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ONG - Page 53

  • Greenpeace livre 4 tonnes de bois illégal à Ségolène Royal

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    Des militants de Greenpeace ont déposé mercredi matin une grume de bois tropical de quatre tonnes devant le ministère de l'Écologie à Paris. Photo Greenpeace

    Ce mercredi matin, à 7h15, une dizaine de militants de Greenpeace ont déposé à l’aide d’un camion-grue une grume de bois tropical de quatre tonnes et de 8,5 mètres devant le ministère de l’Écologie, à Paris, pour demander au gouvernement "d'appliquer la loi" contre les importations de bois illégal.

    "Bois illégal, France laxiste"

    Long de 8,5 m, le tronc d'arbre, sur lequel était inscrit en lettres blanches "bois illégal ?", a été "livré" par une dizaine de militants de l'ONG venus avec un camion-grue. D'après Greenpeace, ce bois coupé en République démocratique du Congo (RDC) provient "d'un lot suspect stocké sur le port de La Rochelle" (Charente-Maritime). Les activistes, aux couleurs de la « Brigade de Vérification du Bois » (BVB), arboraient les messages «Bois illégal : le gouvernement s’en fout Royal » et « Bois illégal : deux ans d’inaction». Cette action intervient deux ans après l’entrée en vigueur le 3 mars 2013 du Règlement sur le bois de l’Union européenne, censé mettre fin aux importations de bois illégal en Europe. L'Union européenne a adopté en mars 2013 une réglementation imposant aux importateurs de "prouver qu'ils ont tout mis en oeuvre pour minimiser le risque d'illégalité des produits qu'ils importent", rappelle l'ONG dans un communiqué.

    Gérer durablement la forêt pour faire face au changement climatique

    "On est devant le ministère de l'Ecologie pour demander à Ségolène Royal d'enfin commencer à mener des enquêtes et à contrôler les entrées de bois en France", a déclaré Frédéric Amiel, chargé de campagnes Forêts pour Greenpeace France, présent à la manifestation. "Le bois illégal, c'est le fléau des forêts tropicales. Tant qu'on ne gèrera pas durablement la forêt, on ne pourra pas faire face au changement climatique", a-t-il ajouté.

    L'exploitation forestière illégale représente 15 à 30% du bois commercialisé dans le monde, affirme l'ONG, citant Interpol. Selon Greenpeace, la France est la principale porte d'entrée en Europe pour le bois en provenance de pays "à très haut risque d'illégalité" comme le Brésil ou la RDC.

    Cathy Lafon

  • Viticulture : les pesticides devant le tribunal à Bordeaux

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    Marie-Lys Bibeyran tient le portrait de son frère Denis, décédé en 2009. Photo archives Céline Dupeux "Sud Ouest"

    Le 12 octobre 2009, Denis Bibeyran est décédé à 47 ans d'un cancer rare des voies biliaires – un cholangiocarcinome - après avoir travaillé 32 ans durant dans les vignes de Listrac-Médoc (Gironde). Au banc des coupables, les pesticides avec lesquels il pulvérisait les vignes. L'audience pour la "reconnaissance post-mortem en maladie professionnelle" du salarié viticole, impliquant des pesticides, se tient demain, le jeudi 5 mars à 9h00, devant la Chambre Sociale de la Cour d'Appel de Bordeaux. C'est une première du genre en Gironde.

    Le combat d'une soeur

    pesticides,maladie professionnelle,viticulture,bibeyran,marie-lys,denis,listrac-médocDepuis la mort de son frère, Marie-Lys Bibeyran, 36 ans, se bat en son nom pour que la maladie qui a causé son décès soit reconnue maladie professionnelle par la Mutualité Sociale Agricole de la Gironde (MSA). "Denis était à la fois salarié dans un château sur Listrac et exploitait deux hectares pour son compte", expliquait, en 2011, Marie-Lys à "Sud Ouest". "Sur le domaine du château, il était chauffeur de tracteur et effectuait tous les traitements phytosanitaires depuis vingt-cinq ans. Dans ses vignes, il faisait toutes les tâches et employait les mêmes produits qu'au château. Il avait une très bonne hygiène de vie et aucune raison de déclencher un cancer. Il se croyait tout à fait préservé en vivant à la campagne." Pourtant, en période de traitement des vignes, témoignait un collègue, Denis subissait d'étranges saignements de nez à répétition… Pour Marie-Lys Bibeyran, elle-même saisonnière dans les vignes, ce sont les pesticides qui seraient à l’origine du cancer de son frère. C’est pourquoi, en mai 2011, elle s'est lancée dans la bataille pour obtenir la reconnaissance de ce cancer comme maladie professionnelle.

    Une victoire juridique en 2014

    pesticides,maladie professionnelle,viticulture,bibeyran,marie-lys,denis,listrac-médocConcernant les pesticides, l'omerta reste encore de mise dans les rangs de vigne, mais les choses bougent toutefois. En avril 2014, après sept ans de combat judiciaire, Sylvie S., salariée en Dordogne dans un domaine viticole et intoxiquée par une pulvérisation de pesticides, a obtenu la reconnaissance de la "faute inexcusable de son employeur". Une victoire juridique qui fait avancer la jurisprudence et constitue un encouragement pour tous les autres salariés victimes de pesticides qui ont engagé ou voudraient engager de telles procédures.

