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Biodiversité - Page 316

  • Sciences : le manchot empereur victime du réchauffement climatique

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    Le manchot empereur est l'une des espèces animales particulièrement menacée par le réchauffement climatique. Photo DR

    Le manchot empereur est le seul animal à se reproduire durant l'hiver Antarctique. Autre particularité, l'oiseau des grands froids éternels qui n’a pas de prédateur naturel, ne vole pas. Bien qu’elle soit protégée, une étude de chercheurs du CNRS de La Rochelle (Charente-Maritime) montre que cette espèce devrait voir ses populations fortement décliner en Antarctique d’ici à 2100 et que les deux tiers des colonies actuelles de manchots empereurs pourraient voir leurs effectifs chuter de 50%… 

    Le réchauffement climatique

    Qui est le coupable ? Vous avez deviné : le changement climatique. C’est ce que montre une étude menée par une équipe internationale comprenant des chercheurs du Centre d’Etudes Biologiques de Chizé (CNRS / Université de La Rochelle), sous la direction de l'écologiste Henri Weimerskirch, publiée en juin dernier dans la revue "Nature Climate Change". Ces prévisions se basent sur les scénarios d’évolution de la concentration des glaces de mer de l'Antarctique en relation avec le changement climatique.

    La glace, indispensable à la survie du manchot empereur

    La glace de mer est crucimanchot empereur,cnrs,la rochelle,étude,réchauffement cllimatiqueale pour la survie et la reproduction du manchot empereur (Aptenodytes forsteri), et au final pour la croissance de ses population. Et pour cause : cette espèce se reproduit et élève ses petits presque exclusivement sur cet élément. De plus la glace est indispensable au développement du premier maillon de la chaîne alimentaire du manchot : le phytoplancton, cet ensemble d’organismes végétaux qui tapisse le dessous de la banquise. Celui-ci est ingéré par le krill, des petites crevettes des eaux froides mangées par les poissons qui nourrissent à leur tour le manchot, qui mange aussi du krill.

    Classer le manchot empereur "espèce en danger"

    manchot empereur,cnrs,la rochelle,étude,réchauffement cllimatiqueEn tenant compte des modèles climatiques du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) prédisant l’évolution future de la glace autour de l’Antarctique, Henri Weimerskirch (photo ci-contre)et son équipe ont pu modéliser l’évolution démographique possible des 45 colonies de manchots empereurs connues en Antarctique.  Et le résultat est affligeant: si le taux de croissance annuel de ces populations est majoritairement positif jusqu'en 2040, toutes les colonies vont commencer à décliner à partir de 2080. En 2100, l’espèce pourrait avoir chuté de 19%, avec 2/3 de ses populations diminuant de plus de 50%...  "C’est la première fois qu’on arrive à obtenir des prédictions d’évolution démographique globales pour le manchot empereur, concernant non pas une colonie en particulier mais l’ensemble des populations constituant cette espèce", souligne Henri Weimerskirch, qui conclut : "Nos résultats pourraient amener l’Union internationale pour la conservation de la nature – UICN – à classer le manchot empereur comme espèce en danger, à cause du changement climatique".

    Cathy Lafon

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    • Consulter l'étude : "Projected continent-wide declines of the emperor penguin under climate change", par Jenouvrier Stéphanie, Holland Marika, Stroeve Julienne, Serreze Mark, Barbraud Christophe, Weimerskirch Henri et Caswell Hal, "Nature Climate Change" le 29 juin 2014 : Cliquer ICI
    • Contact communication : Bruno Michaud, Centre d'études biologiques de Chizé - CEBC (CNRS / Université de La Rochelle). Tél. : 05.49.09.67.43 - Email : bruno.michaud@cebc.cnrs.fr

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  • Initiative: Seawax, la peinture écolo qui préserve la mer et les pêcheurs

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    Après deux années de recherche, Seawax Marine Coatings a lancé la commercialisation d'une peinture antifouling (antisalissure) 100% écologique, destinée à protéger les bateaux en mer. Révolutionnaire, le nouveau produit est sans danger pour l'homme et pour l'écosystème marin.  Pour accompagner la levée de ses fonds, elle a fait appel à une société parisienne qui dispose d'un relais à Bordeaux : Happy Capital, une plateforme de financement participatif.

