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Sciences - Page 153

  • Pêche en eaux profondes : l'Ifremer jette un pavé dans l'océan

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    Un marin-pêcheur sur bateau de pêche français Photo archives AFP

    Le Parlement européen doit se prononcer le 10 décembre sur un nouveau règlement relatif à la pêche en eaux profondes, contre lequel s'élèvent la France et l'Espagne  : début novembre, en commission Pêche, les parlementaires n'ont pas suivi la Commission qui souhaitait interdire la technique de chalutage profond. Et, pour la première fois, les scientifiques de l'Ifremer se désolidarisent des partisans de la pêche en eaux profondes.

    Les données sont insuffisantes pour conclure à la durabilité de la pêche profonde

    En juillet 2012, l'Ifremer écrivait que "l'exploitation des stocks de poissons profonds a été amenée à un niveau soutenable, après la surexploitation au début des années 2000". Cette  année, l'Ifremer se veut plus prudent.  C'est une première : lors d'une table ronde organisée le mardi 26 novembre à l'Assemblée nationale, à deux semaines d'un vote sur le sujet au Parlement européen, le directeur général délégué de l'Ifremer, Patrick Vincent, a estimé que les données étaient insuffisantes pour conclure à la durabilité de la pêche profonde.  En s'expliquant sur un texte "que tout le monde cite". "Dans ce papier, on lit que trois espèces sont au rendement maximum durable : doit-on conclure qu'il y a durabilité ?", a-t-il interrogé.   Non, selon lui. "En résumé, sur certains stocks, il y a durabilité, sur d'autres stocks, la connaissance est insuffisante". Ce texte "avait une intention pédagogique (...) avec des raccourcis, et probablement trop de raccourcis" et il n'était pas "scientifiquement suffisamment précis", a-t-il fait valoir.

    "La fin d'une imposture scientifique française"

    L'ONG Bloom, qui milite pour une plus stricte encadrement de la pêche profonde, a salué la mise au point du directeur général délégué de l'Ifremer qui, selon l'association, a "mis fin à une imposture scientifique française (...)" en réfutant l'imaginaire durabilité des pêches profondes au chalut : l'Ifremer "retire la maigre caution scientifique aux lobbies de la pêche profonde".

    L'énorme succès de la pétition de Bloom

    La pétition mise en ligne par l'association de défense des océans Bloom, exhortant François Hollande à soutenir la proposition européenne d'interdire le chalutage en eaux profondes, recueillait plus de 714.000 signatures lorsqu'elle a été remise au président de la République, lundi dernier. Une méthode de pêche qualifiée d'activité "résiduelle, déficitaire et subventionnée", selon la pétition, qui précise qu'elle ne concerne que neuf navires en France, mais que son "impact environnemental est disproportionné". "D'immenses filets lestés ratissent les milieux océaniques les plus vulnérables et capturent plus de 100 espèces, ensuite rejetées, dont certaines menacées d'extinction", affirme Bloom, qui s'appuie sur de multiples travaux scientifiques.

    europe,pêche,surpêche,ifremer"Il faut se secouer les fesses ": le buzz de la BD de Pénélope 

    Lancée en juin dernier,  la pétition a littéralement explosé avec la médiatisation d'une BD drôle et pédago de l'illustratrice et dessinatrice Pénélope Bagieu, publiée sur son blog,  le 18 novembre dernier. Dénonçant la pêche en eaux profondes, la BD reprend les informations et chiffres de l'association Bloom et rappelle notamment que ,"malgré les millions d'euros d'aides publiques qu'ils perçoivent, les navires industriels sont tous déficitaires". Une BD jugée "simpliste" par le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM), qui regrette dans un communiqué "le brouillage de la réalité socio-économique de la pêche française pour susciter une levée des bonnes consciences", et qui a cependant, en deux jours,  été tweetée et retweetée plus de 3.000 fois, et "likée" 356.000 fois sur Facebook...

    En attendant, l'idée de la nécessité de protéger les stocks halieutiques du chalutage profond fait son chemin dans l'opinion: à partir du 1er janvier, le groupe Casino, les hypermarchés et supermarchés de l'enseigne, ne commercialiseront plus aucune des cinq espèces de poissons de grands fonds extrêmement vulnérables que sont le sabre, le grenadier, l'empereur, la lingue bleue et le brosme.

