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Sciences - Page 158

  • Les ondes électromagnétiques sont-elles nuisibles pour la santé ? Oui... et non, répond l'Anses

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    L'exposition aux ondes électromagnétiques n'a pas « d'effet avéré » sur la santé, indique l'Anses, qui recommande cependant de limiter l'exposition aux ondes, notamment pour les enfants. Photo AFP

    Téléphone mobile, 4 G, micro-ondes, plaques à induction, wifi dans les écoles et les lieux publics... Nous vivons dans un véritable bain d'ondes. Quel impact sur notre santé ? Durant deux ans, l'Agence nationale sanitaire (Anses) a planché sur la question avec un groupe de 16 experts, avant de rendre son avis le 15 octobre.

    Nocives, les ondes ? Oui... et non

    Oui, l'exposition aux ondes électromagnétiques peut provoquer des modifications biologiques sur le corps. Et non, les données scientifiques disponibles ne montrent pas d'"effet avéré" sur la santé. Et si l'Anses ne juge pas nécessaire de modifier la réglementation qui fixe des seuils limites, elle recommande néanmoins de limiter l'exposition aux ondes, en particulier celles des téléphones mobiles, surtout pour les enfants et les utilisateurs intensifs...  Le point sur une réponse quelque peu alambiquée.

    antennes relais ondes afp.JPG1. La question de la nocivité des ondes électromagnétiques

    Les ondes électromagnétiques sont générées, à des degrés divers, par de nombreux appareils (radios, micro-ondes, téléphones sans fil et portables, systèmes Wifi ou Wimax, radars, télécommandes, micros sans fil, etc.) et par les antennes-relais. En 2009, lors de son dernier avis, l'Anses avait acté l'absence de preuves sur la nocivité des radiofréquences, tout en recommandant déjà la réduction des expositions dès que c'est possible, principalement pour l'usage des téléphones portables, la source d'exposition la plus élevée.

    2. "Peut-être cancérogènes"

    En mai 2011, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) classe les champs électromagnétiques radiofréquences (de 9 à 300 GHz) comme "peut-être cancérogènes". Au vu des interrogations persistantes sur de possibles impacts sanitaires des ondes, l'Anses décide à son tour en 2011 l'instauration d'un dispositif pérenne sur le sujet avec la mise en place du groupe d'experts "radiofréquences et santé" ainsi qu'une instance de dialogue réunissant associations, industriels, syndicats et scientifiques. Un document ministériel de mars 2013, rappelle la position des experts: "une exposition aiguë de forte intensité aux champs électromagnétiques peut provoquer des effets thermiques", soit une augmentation de la température des tissus humains. Et précise par ailleurs que "des interrogations subsistent sur les effets à long terme pour les utilisateurs intensifs de téléphones mobiles".

    stop antennes.jpg3. Des antennes plus petites pour limiter les risques

    Pour empêcher ces effets, des valeurs limites d'exposition ont été élaborées, notamment pour les antennes-relais. Fixées entre 41 volts par mètre (V/m) et 61 V/m (en fonction des technologies), elles sont dans les faits largement en dessous de ces valeurs : en 2010 et 2011, sur 90% du territoire français, les émissions des antennes étaient inférieures à 0,7 V/m. Inquiètes, les associations, comme le Collectif Stop antennes, qui suspectent d'autres effets sur la santé, militent pour une réduction de l'exposition aux ondes de la population et demandent l'abaissement de ce seuil à 0,6V/m. Pour ce faire, il faudrait des antennes plus petites et multiplier leur nombre au moins par trois, a estimé en septembre le Comité d'expérimentation sur les ondes (Copic). Des investissements nécessaires, pour l'eurodéputée écologiste  Catherine Grèze, qui précise qu'"ils ne seraient importants que dans quelques zones ciblées".

    4. Des effets biologiques confirmés

    Avec le déploiement de la technologie 4G sur le territoire français qui va permettre d'avoir sur un smartphone ou une tablette mobile un débit internet équivalent à celui d'une ligne fixe, et l'utilisation grandissante des supports sans fil, les interrogations sur les effets sanitaires des ondes (cancer, fertilité, etc.) vont en augmentant. Autant dire que l'avis de l'Anses était très attendu. L'agence confirme  les effet biologiques d'une exposition aux ondes, qui sont des "changements d'ordre biochimique, physiologique ou comportemental sont induits dans une cellule, un tissu, ou un organisme en réponse à une stimulation extérieure".

    mobiles.jpg5.Sans preuve de lien de causalité avec un effet sanitaire ?

