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Industrie - Page 153

  • Espagne : "adios" la centrale nucléaire de Garoña, "buenas dias" le gaz de schiste

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    Manifestation antinucléaire contre la centrale de Garona, en arrière-plan, le 11 mars 2012 Archives AFP

    Comme prévu, la licence d'exploitation de la plus vieille centrale nucléaire d'Espagne, à Garoña (nord), est arrivée à expiration samedi 13 juillet à minuit, après 42 ans d'activité.  Même si le gouvernement ne l'exclut pas officiellement, une réouverture du site reste hautement improbable. La centrale est désormais en phase de pré-démantèlement. En revanche, la concrétisation de l'annonce espagnole de vouloir exploiter les gaz de schiste sur son territoire semble, elle, plus que probable.

    "Adios", le nucléaire à Garoña ...

    Le seul réacteur à eau bouillante de la centrale avait déjà cessé de produire de l'électricité depuis le 31 décembre dernier, six mois avant la date officielle de sa fermeture. Motif : le surcoût lié à l'entrée en vigueur d'une nouvelle loi sur l'énergie, qui entraînait "des impôts supplémentaires en 2013 évalués à 153 millions d'euros", selon son exploitant, Nucleor. Mais sa licence était encore valable jusqu'à ce samedi. Le renouvellement de cette licence n'ayant pas été demandé par Nuclenor, le ministère de l'Industrie a signé, vendredi 5 juillet, l'ordre officiel de fin d'exploitation de la centrale, située dans la région de Burgos. Une décision bienvenue pour les écologistes qui mettaient en doute la sécurité de l'installation, construite en 1971 et l'une des "sœurs jumelles" de celle de Fukushima, au Japon, frappée par la catastrophe de mars 2011.

    Une possible réouverture de la centrale ?

    Le gouvernement espagnol a pris soin de laisser la porte ouverte à une possible réouverture de la centrale en indiquant, vendredi dernier, qu'il s'agissait désormais de "travailler sur la possibilité d'une réouverture à l'avenir, étant donné qu'il n'y a pas de problèmes de sécurité".  De son côté, l'exploitant  Nuclenor, contrôlé à parts égales par les deux grands groupes énergétiques espagnols, Iberdrola et Endesa, indique toutefois que la centrale se trouve désormais en phase de "cessation d'activité et début de pré-démantèlement", même s'il précise qu'il "ne renonce pas à la possibilité de solliciter un renouvellement de l'autorisation d'exploitation de la centrale si jamais les conditions le permettaient".

    ... "buenas dias" le gaz de schiste !

    fermeture,centrale nucléaire,sécurité,espagne,ong,greenpeace,manifestationPour les écolos, voilà pour la bonne nouvelle. Comme on le sait, en matière d'écologie, il faut suivre ! Une nouvelle en chasse très vite une autre. La mauvaise donc, c'est que le Parlement espagnol a voté la semaine dernière une loi autorisant la prospection du gaz de schiste en Espagne, "dans le respect des normes environnementales européennes". Pour le ministre espagnol de l'industrie, de l'énergie et du tourisme, José Manuel Soria Lopez (photo ci-contre), l'Europe doit lancer ce débat sur le gaz de schiste, afin, a-t-il confié au quotidien "La Croix" le 8 juillet, de "réduire sa dépendance énergétique", en marchant sur les traces des Etats-Unis. Le rêve d'Arnaud Montebourg, dans sa version ibérique...

    Pas de chômage pour les écolos

    Dans un pays où 25 % de la population active ne trouve pas d'emploi, dont 55 % de jeunes, les écolos sont bien loin de pointer à leur tour au chômage. Les récentes déclarations  du gouvernement les incitent à ne rien lâcher sur le nucléaire : l'association Greenpeace a annoncé qu'elle "prendrait les actions légales nécessaires pour éviter toute mesure visant à éviter la fermeture de la centrale". Quant au gaz de schiste, c'est une autre histoire qui commence...

    Garoña était la doyenne des six centrales nucléaires espagnoles encore en activité. Soit huit réacteurs au total. Ce matin, l'Espagne n'en compte plus que sept.

