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Social - Page 6

  • Les Reclusiennes 2014 : "les gardiens de la terre" ont rendez-vous à Sainte-Foy-la-grande (Gironde)

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    Repas aux Reclusiennes, à Sainte-Foy-la-Grande, juillet 2014. DR

    Il ne vous reste plus que trois jours pour participer aux Reclusiennes 2014, ouvertes ce lundi 7 juillet, à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde). Plusieurs centaines de responsables associatifs, d’universitaires, de militants, de chercheurs, d’artistes, d’écrivains et de citoyens nourrissent une semaine d’échanges sur le thème "la terre dans son triple sens de territoire, d’outil de production et de substance vivante". Un beau rendez-vous estival à ne manquer sous aucun prétexte pour trois raisons.

    EliseeReclusNadar.jpg1. D'abord parce que le nom et l'essence de la manifestation sont un double hommage à Elisée Reclus (photo ci-contre), célèbre géographe social et libertaire girondin, né à Sainte-Foy-la-Grande, pour qui "l'homme" était  "la conscience de la terre".

    Les Reclusiennes veulent aborder chaque année l’une des questions soulevées dans l’œuvre d’Elisée Reclus, en la revisitant à la lumière du présent. Pour leur deuxième édition, les Reclusiennes s'intéressent au thème cher au géographe des  "Gardiens de la Terre". Il y est largement question d'écologie sociale, et de l'articulation des questions politiques et sociales pour  concilier protection de l’environnement et changement social, au travers d'un capital d'expériences et de réflexions, mobilisé dans les alternatives contemporaines et les utopies. Ces Reclusiennes 2014 veulent s’attacher à décrire comment les rapports aux lieux, à l’agriculture, à l’alimentation partout dans le monde, ouvrent, en se détachant des réponses purement technicistes, des horizons d’action et de transformation écologique des sociétés.

     2.Ensuite, parce que cette édition est la seconde et qu'on a très envie qu'elle soit suivie d'une troisième, voire plus...

    3.Enfin, parce qu'il y a a boire et à manger aux Reclusiennes. On y écoute, on y parle on y réfléchit,mais aussi on y partage, on y danse et on s'y amuse...

    La programmation 2014 est abondante et alléchante. Jugez plutôt:  20 conférences sur 4 jours de rencontres et de débats, 48 écrivain(e)s et chercheurs, un salon littéraire, des ateliers pour enfants, une lecture de paysage, 4 films, dont 1 avant-première, 7 expositions, 5 stages, 2 matchs d'impro théâtrale, des concerts de slam, de jazz et de reggae... Sans oublier les repas de rue et les apéritifs débats ! Bref, un vrai remue-méninge écolo et solidaire qui n'oublie pas la fête et la convivialité.

    bourguignon.jpgLe marathon final des Reclusiennes, de vendredi à dimanche

    Au menu des trois jours qui restent, figurent 8 ateliers, sur les terroirs, le foncier et la propriété, la terre, les nouveaux enjeux agricoles, écologiques politiques et sociaux, l'écologie et l'anarchie, le rock et la révolution...  Avec trois temps forts prévus le samedi 12 juillet : la remise par Claude Villers des Coups de Cœur (écrivain, éditeur, l’homme ou la femme Reclusien(ne) de l’année), une conférence sur l'agroécologie "Voyage entre sols et terre", de Claude et Lydia Bourguignon et enfin une soirée reggae, avec notamment Sinsemilia.

    Enfin, le dimanche 13 juillet, c'est détente, avec les itinérances reclusiennes et la lecture des paysages du pays foyen à travers les regards d’Elisée Reclus et de Michel de Montaigne, l'autre enfant du pays, à partir de 10 h, de Sainte-Foy-la-Grande aux côteaux du Moulin de la Rouquette, suivies d'un apéro et d'un pique nique. Le soir, deux films concluront l'édition des Reclusiennes 2014 : "Tante Hilda", un dessin animé loufoque, fable écologique et ode à la biodiversité, destiné aux petits comme aux grands, puis un thriller, "Night Moves", sur la question du militantisme à travers une cause environnementale...

    Pas mal non ? 

    Cathy Lafon

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    BON A SAVOIR

    • Les Reclusiennes, est aussi un projet collectif local et concret qui dure toute l'année.  Depuis plusieurs mois, des ateliers de végétalisation se sont installés dans la ville, les enfants sont venus faire des semis qu’ils ont fait pousser chez eux, les personnes âgées comme les élèves écoles primaires ont aussi fait des ateliers de jardinage. Désormais, des habitants souhaitent aujourd’hui végétaliser leur rue, leur quartier, et les producteurs locaux se rassemblent pour réfléchir à la mise en œuvre d’un circuit court à Sainte-Foy-la Grande.
  • Mondial 2014 : Dany le Vert, envoyé spécial au Brésil pour Arte

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    Le road-trip de Dany Cohn-Bendit au Brésil pour la Coupe du monde de foot est à suivre sur Arte. DR

    Daniel Cohn-Bendit, l’ancien député écolo européen, est un jeune retraité hyper-actif. Sitôt quitté l'hémicycle de Strasbourg, le voilà qui sillonne en tous sens le Brésil pour une raison bien précise :  le Mondial de foot. Envoyé spécial de la chaine franco-allemande Arte, il y tourne un journal de bord pour info.arte.tv, et met en boîte par la même occasion un documentaire que l'on pourra voir à la fin de l’année sur le thème du football et de la démocratie.