    Cathy Lafon

    LA PETITION

    • La pétition de l'association Bloom totalise désormais plus de 714.000 signature. On la trouve  sur le site de l'association :ICI
    • La BD de Pénélope Jolicoeur : cliquer ICI

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma Planète sur la pêche : cliquer ICI
  • Océan Arctique : le voilier de l'expédition scientifique Tara revient !

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    Expédition Tara Océans Polar Circle 2013

    Le voilier polaire "Tara", parti pendant sept mois autour du pôle nord pour l’expédition scientifique "Tara Oceans Polar Circle",  revient en France aujourd'hui.  Le retour se fête à Lorient,  son port d’attache, et dimanche 8 décembre à Paris, au Salon Nautique.

    tara bdx.jpgC'est l’occasion aussi de revenir sur les engagements de Tara Expéditions qui a célébré ses dix ans cet automne.

    La biodiversité planctonique

    La goélette de la mission scientifique Tara (photo ci-contre, lors de son escale à Bordeaux, en avril dernier), a parcouru 25.000 km autour de l'océan Arctique et a emprunté les passages du Nord-Est et du Nord-Ouest. Soutenue par agnès b., la Fondation Albert II de Monaco, le CNRS, le CEA, l’EMBL, Lorient Agglomération, la Fondation EDF ainsi que d’autres partenaires privés et publics, cette expédition s’est avant tout intéressée à la biodiversité planctonique en Arctique.

    5.000 échantillons

    En incluant dans son périple scientifique l’océan Arctique, "Tara Oceans Polar Circle" parachève ainsi l’ambition de l’expédition "Tara Oceans" (2009-2012) : récolter du plancton dans tous les océans du monde pour comprendre comment les océans réagissent aux grands changements en cours. En complément, d’autres questions sont étudiées, comme l’évaluation des taux de mercure présents dans la mer ou encore la concentration de particules de plastique. En tout ce sont 55 stations scientifiques qui ont pu être effectuées dans des conditions extrêmes et près de 5.000 précieux échantillons qui ont été récoltés.


    Les écoutes du Yankee © Y.Chavance/francetv... par ThalassaVideo

    Huit publications scientifiques en quatre ans

    Les analyses des échantillons se poursuivront dans les laboratoires pendant des années, mais, en 2013, quatre ans après le début de "Tara Oceans", huit publications scientifiques ont déjà vu le jour.  Le programme de recherche "Oceanomics" prévu sur 7 ans a commencé en mars 2013 avec les milliers d’échantillons récoltés pendant "Tara Oceans" et "Tara Oceans Polar Circle". Ces données  seront structurées puis utilisées pour comprendre le fonctionnement de la biodiversité planctonique et de la pompe à carbone océanique ainsi que pour identifier à terme certains composés dans le domaine de la pharmaceutique par exemple. Les premières données ont été mises en ligne à disposition de la communauté scientifique. «

    eric karsenti.JPGPlaidoyer pour l'Arctique

    Durant ces derniers mois en Arctique, Tara Expéditions a également interpelé les décideurs et la société sur les enjeux écologiques les plus urgents en Arctique en publiant notamment un plaidoyer pour l’Arctique, rejoignant ainsi le combat de Greenpeace pour la défense de cet écosystème ultra sensible et ultra important pour le climat de la planète. Si la fonte des glaces a été moins importante cette année, Eric Karsenti, directeur scientifique de "Tara Oceans" et de "Tara Oceans Polar Circle" de Tara, a redit dans l'émission 3 D de France Inter, le dimanche 1er décembre, l'importance de la lutte contre le réchauffement climatique, en rappelant qu'il était désormais en cours. S'il faut de toute urgence s'y adapter, réduire les émissions de gaz à effet de serre est une deuxième urgence qui, selon lui, ne se discute même pas. Pas plus que l'impérieuse nécessité de préserver le patrimoine naturel exceptionnel de l'Arctique des appétits voraces des grands groupe industriels miniers et de l'énergie, tout autant que des politiques.

