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ONG - Page 89

  • Conférence environnementale J-1. Et vous, quelles sont vos attentes ?

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    La Conférence environnementale s'ouvre demain... La tension est à son comble dans les rangs écolos : c'est utile, pas utile, on y va, on n'y va pas, on ne sait toujours pas qui y sera, de toutes façons ça sert à rien, l'écologie va encore se faire avoir...

    hulot afp.jpgSur le sujet, ça buzze, ça discute ferme et depuis deux mois, on a tout entendu et son contraire sur le grand-rendez vous écolo promis et tenu par François Hollande. De Greenpeace, qui s'est posé la question de sa participation, et réclame un moratoire sur les travaux à la centrale de Fessenheim et les gaz de schiste, à Nicolas Hulot, qui estime que la Conférence environnementale, doit servir de "piqûre de rappel" sur les enjeux liés à la préservation de la planète, en déclarant à l'AFP : "C'est bref, que personne ne se fasse d'illusions, ce n'est pas là qu'on va définir la mutation écologique, mais on peut définir une vision et un échéancier". Et qui rejoint aussi Greenpeace sur la question du moratoire sur les gaz de schiste. Sans compter les professionnels du développement durable, dont la filière des énergies renouvelables, en pleine déroute suite aux atermoiements du gouvernement précédens dans leur secteur industriel.

    On veut pouvoir respirer

    Les filières françaises du solaire et de l'éolien, au bord de l'asphyxie, attendent elles aussi avec impatience la conférence environnementale de la fin de semaine pour découvrir les mesures de soutien d'urgence promises par la ministre de l'Ecologie Delphine Batho.  "Il y a des mesures possibles en peu de temps. Cela permettrait aux entreprises d'être encore vivantes avant la fin du débat sur l'énergie de 2013", plaide Jean-Louis Bal, le président du Syndicat des Energies Renouvelables (SER) et le seul représentant des filières figurant sur la liste des invités. 

    eolien mer.jpgLa situation est particulièrement grave pour le photovoltaïque, victime de la conjonction des effets de la crise, de la concurrence chinoise soupçonnée de dumping par les Occidentaux ainsi que des réguliers tours de vis donnés aux subventions françaises depuis fin 2010. Mais pour l'éolien, ce n'est pas mieux. Jusqu'ici plutôt mieux portant, il a vu sa situation se dégrader ces derniers mois, un coup de frein qui s'est traduit par une chute de 58% des raccordements au premier semestre. Si l'éolien en mer reprend son souffle, avec le lancement du deuxième appel d'offres, l'éolien terrestre est toujours dans l'impasse : la loi Littoral impose que les éoliennes bordant les côtes soient près de zones déjà construites, alors même que la loi Grenelle 2 interdit, ellen toute éolienne à moins de 500 mètres d'une habitation...

    Esoleils.jpgt la filière du bio, les attentes des Français en matière de santé et d'environnement, la biodiversité, les nitrates, les pesticides, l'eau, l'air, les gaz de schiste... Tout ça en deux jours ?

    Je sais pas vous, mais finalement, dur d'avoir un avis qui permette de briller à la machine à café, ou au prochain dîner en ville... D'où l'idée de concocter un petit tour d'horizon des attentes de plusieurs représentants associatifs, de professionnels du développement durable et d'élus de la région (et un poil au-delà), que vous découvrirez demain vendredi 14 septembre sur Ma Planète,  le jour J de la Conférence.

    Sur un petit panel représentatif (impossible d'être exhaustif, il y a en réalité un monde fou chez les écolos !), presque tout le monde a répondu à Ma Planète. Et vite. Ca fait plaisir. Vous allez voir, les réponses sont belles, intelligentes, concernées, pertinentes... Les attentes sont nombreuses, ultra-précises et globalement, au-delà du blabla, on attend une véritable écoute et des actes qui traduiraient enfin le changement vers une société écologique. Pas vraiment dans une confiance béate... Mais avec une immense détermination. 

    A lire demain sur Ma Planète : "Alors, moi, qu'est-ce que j'attends de la Conférence environnementale ?".

    Le bonus : et vous ?

    Comme il n'y a vraiment pas de raison pour que ce soit toujours les mêmes qui bossent, à vous la parole : quelles sont vos attentes ? Etes-vous, sereins, optimistes, inquiets, pessimistes, pour vous "c'est mort", ou cela ne vous intéresse absolument pas ? 

    En deux lignes, envoyez votre point de vue, en cliquant ICI.  Il sera publié ultérieurement (à condition qu'il soit ultra-court et respecte la politesse...). Vous pouvez aussi poster un commentaire, comme d'habitude.