    Le Mondial de Cohn-Bendit #13 par liberation

    Qui a dit que l'écologie avait en horreur le foot ?

    Avec Dany, on le sait, c'est "mort à la langue de bois et aux idées reçues". Une posture qui a d'ailleurs autant fatigué ses proches en politique que fait les délices du grand public. Et voilà donc encore une idée toute faite sur les écolos à jeter aux orties, grâce au plus "vert" des écolos, à défaut d'être le plus jeune d'entre eux. Non, le foot n'est pas incompatible avec l'écologie et vice et versa, comme l'incarne parfaitement  Daniel Cohn-Bendit  dont les trois passions sont : l'écologie, la politique et le foot.  Voilà pourquoi l’ex-député européen a accepté de partir au Brésil pendant la Coupe du monde de football pour réaliser "Dany’s Day", un journal de bord sous forme de road-movie. Son bus, décoré par des graffeurs brésiliens, le mènera jusqu’à la fin de la compétition dans toutes les villes brésiliennes où se déroulent des grands matchs : Salvador, Sao Paulo, Brasilia, Manaus, Rio de Janeiro…

    Qui a dit que les footballeurs, sans cervelle, ne s'intéressaient qu'au ballon rond et à l'argent? 

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    Socrates et Dany Cohn-Bendit,1985. DR

    Rebelote sur les idées toutes faites dont il faut se débarrasser de toute urgence !  Durant son périple, Daniel Cohn-Bendit ira à la rencontre des gens de la rue comme des fans de foot, et l'on verra qu'ils sont bien dotés d'une conscience politique parfois aigüe. Il rendra notamment hommage au grand footballeur Socrates, star de l’équipe des Corinthians, décédé en 2011, qu'il avait rencontré en 1985. Ce footballeur de génie avait aussi l’art de transformer chaque match en meeting politique... Et il n'est pas un cas isolé au Brésil, comme on le découvrira dans le documentaire de 90 min intitulé "Football et démocratie, l’exception brésilienne", que Dany le rouge aujourd'hui vert réalise aussi.

    Cathy Lafon

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    • Les chroniques quotidiennes de Dany sur ses impressions en marge de la Coupe du monde,  d'une durée de 1’30″ sont disponibles sur info. arte.tv depuis le 11 juin, jusqu'au 14 juillet.  L'écolo fan de foot est également chroniqueur du Mondial  à la radio, pour  Europe 1.
    • Pour soutenir le documentaire de Daniel Cohn-Bendit au Brésil pendant la Coupe du monde, une campagne de crowdfundig est organisée sur ULULE. Vous pouvez y retrouver également des informations spécifiques sur le film.  Voici le lien :  http://fr.ulule.com/futebol/
  • Sciences : elle aussi, l'écrevisse stresse !

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    Une écrevisse à pattes rouges dans son milieu naturel. Photo DR

    L'écrevisse stresse. Ce n'est pas pour autant pour cela qu'elle devient rouge vif quand on la fait cuire. Mais si on lui donne sa dose d'anxiolytique, elle redevient zen. Un point commun avec les êtres humains, mis pour la première fois en évidence chez un animal invertébré par des chercheurs du CNRS et de l'université de Bordeaux.

    "Connais l'écrevisse et tu te connaîtras toi-même !"

    Selon ces travaux, publiés dans la revue "Science",  le 13 juin 2014, les mécanismes neuronaux liés à l'anxiété de ces crustacés se sont conservés tout au long de l'évolution. Première découverte. L'analyse de ce comportement ancestral chez un modèle animal simple ouvre, en outre, une nouvelle voie pour l'étude des bases neuronales de cette émotion chez l'être humain. Comment et pourquoi ?

    1. L'"anxiété", késaco?

    En biologie, l'anxiété peut être définie comme une réponse comportementale au stress, engendrant une peur durable des événements futurs. Elle est positive, car elle favorise la survie des individus, en les aidant à détecter les menaces et à les anticiper de façon adaptée. Mais, il en est de l'anxiété comme des bonnes choses, le gras du confit de canard et le bon vin, par exemple, un trop plein d'anxiété peut nuire. Quand le stress est chronique, l'anxiété devient pathologique et peut conduire à un état dépressif, pas toujours facile à soigner. 

    cnrs,animal,évolution,recherche,crustacé,écrevisse,invertébré,stress,anxiété,comportementComment mettre en évidence le stress des écrevisses?