    seawax.png«Agir ensemble et protéger les océans »

    Les peintures antifouling sont majoritairement composées d‘éléments chimiques empêchant la colonisation des algues et des coquillages sur la coque des bateaux. Dans tous les cas ces peintures rejettent systématiquement des molécules toxiques et polluantes, aussi, si leur protection est efficace, elles constituent un danger important pour la vie aquatique et la santé humaine. Après plusieurs années de travail et 250.000 euros d'investissement, la société Seawax, née à Saint-Raphaël en Méditerranée, a réussi à mettre au point un antifouling respectueux de la nature. Bien loin des produits concurrents conçus à base de biocides, celui ci propose un procédé anti-adhérent, empêchant les organismes vivants d’envahir la coque des navires. Facile d’utilisation, sain pour l’homme et la planète, Seawax a également l’avantage de diminuer les frottements de l’eau sur la coque, favorisant sa glisse et sa vitesse tout en réduisant la consommation de carburant.

    Financement participatif

    Cette première mondiale innovante répond à l'un des problèmes de pollution cruciaux pour la vie des océans et obéit aux dernières normes internationales. Détenteur de six brevets, Seawax s’assure un avantage concurrentiel significatif : le marché de l’antifouling représente en effet un chiffre d’affaires de 38 millions d'euros en Europe et de 1,3 milliards d'euros dans le monde. Pionnière dans le domaine de l’antifouling et 100% écologique, Seawax veut en profiter pour gagner des parts de marché en France puis à l’international. Aussi, pour accompagner son développement, la société opère actuellement une levée de fonds avec la plateforme de financement participatif Happy Capital, pour un montant de 300.000 €. Chacun peut soutenir les valeurs de l'écologie et défendre la nature et les océans en devenant actionnaire, moyennant un investissement minimal de 500 euros.

    Cathy Lafon

     

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  • "Ouragan" : ce soir, Arte vous plonge dans l'oeil du cyclone

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    Haiyan, le typhon le plus violent jamais vu, a fait près de 6.000 morts aux Philippines qui n'étaient pas préparées à à supporter un cyclone d'une telle ampleur. AFP

    En s'appuyant sur les dernières découvertes scientifiques, le triptyque de la série documentaire "Ouragan" diffusée sur Arte à partir de ce soir, montre combien l'homme, malgré tous ses efforts, est encore impuissant à prévoir les cyclones tropicaux, monstres imprévisibles aux immenses pouvoirs dévastateurs...  Dans le contexte du réchauffement climatique en cours, mieux connaître leurs mécanismes pour les anticiper et s'y adapter devient un enjeu primordial pour les régions du globe concernées, dont les Etats-Unis et Cuba.

    Qu'est-ce qu'un ouragan ?

    documentaire,arte,télévison ouragan,réchauffement climatique,prevention,sécuritéOn les appelle ouragans ou cyclones tropicaux au-dessus de l'Atlantique et typhons au-dessus du Pacifique. Ces tempêtes monstrueuses, phénomènes géophysiques majeurs qui touchent surtout les régions tropicales, sont parmi les catastrophes naturelles les plus ravageuses de la planète. Tournée sur une période de trois ans, les trois épisodes de la série "Ouragan", réalisée par John Jackson et Andy Byatt, explore leurs mécanismes, les dégâts qu'ils provoquent et les solutions pour s'en protéger.

    Chasseurs d'ouragan

    documentaire,arte,télévison ouragan,réchauffement climatique,prevention,sécuritéAux Etats-Unis comme à Cuba, nombreux sont les scientifiques qui planchent sur le phénomène. Les ouragans et les typhons se forment lorsqu'une masse d'air chaud et humide rencontre une perturbation au-dessus des océans, c'est-à-dire une zone de basse pression amorçant une rotation. Classés en cinq catégories selon la puissance de leurs vents et de leurs vagues, ils sont notamment étudiés par les scientifiques américains de la Nasa et du National Hurricane Center, qui dissèquent les données des satellites météo et créent des modèles numériques toujours plus précis. Certains d'entre eux, des chasseurs d'ouragan font des relevés au sol, en pleine tourmente. D'autres n'hésitent pas à piloter leurs avions dans l'œil des cyclones pour sonder les nuages et rapporter de précieuses informations...

