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Francis Cabrel, photo d'archives "Sud Ouest" / Philippe Taris
"Depuis le temps que je patiente, dans cette chambre noire, j'entends qu'on s'amuse et qu'on chante, au bout du couloir... Quelqu'un a touché le verrou, et j'ai plongé vers le grand jour, j'ai vu les fanfares, les barrières et les gens autour..." Cette chanson là, c'est Ma Planète qui vous l'offre. C'est lundi, c'est cadeau.
Ca alors...
Les accords de guitare de la mélopée andalouse qui introduisent délicatement la chanson de Francis Cabrel dont j'ignorais le titre jusqu'à cet été et que je n'avais jamais comprise, faute de l'avoir jamais vraiment écoutée, auraient pourtant dû me faire tilter depuis longtemps : en quelques vers, le chanteur d'Astaffort a imaginé l'un des textes les plus efficaces contre la corrida. "Un peu quiche, Ma Planète", me direz-vous. Oui, bon, d'accord, et pas qu'un peu. Pas vraiment fan de Cabrel, tout en appréciant de temps à autre certaines de ses chansons, "Je l'aime à mourir", "Petite Marie", "Les murs de poussières" ou encore "Tout le monde y pense", j'avoue être passée totalement à côté d'un artiste écolo, un "pays" qui plus est : tout comme moi, Cabrel est lot-et-garonnais. Ah, ce lien sacré à la terre, à la glaise ! Mais depuis, croyez moi, je me rattrape.
L'ancien président américain, Bill Clinton, engagé pour le climat, devrait être à Bordeaux en septembre 2015, à l'occasion du Ocean Climax Festival, organisé par Surfrider Foundation. Photo AFP
France Nature Environnement (FNE) donne le coup d'envoi à l'opération "Refaisons le Climat" ce vendredi 3 juillet aux Eurockéennes de Belfortavant d'investir les festivals des Vieilles Charrues et de Rock en Seine. Au programme, musique, sensibilisation et solutions face aux dérèglements climatiques. Une initiative qui confirme la montée en puissance de l'engagement des festivals de l'été pour la planète.
We Love Green
Les 30 et 31 mai, We Love Green lançait la saison 2015 des festivals les plus verts de l'Hexagone. Dans l'écran de verdure du parc de Bagatelle, au coeur de la forêt du Bois de Boulogne, le festival qui se revendique 100% écolo, outre une programmation musicale des plus réjouissantes ( Django Django, Christine & the Queens, photo cii-dessus, Seun Kuti, Ratatat...), accompagnée de rencontres sur l'environnement et d'installations de designers, a déployé une fois de plus cette année son éthique durable: de l’énergie solaire, utilisée pour assurer les concerts, au garage à vélos mis à disposition des festivaliers, des toilettes sèches aux stands de café équitable, des animations pour enfants (pour qui l’entrée était gratuite) au choix des producteurs locaux (restauration, boissons…) tout était pensé intelligemment, et dans une logique de protection de l’environnement.
"Eurocks solidaires"
Ce vendredi, les Eurockéennes de Belfort prennent le relais jusqu'au 5 juillet. Depuis 2010, FNE participe chaque année à la grand-messe annuelle du rock, via les "Eurocks solidaires", programme social et environnemental qui met avant les acteurs de la société civile qui s’engagent pour l’intérêt général, qu’il s’agisse de l’accessibilité à la culture, la citoyenneté ou l’environnement. Accessibilité aux handicapés, tri des déchets et maîtrise de la consommation de l'eau sur le camping et sur le site des concerts, prévention en matière de maladies sexuellement transmissibles, d'usage des drogues et d'alcool, mobilités durables... les Eurockéennes investissent tous les terrains de l'écologie environnementale et humaine.
Vieilles Charrues et Rock en Seine
Cet été, COP21 et lutte pour le climat obligent, FNE sera aussi présente aux Vieilles Charrues à Carhaix, dans le Finistère, du 16 au 19 juillet, avecBretagne VivanteetEau et Rivières de Bretagne, puis à Rock en Seine à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), les 28, 29 et 30 août. Sur place, à travers des jeux et des animations, l'ONG veut partager avec les festivaliers, jeunes et moins jeunes, les actions que chacun peut mener à son niveau pour lutter contre les dérèglements climatiques, toujours dans le cadre de sa campagne "Refaisons le climat".
Solutions vertes et durables
La collaboration de FNE avec les trois plus gros festivals de rock français a débuté par des échanges autour des bonnes pratiques en matière de prévention et de gestion des déchets. Dans le cadre de ce partenariat, qui a vocation à être renouvelé chaque année, l'ONG accompagne les organisateurs dans leur réflexion environnementale et la recherche de solutions vertes et durables adaptées à leur organisation, dans tous les domaines (déchets, énergie, biodiversité, eau...).
Ocean Climax Festival
Cerise sur le gâteau (bio, cela va de soi), cette année, l'Ocean Climax Festival prolongera à Bordeaux, du 11 au 13 septembre, l'été des festivals éco-responsables qui passe aussi notamment dans la région, par Les Nuits Atypiques (Langon, 1er au 19 juillet), Les Francofolies(La Rochelle, 10 au 14 juillet), Jazz in Marciac (Gers, 27 juillet, 7 août), leReggae Sun Ska festival(campus de Bordeaux, 7 au 9 août) ou encoreMusicalarue(Luxey, 14 et 15 août). L'événement est créé pour la première fois par la Surfrider Fondation, l'ONG qui oeuvre pour la bonne santé des océans depuis 20 ans.
