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Video - Page 54

  • Bio-bitumes : demain, nous roulerons sur des routes à base de micro-algues

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     Bassin de culture de microalgues. Photo AFP

    On savait déjà que les micro-algues  permettent de fabriquer des biocarburants qui ont pour intérêt de ne pas concurrencer l'industrie alimentaire. La nouveauté, c'est que, pour la première fois, elles ont été utilisées pour faire... du bitume ! Dans une étude publiée ce mois-ci dans la revue "ACS Sustainable Chemistry & Engineering", des chercheurs du CNRS de Nantes, en collaboration avec l'entreprise AlgoSource Technologies, viennent en effet d'apporter la preuve que les caractéristiques du bio-bitume né des micro-algues, sont très proches de celles du « vrai » bitume de nos routes. Une bonne nouvelle pour l'écologie et la planète.

    Les infinis trésors des micro-algues

    micro algues carburant.jpgLes micro-algues seraient-elle une vraie réponse miracle aux besoins de l'humanité ? Elles sont connues depuis longtemps pour leurs applications comme colorants en cosmétique ou comme compléments alimentaires. Autre utilisation, les biocarburants. Leur raffinage pour produire des carburants verts une idée qui a émergé ces dernières années et qu'exploite notamment l'entreprise Fermentalg en Gironde, fait aujourd'hui des micro-algues l'une des alternatives les  plus prometteuses au pétrole.

    Algoroute

    Dans le cadre du programme Algoroute, financé par la région Pays de la Loire, des chercheurs de laboratoires nantais et orléanais ont produit du bio-bitume en valorisant des résidus de micro-algues, issus, par exemple, de l'extraction de protéines hydrosolubles des algues pour l'industrie cosmétique. Pour ce faire, ils ont utilisé un procédé de liquéfaction hydrothermale, de l'eau sous pression, qui transforme ces déchets de micro-algues en une phase visqueuse noire hydrophobe, le bio-bitume, dont l'aspect et les caractéristiques physiques sont très proche de ceux d'un bitume pétrolier.


    Retrouvez toutes les vidéos sur la WebTv de l'Université de Nantes

    Le faux jumeau du bitume

    innovation,cnrs,recherche,route,bitume,microalguesSi la composition chimique du bio-bitume est complétement différente de celle du bitume issu du pétrole, les deux matières ont en effet bien des points communs : leur couleur noire et, surtout, leurs propriétés de déformation et d'écoulement, sous l'effet d'une contrainte appliquée. Liquide au-dessus de 100°C, le bio-bitume peut enrober les agrégats minéraux. Viscoélastique de -20 °C à 60 °C, il assure la cohésion de la structure granulaire, supporte les charges et relaxe les contraintes mécaniques. Bref, des véhicules comme les automobiles, camions, autocars, motos et vélos peuvent rouler dessus. L'importance de l'innovation est de taille pour l'industrie routière, actuellement entièrement dépendante du pétrole, une matière première dont il faut impérativement économiser la ressource. Jusqu'à présent, la fabrication des bio-bitumes utilisait en effet des huiles végétales d'origine agricole qui ont pour inconvénient majeur d'entrer en compétition avec l'alimentation, ou bien issues de l'industrie papetière, mélangées à des résines pour améliorer leurs propriétés viscoélastiques.

    Solution durable

    La culture des micro-algues ne nécessite pas la mobilisation de terres arables. Les utiliser pour fabriquer le bitume de nos routes, est donc une solution durable pour l'avenir de la planète. Maintenant qu'on sait qu'on peut le faire, il faut évaluer la rentabilité du procédé dans la perspective d'une production à grande échelle et étudier la tenue dans le temps de ce nouveau matériau.  Ce à quoi s'attèlent dores et déjà les chercheurs, qui ne chôment pas.

    Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

    • Pour lire l'étude : "Subcritical Hydrothermal Liquefaction of Microalgae Residues as a Green Route to Alternative Road Binders", Mariane Audo, Maria Paraschiv, Clémence Queffélec, Isabelle Louvet, Julie Hémez, Franck Fayon, Olivier Lépine, Jack Legrand, Mohand Tazerout, Emmanuel Chailleux, Bruno Bujoli, "ACS Sustainable Chemistry & Engineering", volume 3, issue 4, p. 583–590. cliquer ICI
    • Les micro-algues, carburant vert : comment ça marche ?

    Les micro-algues représentent une matière première renouvelable et abondante dont la croissance est rapide. Leur culture a besoin de lumière et de CO2 (produit par les industries). Leur récolte est valorisée dans des bio-raffineries d’où sont extraits les bioénergies : le biodiesel, le biométhane, et les bioproduits : des molécules à haute valeur ajoutée et des protéines pour l’alimentation aquacole.

  • Vidéo : alors, le dodo, toujours vivant ?

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     La vidéo du dodo filmé à la Réunion ou au Costa Rica qui tourne sur le web est un faux. Capture d'écran

    "Un dodo vivant filmé à l'île de la Réunion !!!". C'est ce que proclame le titre de la vidéo postée sur YouTube la semaine dernière et visionnée près de 15.000 fois. Pendant les 20 premières secondes, apparemment filmées de nuit, on peut effectivement voir un dodo se promener aux côtés d'un iguane.

    Or le Dronte de Maurice (Raphus cucullatus), espèce endémique de l'ïle Maurice plus connue sous le nom de dodo, a disparu moins d'un siècle après sa découverte, à la fin du XVIIème siècle avec l'arrivée des Européens. Il symbolise même aujourd'hui l'archétype des espèces éteintes dont la disparition est directement imputable à l'activité humaine. Un dodo en vie, pour la science et l'écologie de la planète, ce serait une sacrée bonne nouvelle et une révolution !

