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Energie renouvelable - Page 142

  • Bricq et les écolos en pleine lune de miel

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    Nicole Bricq, ministre de l'Ecologie, du Développement durable,  de l'Energie, des Transports et de l'Economie maritime .    Photo AFP

    Alors ? "Toujours à râler, ces écolos !" ? "Jamais contents, toujours un mot à redire, z'en veulent toujours plus !" ?

    Hé ben non ! Encore une idée reçue qui tombe. Oui, il arrive que les écolos soient heureux...  La présentation de la feuille de route de Nicole Bricq, ministre de l'Ecologie, donnée à l'AFP le 4 juin, doublée d'un entretien au journal Le Monde publié symboliquement le 5 juin (Journée mondiale de l'environnement), ouvrent une période qui pourrait même s'avérer carrément euphorique pour les intérêts de l'environnement, de la planète et de ses habitants. Alors, oui, le petit peuple vert de France est béat : il n'ose y croire, mais on dirait bien que ça plane pour lui.

    "Je veux porter la social-écologie"

    Pas d'équivoque avec Nicole Bricq, dont les mots sont écologiquement justes. Après avoir afirmé à l'AFP vouloir promouvoir "la social-écologie", elle a enfoncé le clou dans un entretien au Monde :  "Je veux porter la social-écologie". "Il est hors de question que la transition écologique se fasse sur le dos des pauvres et des modestes... L'écologie n'est pas un luxe pour "bobos". Pour chaque mesure, il faut vérifier l'acceptabilité sociale. Et faire en sorte que tous en profitent", a-t-elle ajouté. Pour elle la crise peut être l'occasion de changer de modèle de développement. Lier la crise environnementale et la précarité sociale... Proposer l'écologie pour sortir de la crise... Ce n'est pas rien. Surtout quand on détient un super ministère qui recouvre l'Ecologie, le Développement durable, l'Energie, les Transports et l'Economie maritime (les deux dernières missions étant confiées à un ministre délégués).

    L'alliance de l'abeille et de la coccinelle

    abeille.jpg "Parole, paroles, paroles... Encore des mots, toujours des mots, les mêmes mots ?" Pas vraiment. Car ce vert et clair vocabulaire n'a jamais réellement appartenu au lexique des gouvernements français, ou alors pas depuis bien longtemps... Et surtout, la dame est précise, et illustre concrètement son propos : "Sur la question de l'efficacité énergétique de l'habitat, par exemple, nous allons travailler avec Cécile Duflot (ministre du Logement) pour imaginer des dispositifs nouveaux pour les copropriétés dégradées". coccinelle.jpg

    Transversalité des problématiques écologiques, avec au coeur des projets de l'action politique l'amélioration de la vie quotidienne des gens et la hausse de leur pouvoir d'achat ? Bricq, la nouvelle "abeille" du ministère de l'Ecologie alliée à Duflot, la "coccinelle" des Verts, surnommée "butterfly", papillon, lors de ses débuts en politique  ? Belle image de la biodiversité. Tellement belle qu'on a peine à y croire...

    "Mettre en oeuvre les leviers financiers de la transition écologique"

    Et pourtant... "La conférence environnementale, promise par François Hollande pendant la campagne présidentielle, aura lieu en juillet", a aussi indiqué à l'AFP la ministre de l'Ecologie, après avoir réuni lundi 5 juin les membres du Comité national du développement durable et du Grenelle de l’environnement. Tenue, la promesse d'une grande "Conférence environnementale" ! Et pas dans un an, non, tout de suite, dès le mois de juillet.  Le rôle de cette conférence, où la question énergétique sera majeure, "sera de définir la méthode et l'agenda des négociations à venir, pour franchir une étape vers un nouveau modèle de développement", explique-t-elle. "Il s'agira d'identifier et de mettre en oeuvre les leviers financiers, fiscaux, technologiques, démocratiques pour engager la transition écologique et développer l'économie verte", note la ministre. Toujours concrète. Et  rassurante : sa méthode englobe constamment les questions de financement, qui sont bien le nerf de la guerre de la transformation écologique de la société et de l'économie. Le tout avec élégance. On ne jette pas le bébé avec l'eau du bain, on reconnait les points importants et positifs du Grenelle de l'environnement impulsé par Nicolas Sarkozy, mais en prenant acte que "la force propulsive du Grenelle s'est épuisée". Bien vu. Et  très "durable", pour tout dire.

