain, à Angoulême puis à Bordeaux-Caudéran, l’association Croq’nature propose aux Charentais et aux Girondins une autre façon de découvrir le monde et les invite à faire un voyage... équitable et solidaire.

    Un autre tourisme est possible

    Voyager, c’est se faire plaisir, s’échapper, découvrir de nouveaux horizons. Mais la pratique du tourisme n’est pas toujours compatible avec le développement local ou le respect de l’environnement, même pour ceux qui y sont attachés. A moins d'opter pour le tourisme équitable, qui invite à l’évasion vers des paysages magiques et à la rencontre des populations, tout en respectant leur culture, leur mode de vie et leur environnement. C’est le pari de l’association Croq’Nature.

    Croq'Nature, pionnière du tourisme équitable

    tourisme équitable et solidaireDepuis 27 ans, l’association propose à des petits groupes, des voyages en Afrique de l’Ouest, au Sahara et désormais en Turquie, en Tunisie, au Maroc et à Madagascar, qui offrent une réelle alternative au tourisme de masse. Pionnière du tourisme équitable et solidaire, Croq’Nature est une sorte d’« artisan voyagiste », comme aime à le décrire son directeur Jean-Luc Gantheil. Du guide aux cuisiniers, chameliers, piroguiers, chaque voyage se construit avec les acteurs locaux de la région visitée. En partenariat avec l’association « Amitié Franco-Touareg », cette activité a déjà permis la création et le fonctionnement de 12 écoles, 2 pensionnats, 3 dispensaires, 3 banques de microcrédits, 6 banques de céréales et le creusement de 24 puits. 6% du prix de chaque voyage financent en effet des projets à usage collectif.

    Le tourisme équitable, kesako ?

    Le tourisme solidaire et équitable regroupe les formes de tourisme « alternatif » qui mettent au centre du voyage l'homme et la rencontre et qui s'inscrivent dans une logique de développement des territoires. L'implication des populations locales dans les différentes phases du projet touristique, le respect de la personne, des cultures et de la nature et une répartition plus équitable des ressources générées sont les fondements de ces types de tourisme.

    De vraies vacances "vertes" et solidaires

    Loin du tourisme humanitaire, car elle propose de véritables vacances, offrant les qualités des meilleurs tours opérateur, l’activité touristique équitable constitue un réel levier de développement dans des zones rurales de nombreux pays d’Afrique. Pourtant, cette vision du voyage, bien qu’ayant fait ses preuves, a encore du mal à se faire connaître, malgré l'intérêt qu'elle représente pour des voyageurs de plus en plus soucieux de leur empreinte sociale et environnementale.

    15 villes pour le tourisme équitable

    tourisme équitable et solidaireMieux se faire connaître. C'est l'objectif de Jean-Luc Gantheil (photo ci-contre) et de ses trois partenaires africains, qui ont décidé de faire un tour de France durant tout le mois d'octobre, pour présenter leurs voyages équitables et solidaires. Ils sont appuyés localement dans leur tournée par des voyageurs qui, séduits par ce type de tourisme, ont rejoint l'association. Des soirées conférences/rencontres sont proposées autour d'images et d'échanges sur les différentes destinations, dans quinze villes de France, en passant par la Suisse et la Belgique. Bordeaux-Caudéran (Gironde) est l'une des trois étapes prévues par l'assocation dans le Sud-Ouest, après Angoulême (Charente, le 19 octobre) et avant Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques, le 21 octobre). Croq'nature fera aussi escale à Toulouse, Montpellier, Lyon, Annecy, Strasbourg, Mulhouse, Paris, Brest, Nantes, Angers, ainsi qu'à Genève et Bruxelles.

    Ces rencontres sont des occasions uniques pour découvrir une façon différente de faire un tourisme, dans le respect de l'écologie et des populations locales, bien loin du tourisme « conventionnel ».

    Pour bien préparer ses prochaines vacances, il est temps de commencer à les rêver... Et pourquoi pas, cette année, le faire avec  Croq'nature ?

    Cathy Lafon

    REPERES

    Les rencontres/débat de Croq'nature ont lieu de 20 h à 22 h 45.