    Cathy Lafon

    REPERES

    • Tara Oceans Polar Circle en chiffres

    55 stations de prélèvements dont 18 stations longues, jusqu’à 1.000 mètres de profondeur – 5.000 échantillons – 23 appareils scientifiques à bord –11 escales – 5 pays visités – 202 jours d’expédition – 3 capitaines, Loïc Vallette, Samuel Audrain, Martin Hertau et 57 personnes se seront relayées à bord de Tara dont 40 scientifiques et 17 membres d’équipage. Température plus basse relevée : - 8°C  dans l’Arctique canadien en septembre. Température plus haute relevée : 29°C à Dudinka (Russie) en juillet. Position la plus Nord atteinte : N 080°48' - E 047°41' dans l’archipel François-Joseph (Russie).

    ►PLUS D'INFO SUR TARA

    • Le site internet de Tara : cliquer ICI 
    • 10 ans d'engagement. Il y a dix ans sous l’impulsion d’Étienne Bourgois et le soutien d’agnès b., le projet Tara Expéditions naissait pour promouvoir la sauvegarde des océans et donc de la planète. Six campagnes de quelques mois ont été réalisées entre 2004 et 2006 avec artistes et scientifiques, du Groenland à l’Antarctique, avant le lancement de trois grandes missions, Tara Arctic (2006- 2008), Tara Oceans (2009-2012) et Tara Oceans Polar Circle (2013) consacrées au climat et à la biodiversité marine. 
  • Plongez au fond de l'océan en 3 D, avec Google Street View

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    Plongée avec Google Street View à la découverte d'un récif corallien Photo Google

    Vous connaissez Google Street View, qui vous fait parcourir la surface de la planète en cliquant sur la souris de votre ordi, comme si vous y étiez. Son équivalent existe désormais pour découvrir en 3 D le fin fond de l'océan et même, si ça vous chante, la grande barrière de corail d'Australie  : Catlin Seaview Survey.

    L'université du Queensland, grâce au sponsoring de l'assureur Catlin Group et à un partenariat avec Google, a lancé en 2012 Catlin Seaview Survey, une étude scientifique destinée à mesurer l'impact du réchauffement climatique sur la grande barrière de corail. Elle prend notamment la forme d'un Google Street View destiné au grand public, qui vous plonge à 360° dans l'océan.

    Partenaires de Google pour la science

    Le Catlin Seaview Survey s'intéresse en particulier aux récifs coralliens. Poumons des océans, les récifs coralliens sont vulnérables et subissent les conséquences de l'activité humaine et souffrent notamment du réchauffement climatique. Pour aider les chercheurs à les étudier et à les protéger, le Catlin Seaview Survey constitue une extraordinaire banque d'images et de données, qui permet à tous de prendre conscience de la beauté des récifs coralliens et de l'importance de leur sauvegarde. Mais l'objectif de ceux qui ont entrepris de le réaliser en devenant partenaires de Google est avant tout scientifique.

    océan,google street view,photo,recherche,récif corallienSurveiller et comprendre les écosystèmes fragiles

    En comparant dans le temps l’évolution de la structure en 3D et de la diversité biologique des récifs coralliens avec les images prises à des dates différentes mais en des lieux identiques, les chercheurs disposent en effet d’un remarquable outil pour mieux comprendre ces écosystèmes fragiles. Ils peuvent surveiller des dégradations, comme le blanchissement corallien qui est un processus de décoloration des colonies coralliennes et qui peut conduire au dépérissement des récifs sur de vastes surfaces.

    océan,google street view,photo,recherche,récif corallienUn Français à l'origine

    Cocorico ! Le site internet de Futura-Sciences nous l'apprend, l'une des personnes à l'origine du Catlin Seaview Survey est un  Français, Christophe Bailhache, un cadreur marin, directeur des opérations. C’est aussi l’un des concepteurs de l’appareil de prise de vue que son équipe et lui utilisent pour photographier à 360° les récifs coralliens. Découvrez son interview sans Futura-Sciences en cliquant ICI.

     

    Cathy Lafon

    PLUS D'INFO

    • Pour faire connaissance avec l'équipe du Catlin Seaview Survey: cliquer ICI