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Livres - Page 39

  • Coup de coeur. "Le goût du bio : ma cuisine gourmande"

    critique,culinaire,recette,editioncritique,culinaire,recette,editionEcolos gourmets et gourmands, que vos papilles se réjouissent ! Les éditions "Sud Ouest" viennent de publier un très bel ouvrage de Marie Chioca sur la cuisine bio : "Le goût du bio, ma cuisine gourmande". Comme le résume à merveille dans sa préface Bruno Verjus, auteur du blog "Food intelligence" et de l'émission "On ne parle pas la bouche pleine" (sur France culture) : "Cuisiner bio, voilà comment réconcilier agriculture, culture, passion, sensualité et plaisir". On ne saurait mieux dire. Comme on n'est pas là juste pour faire joli, rajoutons quand même que Marie Chioca, qui vit à la campagne dans la Drôme, est une jeune trentenaire, maman d'une grande famille de six enfants. Que "Le goût du bio" est son neuvième ouvrage, mais le premier aux éditions "Sud Ouest".  Enfin, que découvreuse sans pareille de produits bio, elle pratique une cuisine légère, saine et gourmande à souhait. Voilà qui met l'eau à la bouche.

    44 recettes bio

    critique,culinaire,recette,editionCe n'est pas rien pour une cuisinière : Marie Chioca nous donne "ses" trucs bio, les produits de "son" marché bio (huiles, épices, pains, oeufs...), avec leurs points de production et de vente, tout en détaillant une sélection de 44 recettes familiales d'entrées, soupes, desserts et pains aux titres exotiques, pour autant de voyages autour du monde qui commencent au bout du jardin. Bio et bon pour le moral, autant que pour la forme. Des recettes du quotidien ou du terroir et des recettes de fête, pour assurer rapidement au quotidien et préparer des petits plats raffinés, à déguster en amoureux... Mes trois favorites : la fougasse au kamu, marjolaine et tapenade, les spaghettis au pistou de la mer et la tatin de mangue rôtie au "caramel" de muscovado et sa petite glace "express" au citron bio. Miam !

    J'allais oublier l'essentiel. Cela va sans dire (mais c'est mieux en le disant) : pour confectionner tous ces délicieux petits plats, vous êtes priés de n'acheter que des produits de saison, bio, et locaux, autant que faire se peut.

    Vivement la suite !

    critique,culinaire,recette,editionTrois petits regrets, cependant. Aucune suggestion de vins, bio bien sûr, n'accompagne ces délices. Pas plus que de bière, cidre ou sirop... L'auteure habitant dans la Drôme, les lecteurs du Sud Ouest manquent aussi de suggestions d'approvisionnement réellement locales. Enfin,  "Le goût du bio" souffre d'une trop grande "générosité", qui le rend un peu touffu. Le livre condense ce qui pourrait (ou devrait) être décliné en plusieurs collections bio-culinaires... Les desserts, les entrées, les plats, les soupes, les recettes familiales, les recettes de fêtes, les recettes de pains, les ingrédients et produits : autant d'entrées différentes et de plaisirs bios et gourmets qu'on a envie d'approfondir.  Comme si profitant de l'occasion offerte à la cuisine bio, l'auteure avait voulu tout donner dans le même livre... Mais les gastronomes verts ne resteront pas sur leur faim et leur soif. Maplanete.fr vous donne l'info en avant-première : les éditions "Sud Ouest" s'apprètent à donner plein de petits frères à ce premier livre publié chez elles, par Marie Chioca...

    PLUS D'INFO

    • Le blog : retrouvez Marie Chioca et ses recettes sur son blog "Saines gourmandises" en cliquant ICI.

    Cathy Lafon

  • C'est bientôt Noël... Comment vivre les fêtes de fin d'année en écolo décomplexé(e)

    fêtes,noël,cadeauOn ne se connait pas encore très bien, mais moi, au naturel, j’adore acheter, consommer, faire les soldes, les boutiques, et, hélas, le superflu ne me fait pas peur. Inutile de vous faire un dessin : comme écolo, je reviens de loin. La bonne nouvelle, c'est qu'il ne faut jamais désespérer ! L’honnêteté me contraint à l’avouer : y a encore du boulot.  Mais ne nous égarons, pas, concentrons nous sur les fêtes qui approchent… Pour l’écolo moyen(ne), désireux(se)  de ne pas mettre en péril la planète, mais pas décroissant(e)  pour deux euros, la période de Noël est un vrai casse-tête.