    Si un effet biologique est bien une modification de l'organisme, cette dernière n'est pas toujours synonyme de pathologie. "La dilatation ou la rétractation de la pupille en fonction de l'éclairage ou le changement de la couleur de la peau exposée au soleil sont des exemples d'effets biologiques", explique Dominique Gombert, directeur de l'évaluation des risques à l'Anses. En précisant qu'un effet sanitaire "n'intervient que lorsque les effets biologiques dépassent les limites d'adaptation du système biologique". Or, l'Anses indique ne pas avoir pu "établir un lien de causalité entre les effets biologiques décrits sur l'homme ou l'animal et d'éventuels effets sanitaires". Pourtant, certaines études mettent bien en évidence des effets avérés sur la santé : sommeil, trouble cognitifs, fertilité mâle. D'autres publications, reconnaît aussi l'Anses, évoquent une possible augmentation du risque de tumeur cérébrale sur long terme, pour des usagers intensifs de téléphones portables.

    ondes mesures.jpg6. Limiter l'exposition aux ondes et recommandations

    L'Anses conclut qu'il n'est pas nécessaire de modifier la réglementation qui fixe des seuils limites mais recommande néanmoins de limiter l'exposition aux ondes. En particulier celles des téléphones mobiles, surtout pour les enfants et les utilisateurs intensifs, qui passent chaque jour plus d'une quarantaine de minutes au téléphone. Pour limiter les risques encore non avérés, l'agence fait de multiples recommandation: utiliser un kit mains libres, privilégier des téléphones émettant moins d'énergie (débit d'absorption spécifique), réduire l'exposition des enfants, mieux mesurer l'exposition actuelle de la population, réaliser des études préalables avant l'installation de nouvelles infrastructures, étendre la limitation de l'exposition à d'autres appareils (tablettes, veille-bébé, téléphones sans fil dans les maisons, etc.)...

    7.La déception des associations et des écologistes

    Ce qu'il y a de sûr, c'est que pour le Collectif des Electrosensibles de France et l'association Priartem, le compte n'y est pas. Les représentants des personnes victimes des ondes demandent que leur problématique soit reconnue et traitée comme une "question de santé publique en émergence". Ils proposent par ailleurs la création de zones blanches non couvertes par les réseaux sans fil pour les protéger. Leurs symptômes sont divers et bien réels : vertiges, maux de tête, troubles de la mémoire, de la concentration, du sommeil, picotements, brûlures… Ils avaient le sentiment d'avoir enfin été entendus en juin dernier par le ministère de la Santé.  Or, l'Anses fait l'impasse sur l'électro-hypersensibilité et renvoie la question à une nouvelle expertise qui va démarrer cette année.  Ce qui fait dire à certains que ce rapport est "honteux". De son côté, Etienne Cendrier, porte-parole de l'association Robin des Toits, "déçu" du rapport de l'Anses, regrette que le principe de précaution ne soit pas appliqué et que ce rapport paraisse "plus politique que scientifique".

    belpomme65.jpgLe cancérologue Dominique Belpomme, très virulent, ne partage pas du tout les conclusions du rapport de l'Anses. Selon lui, une utilisation prolongée du téléphone portable aggrave les risques d'Alzheimer et de cancer du cerveau. Et il le fait savoir vertement : pour lui, le rapport de l'Anses ne vaut rien...

    Et le ministre de l'Ecologie, que dit-il ? Plutôt sibyllin, Philippe Martin déclare lui, avoir l'intention de travailler sur "les points atypiques", qui dépassent l'exposition moyenne, tout en restant "dans les limites réglementaires". Ah, bon...

     Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • "Radiofréquences et santé", mise à jour de l’expertise. Avis de l’Anses, rapport d’expertise collective, 14 octobre 2013 : cliquer ICI
    • Les ondes électromagnétiques, c'est quoi ? Cliquer ICI
    • Le site des électrosensibles en France : cliquer ICI
    • PRIARTéM (Association pour une Réglementation des Implantations d'Antennes Relais): cliquer ICI
    • Le site de la Coordination nationale des collectifs "Stop Antennes" : cliquer ICI 
    • Le site de la CRIIREM : cliquer ICI
    • Le site de Robin des Toits : cliquer ICI
    • Le rapport 2011 de l'OMS : cliquer ICI

    LIRE AUSSI

  • Gaz de schiste : la loi qui interdit la fracturation hydraulique est validée

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    Il n'y aura pas de documentaire "Gasland" à la française, grâce au Conseil constitutionnel qui a validé la loi interdisant la fracturation hydraulique. Photo "Gasland" DR

    Ouf ! Enfin une bonne nouvelle pour le gouvernement et les écologistes : le Conseil constitutionnel a validé vendredi la loi interdisant la fracturation hydraulique, technique utilisée pour exploiter les gaz et pétrole de schiste.

    gaz de schiste,loi fracturation hydraulique,conseil constituitionnel,qpcLe gouvernement respire

    Avec des députés PS qui se trompent de boutons en votant contre un article de loi sur la réforme des retraites, le récent bug informatique sur le décompte des chômeurs en août et la chute vertigineuse dans l'opinion publique de François Hollande, il n'aurait plus manqué que cette loi  - un des rares engagements du président en matière d'écologie à être tenu clairement et fermement-  soit retoquée, pour que la fête soit complète...

    La décision réjouit les écologistes

    Associations et élus mettent en effet à l'index la technique de fracturation hydraulique, qui consiste à créer des fissures dans les roches riches en hydrocarbures en injectant à haute pression un mélange d'eau, de sable et d'adjuvants chimiques, en raison de son impact environnemental  désastreux et irréversible, comme le montre "Promised land",  le film de Gus van Sant et Matt Damon.

    La QPC de Schuepbach rejetée

    La société texane Schuepbach, à l'origine de la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) soumise le 11 octobre au Conseil constitutionnel, contestait la légalité de l'abrogation de ses deux permis de recherches de Nant (Aveyron) et de Villeneuve-de-Berg (Ardèche).  Mais le Conseil constitutionnel a rejeté sa demande : les dispositions de la loi du 13 juillet 2011 visant à interdire la recherche et l'exploitation de ces hydrocarbures à partir de la fracturation hydraulique et à abroger les permis de recherche nécessitant le recours à cette technique "sont conformes à la Constitution".

    gaz de schiste,loi fracturation hydraulique,conseil constituitionnel,qpcLa géothermie profonde n'a rien à voir avec la fracturation hydraulique

    A l'audience, le 24 septembre, l'avocat de la société texane avait notamment estimé que l'annulation des permis constituait une application "trop rigoureuse" du principe de précaution. Dans sa décision, le Conseil constitutionnel estime que ce grief ne peut être retenu dans le cas d'une "interdiction pérenne" comme c'est le cas pour la fracturation hydraulique. Schuepbach avait aussi pointé une éventuelle rupture du "principe d'égalité", en faisant valoir que la fracturation hydraulique était interdite pour l'exploitation du gaz de schiste mais restait autorisée pour la géothermie profonde. Un motif, là encore, rejeté par les Sages, pour qui la fracturation hydraulique utilisée "pour stimuler la circulation de l'eau dans les réservoirs géothermiques ne présente pas les mêmes risques pour l'environnement". Le Conseil juge ainsi justifiée, du fait de "la différence de traitement entre les deux procédés de fracturation hydraulique de la roche", l'existence d'une loi propre aux hydrocarbures.

    Contents, les écolos

    rivasi.jpgCertes, les industriels n'ont pas dit leur dernier mot. Le pétrolier américain se bat en France pour d'autres permis et les collectifs anti-gaz de schiste maintiennent leur vigilance. Mais, une fois n'est pas coutume, le bonheur est aujourd'hui dans le pré des écolos. Michèle Rivasi, eurodéputée EELV, se réjouit de ce que "la loi ainsi interprétée montre une volonté de développer des énergies renouvelables plutôt que de recourir à des énergies fossiles limitées et portant atteinte à la santé et à l’environnement". La députée apporte cependant un bémol: "la bataille n’est pas terminée. En effet, suite à l’abrogation de ces deux permis de Nant et de Villeneuve de Berg, Schuepbach comptait réclamer 1 milliard d’euros d’indemnisation à l’Etat", rappelle l'eurodéputée, pour qui il ne faut pas entrer dans ce "jeu de dupes".