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    Sommet Rio+ 20 Photo DR

    Le rôle essentiel des collectivités locales à Rio

    Toujours selon l'AFP. lors de sa rencontre avec les acteurs du Grenelle de l'environnement, la ministre a également rappelé son souhait de « replacer les acteurs locaux au centre de la vie démocratique afin d’accélérer l’ancrage du développement durable dans les territoires et de s’appuyer sur les multiples initiatives développées à l’échelle territoriale ». En rajoutant : « Les collectivités locales ont un rôle majeur à jouer dans chacun de leur territoire pour le développement de cette transition écologique. Rien n’est possible sans elles. C’est pour cette raison que j’ai souhaité qu’elles soient représentées au sein de la délégation française qui se rendra à Rio+20 ». Ca non plus, ce n'est pas rien. L'organisation des villes et collectivités locales du monde (Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU)), qui sera bien présente à Rio pour le prochain Sommet mondial de l'environnement Rio+20 (du 20 au 22 juin), n'est pas encore reconnue comme une véritable organisation internationale. L'iniative de Nicole Bricq pourrait bien permettre à des acteurs comme Ronan Dantec, sénateur de Loire-Atlantique et porte-parole mondial de CGLU pour les négociations sur le climat, de jouer un rôle plus actif, côté français, à la table des négociations.

    Une Conférence environnementale "de haut niveau" en juillet


    Intervention de François Hollande au congrés de la FNE

    Promis en janvier 2012 par François Hollande au congrès de France Nature Environnement (FNE),  ce "rendez-vous de haut niveau", qui réunira les acteurs du Grenelle (Etat, collectivités, entreprises, syndicats, ONG) et "inclura les parlementaires", doit permettre "d'identifier pour les prochains mois les axes de travail prioritaires et les modes de concertation associés", a encore indiqué Nicole Bricq.  Avec toujours le souci de la précision et des moyens : "Les questions liées à l'énergie, à la biodiversité sous tous ses aspects - de sa nécessaire protection à ses apports économiques - et l'émergence de nouveaux modèles de financement, seront notamment au coeur des discussions". Que demander de plus ?

    "Le dialogue environnemental"...  "au même niveau que le dialogue social"

    Rien. Non, trop, c'est trop, le rêve vert va éclater comme une bulle de savon...  Et pourtant, amis écolos, le meilleur reste encore à venir : "Mon ambition, et c'est le souhait du président de la République, est de placer le dialogue environnemental au même niveau que le dialogue social", a déclaré Nicole Bricq au Monde... Qui, en outre, ne manque pas d'esprit et sait la jouer fine mouche, quand on l'interroge sur la conversion du PS aux thématiques écologiques : "Il y a, j'en conviens, de petites différences culturelles entre certains de mes collègues et moi", avoue la ministre au Monde. "Mais je pense avoir des appuis de poids au sein du gouvernement, parmi les associations et dans la société." Les écolos apprécieront à sa juste valeur la dose d'humour des "petites différences culturelles"... Et comme ce premier entretien au Monde se révèle être un véritable "sans faute" écolo (OGM, gaz de schiste, photovoltaïque, nucléaire, Rio..),  ils se réjouiront de se compter parmi  "les appuis de poids" de Madame leur ministre.

    Alors, Nicole, "all we need is love" ?

    Tout ça vous avait échappé ? C'est drôle, mais il est vrai que les "grands" médias n'en ont vraiment pas fait des tonnes... Amis écolos, quoiqu'il en soit : gardons la tête froide... Certes, comme le dit aussi la chanson, "si ce n'est pas vraiment l'amour, ça y ressemble". Mais bien évidemment, pas question pour autant de donner à Nicole Bricq de chèque en blanc, ou en vert. Les mots sont justes, les intentions et les objectifs sont les bons... Maintenant, l'écologie attend les actes. Avec un poil plus de confiance aujourd'hui qu'il y a de cela un mois : savourons donc l'instant présent...