    Halte à l’éco-culpabilisation !  Voici quatre bons tuyaux pour vivre écologiquement les fêtes de fin d’année.

    1. Qu’on se le dise : « acheter » devient un geste écolo et citoyen.

    fêtes,noël,cadeauOn peut acheter ! Il suffit d’acheter  français et de préférer le made in France, autrement dit le local ou le relocalisé. On privilégie ainsi les circuits courts, on ne soutient pas indirectement la pollution et les bas salaires en Asie.  Ca tombe bien, c’est la tendance de ce Noël 2011. Selon un sondage réalisé par l’IFOP début octobre,  et publié par la Tribune.fr, plus de sept Français sur dix (72%) se disent prêts à acheter plus cher un produit fabriqué en France, contre 28% qui s'y refusent. En pleine crise économique et industrielle, cela  pourrait même devenir un thème de campagne majeur pour la présidentielle de 2012. Acheter made in France et plus cher, d’accord,  mais quitte à acheter moins, peut-être ?  Le sondage ne le dit pas. Pourtant pour les écolos, la question est aussi là.

    2. Faire plaisir et gâter les siens, ça doit pouvoir se faire en échappant à l’ « hyper-consommation».

    Le "bling bling", c'est has been. Consommer moins et mieux, c’est d’abord un devoir moral vis-à-vis de nos concitoyens qui subissent de plein fouet la crise économique (10 à 20 % de la société française).  Et puis, Noël, au départ, est une fête religieuse, chrétienne et sociétale, avant d’être marchande. Le collectif chrétien « Noël autrement » milite ainsi pour un Noël durable.  Le collectif qui regroupe 25 mouvements d’Eglise, lance cette année sa  7ème campagne d’action en faveur de la préservation de l’environnement, pour protéger les intérêts des générations à venir, avec comme mot d’ordre : halte à la surconsommation. Initiative à suivre.

    3. Pour les achats « incontournables », il y a toujours les bons plans, verts et solidaires.  

    Le sapin. Pour les obsédés du sauvetage de la planète, la question qui agace, c'est : "faut-il acheter un vrai sapin, quitte à contribuer à la déforestation, ou un sapin en plastique, qu'on ressort chaque année ?" Affranchissez-vous définitivemement d'une super idée reçue : couper un sapin de Noël ne détruit pas la forêt ! Il est cultivé exprès.  Le sapin artificiel, en revanche, c'est toujours du plastique, coûteux en énergie à fabriquer et difficilement recyclable. L'achat écolo, c'est donc le sapin naturel. Coupé, on veillera à le recycler avec les déchets verts ; en motte ou en pot, on le replantera ensuite. Et en plus, c'est bon pour l'activité des sylviculteurs.

    Depuis plusieurs années, certaines grandes surfaces offrent leur solution écolo, comme IKEA et Truffaut.  IKEA s’engage à nouveau cette année avec l’Office national de la forêt (ONF) et Truffaut avec la Fondation Yves Rocher, qui combat la déforestation. Ils reverseront  1 euro pour tout sapin acheté en magasin et rapporté en janvier.  Le bilan écologique de l’opération n’est pas si nul : IKEA a reversé à l’ONF près de 2 millions d’euros, dans le cadre de son action "Agir à la racine".  Jardiland, lui, fait dans le solidaire, et a choisi d’aider le Sahel en reversant à SOS-Sahel 25 centimes par sapin acheté, pour soutenir un projet de développement. En deux ans, 500 mini-fermes ont ainsi vu le jour au Burkina Faso. Objectif : passer de 500 à 1 500 fermes. Un piège commercial qui ne servirait en réalité que les intérêts de grandes enseignes, tout en s'achetant à bas prix une bonne conscience verte ? A chacun de voir. Il n'est pas non plus interdit d'acheter son sapin à de petits producteurs, si on a la chance d'avoir un marché annuel près de chez soi.

    Le menu de Noël. Il fallait oser. Terra Eco l’a fait, en tentant le premier menu 100 % restes à 0 € ! Pour lutter contre le gaspillage alimentaire, la cuisine des restes. Perso, ça ne me fait pas rêver.  Je me contenterai de ne pas en faire trop, et d’acheter des bons produits de saison, locaux, et au marché près de chez moi. Certaines recettes de Terra Eco font pourtant envie…  Alors pour le lendemain du lendemain des fêtes, s’il y a des restes, pourquoi pas ?

