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Sud Ouest - Page 60

  • OGM et pesticides : sale temps pour le miel et les abeilles

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    Apiculteurs au travail dans une école d'apiculture en Dordogne. Photo archives Sud Ouest

    Mauvaises nouvelles en série pour les abeilles. Au moment où les apiculteurs accusent une chute de production de miel en 2013 et doivent batailler pour obtenir le durcissement des restrictions des pesticides afin de stopper la mortalité des abeilles, le parlement européen a rejeté, le 15 janvier, une résolution rendant obligatoire l’étiquetage du pollen OGM contenu dans le miel.

    miel fabrication.jpg"A quoi bon labelliser le miel OGM ?", se demande l'Europe

    Alors qu'ils viennent de s'opposer à l’autorisation d’un nouveau maïs génétiquement modifié dans l'Union européenne, et qu'ils se proposent d'interdire l'utilisation de certains pesticides nuisibles aux abeilles, les eurodéputés sont allés à l’encontre de la Cour de justice européenne pour autoriser désormais les apiculteurs à ne pas labelliser leur produit OGM. La raison de ce paradoxe serait qu'ils considèrent le pollen comme "constituant naturel du miel et non comme ingrédient". En effet, justifie la rapporteuse du texte, Julie Girling, "seul le contenu génétiquement modifié dépassant 0,9% du produit doit être mentionné sur l’étiquette. Etant donné que le pollen n’est présent qu’à hauteur de 0,5% environ dans le miel, il ne dépassera jamais le seuil qui nécessiterait son étiquetage". Un argument que le Tartuffe de Molière n'aurait pas renié.

    rayon miel.jpgFavoriser les importations de miel

    Plus de 40% du miel consommé en Europe est importé. Il provient principalement des pays d’Amérique latine, Mexique et Argentine, où prospèrent les cultures OGM. En allant à l’encontre de la Cour de justice européenne, les eurodéputés ont satisfait les producteurs de ces pays exportateurs pour qui cette mesure aurait menacé l’approvisionnement en miel de l’Union Européenne.

    La décision européenne ne satisfait ni les associations de protection de l’environnement ni le groupe européen des Verts qui déplore un arbitrage qui "protège les OGM" aux dépens des consommateurs, ni les apiculteurs français. Et encore moins les abeilles.

    miel.jpgMais où est donc passé tout le miel ?

    En 2013, 16.000 tonnes de miel ont été récoltées en France, des chiffres bien inférieurs à ceux de 2012, où la filière apicole ne produisait déjà plus que 45% de la consommation nationale de miel, estimée à 40.000 tonnes, contre 64% en 2004, selon FranceAgrimer. La diminution du miel va de pair avec celle des petites ouvrières qui le fabriquent :  de 2004 à 2013, le nombre de ruches a diminué de 20%. En cause : les attaques de frelons asiatiques et surtout les pesticides, responsables de la surmortalité des colonies d'abeilles.

    le foll.jpgLe bras de fer sur les pesticides

    Lors du dernier Comité Stratégique pour l'Apiculture du 17 décembre 2013, cinq organisations apicoles (Confédération Paysanne, Fédération Française des Apiculteurs Professionnels, Fédération Nationale des Organisations Sanitaires Apicoles Départementales, Union Nationale de l'Apiculture Française et Syndicat National de l'Apiculture ) ont claqué la porte. Irrités par "l'incohérence des propositions du plan de développement durable de l'apiculture proposé" par Stéphane Le Foll, Ministre de l'Agriculture, les apiculteurs réclament dans un communiqué de presse du 20 janvier, qu'avant toute initiative visant à développer la filière apicole, l'Etat prenne la décision politique d'interdire l'utilisation des néonicotinoïdes. Ils dénoncent aussi  le récent avis favorable de la France à l'utilisation européenne du thiaméthoxame, un pesticide utilisé notamment dans la vigne, jugé hautement toxique par les producteurs de miel. 

    Les abeilles... et les hommes

    En clair : pour les apiculteurs, le gouvernement doit s'engager clairement à réduire les  pesticides pour stopper la mortalité continue des abeilles. Et donc, tout mettre en œuvre pour réduire l'utilisation et la toxicité des phytosanitaires, qui, argumentent-ils, "impactent en permanence les abeilles, les insectes, les oiseaux, l'air, l'eau, les poissons... et l'homme, bien entendu".

