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Education - Page 21

  • "Sacrée croissance !", le dernier documentaire de Marie-Monique Robin, à voir sur Arte

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    A Toronto, au Canada, l'agriculture bio et urbaine pourrait couvrir jusqu'à 30% des besoins de la mégalopole (six millions d'habitants). Photo Arte

    Dans sa dernière enquête "Sacrée croissance !", diffusée ce soir sur Arte, la journaliste engagée Marie-Monique Robin continue d'explorer les pratiques porteuses d'espoir pour résoudre la triple crise économique, sociale et écologique durablement installée en Europe et ailleurs, en s'attaquant au dogme de la sacro-sainte croissance. Avec gaieté et une belle dose d'humour.

    Les solutions écologiques  à la crise mondiale

    "Le monde selon Monsanto" (2008) et "Notre poison quotidien" (2010), les deux documentaires-choc de la journaliste Marie-Monique Robin, dénonçaient le scandale de la crise écologique dans l'agriculture, l'alimentation et la santé. Après le diagnostic, dans "Les moissons du futur" (2012), la journaliste passait aux solutions, en filmant les initiatives partout à l'oeuvre sur la planète qui déclinent des solutions alternatives à l'agriculture intensive et utilisatrice de pesticides, pour proposer une alimentation plus saine et auto-suffisante.

    "Quand la croissance reviendra..."

    Le retour de "la croissance", c'est le mot magique de tous les grands responsables politiques pour résoudre la crise économique depuis des décennies, de Kennedy à Obama, en passant par Bush, Mitterrand, Merkel, Sarkozy, Shinzo Abe ou encore Poutine... Avec la réussite que l'on sait.  La "croissance", index de l'économie en plein boum de la société de consommation des 30 glorieuses, basée sur le tout pétrole et l'exploitation à outrance des énergies fossiles, ne serait-elle pas plutôt derrière nous ? Avec ce regard malicieux qui n'appartient qu'à elle, Marie-Monique Robin se penche sur la plus sérieuse des questions, et convie à la réflexion sociologues, philosophes et économistes réputés, parmi lesquels l'américain Dennis Meadows, les français Dominique Méda et Jean Gadrey (professeur émérite d'économie à l'université Lille I, auteur de "Sortir de la croissance"), ou le britannique Rob Hopkins, fondateur du mouvement des "villes en transition".  Si cela ne fait pas quotidiennement la une des médias, les voix qui s’élèvent pour réclamer un changement de paradigme et démonter le dogme de la croissance sont de plus en plus nombreuses.

    Vive la "post croissance" !

    documentaire,télévision,film,marie-monique robin,croissance,crise écologique,économique,sociale,innovation,monnaies locales,bouthan,réduction gaz à effet de serrePour le mettre en évidence, Marie-Monique Robin a voyagé pendant deux ans sur trois continents (Europe, Amérique et Asie), à la rencontre des pionniers d'initiatives de terrain qui incarnent un mouvement "post croissance" - et non pas décroissant, la différence est de taille - capable d’initier la transition écologique et économique. Energies renouvelables au Danemark,  agriculture urbaine et alimentation bio en Argentine et au Canada, monnaies locales en Allemagne : c'est un "autre monde" qui se construit, partout et maintenant. Fondées sur le "toujours mieux " et non plus sur le "toujours plus", ces alternatives à la croissance ne sont plus seulement des expériences mais des réalités économiques réussies qui fonctionnent dans le respect des êtres humains et des ressources de la planète, et sont, en outre, génératrices de richesses économiques et financières.

    documentaire,télévision,film,marie-monique robin,croissance,crise écologique,économique,sociale,innovation,monnaies locales,bouthan,réduction gaz à effet de serreUne monnaie locale pour développer l'économie locale

    Ainsi, grâce à la monnaie locale bavaroise, le Chiemgauer, 3% des dépenses des habitants entièrement investies dans la consommation de produits locaux, pour le plus grand bonheur des artisans et petits commerçants, sont reversées aux associations locales, comme les crèches, pour le plus grand bonheur des usagers.  A la différence du système actuel,  l'objectif des monnaies locales qui coexistent avec l'euro ou les monnaies nationales, n'est pas de faire du profit financier par la spéculation, mais d'améliorer le quotidien de chacun, producteurs comme consommateurs, par une consommation juste et équitable.