    ►La déco. Pour les illuminations rituelles, la plupart des villes la mettent désormais en veilleuse, à commencer par Paris, la ville lumière. La facture énergétique reste quand même très chère pour nos grandes villes. Dans la région, Bordeaux, Auch, Pau, Langon, Bayonne, La Rochelle, Périgueux.... sont ainsi passé progressivement aux LEDs, qui se caractérisent par une très faible consommation électrique. Certaines agglomérations iront jusqu'à choisir des décorations issues du recyclage d'emballages, bouteilles plastiques, bouchons, capsules...  Les initiatives dans ce domaine ne sont pas rares, l'une d'elle est particulièrement intéressante, celle de Recycl'art, à Paris, dont le projet est aussi de sensibiliser le public au tri et au recyclage des déchets. Et chez nous ? Soyons clairs, pour que ce soit réussi à la maison, il faut un minimum de sens artistique. On peut ainsi commander sur internet des sapins en bouteilles recyclées, mais comme on dit, ça dépend des goûts... En revanche, l'écolo n'hésitera pas à acquérir pour illuminer sa maison, guirlandes d'intérieur et d'extérieur à LED. Les sites qui en proposent sont légion sur internet. Enfin, pour les purs et durs, il y a toujours la bougie, ce truc auquel on reviendra tous après le nucléaire ! Et comme on n'arrête pas le progrès vert, il existe déjà des bougies à LED rechargeables.


    Noël sous le thème du Recycl'art à Paris

     4. Enfin, on peut  choisir des cadeaux "total  vert" !

    fêtes,noël,cadeau

    ► Possession. Dans un billet précédent, je vous conseillais d’offrir la trilogie Hessel. Car il n'est pas interdit à l'écolo d'offrir des livres, le papier est encore moins émetteur de CO2 qu’un livre électronique. Surtout s’il est recyclé (le papier).  Le bilan carbone d’un livre est très largement inférieur à celui d’un livre électronique ou d’une tablette. Un livre, c’est 1,3 kg de CO2, un livre électronique c’est 235 kg deCO2, une tablette c’est 168 kg de CO2. Certes, ces derniers peuvent contenir plusieurs dizaines d’ouvrages. Un livre électronique devient écologiquement compétitif pour les très gros lecteurs : il faut qu’il compense l’achat de 40 livres (sources Carbone 4). Et le prix d’un bouquin reste  infiniment moins cher…

    No possession. Un cadeau n’est pas forcément un objet. On peut faire plaisir en offrant du temps, ou de futurs moments de plaisirs : des cours de cuisine, un spectacle, une séance de relaxation, un abonnement à un système d’autopartage pour un urbain qui vient d’avoir le permis de conduire, ou un proche qui n’a pas de voiture (Autocool, pour les veinards bordelais, c’est top), à une revue, un journal …  "Sud Ouest", pourquoi pas ? Un poil encore plus loin dans le genre" no possession", Terra eco signale une liste de 100 sites pour consommer sans posséder. Ça s’appelle la consommation collaborative, modèle où l’usage prédomine sur la propriété (partage, échange, troc, location). Si vous ne craignez pas de passer pour un gros radin, plus que pour un écolo, offrez le lien !

    Petit détail qui peut avoir son importance : pour les DVD, CD, et autres supports culturels ringards, sachez que pour "le jeune" de plus de 14 ans, c’est mort. De nos jours, on télécharge tout ! Ne râlez donc pas si vos grands enfants souhaitent recevoir pour Noël un ordi portable, ou un Iphone : considérez plutôt cet achat comme un investissement sur le long terme qui vous fera économiser DVD, CD, etc.

    Cadeau : une sélection de sites pour vous aider à réussir des fêtes de Noël vraiment écologiques

    Cathy Lafon

  • C'est bientôt Noël... Livres "verts" à lire et à offrir : Stéphane Hessel, what else ?