    Cathy Lafon


  • Conférence environnementale J-2. Les Français très soucieux d'écologie

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    A Bordeaux, la pollution diminue l'espérance de vie. Photo archives Sud Ouest / Laurent Theillet

    Un sondage publié mercredi 12 septembre, réalisé par l'Ifop pour WWF-France et le Rassemblement pour la planète, fédération d'une cinquantaine d'ONG, montre que les Français attendent avant tout de la Conférence, des décisions sur les risques que fait peser l'environnement sur la santé. Ils sont 52 % à placer ces questions parmi les sujets prioritaires.

    L'impact de la pollution sur la santé, priorité des Français

    Diesel, pesticides, pollution de l'air, lignes à très haute tension, phtalates, ondes, tous ces sujets qui mêlent environnement et santé et inquiètent particulièrement les Français, seront au coeur de la Conférence environnementale, vendredi et samedi à Paris. "Ce sondage confirme le grand intérêt des Français pour les questions de santé environnementale", a indiqué à l'AFP Nadine Lauverjat, présidente du Rassemblement pour la planète, qui attribue aux ONG le mérite de l'inscription de la santé à l'agenda de la conférence. "Le gouvernement doit maintenant prendre des engagements forts dans ce domaine". Sous la houlette d'Agnès Buzyn, qui dirige l'Institut national du cancer, ONG, syndicats, et parlementaires vont débattre du sujet en présence de la ministre de la santé Marisol Touraine, mais comme pour les autres tables rondes, les thèmes de discussion sont à peine ébauchés. "Il n'y a pas de tabou, tous les sujets pourront être abordés", affirme-t-on au ministère de l'Ecologie.

    "1.000 cas nouveaux de cancer par jour"

    Les Français réclament aussi de grandes études sanitaires. D'après une étude de l'institut de veille sanitaire publiée mardi 11 septembre, près de 360 hospitalisations cardiaques et plus de 630 hospitalisations respiratoires pourraient être évitées chaque année à Bordeaux, Paris, Lille, Lyon ou Marseille, si ces villes respectaient les normes de l'OMS.

    L'OMS a reconnu l'an dernier l'existence d'une épidémie de maladies chroniques, à l'origine des deux tiers des décès dans le monde. Même si le vieillissement des populations y joue un rôle, elles sont largement imputables, selon médecins et chercheurs, aux interactions de l'environnement et du mode de vie: pollutions chimiques, pesticides, alimentation, vie urbaine, sédentarité..."Il y a 1.000 cas nouveaux de cancer par jour, il faut vraiment faire le lien entre santé et environnement", renchérit Serge Orru, directeur général de WWF. Pour lui, "on ne peut pas produire du confort en détruisant la santé humaine et l'écosystème, il faut une nouvelle société, une révolution culturelle".

    Le coût du diesel : plus de 40 milliards d'euros

    L'utilisation du diesel comme carburant automobile est mis en avant par les ONG comme un exemple caricatural des liens évidents entre économie, santé et environnement. Réputé meilleur pour le climat que le moteur à essence en générant moins de CO2, le diesel a connu un succès remarquable en France, grâce à une politique fiscale avantageuse. A ce jour, 60% du parc automobile français est constitué de voitures roulant au diesel. Or les moteurs au diesel émettent des particules fines à l'origine de quelque 42.000 morts prématurées par an, selon le ministère de l'Ecologie, et un gaz, le dioxyde d'azote, responsable de maladies respiratoires et cardio-vasculaires. Le diesel a été classé en juin comme cancérogène par le Circ, l'agence pour le cancer de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

    Les écologistes ont fait le calcul : selon eux, le coût de l'utilisation du diesel, si l'on ajoute le manque à gagner du fait d'une détaxe partielle, les décès prématurés, les journées d'hôpital, les absences au travail et l'importation du gazole, dépasse par an les 40 milliards d'euros. Pour l'Institut de la Veille sanitaire, le coût actuel des particules fines sur la santé pour l'Etat français est de 5,10 milliards d'euros.   Qui se rajouteraient donc aux 40 milliards d'euros d'amende que devra verser la France à l'Europe, si elle ne se met pas en conformité avec les normes de pollution aux particules fines... Si l'Etat cherche à faire des économies budgétaires, il peut en trouver.

    La santé, oui,  mais pas seulement !

    Toujours selon le sondage IFOP pour WWF, les Français sont au top en matière d'écologie et en phase avec les préoccupations des associations environnementalistes.

