Conférence environnementale. Qu'est-ce qu'on en retient ?

Une fois l'émotion retombée, revenons sur la première Conférence environnementale (14 et 15 septembre), très attendue par les écolos, mais pas seulement.
"On a eu de belles fiançailles, reste à voir le contrat de mariage..."
A chaud, on a vu des écolos émus aux larmes par le discours d'introduction de François Hollande, des ONG environnementales partagées et qui pour certaines, ont à redire, comme Greenpeace sur le gaz de schiste et le nucléaire, un Nicolas Hulot heureux (ça n'arrive pas si souvent...), une Laurence Parisot "patronne des patrons" "intéressée" par une conférence qu'elle juge "utile", avec des réserves, des industriels désappointés, et des opposants politiques très critiques, comme de juste. Alors concrètement, deux semaines après, où en est-on au juste de la transition écologique en France ? Comme le disait avec humour et beaucoup d'à propos le porte-parole de l'association Robin des Bois : "On a eu de belles fiançailles, reste à voir le contrat de mariage...". Alors voyons.
Ca tombe bien, du concret il commence à y en avoir, Jean-Marc Ayrault, premier ministre ayant publié le 20 septembre la feuille de route du gouvernement pour la transition écologique. Tout n'est cependant pas encore précisé. Ce sont surtout la mise en œuvre du débat sur la transition énergétique et les mesures sur la biodiversité qui sont définies. Pour le reste, on n'en sait pas encore beaucoup plus... Mais l'énergie, chantier prioritaire, reconnaissons le, c'est déjà du lourd.
Objectif 2025 : réduction du nucléaire de 75 à 50 %
T
out d'abord, le cap pour la réduction du nucléaire de 75 à 50 % à l'horizon 2025 est réaffirmé. Ensuite, le grand débat sur la transition énergétique. Il va débuter en novembre 2012, pour une durée de six mois avec au final, une loi de programmation avant l'été. Trois périodes successives sont prévues entre novembre 2012 et mai 2013 : deux mois d'informations, quatre mois de participation suivi d'une synthèse qui devra déboucher sur la loi.
Quatre thèmes retenus pour charpenter le débat sur l'énergie :
- un volet sociétal portant sur l'évolution des modes de vie, de production, de consommation et de transport et avec un double objectif, efficacité et sobriété;
- un volet technique avec différents scénarii du mix énergétique pour 2025 et 2050;
- un volet industriel avec les choix en matière d'énergies renouvelables;
- un volet financier avec l'évaluation des coûts et des financements.
Ce n'est pas le CNDP (Commission nationale du débat public) qui animera ce débat mais ce sera un comité de pilotage qui est à constituer. Les membres ne sont pas encore connus mais ils seront certainement issus d'une commission nationale (organisation créée pour l'occasion) composée de six collèges : ONG, entrepreneurs, syndicalistes, parlementaires, élus et fonctionnaires. Deux comités sont aussi ajoutés à cette organisation : l'un composé d'experts, l'autre de citoyens... qui auront (chance !) le droit d'émettre un avis...
On le voit, le débat sur la transition énergétique, ce ne sera pas une mince affaire.
Au-delà de cette grande organisation, la feuille de route reprend les objectifs annoncés lors de la conférence et complétés les mesures actées par le premier ministre, sur six grands thèmes. Rafraichissons-nous la mémoire :
1. Agriculture : Maintien du moratoire sur la culture d'OGM; plan de développement de l'agriculture biologique; interdiction renforcée de l'épandage aérien de produits phytosanitaires.
2. Biodiversité : Loi-cadre en 2013; création du parc marin de Picardie-Côte d'Opale.
3. Energies renouvelables : Suppression de l'obligation d'appartenir à une zone de développement de l'éolien; tarif d'achat spécifique pour l'outre-mer.
4. Fiscalité écologique : Augmentation de la taxe générale sur les activités polluantes; baisse progressive des taux de défiscalisation des biocarburants à partir de 2014.
5. Nucléaire : Une personnalité sera chargée de préparer la reconversion de Fessenheim annoncée pour fin 2016.
6. Rénovation thermique : Création d'un guichet unique centralisant les aides et recours possible à un système de financement par un organisme tiers.
7. Santé : Interdiction du bisphénol A, évaluation du plan santé-environnement fin 2013.
Conclusion : beaucoup de pain (sans OGM) sur la planche gouvernementale de l'écologie. A suivre...
PLUS D'INFO
- La feuille de route sur la transition écologique : cliquer ICI
- Le site Energie2007.fr : cliquer ICI




Le
L'étude du DARA and Climate Vulnerable Forum met aussi en avant des estimations selon lesquelles les économies fortement émettrices de carbone sont responsables de cinq millions de morts par an, essentiellement dues à la pollution de l'air. L'échec des actions contre le changement climatique coûte déjà à l'économie mondiale 1,6% de son PIB, soit 1.200 milliards de dollars par an de prospérité, révèle l'étude, qui prévoit, avec l'élévation des températures et l'augmentation de la pollution liée au carbone le doublement des coûts mondiaux, jusqu'à 3,2% du PIB de la planète d'ici 2030".
Pour
De son côté, Nicholas Stern, loin d'avoir baissé les bras, récidive. Il vient de publier un petit livre limpide : "Deux économistes face au changement climatique" (éditions du Pommier), avec un autre éminent économiste, Robert Guesnerie. Français, directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales depuis 1978 et professeur au Collège de France depuis 2000, ce dernier est notamment l'auteur de "L’effet de serre va-t-il nous mettre sur la paille ?". Les