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Sud Ouest - Page 55

  • Mon été 2014 en mode écolo. Au Porge, en Gironde, je repars de la plage avec mes déchets

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    La plage du Porge. Archives Ma Planète.

    Les déchets sur les plages, c'est la plaie des mers et des océans, mais c'est aussi celle des communes du littoral : l'été, nettoyer le sable et vider les poubelles des parkings pèse très lourd dans leur budget. Pour en finir avec la pollution des poubelles qui débordent et réduire sa facture propreté, le village du Porge, sur la côte atlantique girondine, lance cette année l'opération "Plage sans poubelle". Une initiative originale, première du genre en France.

    Le Porge, commune "écolo"

    Classée "zone verte", la commune du Porge protège son littoral du béton depuis les années 1960 et l'aménagement de la côte aquitaine par la MIACA, en privilégiant la forêt, la sylviculture et un tourisme estival attiré par les plaisirs de l'océan et de la bronzette, mais aussi par la "nature". Un vrai tour de force quand le plus proche voisin qui s'appelle Lacanau a fait le choix du tourisme de masse, générateur de gros profits financiers qui peuvent faire rêver... Mais l'option du Porge d'un développement économique durable basé sur le respect de la nature finit par payer: ses plages sauvages accueillent la bagatelle de 600.000 personnes par an, avec des pics de fréquentation de 30.000 personnes par jour, certains week-end de juillet et d'août. Son camping municipal "La Grigne", à l'abri de la dune en bordure d'océan, au calme sous les pins, vient de gagner une troisième étoile. La Jenny, au sud, abrite une résidence pour naturistes de standing, respectueuse de la nature.

    plage porge.jpgDes plages qui se ré-ensablent naturellement

    Le caractère naturel des plages vient en outre de marquer des points cet année : il leur a permis de résister aux coups de boutoir de l'océan en furie cet hiver. Cisaillées par les vagues, les plages du Porge ont reculé et leurs dunes sont devenues de véritables falaises, comme ailleurs. Mais, à l'inverse de Lacanau ou de Montalivet, au Porge, il n'y a pas eu de front de mer détruit et les plages se ré-ensablent naturellement. Les dunes végétalisées avec soin par l'ONF, qui invite depuis des décennies les touristes à les respecter, constituent une défense naturelle plutôt efficace contre le recul du trait de côte. Bref, cet été, sur la côte atlantique, Le Porge fait un peu figure d'exception, avec ses plages quasi intactes malgré les tempêtes exceptionnelles de l'hiver. Enfin, cerise sur le gâteau, la sylviculture porgeaise peut aussi s'enorgueillir d'avoir relancé des activités de gemmage, tombées en désuétude...

    "Zéro poubelle" : une opération écolo vraiment durable

    La démarche "zéro poubelle" de la commune ne constitue finalement pour elle qu'une étape supplémentaire dans sa politique de développement durable. Le constat est bien connu : les poubelles, c'est comme les autoroutes, plus on en met, plus elles débordent. Alors cette année, sur la plage centrale, il n'y aura plus de poubelles du tout. L'an dernier, déjà, l'ONF avait supprimé les poubelles sur les parkings et les aires de pique-nique, au nord et au sud de la plage centrale et les avaient regroupées sur les parkings de cette dernière.

    panneaux le porge.jpgPédagogie

    Cette année, la commune passe la vitesse supérieure. Pour garantir la réussite de l'opération, elle l'accompagne d'un volet pédagogique important. Une douzaine de panneaux explicatifs (photo "Sud Ouest" ci-contre) mettant en scène des écoliers de la commune, traduits en anglais et en allemand, ont été placés sur les parkings et les accès à la plage du Gressier pour demander aux touristes de remporter leurs déchets chez eux : "Je suis écolier au Porge et je ne veux pas ramasser tes déchets. Alors, ramène les chez toi ! Merci". Par ailleurs, quatre jeunes "ambassadeurs" de la propreté n'auront pas pour seule mission cet été de ramasser les dépôts d'ordure sauvages sur la plage, mais surtout d'expliquer la démarche de la commune aux touristes, pas tous éco-responsables, on s'en doute, afin de les aider à changer de comportement.

