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Pollution - Page 266

  • Le top 30 des centrales à charbon les plus polluantes d'Europe

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    La centrale à charbon de Boxberg en Allemagne. Photo AFP

    Le hit parade des centrales thermiques au charbon les plus polluantes de l'Union européenne : voilà un autre palmarès que celui de la Coupe du monde de football dont, pour une fois, en matière d'écologie (et de foot), la France sort la tête plus ou moins haute. Quant à l'Allemagne, si elle est toujours la championne, le motif est nettement moins glorieux qu'au foot : le pays d'Angela Merkel arrive en tête des pays équipés des centrales à charbon les plus polluantes d'Europe. Telle est la conclusion du rapport « Europe’s Dirty 30», publié mardi 22 juillet par le WWF, le Climate Action Network (CAN Europe),  le Bureau européen de l’environnement, HEAL et la Climate Alliance Germany.

    Plus grave, selon les ONG, les émissions de CO2 provenant des centrales thermiques au charbon dans l’Union Européenne minent les efforts entrepris dans la lutte contre les changements climatiques.  Voyons d'un peu plus près de quoi il retourne...

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    Le hit parade des centrales thermiques à charbon les plus polluantes. Infographie WWF

    L'Allemagne, première à égalité avec le Royaume-Uni

    Selon l'étude "Europe's Dirty 30"l'Allemagne et le Royaume-Uni comptent neuf des centrales classées les moins respectueuses de l'environnement en Europe, ce qui les place sur ce point en première place du classement. Viennent ensuite la Pologne, avec quatre centrales, l'Italie et la Grèce, avec deux sites chacun, puis les Pays-Bas, l'Estonie, l'Espagne et le Portugal, avec chacun une centrale recensée par ce classement. Le rapport indique en outre que, sur les trente sites européens les plus émetteurs en CO2, l'Allemagne compte quatre des cinq centrales thermiques à charbon les plus polluantes.

    centrale thermique,charbon,énergie fossile,gaz à effet de serre,ges,ong,ww,allemagne,europe,pologne,royaume-uni,réchauffement climatiqueLa palme de la centrale la plus polluante revient à la Pologne

    La Pologne, reçoit elle, la palme de la centrale la plus polluante pour le site de Belchatow (ci-contre). Les quatre suivantes  sont toujours situées sur le sol allemand: il s'agit des centrales du numéro deux allemand de l'énergie RWE de Neurath et de Niederaussem (ouest), suivies de celles du suédois Vattenfall à Jänschwalde et Boxberg (est).

    centrale thermique,charbon,énergie fossile,gaz à effet de serre,ges,ong,ww,allemagne,europe,pologne,royaume-uni,réchauffement climatiqueLa championne de la transition énergétique taclée par son addiction au charbon, pas par les renouvelables

    Attention, que l'on ne s'y trompe pas : les énergies renouvelables n'y sont pour rien ! Au contraire, selon les ONG, "les émissions allemandes seraient encore plus élevées aujourd'hui sans cette transition". Que l'on ne compte pas non plus sur les ONG pour fustiger l'Allemagne en l'incitant à revenir au nucléaire... L'étude souligne en effet que "la transition énergétique allemande fonctionne, [...] la baisse de l'électricité d'origine nucléaire a été plus que compensée par la croissance des énergies renouvelables" à grand renfort d'éolien et de solaire. Et ce, n'en déplaise à ceux qui ânonnent faussement, selon les ONG que l'Allemagne aurait davantage recours au charbon après sa décision de sortir du nucléaire d'ici à 2022...

    centrale thermique,charbon,énergie fossile,gaz à effet de serre,ges,ong,ww,allemagne,europe,pologne,royaume-uni,réchauffement climatiqueL'électricité allemande trop gourmande en charbon

    Ce qu'il y a, selon WWF, c'est que l'Allemagne, si elle compense la baisse du nucléaire par les énergies propres, maintient sa dépendance au charbon pour produire son électricité. "L'Allemagne consomme plus de charbon pour sa production d'électricité que n'importe quel autre pays de l'Union européenne, devant la Pologne et la Grande-Bretagne, respectivement deuxième et troisième". Et le revers bien connu de la médaille du charbon, ce sont les émissions de gaz à effet de serre.  Les centrales électriques à charbon, qui sont responsables de 70% des émissions de CO2 du secteur de l'énergie dans le monde, représentent encore environ un quart de la production énergétique au sein de l'UE, selon les chiffres de WWF.

    centrale thermique,charbon,énergie fossile,gaz à effet de serre,ges,ong,ww,allemagne,europe,pologne,royaume-uni,réchauffement climatiqueLa sortie du charbon : une priorité pour l'Europe pour réduire les GES

    Mais pourquoi cette passion dévorante pour le charbon, une énergie datée et reconnue comme ultra polluante ? Les ONG ont leur petite idée sur la question, on s'en doute :  "En Europe, de nombreuses centrales thermiques au charbon fonctionnent à plein régime ou presque, à cause du prix relativement bas du charbon par rapport au gaz. S'ajoute à cela la faiblesse du prix des quotas de CO2, qui ne joue plus son rôle pour orienter l'industrie vers une production moins polluante", expliquent-elles, en estimant que "la sortie du charbon doit être une priorité pour l'Europe".

