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Catastrophe naturelle - Page 14

  • Le changement climatique devrait décupler les effets dévastateurs de La Niña

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    Inondations, sécheresses : le réchauffement climatique devrait intensifier les catastrophes naturelles. Photo NASA

    Connaissez-vous La Niña ? Il s'agit d'un phénomène climatique qui provoque périodiquement sécheresses et orages dévastateurs et qui, contrairement à ce que son nom pourrait le laisser croire, n'est ni petit, ni mignon... Il va falloir s'habituer à le voir s'inviter plus régulièrement sur la planète : selon les scientifiques, le réchauffement climatique en accentuera probablement la fréquence et la violence au XXIe siècle, provoquant davantage de pluies en Asie du Sud-Est et un climat plus frais et sec en Amérique latine.

    Qu'est-ce que La Niña ?

    réchauffement climatique,la nina,el nino,phénomènes climatiques extrêmes,inondation,sécheresseLa Niña (la "fillette" en espagnol) intervient environ tous les quatre à cinq ans dans l'océan Pacifique, le long de l'Equateur, et dure un à deux ans. Elle suit généralement un autre épisode climatique extrême d'El Niño ("petit Jésus"), qui pourrait aussi de son côté devenir plus récurrent et plus violent. Au contraire de son frère jumeau qui atteint son apogée au moment de Noël et se traduit par une sécheresse en Asie et de fortes pluies sur l'Amérique latine, La Niña se caractérise par des températures de surface froides dans la partie centre-est de l’océan Pacifique, et par une différence plus grande avec la température de la terre dans des pays du Pacifique ouest comme l’Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour, le Bangladesh et le Vietnam.

    Comment ça marche ?

    Concrètement, les vents réchauffement climatique,la nina,el nino,phénomènes climatiques extrêmes,inondation,sécheressealizés qui soufflent d'est en ouest, de l'Amérique vers l'Asie et l'Ausralie, poussent avec eux les eaux chaudes en surface. Parallèlement, pour les remplacer les eaux froides des profondeurs remontent le long de la côte de l'Amérique latine : résultat, de fortes pluies en Asie du Sud-Est et la sécheresse en Amérique latine. La Niña exceptionnelle de 1998 et 1999, qui avait suivi un El Niño tout aussi exceptionnel en 1997 et 1998 (photo AFP ci-contre) avait ainsi transformé les sécheresses en inondations dans les pays du Pacifique ouest, et le temps humide en grave sécheresse dans le sud-ouest des Etats-Unis.

    Les effets du réchauffement climatique

    Le réchauffement climatique pourrait augmenter le contraste entre les températures de l’eau et de la terre qui a une influence sur le flux d’air atmosphérique et les précipitations. Une différence plus forte entraîne plus de précipitations dans les pays du Pacifique ouest et un temps plus sec pour les Amériques, écrivent les auteurs. Dans une étude parue dans la revue Nature Climate Change, les climatologues de l'Ocean University of China à Shadong, estiment que les épisodes météorologiques exceptionnellement sévères comme celui qui avait fait des milliers de morts et des millions de déplacés en 1998 et 1999, seront presque deux fois plus fréquents au XXIe siècle qu’au XXe.

    Des prévisions basées sur le scénario le plus pessimiste du Giec

    Réalistes à défaut d'être optimistes, les chercheurs ont basé leurs calculs sur le scénario le plus pessimiste en matière de réchauffement climatique qu'écrirait pour la planète l'humanité si elle continuait à émettre des gaz à effet de serre au rythme actuel. Soit une élévation de la température moyenne sur Terre de +3,7°C d'ici à la fin du siècle, selon le Groupe intergouvernemental d’experts du climat (Giec). Dans cette hypothèse, si les émissions de gaz à effet de serre ne diminuent pas, les chercheurs ont modélisé l'apparition d'un phénomène La Niña « extrême » en moyenne tous les 13 ans, au lieu d'une fois tous les 23 ans, comme c'était jusqu'à présent le cas.

    De graves conséquences socio-économiques

    « Cela signifie davantage d’événements météorologiques dévastateurs et plus fréquemment des changements d’un extrême à l’autre, d’une année sur l’autre, avec de profondes conséquences socio-économiques », soulignent les chercheurs, dont l'étude a été réalisée à l’aide de 21 modèles climatiques. Selon eux, en moyenne, pour la période 2000-2099, il devrait y avoir huit  épisodes extrêmes de La Niña. Une prévision à prendre avec prudence, toujours selon les scientifiques: les deux événements El Niño et La Niña restent encore mal connus, faute de mesures fiables avant le début des émissions de gaz à effet de serre.