    L'opération plage sans poubelle devrait aussi permettre à la commune du Porge de réduire la facture de 85.000 euros qu'elle règle avec l'ONF chaque année pour l'évacuation des 826 tonnes de déchets non triés que laissent les touristes derrière eux. Et peut-être de financer ainsi d'autres actions destinées à lui permettre de gagner encore de nouveaux galons en matière d'écologie, comme la construction de la piste cyclable qui doit relier le bourg à la plage.

    Cathy Lafon

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  • Mon été 2014 en mode écolo. La planche de surf "verte" est née au Pays basque

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    Benoît Rameix, le shaper, le sculpteur de planches, l’un des trois fondateurs de la start-up Notox, basée à Anglet, sur la zone artisanale du Lazaret. © Photo Sud Ouest / Betrand Lapègue  

    Les grandes vacances approchent à grand pas, ou sont déjà là. Comment passer l'été en se faisant plaisir dans un plus grand respect de la planète et du développement durable ? Voici une première réponse, avec la planche de surf « propre » en fibre végétale, réalisée depuis trois ans par Notox, un petit « atelier-labo » des Pyrénées-Atlantiques, fait peu à peu son chemin. Adoptée par des pratiquants, elle a été adoubée par le ministère du Redressement productif, et vise l’export.

    planche green.jpgUne planche de surf, c'est super polluant

    L'invention est loin d'être anodine. Car, paradoxe pour les surfeurs qui entretiennent un lien « nature » avec l’océan, la fabrication d’une planche est une activité polluante et nocive pour la santé. « Une planche de trois kilos génère six kg de déchets dont 100% ne sont pas recyclables », rappelle Dominique Villenave, 45 ans, co-fondateur de l’entreprise Notox (No Toxique) à Anglet.

    Des matériaux extrêmement polluants et dangereux

    « La fabrication obéit à un processus immuable depuis 50 ans », explique-t-il. « Un pain de mousse en polyuréthane coulé dans de la résine, sur laquelle on colle de la fibre de verre. Des matériaux extrêmement polluants et dangereux » comme l'a mis en évidence une doctorante en médecine, la Dr Xavière Houyert, dans une étude qu'elle réalisée en 2011 sur le sujet. « La salle de ponçage où s’échappent les très fines poussières de matières plastiques et fibres de verre, qui vont directement dans les alvéoles des poumon, elle appelle ça "la classe amiante". C’est dire la dangerosité », précise Dominique Villenave.

    Créer une  planche verte idéale

    planche surf,notox,écologique,océan,atlantique,déchets,pyrénées atlantiques,anglet,innovationD'où l'idée de créer un atelier visant à « s’approcher le plus possible de la planche idéale », en diminuant les matériaux polluants, concrétisée par Dominique Villenave avec deux ingénieurs de 35 ans eux-mêmes surfeurs, Pierre Pommiers et Benoît Rameix. La fibre de verre a été remplacée par de la fibre de lin. Dotée d’une flexibilité naturelle que n’a pas la fibre de verre, plus absorbante aux vibrations, la logique voulait qu’elle améliore la « tenue de vague ». Pari tenu semble-t-il, si l’on en croit des pratiquants. « Je surfe sur Notox depuis presque un an après y avoir mis ma fille, car je voulais une marque de confiance avec un vrai suivi », déclare Emmanuelle Joly (photo ci-dessus), 42 ans, une pionnière du surf féminin en France, aux dix ans de circuit pro et six titres européens dans les années 90. « Depuis je ne peux plus revenir sur des matériaux classiques, je les trouve moins réactifs et performants », assure-t-elle. « Or c’est ce que je demande avant tout à une planche ».