    Le Bhoutan, premier pays écolo au monde

    documentaire,télévision,film,marie-monique robin,croissance,crise écologique,économique,sociale,innovation,monnaies locales,bouthan,réduction gaz à effet de serreMarie-Monique Robin achève ce tour du monde stimulant et optimiste dans le pays le plus pauvre au monde, si l'on se réfère au critère du PIB (produit intérieur brut), le tout petit royaume du Bhoutan, coincé entre le Tibet le Népal et l'Inde. Coaché par le roi Jigme Singye Wangchuck, le Bouthan tout entier a choisi, en 1972, de prendre le chemin du développement durable, basé sur les quatre piliers fondamentaux de l'écologie: la conservation de la nature, la promotion de la culture, le développement d'une économie soutenable et d'une gouvernance démocratique. Enseignée dès le plus jeune âge dans les écoles et dans les familles, l'écologie est mise en pratique de manière à apprendre aux enfants la résilience (faculté à rebondir) pour surmonter les obstacles en développant leur autonomie.

    documentaire,télévision,film,marie-monique robin,croissance,crise écologique,économique,sociale,innovation,monnaies locales,bouthan,réduction gaz à effet de serreLe pays du Bonheur National  Brut

    Cerise sur le gâteau, le Bhoutan a décidé d'indexer son économie sur le Bonheur National Brut (BNB), au lieu du PIB. Comme le résume assez bien la sociologue française Dominique Méda : "Pour vivre, on a besoin d'un patrimoine naturel qui va bien et d'une société qui va bien : le PIB ne mesure pas cela. Une bonne décision économique peut être très mauvaise sur le plan social ou environnemental". L'ambition du BNB c'est bien de concilier l'économie, le social et l'environnement pour le profit des hommes et l'avenir de la planète. Du blabla tout ça ? Loin de se refermer sur lui-même ou de revenir à la bougie, le pays se développe. Son tourisme est basé sur une politique de haute valeur ajoutée au faible impact écologique. Juste, son paradigme de développement, c'est le bonheur individuel et collectif, dans une société solidairela santé et l'éducation sont gratuites pour tous. Les 750.000 habitants du Bhoutan, qui ne sont pas loin d'atteindre leur objectif de zéro émissions de gaz à effet de serre, veulent passer à la voiture électrique et aussi devenir, en 2020, la première nation au monde à se nourrir avec une agriculture 100% bio.

    Ce qui se dessine au travers des reportages de Marie-Monique Robin, c'est l'émergence d'une société résiliente plus forte et capable de résister aux crises en s'adaptant aux changements comme le réchauffement climatique. Une société libre, écologique, "post-croissante" et sans dogmatisme capitaliste ou marxiste, qui demande moins de biens matériels et fournit plus de services que d'objets. Sans vouloir faire croire à l'existence d'un seul modèle politique et économique "miracle", dangereux car illusoire.

    Pas mal pour commencer la semaine, non ?

    Cathy Lafon

    documentaire,télévision,film,marie-monique robin,croissance,crise écologique,économique,sociale,innovation,monnaies locales,bouthan,réduction gaz à effet de serreA VOIR

    Le documentaire "Sacrée croissance !", de Marie-Monique Robin, mardi 4 novembre 20h50, Arte

    A LIRE

    Le film s'accompagne d'un livre : "Sacrée croissance ! Comment en sortir", de Marie-Monique Robin, préfacé par Matthieu Ricard. Arte Editions.

     LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma planète sur Marie-Monique Robin: cliquer ICI
  • Le coup de gueule des Nobel sur l'état catastrophique de la planète

    réchauffement climatique.jpg

    Stabiliser le climat, priorité numéro 1 des Nobel. AFP

    Pour la quatrième année consécutive, plusieurs lauréats du Nobel se sont réunis durant la semaine de remise des Nobel 2014 à Oslo, pour tirer la sonnette d'alarme sur l'état de la Terre. La planète est si gravement malade, selon eux, qu'ils se sont livrés à un véritable plaidoyer en faveur d'une révolution des comportements humains.

    ocean acidification.jpgLa situation est "catastrophique"

    "Seule une utilisation plus intelligente et plus raisonnable des ressources permettra de sauver les écosystèmes dont l'humanité dépend", ont martelé onze personnalités, principalement des scientifiques, réunies à Hong Kong. La situation est "catastrophique," a souligné Peter Doherty, colauréat 1996 du prix Nobel de médecine. Réchauffement du climat, déforestation, détérioration des sols et des ressources en eau, acidification des océans, pollutions chimiques, maladies liées à l'environnement, la liste des plaies planétaires est longue et ne cesse de s'allonger, a-t-il relevé.

    Penser durabilité

    Pour les Nobel, les consommateurs, les entreprises et les politiques doivent désormais soupeser toutes leurs actions, et penser durabilité: durabilité alimentaire, durabilité de l'eau, durabilité des sols, durabilité de l'atmosphère... Avec un défi numéro 1: stabiliser le climat, afin d'éviter la hausse possible des températures de +4 °C, soit le double de la limite de +2° que s'est fixée la communauté internationale.

    L'humanité vit au-dessus de ses moyens

    Derrière leurs préoccupations, le constat sans cesse confirmé, et chiffré, que l'humanité vit au-dessus de ses moyens, comme l'a confirmé le récent rapport Planète Vivante 2014 du WWF qui rappelle qu'à l'heure actuelle, l'être humain dévore une Terre et demie par an. Autrement dit, nous consommons 50% de ressources naturelles de plus que ce que la planète est capable de régénérer : nous vivons à crédit sur ce qui a permis à la vie de naître et qui nous permet de continuer à vivre.

    "Le péril semble imminent"

    "Le péril semble imminent," a constaté pour sa part l'astrophysicien australo-américain Brian Schmidt, colauréat du Nobel 2011 de physique pour sa démonstration de l'accélération de l'expansion de l'Univers. "Notre consommation de ressources croît de manière exponentielle, afin de servir les quelque 9 milliards de personnes annoncées sur la terre d'ici à 2050, qui veulent mener la vie que nous menons en Occident", a-t-il souligné. "Nous sommes sur le point de créer plus de dommages au cours des 35 prochaines années qu'au cours des 1.000 précédentes."

    eolienne danemark.jpgL'énergie : une priorité

    Alors, quelles solutions ? Pas de scoop au pays des Nobel, qui voient, comme les écologistes, une priorité dans l'énergie. Les énergies fossiles doivent être remplacées le plus vite possible par des ressources plus propres et des technologies nouvelles dont, étape tout aussi cruciale, doivent aussi bénéficier rapidement les pays émergents. Car si ces Etats restent à l'écart, ils auront encore et toujours recours à des ressources fossiles pour se développer. "Ce qui conduira à une modification climatique majeure et pourrait bien déstabiliser une large portion de la population mondiale," a prévenu Brian Schmidt.

    GeorgeSmootMod4.jpgL'exemple des lampes à LED

    Enfin, il faut faire de la pédagogie, ont expliqué les Nobel, et montrer au public pourquoi le changement peut être à son avantage. Ainsi, George Smoot (photo ci-contre),  colauréat 2006 du Nobel de physique pour ses travaux sur le Big Bang à l'origine de l'Univers, a donné l'exemple de l'éclairage à LED, qui remplace de plus en plus les traditionnelles ampoules à incandescence sans porter atteinte au confort de quiconque, mais en préservant l'environnement et en économisant l'énergie.

    "Cela marche quand tout le monde comprend les bénéfices, à la fois pour l'ensemble et pour chacun", a conclu George Smoot. Une conclusion qui tombe sous le sens, à la portée de Madame et Monsieur tout le monde. Encore faut-il parvenir à la formuler et se l'approprier. C'est là que l'intelligence des scientifiques Nobel intervient. Puisque nous les avons distingués justement pour leur intelligence, sachons les écouter.