    Cathy Lafon  avec l'AFP

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  • Planète vidéo : "Notre poison quotidien" sur Arte, le 16 juillet

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    "Notre poison quotidien", le documentaire choc de Marie-Monique Robin DR

    Comment l'industrie chimique empoisonne nos assiettes : c'est le thème de l'enquête documentaire magistrale, implacable et un poil effrayante qu'a menée Marie-Monique Robin durant deux ans. A voir ou a revoir sur Arte, jeudi 16 juillet, à 20 h 50.

    pesticides,phytosanitaires,bisphénol a,chimie,maladie,cancer,maladie professionnel,viticulture,marie-monique robinLa baffe

    La journaliste engagée, réalisatrice du "Monde selon Monsanto", remonte aux sources historique de la fabrication industrielle et de l'usage par l'agriculture des pesticides et établit un lien entre l'augmentation actuelle des cancers et la pollution chimique, du champ du paysan à nos assiettes. Alors, oui, "Notre poison quotidien", c'est la baffe, la première fois qu'on le voit. On ne regarde plus ce qu'on a dans l'assiette de la même façon. On compte frénétiquement toutes les pommes à la peau farcie de résidus de pesticides qu'on a pu croquer (sans les peler, malheureuse !). On fonce dans la première épicerie bio venue et on se jette au cou des agriculteurs bio pour les remercier de leur engagement dans une agriculture saine. Le stress. Mais il faut absolument l'avoir vu.

    Cent mille molécules chimiques dans l'environnement

    Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, après la reconversion des industries de l'armement dans le secteur chimique, cent mille molécules chimiques ont envahi l'environnement, et plus particulièrement l'alimentation. Des résidus de pesticides subsistent sur les fruits et légumes, des additifs alimentaires sont intégrés dans les plats préparés, et les emballages en plastique sont monnaie courante.  Parallèlement, au cours des trente dernières années, les cancers, les maladies neurologiques telles que Parkinson ou Alzheimer, et les troubles de la reproduction ont considérablement augmenté dans les pays développés. Existe-t-il un lien entre cette inquiétante évolution et le déferlement des substances chimiques dans nos assiettes ?

    robin317.jpgUn prix Albert Londres en quête de vérité

    Deux ans durant, Marie-Monique Robin, prix Albert Londres 1995, a parcouru l'Amérique du Nord, l'Asie et l'Europe pour tenter de répondre à la question, en mettant à jour les mécanismes d'évaluation, de réglementation et d'homologation des produits chimiques. Munie d'études épidémiologiques et de témoignages de chercheurs respectés et indépendants qui mettent en garde contre la toxicité de certaines substances, la journaliste est allée à la rencontre de représentants des agences de réglementation, comme la Food and Drug Administration (FDA) et l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), pour tester la fiabilité des garde-fous mis en place à la fin des années 1950. Pesticides, aspartame, bisphénol A : le constat sur les dangers de la production alimentaire est accablant. Au terme de cette démonstration imparable, la réalisatrice explore les pistes pour tenter d'enrayer cette "épidémie" de cancers...

    Le documentaire sérieux et courageux de Marie-Monique Robin a été violemment critiqué à sa sortie par les lobbys de l'industrie agroalimentaire et de l'agriculture conventionnelle. Plusieurs études scientifiques publiées depuis mettent en évidence le danger des pesticides pour la santé humaine, notamment pour les travailleurs de la vigne, et tendent, hélas pour notre santé, à lui donner raison.

    Cathy Lafon

    • "Notre poison quotidien", c'est où, c'est quand ? La coproduction d'Arte France et INA (2010), diffusée une première fois le 15 mars 2011,  est à voir mardi 16 juillet 2013 à 20h50.  Rediffusion jeudi 18 juillet à 8h55 et lundi 22 juillet à 9h00.
    D'AUTRES LIVRES ET  DOCUMENTAIRES DE MARIE-MONIQUE ROBIN
    • Reportage "Japon : terres souillées", de Marie-Monique Robin,  diffusé samedi 1er décembre à 18h35 sur Arte. 
    • "Les Moissons du futur", dont la version écrite est paru 11 octobre et dont la version filmée a été diffusée le 16 octobre 2012 sur Arte, clôt la trilogie "alimentaire" de l'auteur du "Monde selon Monsanto" (2008) et "Notre poison quotidien" (2010). 
    • "Les Moissons du futur, Comment l'agroécologie peut nourrir le monde", de Marie-Monique Robin, éditions La Découverte, 304 pages, 19,50 euros.