    Leurs attentes en matière d'environnement  :

    • 72 % sont pour l'interdiction du gaz de schiste
    • 65 % contre les forages pétroliers en haute mer
    • 71 % pour la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées
    • 60 % pour une tarification progressive de la consommation en électricité
    • 82 % pour confirmer l'interdiction de la culture des OGM
    • 94 %  pour le développement de moyens de transports plus écologiques. Ce qui boucle la boucle des préoccupations liées à la pollution due à la circulation des véhicules.

    L'enjeu, pour le Gouvernement, sera ne pas les décevoir...

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI

    EN SAVOIR PLUS
    • Le site du WWF    : cliquer ICI
    • Consultez le sondage IFOP/WWF  : cliquer ICI
    • Lire l'étude de l'Institut de veille sanitaire : "Effets de la pollution atmosphérique urbaine sur la santé en France. Publication du rapport sur les 9 villes françaises ayant participé à l’étude Aphekom" : cliquer ICI
  • Fil vert. Un incident et deux blessés légers à la centrale nucléaire de Fessenheim

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    Un dégagement de vapeur a fait deux blessés très légers mercredi 5 septembre dans la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), mais le gouvernement comme EDF ont minimisé la portée de cet incident dans la doyenne des centrales françaises, qui a toutefois suscité de nombreuses réactions et relancé la question de sa fermeture, réclamée par les écologistes. Fermeture promise par le président François Hollande durant la campagne électorale, d'ici à 2017. Date à laquelle l'installation aura alors quarante ans. Installée au bord du Rhin, la centrale de Fessenheim comprend deux réacteurs de 900 mégawatts qui ont été mis en service en 1977.

    "Pas d'impact environnemental"

    Survenu hier vers 15H00, l'incident de nature chimique a provoqué l'intervention d'une cinquantaine de pompiers. Mais il n'y a eu aucun incendie, ont précisé aussi bien EDF que l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN).  "Il n'y a pas d'impact environnemental", a par ailleurs souligné à l'AFP le directeur de la centrale, Thierry Rosso, selon lequel l'incident ést lié à la manipulation d'eau oxygénée, produit chimique non radioacitf, qui a provoqué une ébullition dans un bâtiment où sont notamment traités certains effluents des réacteurs.

    Alors qu'EDF avait fait état dans un premier temps de deux agents "légèrement brûlés à travers leurs gants", le directeur de la centrale a encore nuancé plus tard ce bilan dans la journée. Ils "ont simplement une irritation sur les doigts", a dit M. Rosso, ajoutant que "huit autres salariés ont subi des contrôles préventifs parce qu'ils se trouvaient dans la zone".

    Le gouvernement minimise, les anti-nucléaires réagissent

    Minimisé également tout aussi rapidement par le gouvernement, l'incident n'en a pas moins provoqué de nombreuses réactions de la part des opposants au nucléaire. 

    incident,centrale nucléaireSelon l'AFP, la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho, "s'est immédiatement entretenue avec l'Autorité de sûreté nucléaire qui lui a confirmé que cet incident est sans enjeu de sûreté", a souligné son ministère. Mme Batho, qui a qualifié l'incident "d'accident du travail", a toutefois demandé à EDF et à l'ASN "un rapport complet sur cet événement qui sera rendu public".

    François de Rugy, coprésident du groupe écologiste à l'Assemblée nationale, a notamment déclaré que l'incident venait "rappeler à tout le monde, à tous ceux qui croyaient qu'avec le nucléaire il n'y avait pas de problème de sécurité, qu'il y a toujours un danger". Il a souligné que les écologistes réclamaient un "calendrier précis" des phases de fermeture et des audits du parc nucléaire français plus transparents.

    Le député girondin EELV Noël Mamère y a vu "la preuve qu'il faut fermer Fessenheim au plus vite", tout comme les organisations Greenpeace et Sortir du nucléaire qui ont exigé sa fermeture rapide et une transparence immédiate et complète sur l'incident. Doyenne des centrales nucléaires françaises en activité, Fessenheim est dans le collimateur des écologistes et de nombreux élus, en raison de son âge et de son exposition aux risques sismiques et d'inondation.

    Quant aux habitants de Fessenheim, qui travaillent en grande majorité sur le site, pas plus que la catastrophe de Fukushima, l'incident n'a semble-t-il pas ébranlé leur détermination à défendre le maintien de l'activité de la centrale : la banderole entre la mairie et l'église, proclamant "Fessenheim 2012: candidate à la poursuite de la centrale nucléaire" est toujours bien tendue.

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI

    • L'information sur l'incident donné par l'ASN, le 5 septembre : Cliquer ICI
    • Le communiqué de Greenpeace du 5 septembre : Cliquer ICI
    • En savoir plus sur Fessenheim, sur le site de Sortir du nucléaire  : Cliquer ICI
    • Et sur le site de l'ASN  : Cliquer ICI