    Cathy Lafon

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  • Aquitaine : c'est parti pour la première maison-pavillon à énergie positive!

    mca,maisons

    Avec leur maison à énergie positive "Horizon", présentée en exclusivité le 8 novembre dernier au salon "Vivons Maison" à Bordeaux, les Maisons de la Côte Atlantique introduisent l'écologie dans l'accession à la propriété pavillonnaire.

    Economiser 500 à 1.000 € par an sur sa facture d'électricité

    L'inauguration par MCA de la première maison pavillon témoin à énergie positive associée à son véhicule électrique (ZOE de Renault) répond à un pari ambitieux : sensibiliser les consommateurs au développement durable et leur permettre d'acquérir une maison d'un coût similaire à celui d'un logement du même type classique en réalisant une économie sur sa consommation énergétique de 500 à 1.000 € par an.

    Comment ça marche ?

    Baptisée "Horizon", la maison produit sa propre énergie électrique grâce au photovoltaïque. Son propriétaire la vend au fournisseur d'électricité de son choix (EDF, Enercoop...) et rachète ensuite sa propre consommation.  A condition de disposer d'une voiture électrique, on économise donc aussi sur le coût de ses déplacements en voiture : le modèle énergétique de la maison Horizon équipée d' un chargeur pour batterie électrique, inclut en outre cette option.

    mca,maisonsMade in Aquitaine

    "Made in France" et "in Aquitaine", le pavillon de MCA est construit en brique classique. Il ne se revendique pas 100% écolo et n'utilise pas des méthodes ou de matériaux de construction éco-révolutionnaires. En revanche, il répond à la norme RT 2012, et avec son équipement de 40 panneaux photovoltaïques, sa pompe à chaleur et son excellente isolation, il offre la possibilité d'acquérir une maison "verte" qui produit suffisamment d'électricité pour elle-même et pour un véhicule secondaire électrique. Les panneaux solaires sont orientés plein sud, et les ouvertures sud-ouest.

    Le pavillon "vert" idéal

    D'une surface de 122 m2, pour un investissement inférieur à 200.000 €, ses pièces, que de grandes baies vitrées rendent très lumineuses, fort bien distribuées et ventilées, jouissent d'un grand confort acoustique. De plain-pied, avec un salon/séjour de 52 m2, une cuisine ouverte, trois chambres dont une suite parentale, un bureau, deux salles de bains (sans baignoire, c'est plus écolo) et une véranda fermée qui peut faire office de cuisine d'été (ou d'hiver), le pavillon est idéal pour une famille de deux ou trois enfants.

    mca,maisonsDeux (petits) bémols

    Deux  bémols toutefois au pavillon "Horizon": la maison, conçue tout électrique, ne propose pas dans sa version initiale de poêle à bois. Les futurs propriétaires peuvent rajouter cette option s'ils le souhaitent, mais cela augmente le prix de l'investissement. Pour profiter pleinement du concept 'Horizon", il semble qu'il faille disposer d'un véhicule électrique. La Zoé, donc. Sans entrer dans le détail, il convient de rappeler qu le débat sur la voiture électrique comme mode de transport 100% durable est toujours ouvert.

    Une maison à énergie positive pour un territoire à énergie positive

    Un "territoire à énergie positive" est un territoire dont les besoins d’énergie ont été réduits au maximum et sont couverts par les énergies renouvelables locales, selon  trois principes : sobriété énergétique, efficacité énergétique et énergies renouvelables. Selon MCA, le concept de ce pavillon modèle en matière de développement durable qui décline ces trois principes, devrait servir de base dans la réglementation thermique française de 2020. La maison à énergie positive devrait devenir la norme pour tous les logements neufs, selon les critères de la future norme RT 2020, qui prévoit que "le bâtiment à énergie positive (BEPOS ou Bpos) est une construction de très basse consommation d’énergie qui produit plus d’énergie qu’elle n’en consomme".