    Cathy Lafon

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  • Fil vert. Espagne : Greenpeace pose la question de la sécurité des centrales nucléaires du pays

    garona.jpgMardi 5 juin, la Journée mondiale de l'environnement a été fêtée un peu partout dans le monde. Comme en Espagne, où des militants de Greenpeace ont survolé hier en parapente la centrale nucléaire de Garoña (photo ci-contre), la plus ancienne du pays, pour dénoncer le "manque de sécurité" de cette installation dont le gouvernement a décidé de prolonger l'exploitation pour cinq ans.

    Selon l'AFP, les deux militants écologistes, dont les parapentes portaient l'inscription "Garoña fermeture, maintenant", ont déposé des engins fumigènes sur le toit du bâtiment abritant le réacteur de la centrale, proche de Burgos dans le nord de l'Espagne. L'organisation, à l'occasion de la Journée mondiale de l'Environnement, voulait mettre en évidence "le manque de sécurité de la centrale". "Il n'existe aucune raison, économique ou énergétique, qui justifie la prolongation de l'exploitation de Garoña ", a ajouté Greenpeace, en dénonçant dans son communiqué à l'AFP "des risques pour les citoyens".

    Six centrales et huit réacteurs

    Le parc nucléaire espagnol compte au total six centrales et huit réacteurs. La centrale de Garoña, mise en service en 1971, est la plus vieille en activité dans le pays. Elle est contrôlée à parts égales par les groupes Iberdrola et Endesa, à travers la société Nuclenor.  Les organisations écologistes espagnols réclament la fermeture de cette centrale, "soeur jumelle" de celle de Fukushima au Japon, frappée en mars 2011 par un accident nucléaire après un séisme et un tsunami.

    Des centrales nucléaires à la durée de vie illimitée ?

    Garoña devait normalement cesser son activité le 1er avril 2013 après une décision controversée prise par l'ancien gouvernement socialiste en juillet 2009 de prolonger de quatre ans son activité. Or, l'Espagne a ouvert la porte, en février 2011, à l'exploitation prolongée de son parc nucléaire avec l'adoption par le Parlement d'un texte de loi éliminant la référence à la limite de 40 ans pour la durée de vie des centrales. Une décision pré-Fukushima inacceptable pour les écologistes.

    On se souvient que le 2 mai, des militants de Greenpeace avaient mené une opération similaire en France, avec le survol et l'atterrissage spectaculaire d'un parapente à moteur sur le site de la centrale nucléaire du Bugey.

    Cathy Lafon

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  • Solairedirect : "L’énergie solaire est bientôt la moins chère du monde"


    Usine de production Solairedirect DR solairedirect

    Le solaire, "100% de l'énergie mondiale en 2028"

    Solairedirect a la grosse pèche. S’exprimant lors d’un colloque de Ethic intitulé « Un nouveau regard sur l’énergie » à Paris, Thierry Lepercq, Président de l'entreprise, a déclaré le 24 mai dernier produire actuellement une énergie solaire à 100 €/MWh. Ce coût descendra à 70 €/MWh en 2014, ce qui fera de l'énergie solaire « la moins chère du monde à l’exception des gaz de schistes aux USA ». La baisse se poursuivant, le coût chutera à 40 €/MWh en 2020. L’énergie solaire pourrait représenter « 100% de l’énergie mondiale en 2028, et, à titre personnel, je pense que c’est le scénario le plus probable » n'hésite pas à déclarer Thierry Lepercq. « Reste le problème de l’intermittence que des entreprises vont résoudre » a ajouté confiant "Monsieur 100.000 photovolts". La très grosse pèche, donc.

    Grand soleil en 2012 pour Solairedirect, en Poitou-Charente...

    Il est vrai que Solairedirect a de quoi voir la vie en vert. 2ème producteur d’électricité solaire en France, l’entreprise a développé un modèle original de vente d’électricité solaire de gré à gré à prix compétitif, via ESTER (Electricité Solaire des Territoires), une Société d’Economie Mixte créée avec la région Poitou-Charentes. Aux termes du contrat signé en décembre dernier avec Sorégies (société poitevine d’électricité), ESTER fournit une électricité à environ 108 €/MWh avec un lissage sur 30 ans (schématiquement, au-delà de l’obligation d’achat sur 20 ans, le prix augmente mais il reste inférieur au prix de gros), ce qui protège les clients des hausses de l’électricité. 50.000 personnes dans le département de la Vienne sont susceptibles d’être approvisionnées. Thierry Lepercq a en outre annoncé la signature d’un nouveau contrat d’achat d’électricité photovoltaïque le 25 mai, avec Séolis, un fournisseur et distributeur locale d'électricité dans les Deux-Sèvres.