    • Le 19 octobre à Angoulême : Maison des Peuples et de la Paix, 50 rue Hergé
    • Le 20 octobre à Bordeaux-Caudéran, Mairie de Caudéran
    • Le 21 octobre à Saint-Jean-de-Luz :Restaurant le Donibane, Avenue de Layatz

    CONTACTS

    PLUS D'INFO

    • "Voyageons autrement", le premier portail d'information sur le tourisme responsable : cliquer ICI
    • L'association du Tourisme Equitable et Solidaire (ATES)  : cliquer ICI
    • Les chiffres clés du tourisme équitable : L’édition 2011 du baromètre de l’ATES fait apparaître qu’en 5 ans près d'un million d'euros ont été financés par les voyageurs partis avec les membres du collectif pour des projets de développement décidés et gérés par les communautés d’accueil, en plus de l’économie locale générée par l'accueil des touristes (transport, hébergement, restauration, animation, guidage, artisanat, etc.)
  • Initiative. Repas bio : les cantines de l'agglo bordelaise sont exemplaires

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    Le bio à l'école, une affaire qui marche en Gironde, à Bègles, Bordeaux et Mérignac (Photo AFP)

    La ville de Bègles avait été distinguée en juin dernier par l'Arbio (Association interprofessionnelle au service des opérateurs bio d'Aquitaine) pour son engagement en faveur du bio, dans la restauration scolaire. Samedi 13 octobre, c'était au tour des villes de Bordeaux et  Mérignac de recevoir le label "Territoire BIO engagé", pour leurs efforts en matière de nourriture bio dans leurs cantines.

    arbio.jpgBordeaux-Mérignac : le goût du bio

    Les deux villes ont une cuisine centrale commune (le SIVU Bordeaux-Mérignac) qui alimente les écoliers des écoles maternelles et élémentaires, mais aussi les centres de loisirs, les clubs seniors, les restaurants municipaux et les repas livrés à domicile. Soit la bagatelle de 20.000 repas par jour et de 3 millions de repas par an ! En juin dernier, elle a atteint le taux de 23,6 % de bio dans le volume total de ses achats, dépassant ainsi l'objectif de 20 % fixé par le Grenelle de l'environnement.

    Un label, pas un concours

    Opération unique en France, "Territoire BIO engagé" n'est pas un concours, mais un label, remis par l'Arbio. Pour pouvoir l'afficher, les collectivités locales doivent apporter la preuve qu’elles ont atteint l’un des deux objectifs chiffrés par le plan « Horizon 2012 » ou les deux : 6% de surface agricole cultivée en production biologique et/ou 20% de l’approvisionnement des restaurations collectives en produits bio.

    « Le Bio, bon pour la nature, bon pour nous »

    A l'heure de la Semaine du goût, la formule de l’Agence Bio a le mérite de souligner les avantages que chacun de nous peut attendre de ce mode de production qui protège les sols et les ressources naturelles, mais aussi la santé des agriculteurs et des habitants d’un territoire. Des tout petits aux personnes les plus âgées.

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    • Le SIVU Bordeaux Mérignac  : cliquer ICI
      Le Syndicat Intercommunal à Vocation Unique est un établissement qui associe les communes de Bordeaux et de Mérignac. Il prépare près de 20.000 repas chaque jour pour restaurer les enfants des écoles maternelles et élémentaires, les centres de loisirs, les clubs seniors, les restaurants du personnel municipal et les livraisons à domicile (13.000 par jour à Bordeaux). Des chiffres impressionnants : 3 millions de repas par an, 200 points de livraison, 94 agents sur le site et un budget d’environ 13 millions d’euros, dont 7 millions dédiés à l’alimentaire.
    • Les produits bio, de la production à la transformation, sont contrôlés par des organismes indépendants permettant d’attester le strict respect de la règlementation bio.
    • L’Aquitaine est la 5ème région française en nombre d’exploitations bio, avec 2160 producteurs. Elle est, avec Midi-Pyrénées, la région qui a le plus progressé (+ 500 exploitations en 2010). Les surfaces cultivées en bio ont progressé de plus de 40% en un an, pour représenter près de 57 000 hectares(4,1 % de la surface agricole utile régionale).  (Sources : Chiffres 2010 et 2011 de l’Agence Bio).
    • Le site internet d'Arbio : cliquer ICI
    • Le site internet de l'Agence bio : cliquer ICI