    Dans  la catégorie « cadeau indispensable », il y a bien sûr les trois petits bouquins de Stéphane Hessel (94 printemps), ancien résistant et co-rédacteur de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Ne vous laissez pas abuser par son année de naissance : le seul vrai « djeun », c’est lui !

    hessel.jpg

    indignez vous.jpg« Indignez-vous ! », publié en 2010, reste un énorme succès de librairie (plus d’1,7 millions d’exemplaires vendus à ce jour) porté non par les médias, mais par un phénoménal bouche-à-oreilles. Ce court essai pose avec une humanité et une bienveillance inouïes les bonnes questions sur les scandales actuels du monde et de nos sociétés. On sait que Stéphane Hessel est depuis considéré comme le « père » des mouvements de révolte sociale, à l’œuvre cette année un peu partout dans le monde et souvent auto-baptisés « les indignés ». Les jeunes y occupent le premier rôle.

    « Engagez-vous ! », publié en 2011, est un livre d’entretiens avec un jeune écologiste, Gilles Vanderpooten, qui donne des réponses et des solutions aux questions soulevées par « Indignez-vous ! ». La première réponse, selon Hessel, étant, on l’a compris, l’engagement écologique. Elle s’adresse avant tout aux jeunes générations, mais pas seulement.

    Enfin, dans   « Le chemin de l’espérance », co-écrit en 2011 avec le sociologue et philosophe Edgar Morin, Hessel ouvre les pistes concrètes d’un espoir politique, pour sortir de la triple crise économique, sociale et écologique à laquelle l’humanité toute entière est confrontée en ce début de XXIème siècle.

    L'essai repose sur une analyse conceptuelle fondamentale de la mondialisation : on ne peut et il ne faudrait d’ailleurs surtout pas la rejeter en bloc. Il s’agit d'en garder le meilleur (l’ouverture aux autres), tout en réformant et en transformant le pire (dont la toute puissance de la finance internationale et la corruption). Pour Stéphane Hessel et Edgar Morin, 184 ans à eux deux, il y a nécessité et urgence tout à la fois à "mondialiser" et à "dé-mondialiser", à « développer » et à « envelopper » (ou protéger). Autrement dit, il est bon de poursuivre la mondialisation qui nous permet de devenir une communauté d’être humains de toutes origines, solidaires de notre planète dont la vie conditionne la nôtre (notre «Terre-mère »)  tout en sauvegardant les intérêts vitaux des patries et des régions, et la protection des cultures vivantes (la diversité culturelle).

     Offrir la trilogie Hessel en ce Noël 2012, c’est le sans faute écolo assuré !  Cadeau pas cher (15 € les trois ouvrages), ni « luxueux- bling bling », ni «total- décroissant », il s'inscrit néanmoins  contre la « sur-consommation » (hyper écolo comme concept). Et puis, ça se lit vite, mais ça fait réfléchir très, très, très, longtemps… Un vrai cadeau durable en somme. Et en prime, généreux et bourré d’espoir. Car l’écologie n’est par nature ni anxiogène ni avaricieuse. Elle est au contraire généreuse et porteuse d’espoirs. Si elle fait une analyse réaliste des situations, genre « ça craint », elle est en même temps pragmatique, tendance « je ne baisse pas les bras » : créatrice de solutions pour tous les êtres humains.

    Extrait. Profitons de cette rubrique « cadeaux » pour nous offrir en douce une belle définition de « être écologiste » selon Stéphane Hessel, dans « Engagez vous ! ».

    « Etre écologiste, c’est se rendre compte – ce qui depuis est devenu une évidence - que l’homme n’est pas le maître de la nature, mais qu’il est un objet naturel, et par conséquent que l’évolution de la planète est un cadre dans lequel lui-même évolue. Comprendre comment évolue la nature, quels sont les risques qu’elle court, soit par elle-même, soit par l’action des sociétés humaines, c’est ouvrir la voie à une stratégie intelligente pour préserver les équilibres indispensables sans lesquels la survie des sociétés humaines n’est pas possible. C’est la façon dont j’envisage le changement : le nouvel homme n’est plus l’homme de la Bible auquel Dieu dit : « Tu seras le maître de la nature », mais c’est l’homme instruit par une meilleure connaissance du fonctionnement de cette nature ». Classe. 

    « Indignez-vous ! », Stéphane Hessel.  Editions Indigène, 3 € - « Engagez-vous ! »,  Stéphane Hessel. Editions de l’aube, 7 € - « Le chemin de l’espérance », Stéphane Hessel, Edgar Morin. Editions Fayard, 5 €. En vente dans toutes les librairies. De préférence près de chez vous.

    Cathy Lafon