     "Le vrai du faux"

    Heureusement pour la vérité scientifique et malheureusement pour les dodos et la biodiversité, la grève à Radio France, c'est fini. France Info a repris le 16 avril son décryptage "le vrai du faux numérique", en s'attaquant derechef à la fameuse vidéo qui met aussi en scène l'interview d'un "scientifique allemand de passage à La Réunion", censé avoir tourné la scène et se termine à la "Société d'études ornithologiques de la Réunion". Et non, hélas, la vidéo est un "fake" comme disent les geeks, autrement dit un faux. Comme nous l'apprend Antoine Krempf : le "reportage" réunionnais reprend en fait les premières secondes d'une vidéo réalisée par Quaseumdodo.

    Le site brésilien avait mis en scène un faux dodo "dans la forêt du Costa Rica" pour sensibiliser à la sauvegarde d'autres espèces animales en danger. Un fake, mais pour la bonne cause. A la fin de cette vidéo originale, on voit en effet le dodo brandir un message : "Je voudrais seulement sauver ceux qui existent toujours". Et ça, c'est vrai à 100%. Merci France Info !

    Cathy Lafon

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  • Télévision. Ce soir, Arte perce les secrets du régalec, le poisson mythique des abysses

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    Le régalec, dans toute sa splendeur. Photo Arte

    Dans le documentaire de Bertrand Loyer, "Régalec, premiers contacts avec le poisson roi", diffusé ce soir sur Arte, des chercheurs percent enfin les secrets d'une légende des profondeurs des océans. Celui que l'on surnomme "le serpent de mer", monstre gigantesque dans la mythologie nordique et Léviathan dans le livre d'Isaïe de l'Ancien Testament, ou encore le roi de harengs, est en réalité le plus grand poisson osseux au monde, tout-à-fait inoffensif pour l'homme. Sauf qu'on l'aperçoit trop rarement  pour s'en rendre vraiment compte.

    Le "ruban des mers"

    télévision,documentaire,arte,poissonLe régalec, surnommé aussi le "ruban des mers", vit dans les grands fonds de toutes les eaux des mers, sauf aux abords des pôles. Le poisson des abysses dont le plus grand spécimen jamais observé atteint 11 mètres de long, pour 272 kilos, des dimensions qui justifient sa stature mythique, échappe au regard des hommes et ce sont surtout des spécimens morts ou agonisants échoués sur les plages que l'on observe, comme en Californie en 2013 et au Japon, en 2014. On n'en aurait même jamais pêché dans le golfe de Gascogne, jusqu'à ce 14 avril 2002 où deux pêcheurs amateurs, Cédric Delest et David Meunier, ont remonté des eaux du bassin d'Arcachon, à la pointe du Cap Ferret, un "petit" spécimen (4,5 m de long et 45 kilos) du poisson rarissime. Confié aux chercheurs de l'IFREMER d'Arcachon et de La Rochelle, le régalec est identifié : « On le connaît, mais on ignore tout de sa vie. Depuis 1966, c'est la première fois que j'en vois un », avouait à "Sud Ouest" Jean-Claude Quéro, ancien spécialiste des poissons à l'IFREMER de La Rochelle. Le régalec a gardé ses mystères, jusqu'à cette expédition scientifique hors norme, emmenée durant deux ans en Méditerrané par le spécialiste mondial de l'espèce, Tyson R. Roberts, et des plongeurs chevronnés, pour tenter de résoudre les mystères poisson roi. Un pari fou qui a permis de filmer la créature légendaire vivante.

    "Le messager du palais des dieux"

    Aregalec ruban.jpg force de patience, un jour, en inspectant le bas de la bouée océanographique qu'ils observent des semaines durant, les scientifiques plongeurs voient apparaître un très long ruban argenté, comme une large scie miroitante, qui nage verticalement en remontant le long du filin de la bouée. Un port de roi, une tête couronnée, pas d'erreur, c'est le régalec. Moment magique à saisir, avant que le poisson, connu au Japon comme "le messager du palais des dieux" - on dit de lui qu'il annoncerait les séismes - ne retourne à vitesse grand V dans les profondeurs de la zone aphotique où il vit. Un endroit privé de lumière, qui ne connaît pas la photosynthèse. Instant fugace, mais riche d'enseignements pour les chercheurs, qui vont parvenir à déterminer, à partir de prélèvements effectués sur sa peau, ce dont se nourrit le serpent des mers. Et à découvrir bien d'autres merveilles.

    Organes luminescents sur le crâne

    regalec roi.jpgL'étonnant animal, s'il est doté de la plus longue moelle épinière de tous les poissons, a aussi le cerveau le plus petit au monde : 2 cm, soit la moitié de son oeil... Ce qui ne l'empêche pas de se déplacer dans l'obscurité des abysses, guidé par les effluves, en gardant la gueule ouverte : et pour cause, c'est là qu'est situé son système olfactif. Et d'attirer ses congénères en produisant de la phéromone, une substance chimique comparable aux hormones, et en adoptant une posture en croix avec ses longues nageoires. Encore plus étrange, les chercheurs vont découvrir que le régalec est le seul poisson qui s'automutile, en abandonnant comme le lézard une partie de sa queue, éventuellement plusieurs fois, notamment pour échapper à son prédateur, le cachalot. Et qu'il dispose sur son crâne de deux organes luminescents pour leurrer ses proies et les entraîner dans les abysses... 

    Les images à découvrir ce soir sur Arte sont d'une envoûtante et exceptionnelle beauté : sur plus de 120 plongées, les scientifiques n'ont aperçu que deux fois le hareng roi, animal rare, inoffensif et féérique.

    Cathy Lafon

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