    Et la France ?

    Si la France s'en sort plutôt bien sur le territoire national où elle ne compte plus l'ombre d'une seule centrale au charbon,  elle apparaît néanmoins avec EDF en bonne place dans le classement des ONG, en tant que propriétaire de deux centrale outre-Manche et d'une en Pologne. L'Hexagone, souligne l'étude, continue aussi à soutenir financièrement le développement du charbon dans le monde... Et toc, un boulet de charbon dans le jardin du pays champion de l'électricité nucléaire non émettrice de CO2.

    centrale thermique,charbon,énergie fossile,gaz à effet de serre,ges,ong,ww,allemagne,europe,pologne,royaume-uni,réchauffement climatiqueLe climat... et la santé

    En l'absence d'efforts supplémentaires, la grande utilisation de centrales à charbon dans certains Etats membres les plus peuplés comme l'Allemagne ou le Royaume-Uni ne permettront pas à l'Europe de réduire ses émissions de gaz à effet de serre aussi rapidement que prévu et impératif,  affirme le WWF. "L’UE a besoin de se doter d’un cadre législatif plus ambitieux. Elle doit parvenir rapidement à une réforme structurelle de son marché de quotas d’émissions. Il en va de notre avenir climatique à tous, mais aussi de la santé de millions d’européens", conclut Pierre Cannet, responsable du Programme Climat et Energie au WWF-France (photo ci-dessus).

    Cathy Lafon

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  • Le Japon veut redémarrer deux réacteurs nucléaires. Avec ou sans l'assentiment de la population ?

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    Les réacteurs nucléaires Sendai 1 et 2 susceptibles d'être relancés par le Japon. DR

    Trois ans et demi après la catastrophe de Fukushima Daiichi, les autorités japonaises sont prêtes à relancer l'énergie nucléaire au pays du Soleil levant. Selon la NRA, l'équivalent nippon de l'Autorité de sûreté nucléaire française (ASN), deux réacteurs nucléaires remplissent les nouveaux critères de sûreté post-Fukushima.

    fukushima accident.jpg"Le danger réduit autant que possible"

    Les deux réacteurs nucléaires pressentis pour redémarrer leur activité sont ceux de Sendai, dans la préfecture Kagoshima, au sud-ouest du Japon. Depuis le désastre de Fukushima le 11 mars 2011 (photo ci-contre), le parc des 48 réacteurs nippons est resté arrêté et aucune unité n'a encore reçu de certificat de conformité aux nouvelles normes de sécurité ultra sévères, entrées en vigueur en juillet 2013. "Ce sont presque les plus hauts niveaux de sûreté au monde", a affirmé mercredi le président de la NRA, Shunichi Tanaka. Tout en précisant bien qu’on ne peut jamais dire que les risques sont absolument nuls: "l’examen sert à mesurer si les normes sont respectées de sorte que le danger soit réduit autant que possible", a-t-il ajouté.

    sendai.jpgTsunamis, séismes, éruptions volcaniques, tornades... promis, Sendai résistera à tout !

    Les membres de l’autorité de régulation nucléaire ont approuvé un rapport de 420 pages selon lequel les dispositions techniques prises par la compagnie Kyushu Electric Power pour les tranches Sendai 1 et 2 sont  compatibles avec ces nouvelles exigences, en cas d"accident critique". Selon le document, Sendai est parée pour faire face aux tsunamis, séismes, éruptions volcaniques, tornades et autres dangers afin d’éviter que la situation ne dégénère en catastrophe majeure, comme en mars 2011 à la centrale de Fukushima, détruite par un puissant tremblement de terre au large suivi d'un gigantesque raz-de-marée. Il vaut mieux, car en 2011, la ville de Sendai a également été rayée de la carte par le séisme et le tsunami géant (photo AFP ci-dessus).

    shinzo abe.jpgShinzo Abe proche de la victoire

    L'avis de la NRA conforte le premier ministre de droite nippon, Shinzo Abe, qui ne crie pas encore victoire mais s'y prépare : il a pour objectif de faire redémarrer 19 des 48 réacteurs japonais. Son gouvernement qui souhaite réduire les importants déficits commerciaux subis par le pays depuis que l’arrêt des réacteurs nucléaires l’oblige à importer des quantités massives d’hydrocarbures pour ses centrales thermiques, veut surtout retrouver une indépendance énergétique basée sur le nucléaire. Et ce, en dépit du potentiel énorme des renouvelables en plein boum au Japon.