    La reconnaissance du droit à la souveraineté environnementale

    gaz de schiste,loi fracturation hydraulique,conseil constituitionnel,qpcL'écologiste José Bové a la moustache qui frétille en saluant une "triple victoire" : celle de "la démocratie", celle des "citoyens et des collectifs qui dès 2010 se sont opposés aux permis d’exploration de gaz de schiste", et enfin, celle du "droit de l’environnement sur les intérêts des compagnies pétrolières". Selon l'eurodéputé du Larzac, cette décision impose aussi d'aller "vers une véritable transition énergétique".

    corinne lepage.jpgQuant à Corinne Lepage, présidente de Cap 21, elle ne boude pas non plus son plaisir et estime que la décision des Sages est une "bonne nouvelle, pour l'environnement, mais aussi pour l'économie". L'eurodéputée rappelle que l'exploitation des gaz de schiste déjà déficitaire aux Etats-Unis serait d'un coût très élevé en Europe, sans compter le coût environnemental et l'impact sur les exploitations agricoles.

    La vague verte

    Du coup, François Hollande et Philippe Martin en profitent pour surfer sur la vague du succès.  "L'interdiction de la fracturation hydraulique est générale et absolue" et "la loi du 13 juillet 2011 est désormais juridiquement inattaquable" estime le ministre de l'Ecologie. Quant à François Hollande, il salue la décision des Sages :"Cette loi était plusieurs fois contestée, elle est maintenant incontestable." Heureux, le Président et son gouvernement : ce n'est pas non plus si souvent...

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • C'est la première fois que la Conseil constitutionnel était amené à se prononcer sur la loi d'interdiction sur la fracturation hydraulique du 13 juillet 2011, adoptée au terme de plusieurs mois de mobilisation en France contre les gaz et pétrole de schiste. Votée sous un gouvernement de droite, elle a été reprise à son compte par la gauche à son retour au pouvoir en 2012.

    TOUT SUR LE GAZ DE SCHISTE SUR MA PLANETE.FR : cliquer ICI

  • "Ours, mythes et réalités" : une exposition exceptionnelle s'ouvre à Toulouse

    cannelle naturaliste.jpg

    Naturalisée au Muséum d'histoire naturelle, l'ourse Cannelle est la star de l'exposition consacrée à l'ours qui s'ouvre à Toulouse le 11 octobre 2013 Photo AFP

    Le Muséum d'histoire naturelle de Toulouse accueille à partir de ce vendredi 11 octobre une exposition exceptionnelle consacrée à l'ours : "Ours, mythes et réalités".
     
    Intérêt national
     
    Le prestigieux label du ministère de la Culture « Exposition d'intérêt national » vient d'être délivré au Muséum toulousain pour cet événement qui veut faire la part du mythe universel et de la réalité concernant un animal, jouet fétiche pour les enfants du monde entier, pourtant souvent diabolisé. Le public pourra notamment découvrir l'ourse Cannelle, naturalisée après avoir été tuée par un chasseur il y a neuf ans.
     
     

    L'ours, "cultissime"

    Au Moyen-Âge, les autorités religieuses encourageaient la chasse à l'ours pour mettre fin aux survivances du culte de l'ours chez les Celtes et les Germains. C'est ainsi que le plantigrade se retrouve retranché dans les massifs montagneux. Bien plus tard, au début du XXème siècle, l'ours devient un jouet en peluche, en Allemagne, en 1903. Gros succès commercial immédiat pour "nounours" qui franchit l'Atlantique et devient Teddy Bear aux Etats-Unis. En 1907, il s'en vend plus d'un million dans le monde. On en trouve aujourd'hui de toutes les formes, de toutes les couleurs et de toutes les matières.

    "Bonne nuit, les petits !"

    Jouet et objet de collection, l'ours est devenu le cadeau universel de naissance par excellence. Personnage de contes et de livres pour enfants, de "Boucle d'or et les trois ours" à "Winnie l'ourson", il hante aussi les films d'animation, comme le célèbre Balou, dans "Mowgli et le livre de la Jungle" de Walt Disney. "Nounours" est même le héros d'un des tout premiers feuilletons télévisés pour enfants diffusés en France dans les années 1960 : "Bonne nuit, les petits"... Bref, l'ours est partout. Rassurant et inquiétant en même temps, il forge notre inconscient et peuple notre imaginaire. Il est tout à la fois "l'autre", le symbole d'une nature forte, sauvage et imprévisible, et une part de nous-mêmes.

