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Sud Ouest - Page 56

  • Journées Nature 2014 : du 21 au 25 mai, l'Aquitaine passe au vert

    Top départ ce mercredi 21 mai pour la 7ème édition des Journées Aquitaine Nature.

    La "planète" Aquitaine (41.000 km carrés environ) s’étend sur un patrimoine naturel d’une diversité exceptionnelle : des centaines de kilomètres de littoral, l'estuaire de la Gironde, la forêt des Landes, le massif des Pyrénées mais aussi des lacs, des étangs, des marais, des tourbières

    site naturel,journées aquitaine nature,régionFêter la nature

    Afin de valoriser 60 de ces sites naturels hors du commun, en partenariat avec les gestionnaires du Réseau Aquitaine Nature, la Région Aquitaine organise chaque année de véritables "Journées du patrimoine vivant". Ouvertes à tous et avant tout aux familles, elles fêtent la nature et permettent de découvrir gratuitement, en famille ou avec ses amis, les merveilles naturelles de la région.

    "Des réservoirs de biodiversité indispensables"

    site naturel,journées aquitaine nature,régionVoulues par Alain Rousset, le président socialiste du Conseil régional d'Aquitaine, ces journées sont l'occasion de montrer combien, "au-delà des enjeux strictement environnementaux [...], les espaces naturels d'Aquitaine portent des enjeux sociaux, culturels, économiques et de santé publique".

    site naturel,journées aquitaine nature,régionMarraine des Journées Aquitaine Nature, Monique de Marco, vice-présidente EELV du Conseil régional, en charge de l'Environnement et de l'Adaptation au changement climatique, souligne l'importance des sites naturels remarquables, qui sont "d'une part, des réservoirs de biodiversité indispensables à la fonctionnalité des contenus écologiques et d'autre part, un pôle d'expérimentation sur les questions de climat".

    "Au nom de la terre"

    Les Journées Aquitaine Nature sont l'occasion d'observer la faune, la flore, de voir la nature à vélo et sur l'eau, de se balader au coeur d'une biodiversité unique. Le tout, avec 150 animations originales, ludiques et pédagogiques, proposées aux grands comme aux petits, et une grande variété d'activités (safari photo, visites nocturnes, ateliers...). En parallèle, les "Ciné Nature" proposeront une programmation de films consacrée aux grands enjeux environnementaux ou à la valorisation et à la sauvegarde des espèces. On pourra notamment voir, ou revoir, "Au nom de la terre", le très beau film de Pierre Rabbhi, le pionnier de l'agro-écologie, sorti en 2013.

    site naturel,journées aquitaine nature,régionLa Gironde en pointe

    Dordogne, Lot-et-Garonne, Pyrénées-Atlantiques, Landes... chaque département aquitain se prépare au rendez-vous de ces portes-ouvertes sur la nature, uniques en leur genre. Très impliquée, la Gironde, propose ainsi 20 sites à découvrir, de la réserve naturelle géologique de Saucats à la réserve naturelle des marais d'Hourtin, en passant par celle de Bruges , la réserve naturelle nationale du banc d'Arguin et le site de la Dune du Pilat.

    Les Aquitains ont quatre jours pour découvrir que l'avenir de leur région passera par celui de sa biodiversité. Quel beau week-end en perspective !

    Cathy Lafon

    • Télécharger le programme des Journées Aquitaine Nature  : cliquer ICI
  • Pesticides dans les vignes :une salariée obtient la reconnaissance de la "faute inexcusable de son employeur"

    vigne gappe 2.jpg

    C'est une information publiée par "le Monde", le 11 avril dernier. Après sept ans de combat judiciaire, Sylvie S., salariée en Dordogne dans un domaine viticole et intoxiquée par une pulvérisation de pesticides, a obtenu la reconnaissance de la "faute inexcusable de son employeur".