    Les réticences et l'opposition de la population
     
    Mais, avant d'avoir un feu vert définitif, les deux réacteurs de Sendai doivent encore passer par "un appel à commentaire publics d'une durée de 30 jours", avant validation définitive de l'avis de la NRA. Autrement dit: la population est censée avoir son mot à dire. Et au Japon, tout le monde n'est pas d'accord pour renouer avec le nucléaire. Selon Greenpeace, "des milliers d’habitants de la préfecture de Kagoshima (où se trouvent les unités Sendai 1 et 2) et de la province voisine de Kumamoto ont fait part de leurs inquiétudes". "Les principaux problèmes comprennent l’absence de plan réel d’évacuation de la population en cas de nécessité, notamment des personnes âgées, des enfants, ou des personnes hospitalisées", ajoute l’organisation.
     
    Les intérêts commerciaux des compagnies avant la sécurité de la population

    Les opposants, dont certains se sont immédiatement rassemblés devant le complexe atomique de Sendai dès mercredi pour protester contre la remise en route des réacteurs,  considèrent en outre que la compagnie Kyushu Electric Power et l’autorité ne sont pas parvenues à établir un diagnostic et fournir une réponse précise au risque volcanique dans la région. "L’autorité a cédé à la pression énorme de l’industrie nucléaire et du gouvernement Abe ", lance Kazue Suzuki, de Greenpeace. "Elle place les intérêts commerciaux des compagnies électriques avant la sécurité de la population".

    L'épreuve de la démocratie

    Des rencontres avec les habitants et les municipalités proches de la centrale de Sendai sont prévues en octobre. Dores et déjà, le gouvernement de Shinzo Abe sait qu'ils ne sont pas favorables au redémarrage et qu'il sera difficile de les convaincre. Mais tiendra-t-il compte réellement de l'opinion de la population ? Au vu de ses déclarations, on peut en douter. "Quand une décision définitive aura été prise sur la sûreté de la centrale, nous entamerons la procédure pour redémarrer les réacteurs, en essayant d'emporter l'assentiment des communautés locales et des habitants", a-t-il dit.

    Les dossiers de 17 autres réacteurs, tous en zone sismique et en bord de mer, doivent désormais également être scrutés à la loupe.

    Cathy Lafon

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  • 7ème Continent : "Il y a de la vie dans les déchets plastique!"

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    Alexandra Ter Halle, chercheuse au CNRS à l'Université Paul Sabatier, étudie la pollution transportée par les microplastiques sur l'expédition 7ème Contintent. Dans son laboratoire, elle  fait des analyses par spectrométrie de masse afin de doser ces polluants. Photo 7ème Continent.

    De retour de l'expédition 7ème Continent conduite par Patrick Deixonne en mai dernier, Alexandra Ter Halle, chercheuse au CNRS, poursuit les études sur les morceaux de plastique échantillonnés dans le gyre de l'océan Atlantique Nord.

    plasfifere.jpg"La plastisfère"

    Les débris de plastique offrent un habitat artificiel à des organismes mircroscopiques et peuvent les transporter et les disperser sur de très grandes distances, comme l'ont révélé des travaux américains en 2013.  Les auteurs ont appelé cet ensemble de microbes "la plastisfère". C'est un nom assez poétique... En réalité les scientifiques ne savent pas encore quel pourrait être l'impact de ces microbes sur l'écosystème marin. L'un des objectifs scientifiques de l'expédition 7ème Continent est justement d'en savoir plus sur le sujet.

    Premières images en microscopie électronique des fragments de plastique du 7ème continent

    C'est au laboratoire des Interactions Moléculaires et Réactivité Chimique et Photochimique (IMRCP) de l'Université Paul Sabatier de Toulouse qu'Alexandra Ter Halle du CNRS et son équipe s'attèlent à analyser les échantillons de plastique qu'ils ont rapportés du cœur du gyre de l'Atlantique Nord avec l'expédition 7ème Continent.  Les chercheurs ont réalisés des images de microscopie électronique à balayage au Centre toulousain de Microscopie Electronique Appliquée à la Biologie (CMEAB) à la Faculté de médecine Rangueil. Et leurs premières découvertes confortent celles de leur collègues américains: "Comme le montrent ces photos colorisées, les débris de plastique sont très colonisés! On retrouve par exemple des bactéries, des ciliés (organismes eucaryotes unicellulaires possédant des cils vibratiles) ainsi que des diatomées (micro-algues unicellulaires)..." explique Alexandra Ter Halle.

    plastifère 3.jpgLe travail des scientifiques est loin d'être terminé. Les investigations doivent se poursuivre avec des scientifiques spécialistes de ces communautés microbiennes dans l'équipe "Microbiologie de l'environnement et bioinformatique" du Laboratoire Microorganismes Génome et Environnement (LMGE) de Clermont-Ferrand. Ces derniers procéderont à la caractérisation génétique de ces microorganismes afin de mieux les connaître pour pouvoir mesurer leurs impacts sur la biodiversité.

    Cathy Lafon
     
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