    Le plus beau démenti de ses prévisions pessimistes pourrait provenir de la réussite de la conférence de Paris sur le climat, fin décembre, qui s’est fixé pour objectif de limiter cette hausse à +2°C par rapport à l’ère pré-industrielle. Croisons les doigts.

    Cathy Lafon

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  • Climat : 2014, année la plus chaude jamais enregistrée

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    A Bordeaux, il faisait 24°C le 18 octobre 2014. Pas mal pour une mi-octobre ! Les Bordelais ont profité du miroir d'eau pour se rafraichir... Photo archives "Sud Ouest" / Quentin Salinier

    On s'en doutait depuis l'automne dernier où l'Organisation météorologique mondiale (OMM) l'avait affirmé dès novembre. 2014 est bel et bien l'année la plus chaude jamais enregistrée en France et sur la planète depuis le début des relevés des températures, en 1880.

    réchauffement climatique lutte,émisions gaz à effet de serre,ges,prévention,température,moyenne,noaa,nasa,météo,chiffres+0,69°C sur la planète

    Selon les relevés de deux des trois principaux organismes scientifiques qui mesurent les températures terrestres, l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) et la Nasa (infographie ci-contre), la température de l'année écoulée été supérieure de + 0,69°c à la moyenne du XXème siècle sur le globe.  Très précisément, de +1°C à la surface des terres -  soit la quatrième plus élevée depuis 1880 - et de + 0,57°C pour les océans, ce qui en fait la plus élevée de toutes les années jamais enregistrées. Une moyenne qui surpasse de 0,04°c les précédents records de 2005 et 2010.

    +1,2°C en France

    Même topo à peu de choses près en France où décembre a également dépassé la moyenne, avec un début de mois très doux et un refroidissement des derniers jours largement insuffisant pour modifier la tendance. La température moyenne annuelle en 2014 dépasse de plus de 1,2 °C la normale. Soit 13,8 °C au lieu de 12,6 °C (la moyenne calculée sur une période de trente ans allant de 1981 à 2010). Les précédents records étaient survenus en 2011 (+ 1,1 °C) et 2003 (+ 1 °C). Autre particularité de 2014 : la quasi-totalité des mois de l'année ont présenté des températures supérieures à la normale… sauf l'été. Pas de chance.

    réchauffement climatique lutte,émisions gaz à effet de serre,ges,prévention,température,moyenne,noaa,nasa,météo,chiffresLes calottes glaciaires sens dessus dessous

    L'étendue moyenne des glaces dans l'océan Arctique a été de 28,4 millions de km2 en 2014, la sixième plus petite superficie annuelle mesurée depuis 36 ans. En revanche l'étendue des glaces dans l'Antarctique a été un record en 2014 pour la deuxième année consécutive, avec 33,8 millions de km2.

    Une accélération inquiétante

    Autre enseignement, la plus grande partie de ce réchauffement s'est produite au cours des trois dernières décennies et les dix années les plus chaudes ont été enregistrées depuis 2000 à l'exception de 1998, ce qui révèle une accélération inquiétante du phénomène. Les scientifiques de la NOAA notent ausssi que les  températures record se sont produites en l'absence du courant chaud du Pacifique El Niño. Ce courant apparaît tous les cinq à sept ans en moyenne et exerce une forte influence sur le climat du globe.

    Les émissions de gaz à effet de serre humaines responsables

    réchauffement climatique lutte,émisions gaz à effet de serre,ges,prévention,température,moyenne,noaa,nasa,météo,chiffresCela ne surprendra personne, les deux agences et les scientifiques du monde entier ont souligné, en présentant ce bilan inquiétant, que l'accroissement des émissions de gaz à effets de serre résultant des activités humaines était le premier responsable de ce phénomène. "Alors que la température moyenne sur une année peut être influencée par des conditions météorologiques extrêmes, les tendances au réchauffement sur le long terme sont attribuables aux facteurs contribuant au changement climatique actuellement dominés par les émissions de gaz à effets de serre humaines", a ainsi affirmé Gavin Schmidt, directeur de l'Institut Goddard de la Nasa pour les études spatiales.

    Le Giec lanceur d'alerte

    réchauffement climatique lutte,émisions gaz à effet de serre,ges,prévention,température,moyenne,noaa,nasa,météo,chiffresDans son dernier rapport publié en avril 2014, le Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (Giec) estimait que sans un changement majeur et rapide dans la production énergétique mondiale, très dépendante du charbon et du pétrole, la hausse du thermomètre de la planète sera de +3,7 à +4,8°C à l'horizon 2100. Un changement climatique qui pourrait avoir des conséquences désastreuses, dont la montée importante du niveau des océans avec la fonte accélérée des glaces arctiques, la multiplication d'intempéries catastrophiques, la disparition d'espèces animales avec la perte de leur habitat et davantage de conflits.