    Ca bouge tous azimuts dans la construction durable en Aquitaine

    L'initiative de MCA est bien dans l'air du temps. L'Institut aquitain Innovation et excellence facteur 4 (Inef 4) a reçu récemment l'appui financier et le soutien du programme national des Investissements d'avenir et de la Région Aquitaine. Concrètement, cela lui donne la capacité à investir, dans les cinq ans qui viennent, 28 millions d'euros dans la transition énergétique des bâtiments, afin de répondre à l'objectif de diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre. Par ailleurs, l'association Construction Durable et Performance Energétique en Aquitaine (CDPEA) vient de lancer un appel à candidature pour le Palmarès Aquitain de la construction durable, premier du genre en 2013. Pour l'habitat individuel, collectif, tertiaire et les équipements publics en construction neuve ou en rénovation.

    La maison "Horizon", à l'avant-garde de l'horizon vert du logement et de l'immobilier, constitue dores et déjà un habitat idéal pour vivre dans les futurs territoires à énergie positive (TEPOS) que la France veut  déployer, comme en Aquitaine, où le dispositif TEPOS a été lancé en mai 2012.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • MCA. Créée en avril 1986, la société MCA vend 35 maisons la première année. L’évolution est rapide et en 1990, un premier pavillon témoin est installé à la foire de Bordeaux Lac. Après 27 ans d'expérience dans le secteur de la construction individuelle, Groupe, devenu premier constructeur national, a son siège à Artigues-près-Bordeaux en Gironde et dispose de près de 40 agences commerciales et de 4 agences techniques sur les départements de la Charente, de la Charente-Maritime, de la Dordogne, de la Gironde, du Lot-et-Garonne, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques.
    • Liste et adresses des agences MCA : cliquer ICI
    • Le pavillon Horizon est à visiter sur le site de la foire expo de Bordeaux Lac. Site internet : cliquer ICI
    • Tél : 05 56 50 55 05- Fax : 05 56 50 08 73. Prendre contact par e-mail: cliquer ICI
  • Pollution de l'air : l'Aquitaine est la cinquième région la plus émettrice de CO2, selon l'Insee

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    Bordeaux, dont la rocade est engorgée quotidiennement, capte avec Bayonne et Pau, près de la moitié des déplacements domicile-travail-études en Aquitaine. Photo archives "Sud Ouest"

    Mauvaise note pour l'Aquitaine en matière d'écologie : pour aller travailler ou étudier, un Aquitain émet en moyenne 660 kg de CO² par an. Pour la qualité de l'air que nous respirons et pour la lutte contre le réchauffement climatique, c'est trop.

    La progression de l'étalement urbain

    Telle est la conclusion qu'on peut tirer d'une étude de l'Insee Aquitaine présentée hier. Basée sur des données de 2009, elle s'intéresse aux émissions de CO² résultant des déplacements dans la région, liés au travail et aux études, selon les aires urbaines. Cette publication fait suite à une étude parue en janvier 2013 sur les déplacements domicile-travail en lien avec l'étalement urbain : en 2009, deux actifs aquitains sur trois quittaient leur commune de résidence pour aller travailler. Loin de diminuer, la progression de ces flux quotidiens, de plus en plus nombreux, reflète aussi celle de l’étalement urbain.

    870.000 tonnes de CO² par an

    L'Insee le rappelle, le transport, tous modes confondus, de personnes ou de marchandises, est le principal émetteur de CO², premier gaz responsable de l'effet de serre. Les déplacements des personnes pour aller travailler ou étudier représentent environ 12 % du total de ces émissions. En 2009, dans la région, les navettes quotidiennes concernaient 1,3 millions de personnes.  Les émissions de gaz à effet de serre dues à ces déplacements sont évaluées à 867.000 tonnes de CO²par an, soit, en moyenne, 660 kg par "navetteur".  

