Toxicité d'un OGM et d'un pesticide: l'étude de Séralini en "open source"
Le professeur Séralini, auteur de l'étude controversée "In Vivo", qui a mis en évidence la toxicité sur les rats d'un OGM, le maïs NK603, et d'un herbicide, le Roundup. AFP
Le professeur français Gilles-Eric Séralini a annoncé, mardi 24 juin, une nouvelle publication de son étude controversée sur les effets toxiques sur les rats d’un maïs OGM, le NK603, et de l’herbicide Roundup, cette fois-ci dans la revue "Open source" Environmental Sciences Europe. Comme il s'y était engagé, il met également à disposition de la communauté scientifique l'ensemble des données brutes de son étude.
Une première publication retirée
Cette étude, intitulée "In Vivo", avait été publiée à l’origine en 2012 dans une autre revue, Food and Chemical Toxicology (groupe Elsevier) qui l’avait ensuite retirée en novembre dernier, ne la jugeant pas assez probante en raison de sa méthodologie - nombre et type de rats utilisés. Le professeur Séralini avait alors relié cette décision de retrait à l’arrivée, dans le comité éditorial de la revue, de Richard Goodman, « un biologiste qui a travaillé plusieurs années chez Monsanto», la firme qui fabrique le Roundup.
Un nouvel article, mais la même étude
Légèrement remanié dans sa forme, le nouvel article s’appuie toutefois sur la même étude sur les rats, qui a donné lieu à de nombreux débats scientifiques. Il pointe « la toxicité du Roundup et ses impacts sur les organes de détoxification du corps, le foie et les reins ainsi que sa capacité à perturber le système hormonal à très faible dose », a souligné le Criigen (Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique), dont est membre le Pr Séralini. « Des observations similaires ont été faites sur les OGM, notamment du fait des résidus de pesticides, mais aussi à cause de modifications génétiques », a ajouté le Criigen.
Dans l’Obs : oui, les OGM sont des poisons !
"La transparence scientifique"
Winfried Schröder, éditeur pour la revue Environmental Sciences Europe, a indiqué dans un communiqué vouloir, en republiant cet article, « permettre une discussion rationnelle » sur ces travaux. « Le seul objectif est de permettre la transparence scientifique et, sur cette base, une discussion qui ne cherche pas à cacher, mais bien à se concentrer sur ces controverses méthodologiques nécessaires », ajoute-t-il. Cette publication se fait en « open source », ce qui fait que les données sont en accès libre pour l’ensemble de la « communauté scientifique », « ce que l’industrie s’est toujours refusée de faire au nom du secret industriel ou de la propriété intellectuelle », souligne le Criigen.
Une étude qui a déjà nourri un débat inédit sur les tests des OGM
Publiées en 2012, les conclusions de l’étude du professeur Séralini sur les effets sur les rats du maïs NK603 et de l’herbicide Roundup fabriqué par Monsanto, avaient été rejetées par l’Agence européenne de sécurité des aliments (Efsa) et l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) en France. Mais elles ont nourri un débat d’une ampleur inédite sur les protocoles utilisés pour tester les OGM.
Les agences sanitaires française et européenne avaient notamment recommandé que soient conduites des études sur les effets à long terme de la consommation d’OGM, quasiment inexistantes aujourd’hui.
Cathy Lafon avec l'AFP
►PLUS D'INFO
- Pour lire la nouvelle publication de l'article sur l'étude In Vivo conduite par le Pr Séralini, "Long-term toxicity of a Roundup herbicide and a Roundup-tolerant genetically modified maize", c'est ICI
►LIRE AUSSI
- Les OGM, des poisons ? Oui, selon l'étude scientifique "In Vivo"
- OGM toxiques ? L'avis du Pr Dominique Belpomme sur l'étude de Séralini
- Tous les articles de Ma Planète sur les OGM : cliquer ICI
- Tous les articles de Ma Planète sur les pesticides : cliquer ICI