    ... comme dans les pays émergents

    Solairedirect s’est aussi imposé à l’export, dans les pays émergents, au Maroc, Chili, en Afrique du Sud, Inde, Thaïlande et Malaisie.  L’entreprise a remporté un gros contrat en Inde au mois de décembre dernier. Suite à un appel d’offres lancé par l’Afrique du Sud, Solairedirect a été retenu pour 2 projets et installera 2 parcs solaires de 10 MW. Son usine de production de panneaux photovoltaïques sur place au Cap, d’une capacité de 40 MW/an, va tripler sa capacité avec des partenaires locaux et chinois. Autres projets en cours en Afrique du Sud : Une société d’économie mixte destinée à produire de l’électricité et à engager un programme d’efficacité énergétique à Durban, et « Solar People », une initiative destinée à faire émerger des micro opérateurs d’électricité parmi les micro entrepreneurs locaux.

    thierry-lepercq.jpg "Monsieur 100.000 photovolts"

    Thierry Lepercq serait-il le nouveau Bernard Tapie du solaire ? Son parcours est en tout cas décoiffant. Retenu par l'Expansion comme candidat aux Trophées du business vert, l'actuel patron de Solairedirect vient de la banque.  Après une carrière de banquier d’affaires dans le secteur des hautes technologies (Bankers Trust, Banque Arjil, Oddo), Thierry Lepercq, HEC, monte en 1999 NetsCapital, établissement financier dédié aux sociétés de technologie, puis en 2003 Novatio Partners, un cabinet de conseil spécialisé dans l’innovation dans le secteur de l’énergie. En 2004, un think tank organisé avec GDF l'incite à créer sa propre entreprise dans le solaire: avec Amaury Korniloff, ex-directeur du développement de Poweo, il concrétise son idée en 2006 et réussit, en seulement quatre ans à atteindre 150 millions de chiffre d'affaires avec Solaire Direct (prévision pour 2010), devenu le premier producteur d'énergie solaire en France après EDF. Pas mal.

    Mais comment fait-il tout ça ?

    La rédaction de Plein soleil a enquêté début janvier sur une réussite atypique, qui peut apparaître comme le "mystère de Solairedirect", vu le contexte industriel actuel plutôt incertain des énergies renouvelables en France et du solaire en particulier. Un tarif d'achat à 10,8 centimes d'euro le kWh en France, tarif en dessous du prix payé par le consommateur ? Des marchés gagnés à l'étranger, face à  de rudes concurrents internationaux ? Qu'on se rassure : rien que de très parfaitement honnête et durable, conclut Plein Soleil, qui a décortiqué le système Solairedirect. Et surtout, un modèle durable, ultra dynamique, basé en Poitou-Charente sur les circuits courts de distribution, bien connus dans l'alimentation, avec les AMAP et les pratiques des  "locavores". Manger local, se chauffer et s'éclairer local, donc.  Un consommateur achète ainsi son électricité propre à une Entreprise Locale de Distribution (ELD) qui se fournit elle-même auprès d'une ferme solaire de proximité. Lorsque le nombre de consommateurs augmente, les volumes négociés deviennent de plus en plus importants. Avec à la clé la création d'un outil industriel local et donc des débouchés pour l'emploi. Exemplaire.

     Cathy Lafon

    EN SAVOIR PLUS

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    • Solairedirect : "l’énergie solaire est bientôt la moins chère du monde" Colorwatt, 25 mai 
    • "Le mystère de Solairedirect", enquête de Plein Soleil. "Comment font-ils pour monter des projets de centrales photovoltaïques avec un tarif d'achat à 10,8 centimes d'euro le kWh en France, tarif en dessous du prix payé par le consommateur ? Comment font-ils pour gagner des projets en Inde face à des concurrents internationaux ? Comment font-ils pour attirer les investisseurs et les financiers en cette période de resserrement du crédit avec d'ores et déjà plus de 500 millions d'euros levés ? Autant d'interrogations soulevées par les annonces successives des responsables de la société Solairedirect qui n'en finissent pas d'intriguer les professionnels du secteur." Pour lire la suite  : cliquer ICI