     

    ours blanc.jpgEspèce menacée
     
    Les ours sont chassés depuis la préhistoire pour leur viande et leur fourrure. C'est à l'époque moderne que l'animal mythique devient une espèce menacée, comme bien d'autres. Partout dans le monde, les populations ursines sont victimes de pressions humaines, comme celles des éleveurs dans les Pyrénées, de l'empiètement de l'homme sur son habitat naturel, de l'artificialisation et de la fragmentation des forêts, du réchauffement climatique et du commerce illicite. Selon l'UICN, six espèces d'ours sont considérées comme vulnérables ou menacées d'extinction, comme l'ours blanc polaire. S'il n'est pas classé parmi les espèces menacées au plan mondial, l’ours brun, l’ursidé le plus répandu, est menacé de disparition dans le sud de l’Europe, en France, et dans le sud et le centre de l’Asie. Le braconnage et le commerce international des populations les plus menacées sont interdits, mais se pratiquent toujours. 
     
    L'irrationalité des peurs pyrénéennes
     
    Sans les lâchers d’ours de 1996-97 et 2006, l'ours aurait disparu des Pyrénées françaises... Dans une agriculture de montagne fragilisée, qui vit sous la perfusion des aides européennes,  il a cristallisé les peurs et les oppositions au moment de la réintroduction de l'ourse slovène Ziva en 1996. Bergers et chasseurs font front commun contre la bête jugée responsable des attaques de troupeaux. La déraison et l'exaspération atteindront leur point culminant en 2004 quand un chasseur abattra Cannelle, la dernière ourse de souche pyrénéenne pure. Aujourd'hui, Cannellito (son fils), Hvala, Pyros, Pollen, Néré et tous les autres ours présents dans les Pyrénées, perpétuent l’espèce dans ces montagnes qui sont aussi les leurs et qui comptent actuellement environ 25 ours.
     
    ours visite.jpgChouchou des Français et des Pyrénéens
     
    Pourtant, depuis 1992, cinq études d'opinion et plusieurs consultations du public ont été réalisées sur l'acceptation sociale de la présence de l'ours dans les Pyrénées : toutes se sont révélées favorables au plantigrade. Qu'elles aient été menées à l'échelle nationale : 88 % d'opinions favorables en 2003 (IFOP), ou dans les Pyrénées : 77 % dans les Pyrénées-Atlantiques en 2003 et 84 % dans les Pyrénées centrales en 2005. Dans les Pyrénées, professionnels et commerçants pyrénéens interrogés sur la présence de l'ours et la valorisation du territoire et leur activité sont tout aussi formels : 58,7 % d'entre eux considèrent que l'image de l'ours devrait être utilisée pour le développement touristique des Pyrénées. Les anti-ours sont en réalité très minoritaires, en dépit de leur lobbyisme actif et parfois violent.
     
    ours main homme.jpgL'expo de la réconciliation ?
     
    L'ours représente la part  d’animalité dans laquelle l’Homme  se reconnaît, mais qu’il cherche à exorciser : il est donc question  d’histoires d’ours mais aussi de l’histoire commune entre l’homme et l’ours qui renvoie à celle de l'homme, face à lui-même. L'initiative du Muséum devrait être ainsi une bonne opportunité pour dépasser les polémiques stériles pro et anti-ours, en s'arrêtant pour une fois sur des questions de fond. Selon les mots de sa conceptrice, l'exposition est l'occasion de "s’interroger sur nous-mêmes et sur ce qu’on veut pour nos enfants demain…": un monde où l'on survit sans la nature, ou un monde où l'on vit avec la nature.
     
    "Celui que l’on ne peut exclure sans nous renier nous - mêmes"
     
    Laissons le dernier mot à l'association Pays de l'ours-Adet, qui lutte depuis des années pour la préservation de l'ours et que cette exposition émeut et réjouit tout à la fois :  "Si proche mais si différent, à la fois familier et sauvage, voisin sympathique mais incontrôlable, l’ours, c’est l’autre, celui que l’on ne peut exclure sans nous renier nous - mêmes".
     
     
    PRATIQUE

    PLUS D'INFO

    • Découvrez la chronologie interactive de l'histoire de la préservation de l'ours dans les Pyrénées en cliquant ICI
    • Le site de Ferus : cliquer ICI
    • Le site de Pays de l'Ours-Adet : cliquer ICI

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    • Les articles de "Ma Planète" sur les ours : cliquer ICI