    Une première

    La nouvelle risque de faire grand bruit dans les rangs de vignes du Sud-Ouest, et au-delà. Si les maladies dues à l'exposition aux pesticides sont de plus en plus souvent reconnues comme professionnelles, la reconnaissance de la faute inexcusable par l'employeur constitue en effet une première.

    vigne pesticides traitement.jpgEmpoisonnée par deux pesticides

    Les faits se sont produits en 2007. Employée par le château Monestier La Tour, qui produit des Bergerac rouges et blancs réputés, Sylvie S. travaille le 8 juin sur des vignes traitées la veille avec deux produits phytosanitaires du groupe BASF, le Cabrio Top et le Clameur, reconnus comme "irritants". Sans le savoir et sans même une paire de gants, Sylvie reçoit en plein visage de hautes doses de produits insecticides hautement dangereux. Après avoir été hospitalisée d'urgence à l'hôpital de Sainte-Foy, la salariée continue à souffrir par la suite de violents maux de têtes, de vertiges, de nausées et de grosses fatigues. Elle fait reconnaître qu'elle est victime d'un accident du travail en août 2007. Elle reste en arrêt de travail jusqu'au 25 mai 2010, date à laquelle la Mutuelle sociale agricole (MSA) la déclare "consolidée". Elle souffre cependant toujours de troubles importants et n'a jamais pu reprendre une activité professionnelle depuis 2007.

    Un espoir juridique pour tous les salariés victimes de pesticides

    Le tribunal des affaires sociales de Bordeaux (TASS) rejette une première fois, en février 2012, sa demande de reconnaissance de faute inexcusable de l'employeur, le jugement spécifiant que la cause à l'origine des troubles n'était pas démontrée. En 2013, le 31 octobre, la chambre sociale de la cour d'appel de Bordeaux infirme la décision et reconnait la faute inexcusable, s'appuyant sur le fait que la dangerosité des produits utilisés ne pouvait être ignorée des propriétaires du château, qui, en outre, n'avaient pas fourni de matériel de protection adapté. Ces derniers avaient décidé de se pourvoir en cassation.  Démarche qu'ils ont abandonné le 10 avril dernier : la responsabilité de l'employeur dans l'intoxication de la salariée viticole est donc reconnue et ouvre à Sylvie, dont la rente d'accident de travail s'élève à 107 euros mensuels, la possibilité de bénéficier d'une indemnisation complémentaire.

    En Gironde aussi

    marie lise bibeyran.jpgCette victoire juridique fait avancer la jurisprudence et constitue un encouragement pour tous les autres salariés victimes de pesticides qui ont engagé ou voudraient engager de telles procédures. Comme en Gironde, où Marie-Lys Bibeyran (photo ci-contre) dont le frère, Denis, est décédé  en 2009 d’une forme rare de cancer après avoir, sa vie durant, pulvérisé des produits chimiques dans les vignes, est persuadée du lien de cause à effet. Salariée viticole elle-même, elle a entamé des démarches auprès de la MSA de Gironde pour obtenir la reconnaissance post-mortem du cancer de son frère comme maladie professionnelle due aux phytosanitaires qu'il utilisait en tant qu'ouvrier agricole.

    Cathy Lafon

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    REPERES

    •  La France reste le premier utilisateur de pesticides en Europe avec 62.700 tonnes de substances actives vendues en 2011. Malgré le lancement du plan Ecophyto en 2008, et l’objectif affiché de réduction de 50% des pesticides en 10 ans ainsi que l’exclusion des substances les plus dangereuses, la consommation de pesticides a augmenté entre la période de 2009-2010 et la période 2010-2011 de 2,7%.
    •  780.000 hectares de vignobles français représentent 3,7 % de la surface agricole utile du pays, mais consomment environ 20 % des pesticides.
    • La Mutuelle Sociale Agricole estime pour sa part que seuls 5 % des cancers seraient liés aux pesticides
  • Polémique sur la démoustication en Gironde (suite). Pour l'INRA : inquiétude légitime mais alarme infondée

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    Un beau spécimen de moustique tigre. Photo DR

    Les moustiques inquiètent les autorités sanitaires car ,au delà des désagréments pour les peaux sensibles, ils peuvent être vecteurs de maladies virales graves, telles que la dengue, le chikungunya, la fièvre jaune... L’arrivée en France et dans nos contrées du moustique tigre (Aedes albopictus), originaire d’Afrique de l’Est, en a rajouté une couche et incite à procéder à des démoustications sanitaires afin d'éradiquer les petites bêtes indésirables. Démoustications qui inquiètent parfois à leur tour les écologistes, pour leurs conséquences possibles sur la biodiversité locale, comme récemment en Gironde.