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  • Fukushima : le taux de césium radioactif ne cesse de grimper

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    Inspection d'un réacteur de Fukushima le 17 avril 2013. Le 8 juillet Tepco a annoncé avoir constaté une hausse spectaculaire du taux de césium radioactif près de la mer.Crédit : IAEA / AFP

    Nouvelle augmentation phénoménale ce mercredi 10 juillet, du niveau de césium radioactif à Fukushima, dans un puits de prélèvement situé entre les réacteurs et la mer.

    Mardi, le niveau de césium radioactif s'était déjà multiplié par 90

    C'est ce que vient d'annoncer Tepco, le gérant de la centrale, qui avait déjà fait état mardi d'une multiplication par 90 de ce niveau en trois jours. Décelée vendredi 5 juillet, la situation n'a cessé de s'aggraver depuis.  Selon les prélèvements effectués le 9 juillet, l'eau souterraine en un point situé à environ 25 mètres de la mer contenait 11.000 becquerels de césium 134 par litre (contre 9.000 la veille) et 22.000 becquerels de césium 137 (contre 18.000).

    La question de la nappe phréatique

    La centrale est située sur une nappe phréatique qui, au contact des bâtiments contenant les eaux contaminées, a pu se charger elle aussi en radionucléides. C'est précisément pour contrôler l'état radiologique de cette nappe souterraine que Tepco a creusé, en front de mer, des puits de prélèvement. Et c'est dans l'un de ces forages qu'a été mesurée une hausse brutale des teneurs en césium 134 et 137.

    Tepco ignore la cause des hausses de radioactivité

    A part l'augmentation phénoménale de la radioactivité, Tepco ne sait pas grand chose : "Nous ne sommes pas pour le moment en mesure de dire si l'eau contaminée s'écoule ou non dans la mer", a déclaré la compagnie, qui ne connaît en outre pas les raisons de ces hausses. Tepco, qui doit quand même avoir quelques soupçons sur l'éventualité d'une nouvelle pollution radioactive de la mer, promet toutefois de renforcer les contrôles et de prendre des dispositions pour empêcher de contaminer davantage l'océan Pacifique voisin.


    La contamination des eaux souterraines de... par lemondefr

    catastrophe nucléaire,fukushima,pollution,radioactivité,augmenentation,tepco,hausseLa polémique fait rage sur le redémarrage de deux réacteurs par Tepco, dans le nord du pays

    Ces nièmes mauvaises nouvelles interviennent alors que le président de Tepco a dû se rendre le 5 juillet à Niigata, dans le nord du pays, pour calmer l'inquiétude de la population de ce département et de son gouverneur, Hirohiko Izumida (photo ci-contre), très hostiles à la possible relance des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa.  "Il n'y a pas plus grande manifestation de mépris pour la population", a déclaré avec virulence Hirohiko Izumida qui reproche à l'entreprise responsable de la catastrophe nucléaire de Fukushima, survenue en mars 2011, d'agir sans concertation avec les autorités locales. Et d'ajouter : "Qui peut avoir confiance en une telle compagnie ?".

    L'inquiétude croissante de l'Autorité japonaise de sûreté nucléaire

    Aux vues des communiqués successifs concernant la situation Fukushima, on comprend la réaction du gouverneur du département de Niigata. Quant à l'Autorité japonaise de sûreté nucléaire, elle a exprimé mercredi son inquiétude croissante face à l'augmentation des fuites radioactives aux abords de la centrale de Fukushima Daiichi : "Je pense que la mer continue d'être contaminée de manière plus ou moins forte", a déclaré Shunichi Tanaka, président de la nouvelle autorité de régulation mise en place après la catastrophe de mars 2011.

    La gestion des eaux contaminées

    Afin de limité les fuites radioactives, l'exploitant a entrepris d'installer, entre le site nucléaire et l'océan, une paroi enterrée étanche. Mais elle ne sera pas achevée avant mi-2014. Dans l'immédiat, il s'efforce, en injectant dans la terre des produits chimiques agissant comme un ciment, d'empêcher les écoulements vers la mer :  à Fukushima, un des gros problèmes est désormais la gestion des eaux contaminées.

    Si on ne doute pas de la bonne volonté de l'opérateur du site nucléaire dévasté par le tsunami, quand il affirme qu'il fera tout pour éviter une nouvelle contamination radioactive de l'océan Pacifique, on se demande juste comment il pourra atteindre cet objectif  : à Fukushima, Tecpco semble moins que jamais contrôler la situation.

    Cathy Lafon avec l'AFP

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