Pression sur la COP21
L'ambition du nouveau venu dans l'agenda estival 2015, est claire et nette: faire pression lors de la Cop21, pour que Paris débouche sur un accord universel exemplaire sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre pour contenir le réchauffement climatique planétaire en cours au seuil de 2°C. Au programme : du street-art, des concerts (le groupe La Femme, originaire de Biarritz, Allah-Las, Ben Harper...), des conférences avec des personnalités de haut niveau (Bill Clinton, Pascal Picq, Nicolas Hulot, Fabien Cousteau, Ségolène Royal, Hubert Reeves, Alain Juppé...), et des riders (Tom Curren, Bob Burnquist, Jean Postek...).
Du très lourd, donc, pour frapper à Bordeaux un grand coup pour la planète, à trois mois du Sommet international, et lancer un appel en musique pour le climat, depuis les friches de l'éco-quartier Darwin.
A Venise, un projet scientifique et artistique 100% made in France, va révéler tout ce que les arbres ont de vivant. Sur la photo, un tilleul à danser, à Peesten, en Allemagne. DR
C'est magique, féérique, incroyable... Dans le pavillon français de la Biennale de Venise qui s'ouvre ce samedi, des arbres vont évoluer et se mouvoir au milieu du public, au rythme des conditions météorologiques, de leur physiologie et de leur sève.
La sève de l'art
Nous avons généralement du mal à réaliser que les arbres sont des êtres vivants, parce qu'ils n'émettent pas de sons et qu'ils n'ont pas l'air de bouger. Et pourtant, une vie secrète intense les anime. La traduire en mouvements perceptibles par les humains, c’est l’étonnant projet artistique auquel ont participé des chercheurs duCNRS et de l’université de Toulouse dans le cadre de «Rêvolutions», une installation de Céleste Boursier-Mougenot (photo ci-contre). Né à Nice en 1961, l'artiste qui vient du monde de la musique et du son, a été choisi pour représenter la France à la Biennale d’art contemporain de Venise 2015 qui ouvrira ses portes le 9 mai prochain.
Art, science et technologie
«Rêvolutions» est un projet ambitieux dont l’objectif est de doter des arbres d’une autonomie de mouvement fondée sur leur propre « perception » de l’environnement. Il résulte d’un dialogue fertile entre art, science et technologie et propose une représentation originale et poétique sur le vivant et le mouvement. Pour ce faire, une équipe de scientifiques de Toulouse a travaillé à la mise au point d’un dispositif permettant de connaître la vitesse de montée de sève et d’un système robotique nouveau transmettant cette information à des plateformes mobiles contrôlées par ordinateur. Sans le concours de ces chercheurs, «Rêvolutions» n'aurait jamais vu le jour.
Le bruit secret des arbres
Pour notre plus grand bonheur, les imaginaires de nombreux artistes, comme Myazaki, au cinéma, et Tolkien, dans "Le Seigneur des anneaux", ont aimé donner la vie aux arbres, vénérés dans le passé comme des êtres vivants par les druides. Au tour de Céleste Boursier-Mougenot. Selon le Figaro du 16 février dernier, son installation sculpturale et sonore devrait "faire bouger tout doucement les arbres et capter leur bruit secret". Un projet très ambitieux qui fera du pavillon Francia, un bâtiment antique suranné, un "îlot organique", à l'intérieur et à l'extérieur duquel "les arbres mobiles de “transHumUs inventent une chorégraphie en oscillant lentement sur eux-mêmes et engendrent leur partition sonore à partir de courants électriques basse tension qu'ils produisent", expliquait l'artiste au Figaro.
Lovés dans de vastes sofas, les visiteurs pourront suivre leurs évolutions dans la pénombre de deux camera obscura qui renvoient une image inversée des arbres et des nuages... Un rêve éveillé qui renvoie à aussi la nécessité absolue d'aimer et de protéger les beautés de la nature. Et un magnifique message subliminal.
La mise en mouvement des arbres a été réalisée avec le soutien de deux roboticiens - Jean-Paul Laumond et Michel Taïx - et d’un doctorant - Guilhem Saurel - du Laboratoire d'analyse et d'architecture des systèmes (LAAS-CNRS), dans le cadre d’une convention avec l’Institut Français. Pour quantifier la physiologie des arbres, l’artiste a collaboré avec Jérôme Chave du laboratoire Evolution et diversité biologique (CNRS/Université Toulouse III – Paul Sabatier) et Valérie Le Dantec du Centre d'études spatiales de la biosphère (CNRS/Université Toulouse III – Paul Sabatier/IRD/CNES).
Le projet « Rêvolutions », accompagné par la commissaire Emma Lavigne, a été sélectionné par l’Institut français, opérateur du pavillon français à la Biennale deVenise, et le ministère de la Culture et de la Communication. Il est produit par l’agence Eva Albarran & Co. Tout sur Rêvolutions : cliquer ICI