    La Sepanso,association de protection de l'environnement aquitaine vient ainsi de porter plainte auprès de la Commission européenne pour une démoustication effectuée dans le marais de Montferrand, à la demande de quatre communes de la Presqu’île, Ambès, Ambarès et Lagrave, Saint Louis de Montferrand et Saint Vincent de Paul. Selon l'association, telle qu'elle a été menée, cette opération sanitaire pourrait nuire à la biodiversité locale.

    moustiques,démoustication,prévention,lutte,gironde,montferrand,bactérie,btiLa crainte de la Sepanso : une bactérie exogène, menace pour la biodiversité locale

    Ma Planète a relayé, le samedi 12 avril, les motivations de la plainte des écologistes et leurs explications. Les opérations de démoustication par pulvérisation de BTi (Bacilius Thuringiensis, var. Israelensis) autorisées par le préfet dans le marais de Monferrand, concernent  douze sites Natura 2000 du département de la Gironde. Or, selon la Sepanso, au-delà des moustiques visés, la disparition des insectes et larves dans le marais de Monferrand pourrait perturber l'écosystème local et la la biodiversité d'un site naturel que le classement en zone Natura 2000 a, justement, pour objet de protéger.  Par ailleurs, toujours selon l'association écologiste, le  BTi, agent biologique, serait une bactérie exogène, qui pourrait renforcer le nombre des espaces invasives indésirables et nocives aux écosystèmes locaux. Pour la Sepanso, une démoustication mécanique ciblée aurait suffi.

    moustiques,démoustication,prévention,lutte,gironde,montferrand,virus,maladie,bactérie,btiUn tueur de moustique sélectif et bien de chez nous

    Laurent Lagadic, de l'unité d'Ecotoxicologie aquatique à l'INRA de Rennes (photo ci-contre) réagit aujourd'hui à l'article publié sur le blog Ma Planète et répond à la Sepanso.  Les inquiétudes exprimées par l'association écologique concernant des sites Natura 2000, sont légitimes, reconnaît le chercheur. Mais, selon lui, il convient d'en modérer la vision trop alarmiste. Et ce, principalement pour deux raisons. "Contrairement à tous les autres larvicides, le Bti est un agent biologique hautement sélectif et aussi étonnant que cela puisse paraître, à la dose recommandée pour la démoustication, il ne tue que les larves de moustiques et épargne les larves de chironomes (vers de vase) ", précise le scientifique, qui rectifie aussi : "le Bti ne vient pas de contrées éloignées où les écosystèmes sont différents des nôtres, mais il est bel et bien naturellement présent dans les sols des écosystèmes français". Il ne s'agit donc pas d'une espèce invasive et, à ce titre, il n'y a pas de risque à l'utiliser dans notre région.

    Une pratique sous haute surveillance

    Le chercheur de Rennes souligne aussi que "la démoustication est une pratique sous haute surveillance". Indépendamment des autorisations préfectorales, qui s'appuient sur les recommandations de l'Agence Régionale de Santé (ARS),  "les interventions de démoustication font l'objet d'un suivi des effets non intentionnels sur l'environnement, notamment sur les espèces non cibles d'invertébrés qui participent aux réseaux trophiques". Utilisé partout en France métropolitaine et DOM, dans la mesure où c'est actuellement le seul et unique larvicide autorisé par la réglementation, les résultats des études à long terme menées sur le terrain montrent qu'aux concentrations où il est recommandé pour être efficace contre les larves de moustiques, le Bti (sous la formulation VetoBac WG) n'affecte pas les larves d'autres insectes ou invertébrés, ni en terme d'abondance, ni du point de vue de leur diversité. Des résultats concordant avec ceux obtenus ailleurs en Europe - en Suède, par exemple - ou dans le monde - Etats-Unis, Australie, précise Laurent Lagadic.

    Ce suivi, réalisé par l'INRA, est en place depuis plusieurs années sur la façade atlantique, rappelle le scientifique de l'INRA.

    Cathy Lafon

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    CONTACTS

    • Sepanso : fédération régionale des associations de protection de la nature de la région Aquitaine, affiliée à France Nature Environnement (FNE). Sepanso gironde : 1 Rue de Tauzia, 33800 Bordeaux. Tel : 05 56 91 33 65. Courriel : sepanso22sepanso.org. Site internet : http://www.sepanso.org/gironde

    • Laurent Lagadic. UMR INRA - Agrocampus ESE (Ecologie et Santé des Ecosystèmes). Equipe Ecotoxicologie et Qualité des Milieux aquatiques, 65 Rue de Saint Brieuc, CS 84215,35042 Rennes Cedex. Courriel : Laurent.Lagadic@rennes.inra.fr