    Les déchets ultimes réduits des deux tiers

    La gageure pour Notox fut notox.jpgde construire un atelier sophistiqué où les déchets sont isolés, recyclés et revalorisés, à chaque stade de la production: shape (design), modelage, glaçage et ponçage. Les pièces dédiées à la stratification et au ponçage ont été dotées d’un système de traitement d’air et d’aspiration à l’outil (ponceuse, robot…), explique-t-on chez Notox. Au final, la quantité de déchets ultimes, non recyclables, « principalement des résines », a été réduite de plus des deux tiers. Stratégiquement, l’atelier-labo a diversifié ses services: planches à la demande, mise à disposition locative pour « shapeurs » (designers, ndlr) extérieurs, sous-traitance de petites et moyennes séries de planches.

    Résistante et réactive, mais chère

    Philippe Chevallier, un shapeur et surfeur de 45 ans, y fait ainsi fabriquer une partie de ses planches. « La Notox réduit les déchets et possède des propriétés mécaniques bien meilleures que la planche en fibre de verre. Elle est plus résistante aux chocs ». « Bien sûr, ça se paye », ajoute-t-il. Une planche classique coûte environ 500 euros. La Notox est 250 euros plus chère. Mais, selon Philippe Chevallier : «c’est mérité ».

    Au-delà des planches elles-mêmes, Notox vise une autre étape :  conceptualiser l’atelier Lab Notox et l’externaliser sur les lieux de productions.

    Cathy Lafon avec l'AFP

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    • Notox en chiffres. Créé en 2010, Notox produit environ 400 planches par an, emploie cinq personnes et a réalisé en 2012 un chiffre d’affaires de 230.000 euros, dont 15% à l’export.  En 2913, Notox a été décorée et honorée au ministère du Redressement productif, parmi d’autres entreprises innovantes, lors d’une soirée vouée aux « objets de la nouvelle France industrielle. Le ministre Arnaud Montebourg a salué en eux des « sans-culottes de la Révolution industrielle en cours », qui ont « transgressé des lignes, inventé des procédés, et s’apprêtent à exporter ». Mazette !
  • Biodiversité: en mai, je compte les oiseaux !

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    Une fauvette grise. Photo DR

    A vos agendas : les 24 et 25 mai prochains, l’Observatoire des oiseaux des jardins organise un vaste recensement des oiseaux des jardins, ouvert à tous.

    Sciences participatives

    Mené conjointement par le Muséum national d’Histoire naturelle et la Ligue de protection des oiseaux (LPO), dans le cadre des sciences participatives, ce projet a pour but de collecter un grand nombre de données sur les oiseaux peuplant les parcs et jardins de France et de la région, afin de mieux les connaître. Mésanges, fauvettes, chardonnerets... : l'observation participative permettra notamment d’étudier l’impact de différents facteurs, tels que le réchauffement climatique, l’apport hivernal de nourriture ou la présence de certaines espèces végétales, sur ces populations.

    Comment ça marche ?

    Rien de plus simple. Tout le monde peut contribuer à cet observatoire :  il suffit de se rendre sur le site www.oiseauxdesjardins.fr afin d’y enregistrer son jardin et de saisir ses observations. Photos, images et sons y sont à disposition pour aider à l’identification. Vous n'avez pas de jardin ? Pas de problème : vous pouvez observer les jolies petites bêtes  à plumes dans un square, un parc public ou même sur votre balcon. Vous rejoindrez ainsi les internautes amis des oiseaux qui suivent déjà plus de 11.200 jardins en France dont plus de 400 en Aquitaine.  

    En automne et en hiver

    Cette opération est reconduite chaque année en automne et en hiver. En effet, si le printemps est une saison privilégiée pour l’observation des oiseaux qui entament leur période de reproduction, l’automne puis l’hiver sont des moments tout aussi importants. Les conditions dans lesquelles nos amis à plumes vont traverser les mois les plus froids, permettent d'augurer du succès de la prochaine saison de nidification.

    Pratique : des conseils pour bien accueillir les oiseaux dans vos jardins (mangeoire, nichoir…) sont également disponibles sur le site internet de l’observatoire.

    Cathy Lafon

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