    Cathy Lafon avec l'AFP

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    • Les articles de Ma Planète sur le réchauffement climatique : cliquer ICI
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  • Rentrée des classes : où en est-on des fournitures "vertes"?

    rentrée scolaire.jpg

    Les fournitures scolaires écolos et durables existent, mais elles sont loin d'être majoritaires dans les cartables des enfants. Photo Archives Sud Ouest / Fabien  Cottereau

    Ouf, ça y est, le rush de la rentrée scolaire est derrière nous  ! Chacune de nos chères têtes blondes, brunes ou rousse est enfin équipée en trousse, cartable, cahiers, classeurs, crayons, feutres, règles, gomme... Ce ne sont pas les fournitures absolument "indispensables" qui manquent pour aider à reprendre avec plaisir le chemin de l'école ! Sur la masse des produits en vente, nombre d'entre eux sont "verts". Mais ils tardent, hélas, à trouver leur place dans les cartables. Explications.

    sac à dos.jpgUn bureau sur la Terre, leader des fournitures scolaires "vertes"

    Trousse en pneu recyclé, compas en bois de hêtre ou même règle plate fabriquée à partir d’amidon de maïs,  sac à dos en chanvre, surligneurs à base d’eau... Ce n'est pas le choix qui manque pour offrir aux enfants une rentrée scolaire "durable". Les fournitures scolaires « vertes » existent depuis longtemps et couvrent tous les besoins des élèves. Les labels existent aussi, qui offrent une garantie claire au consommateur, le plus connu étant NF Environnement.  Ce qui manque, c'est plutôt le réflexe des acheteurs, comme le regrette Daniel Lacaille, le gérant d’Un bureau sur la Terre : "C’est dur. Le message est difficile à faire passer et en terme de ventes, on est encore très fragiles." En dix ans, ce site de vente en ligne fondé à Angers, spécialisé dans les produits écologiques, est pourtant devenu l’un des leaders de ce marché de niche.

    classeurs dos 5cm.jpgIl est vrai que les prix sont souvent rédhibitoires, souligne France Nature Environnement (FNE). Dans son bilan annuel  qui comparait jusqu'en 2012 les fournitures écolos à celles plus classiques, l'ONG constate que le  chariot « vert » des « essentiels de la rentrée », pour un élève de primaire, coûtait en moyenne deux fois plus cher.  Autre handicap pour le développement des ventes de ces fournitures, leur manque de visibilité. "Les fournitures vertes ne sont pas mises en avant. Elles sont difficiles à trouver dans les rayons, à la différence des produits alimentaires bio" explique Rachel Louiset, chargée de mission Éducation à FNE.

    "Pour un achat intelligent et durable"

    faut-pas-gacher.jpgDaniel Lacaille n'est pas tout-à-fait d'accord avec la question des prix, qui selon lui est un faux problème. Là où on ne lui donnera pas tort, c'est lorsqu'il explique qu'il ne s'agit pas de "pousser à la consommation", en incitant à racheter des fournitures de A à Z chaque année.  Un bureau sur la Terre s'inscrit avant tout dans une démarche écologique globale. Acheter, oui, mais l’achat doit être "intelligent et durable". "L’idée est de garder ses fournitures plus d’une année scolaire, alors qu’il faut souvent changer les produits moins chers tous les trois ou quatre mois." D'ailleurs, le site liste les bonnes pratiques de consommation durable à adopter: choisir des produits rechargeables et des fournitures robustes, réutiliser les produits de l’année précédente s’ils sont encore fonctionnels…

    Respectueux de l’environnement et de la santé publique, les produits d'Un bureau sur la Terre sont également garantis "sans produits toxiques" . "On trouve des métaux lourds dans les crayons, des solvants dans la colle. C’est inquiétant quand on sait que ces produits sont destinés aux enfants.", ajoute Daniel Lacaille qui plaide aussi pour la mise en place d’une TVA réduite sur les produits recyclés.

    Cathy Lafon

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