    L’Aquitaine est la cinquième région de France la plus émettrice de CO²

    Ces chiffres de l'Insee classent l'Aquitaine au cinquième rang des régions les plus polluantes en terme de CO², derrière Rhone-Alpes, Provence-Alpes-Cote d'Azur, Nord-Pas-de-Calais et Pays de Loire. Le classement ne prend pas en compte l'Ile-de-France, région trop  particulière. Trois explications à ce mauvais résultat. : l'Aquitaine couvre un vaste territoire, son attractivité démographique est forte, enfin, la concentration des emplois dans les zones urbaines et l'étalement urbain éloignent les lieux de résidence des lieux d’activité. Mauvais pour les économies d'énergie, cet élément grève lourdement le budget des ménages, qui, obligés de se loger de plus en plus loin des centres villes où le logement est trop cher, doivent aussi financer des déplacements de plus en plus coûteux.

    pollution air voiture.jpgBordeaux, Bayonne et Pau pèsent pour plus de la moitié des déplacements

    Dans la région, le niveau des émissions de CO² est  toutefois différent selon le lieu de résidence des "navetteurs", précise l'Insee : un habitant de l’aire urbaine d’Agen émet, en moyenne, moins de CO² qu’un résident de l’aire urbaine de Langon. Les trois plus grandes unités urbaines Bordeaux, Bayonne et Pau captent près de la moitié de ces déplacements. Trois territoires dans lesquels les seuils admissibles de pollution de l'air sont trop souvent dépassés, comme le note régulièrement l'Airaq (Association pour la surveillance de la qualité de l’air en Aquitaine). En Gironde, notamment, la place Gambetta à Bordeaux détient la palme tant pour le dioxyde d’azote que pour les particules.

    Une forte utilisation de la voiture en Aquitaine

    Les cadres sont les actifs les plus mobiles et la voiture reste le mode de transport le plus utilisé par les Aquitains, y compris pour les déplacements dans une même commune. Contrairement aux objectifs fixés par les lois du Grenelle de l'environnement, les évolutions en matière de pratiques de déplacement ne s’infléchissent pas dans la région, où l’usage de la voiture progresse encore. 79 % des déplacements domicile-travail se font en voiture (et autres véhicules quatre-roues) avec une progression de 2 points depuis 1999. Dans les autres régions de France, la proportion est plus faible, 77 %.

    Des pistes d'amélioration

    L'Insee présente son étude en rappelant que "la maîtrise des déplacements individuels motorisés est un levier fort des politiques publiques en terme de réduction des émissions de gaz à effet de serre". Lutter contre la changement climatique et améliorer la qualité de l'air, cela passe nécessairement par la diminution des distances de déplacement et par le développement de modes de transports alternatifs à la voiture individuelle, notamment le train (TER), mais aussi les bus, le tramway et les déplacements doux (marche à pied, vélo).

    Autant d'objectifs bons pour la santé, car les particules fines sont responsables d'une hausse des maladies respiratoires, pour le portefeuille des Aquitains, et pour la lutte contre le réchauffement climatique. Dont acte.

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Tous les résultats détaillés de cette étude, réalisée en partenariat par l’Insee Aquitaine et la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement dans l’Aquitaine (DREAL) sont rassemblées dans le e-dossier n° 2 de novembre 2013 : « Émissions de CO2 liées aux déplacements :les longs trajets, en voiture, pénalisent l’Aquitaine ». Ce document est consultable et téléchargeable gratuitement sur le site internet de l’Insee Aquitaine : cliquer ICI
    • Déplacements domicile-travail en 2009 : Bordeaux, Bayonne et Pau concentrent la moitié des flux - Le Quatre-pages Insee Aquitaine n° 205 de janvier 2013.
    • "Un habitant de pôle urbain émet deux fois moins de CO2 que la moyenne pour se rendre à son lieu de travail ou d’études" -Insee première n°1357 de juin 2011.

    A SAVOIR

    La pollution de l'air, due en grande partie à la circulation automobile, causerait 42.000 morts prématurées chaque année en France, dont environ 150 décès par an à Bordeaux.  L'augmentation des maladies respiratoires, plus ou moins graves, chroniques ou non, est responsable dans la capitale de l'Aquitaine d'une diminution moyenne de l'espérance de vie de 5 mois. Telles sont les conclusions du projet Aphekom, qui a évalué de 2008 à 2011 les répercussions de la pollution de l'air sur la santé publique dans douze pays européens et en particulier dans neuf grandes villes françaises.

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