    L'urbanisation en cause

    ouragan floride.jpgQuand un ouragan s'abat, outre les pertes de vies humaines, les dégâts matériels se chiffrent par milliards de dollars dans les zones urbaines. Et les conséquences sont multiples. Ainsi, en Floride (photo ci-contre), où l'urbanisation et le bétonnage excessifs du littoral et des îles barrières, ces remparts naturels contre les vagues, empêchent les plages de se ré-ensabler naturellement, on consacre chaque année des budgets colossaux pour rapporter des tonnes de sable qui disparaîtront l'année d'après. Une situation proche de l'absurde, qui n'est pas sans rappeler celle celle que connaissent en France certaines stations balnéaires du littoral atlantique.  Ainsi, à Lacanau (Gironde), suite aux ravages causés par les dernières tempêtes hivernales, la facture du chantier de reconstruction des défenses anti-érosion devrait s'élever à 3 millions d'euros, dont 2 millions à la charge de la ville.

    Des pouponnières pour les coraux

    ouragan pouponnières corail.jpgC'est moins visible, mais la biodiversité est également impactée par les ouragans. Très exceptionnellement pour le meilleur, comme ces colonies de flamants roses qui, parties de Cuba, ont survécu aux vents et se sont installées sur les rivages du golfe du Mexique, dans les Caraïbes. Et généralement pour le pire : les crocodiles, crevettes, mangroves ou encore les récifs coralliens, déjà lourdement érodés par la pollution et la surpêche, sont contraints de se régénérer pour ne pas dépérir. Or, les mangroves comme les coraux, sont aussi des remparts naturels qui permettent aux eaux littorales et aux plages de se protéger en s'adaptant aux intempéries. Leur disparition accentue donc à terme les ravages provoqués par les ouragans. Voilà pourquoi, pour aider la nature, les scientifiques créent de véritables pouponnières artificielles destinées à régénérer les coraux.

    En attendant le "big one"
    sandy-a-coute-des_1e20c262a77f81a2110fc3eb50688fa0.jpgTous les scientifiques qui témoignent dans le documentaires pointent le réchauffement climatique et s'accordent avec les prévisions du Giec, pour dire que les ouragans seront dans l'avenir, peut-être moins nombreux, mais en tout cas encore plus puissants, avec des vents pouvant atteindre plus de 250 km/h et des vagues gigantesques. L’effroyable ouragan Katrina, qui a frappé la Louisiane en 2005, a fait 2.000 victimes. En novembre dernier, Haiyan, le plus puissant typhon jamais mesuré, a balayé l'archipel des Philippines. Bilan : 6.000 morts. L'année d'avant, en octobre 2012, le super ouragan Sandy, baptisé par les médias "Frankenstorm", avait frappé la côte est des États-Unis avec une puissance de vagues inimaginable. La vitesse des vents de Sandy avait pourtant diminué et son intensité baissé avant d'atteindre New York. C'est un ouragan de catégorie 1 qui s'est abattu sur le nord-est de l'Amérique, mais sa dimension inédite a décuplé la violence de ses vagues, provoquant des dégâts d'une ampleur jamais vue dans cette région. 

    Que ce serait-il passé, si l'intensité de Sandy n'avait pas baissé, se demandent les climatologues? Il n'est pas sûr que l'homme soit prêt à affronter de tels déchaînements de la nature... Il faut pourtant qu'il s'y prépare. Or, si l'on sait en gros comment ils naissent, de quoi ils se nourrissent et pourquoi ils suivent telle ou telle trajectoire, les raisons des variations de l'intensité des ouragans restent encore des mystères.

    A VOIR

    • "Ouragan" : Un documentaire de John Jackson et Andy Byatt (52 min., France, 2014),  Arte, vendredi 03 octobre à 22h25. La série complète est diffusée le 4 octobre à partir de 15h30 dans le cadre de la Journée Sciences. Les deuxième et troisième épisodes sont multidiffusés les vendredis 10 et 17 octobre, à partir de 22h20.

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