    Sur la ligne rouge

    Décembre 2014 aura donc été le 358ème mois d'affilée affichant un mercure supérieur à la moyenne du XXème siècle. Selon le Giec, il reste peu de temps pour agir afin de limiter la hausse des températures de la planète à 2°C d'ici la fin de ce siècle par rapport aux niveaux de l'ère pré-industrielle, afin que le changement climatique reste supportable pour l'humanité. Tel est le défi que doit relever la communauté internationale à Paris, à la fin de l'année, à la prochaine conférence internationale sur le climat organisée par l'ONU, la COP21.

    Cathy Lafon

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  • Télévision. Quand "L'ogre Océan" dévore le littoral atlantique...

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    L'immeuble le Signal, à Soulac-sur-Mer, exemple emblématique de l'avancée galopante de l'océan.

    Photo archives Sud Ouest/ Laurent Theillet

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    Tourné l'an passé de l'Ile de Ré au Pays basque durant la succession hors norme des tempêtes qui ont sauvagement entaillé le littoral, le film fait ainsi un nième bilan de la monstrueuse érosion qui a dévoré jusqu'à 40 mètres du littoral atlantique. Tout en posant la question, désormais prégnante, de l'urgente adaptation des hommes aux modifications imposées par la nature à leur habitat et à leur cadre de vie.

    S'adapter, reculer et relocaliser

    recul du trait de côte,érosion,atlantique,aquitaine,france 3,télévision,émission,documentaire,tempête,soulac,lacanau,gironde,landes,bassin d'arcachonComme tous les littoraux, l’ensemble de la côte aquitaine est confronté au phénomène d’érosion qui affecte les activités humaines et vient parfois aussi remettre en question un mode vie socio-économique qui trouve aujourd’hui ses limites. C'est le cas à Soulac, avec l'exemple du Signal, cet immeuble absurdement érigé en bord de mer en dépit des leçons qui auraient dû être tirées du passé. Là, pour les habitants, c'est toute une vie qui s'en va, alors que Jacqueline Gandoin se souvient des conseils des anciens : «Il ne fallait pas construire là... ». Trop tard. A Lacanau aussi (photo ci-dessus), où le front de mer bétonné a fait les belles heures d'une station balnéaire qui tire sa richesse du tourisme estival, désormais, on fait plus que s'interroger. Et la nécessaire relocalisation devient une ardente obligation. Entre le Cap Ferret et la dune du Pyla, le bassin d’Arcachon est lui aussi menacé par l’érosion. La dune du Pyla, quant à elle, recule dans les terres de 3 à 4 mètres par an, engloutissant la forêt et les infrastructures humaines environnantes, comme en témoignent Franck Couderc, le directeur du camping de la Dune ainsi que Jacques Storelli, le président de l’association de Défense de Pyla-sur-Mer.

    Le réchauffement climatique à la manoeuvre

    recul du trait de côte,érosion,atlantique,aquitaine,france 3,télévision,émission,documentaire,tempête,soulac,lacanau,gironde,landes,bassin d'arcachonPlus au sud de la côte sableuse, dans les Landes, dans certaine communes, les infrastructures situées sur le front de mer se sont effondrées. A Capbreton, on remet en question l’efficacité des dispositifs coûteux de ré-ensablement existants pour réfléchir - enfin- à des solutions de long-terme. Enfin, encore plus au sud, au Pays basque, les vagues ont fait exploser la promenade d'Anglet (photo ci-contre). Là où le littoral est rocheux, l'appétit féroce de l'océan ne diminue pas. Pas plus que le réchauffement climatique qui, avec la montée des eaux, accentue le phénomène.

    Reculer, oui, mais comment ?

    Tous les scientifiques et les experts de terrain, comme l'Office national des forets (ONF) ou le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM)  s'accordent sur ce point : l'océan va continuer à avancer et le littoral à reculer. Ce sont en gros les seules certitudes qui s'imposent aujourd'hui aux hommes, désemparés et noyés au milieu d'un océan de questions : oui, il va falloir reculer là où il est trop onéreux et absurde de résister. Mais comment, avec quels moyens financiers et quelle aide de la puissance publique ? 

    A n'en pas douter, compte tenu de la multiplicité des défis imposés à l'humanité par le changement climatique les réponses devront également être européennes pour ne pas dire mondiales.

    Cathy Lafon

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