    Jusqu'à présent, l'état d'anxiété n'avait été décrit par les scientifique que chez l'homme et quelques vertébrés. Pour la première fois, elle a été observée chez un invertébré, l'écrevisse. Daniel Cattaert et Pascal Fossat, deux chercheurs de l'Institut de neurosciences cognitives et intégratives d'Aquitaine (CNRS/université de Bordeaux) et de l'Institut des maladies neurodégénératives (CNRS/ université de Bordeaux), ont mené ces recherches inédites, en exposant d'abord les crustacés cobayes à des chocs électriques répétés durant trente minutes. Ensuite, ils les ont placés dans un labyrinthe aquatique en forme de croix. Deux des bras étaient éclairés, ce qui naturellement inquiète les écrevisses, et deux étaient dans l'obscurité, ce qui, au contraire, les rassure.

    2. Comment réagissent les écrevisses en proie à l'anxiété?

    Les chercheurs ont alors analysé les réactions des écrevisses. Les écrevisses rendues anxieuses ont eu tendance à rester dans les parties sombres du labyrinthe, contrairement aux écrevisses témoin, qui ont exploré, comme si de rien n'était, l'ensemble du labyrinthe. Pour les scientifiques, un tel comportement montre la capacité du crustacé, pourtant réputé bête comme chou, à donner une réponse adaptative au stress subi. Rendu anxieux par le désagrément du champ électrique, l'animal cherche à minimiser les risques de rencontrer un agresseur. Cet état émotionnel dure environ une heure et demi, puis l'écrevisse retrouve un comportement normal.

    cnrs,animal,évolution,recherche,crustacé,écrevisse,invertébré,stress,anxiété,comportement3. Quel mécanisme chimique pousse l'écrevisse à fuir ou affronter le danger? 

    Les scientifiques ont également relevé que l'anxiété des écrevisses était corrélée à un accroissement de la concentration de sérotonine dans leur cerveau. Ce neurotransmetteur est impliqué dans de nombreuses régulations physiologiques tant chez les invertébrés que chez l'homme. Il est libéré dans des contextes de stress et régule plusieurs réponses liées à l'anxiété, comme l'augmentation des taux de glucose dans le sang. Comme chez l'homme, la crainte d'un danger à venir pousse l'écrevisse à s'y préparer. Les neurones donnent au corps l'ordre de libérer des sucres qui lui permettront de fuir rapidement ou de combattre. Les chercheurs ont aussi montré qu'en injectant un anxiolytique d'usage courant chez l'humain (benzodiazépine) à l'écrevisse, le stress s'évanouit.

    4. A quoi servent ces études?

    Certainement pas à peigner la girafe. Pour le commun des mortels, elles permettent déjà de savoir que l'écrevisse a un cerveau, même s'il n'a que quelques milliers de neurones, et au moins une émotion comparable à l'une des nôtres. Une découverte qui fait réfléchir, si l'on n'a de contact avec cet animal qu'au moment de le pêcher, de le faire cuire ou de le manger. Pour, les scientifiques, on s'en doute, l'intérêt de telles recherches va beaucoup plus loin. On pensait jusqu'à présent que ce genre d'émotion était l'apanage des mammifères et d'animaux intellectuellement plus développés que les crustacés. Ces résultats enrichissent la connaissance sur l'évolution de la vie animale et humaine sur Terre et mettent en évidence que l'anxiété constitue vraisemblablement un avantage évolutif majeur, partagé depuis la nuit des temps, entre autres, par les écrevisses et les hommes.

    5. Pourquoi l'écrevisse?

    Pour les chercheurs qui étudient le stress et  l'anxiété chez l'homme, l'écrevisse est un modèle animal précieux à observer. Elle est d'abord curieuse, ce qui facilite les expériences. Elle est ensuite dotée d'un système nerveux simple dont les neurones sont faciles à enregistrer. L'écrevisse pourrait ainsi permettre de mieux comprendre les mécanismes neuronaux en œuvre chez l'homme dans un contexte stressant. Pour mieux comprendre l'anxiété et soigner la dépression.

    6. Qu'est-ce qui plonge l'écrevisse dans la déprime?

    Sous sa carapace, l'écrevisse est une grande anxieuse...  Mais aussi une grande violente qui, dès qu'elle rencontre une de ses copines, veut aussitôt savoir laquelle est la plus forte des deux. A l'issue du combat, celle qui le remporte n'aura de cesse de venir défier la perdante pour qu'elle comprenne bien qui est la patronne et maintenir son ascendant. Une situation qui n'est pas sans rappeler la société des hommes... L'équipe des chercheurs va donc désormais étudier l'anxiété de l'écrevisse dominée, soumise à ce stress social belliqueux.

    Dans la carapace d'une écrevisse...

    La répétition de violences morales ou physiques à son encontre pour le maintenir dans le rang inférieur de la hiérarchie des écrevisses fait-elle aussi "flipper grave" le crustacé dominé ? Si oui, ce serait le deuxième point commun de ces animaux invertébrés avec les êtres humains. A suivre.

    Cathy Lafon

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