    Le 5 mars, "une audience qui doit faire du bruit"

    Le dossier de Denis Bibeyran, défendu par Maître François Lafforgue, est passé devant le Comité Régional de Reconnaissance de Maladie Professionnelle (CRRMP), qui a prononcé par deux fois un rejet. Par une décision en première instance du 7 janvier 2014, le Tribunal des Affaires de Sécurité Sociales (TASS) a confirmé ces décisions. Pour Marie-Lys, désormais militante anti-pesticides et membre des associations Générations Futures et Phyto Victimes, l'audience en appel de ce jeudi dépasse le seul cas de Denis et concerne tous les salariés agricoles intoxiqués avec des pesticides, qu'ils soient malades ou décédés. C'est aussi, selon elle, "le seul moyen de les sortir de ce silence de plomb dans lequel la profession, les lobbies agricoles et des pesticides veulent les confiner". Aussi invite-t-elle sur Facebook et sur son site d'information sur les pesticides à venir demain au tribunal, en mémoire de son frère et en soutien à tous les salariés agricoles exposés aux pesticides, pour que dit-elle, "cette audience fasse du bruit en opposition au silence assourdissant dans lequel sont plongées les victimes et leurs familles".

    Cathy Lafon

    C'EST OU,  C'EST QUAND ? L'audience a lieu le jeudi 5 mars, 9h, devant la Chambre Sociale Section B de la Cour d'Appel de Bordeaux, salle M, à l’ancien tribunal, Place de la République.

    LIRE AUSSI

    PLUS D'INFO

    • Marie-Lys Bibeyran a participé à l'enquête APAChe : Analyse de Pesticides Agricoles dans les CHEveux. Menée par l'association Générations futures, sur "l'exposition aux pesticides chez les salariés viticoles et les riverains vivant au coeur des vignes du Bordelais ", à  Listrac-Médoc en Gironde, et rendue publique le 19 février 2013, elle établit  de façon manifeste la présence accrue de résidus d'herbicides, d'insecticides et de fongicides chez les quinze salariés qui se sont prêtés à l'étude, en comparaison du groupe témoin de dix personnes n'exerçant pas ce métier.
    • Une autre étude, du laboratoire bordelais Excell rendue publique le 14 février 2013, et relayée par La Vigne, constatait la présence de résidus de pesticides dans 90% des vins.

    REPERES

    • La France reste le premier utilisateur de pesticides en Europe avec 62.700 tonnes de substances actives vendues en 2011.  780.000 hectares de vignobles français représentent 3,7 % de la surface agricole utile du pays, mais consomment environ 20 % des pesticides.
  • Sentinelle de Ma Planète. Sybilline, l'ONG franco-espagnole qui sauve les baleines

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    Sauvetage d'une baleine échouée, lors d'un échouage massif en Nouvelle-Zélande, le 13 février 2015. DR/Department of conservation

    Vous vous rappelez, cet échouage de plus de 200 baleines en Nouvelle-Zélande le 13 février dernier ? Pour aider à les sauver, l'ONG Sybilline Océans était à la manoeuvre et a contacté votre blog préféré pour le lui raconter. L'occasion d'agrandir le club très sélect des Sentinelles de Ma Planète et d'en savoir un peu plus sur cette association environnementale. Voici le témoignage de Sybilline Océans.

    "On ne s'improvise pas sauveur de baleine"

    sauvetage,baleines,cétacés,échouage,sybilline,océansSur la totalité des animaux échoués, 60 ont été renfloués, se sont ré-échoués et ont une fois de plus été renfloués, à la faveur de la marée haute. Aux dernières nouvelles, ils seraient saufs. Ce sont 300 volontaires qui se sont investis, malheureusement peu d’entre eux étaient formés. L’association Sibylline, de par son  réseau à l’étranger, a grandement contribué à cette mobilisation grâce à un appel via son blog anglais, relayé sur les réseaux sociaux.Bien que les volontaires n’eussent jamais, auparavant, eu affaire à une telle situation, deux ONG spécialisées dans les échouages et possédant le matériel adéquat, les ont guidés. En effet, on ne s’improvise pas «sauveur de baleines », pour des raisons de sécurité, d’autant plus quand il s’agit d’un échouage en masse aussi important. Au départ, le Departement of conservation avait refusé une quelconque intervention humaine pour aider les animaux. Sous la pression citoyenne, il a changé d’avis. Aux dernières nouvelles, les animaux sauvés ne présentaient pas de signes de trauma. La macroscopie peut aider à le vérifier, mais l'absence de lésions externes ne préjuge en rien de l'absence de lésions internes.

    "Un échouage n'a rien de mystérieux"

    Concernant les raisons de l’échouage, la configuration des lieux agit effectivement comme un piège si les animaux sont désorientés. Cependant, dans le même temps de l’échouage, des prospections sismiques avaient lieu dans les environs. Nous ne le dirons jamais assez : un échouage n’a rien de mystérieux, il faut en étudier la cause de manière rigoureuse, raison de l’importance capitale des autopsies conduites par des anatomo-pathologistes, surtout sur des carcasses fraîches. L'hypothèse de l'individu malade qui entrainerait avec lui ses congénères a été remise en cause par une publication du scientifique Marc Oremus il y a quelque temps, même s'il faut préciser que la stratégie d'échantillonnage du chercheur na pas été acceptée par tous ses collègues.

    Si l’on ne cherche pas, l’on ne trouve pas et cela n’a comme conséquence que celle de protéger les pollueurs et éventuellement le business." Sybilline Océans.

    EN SAVOIR PLUS

    Sibylline Océans, fondée par des vétérinaires français et espagnols, s’est organisée en association pendant la marée noire du Prestige, en 2003. A l’étranger, elle intervient régulièrement sur la faune marine en difficulté. En France, elle a pour ambition la création d’un centre de médecinerecherche (clinique et fondamentale) et pédagogie pour les animaux en danger ou qui s’échouent sur nos plages (oiseaux, cétacés : baleines et dauphins, tortues, requins…). L'ONG compte 125 adhérents et quelque 3.200 sympathisants un peu partout dans le monde. Pour accéder à son site internet, c'est ICI.

    Cathy Lafon

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