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Association - Page 71

  • Pollution : de l'océan aux montagnes, cette année, Surfrider prend de l'altitude

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     Le 20 juin 2013, après une crue subite du gave de Pau, les sanctuaires de Lourdes sont envahis d'ordures. Photo archives AFP

    Collecter les déchets des montagnes à l'océan, c'est le nouveau défi que lance cette année Surfrider Foundation Europe, jamais à court d'idée pour traquer et dénoncer la pollution marine et qui organise depuis 20 ans les Initiatives océanes, afin de nettoyer les plages et les fonds marins, mais aussi les bords des rivières et de lacs.

    80 % des déchets que nous produisons arrivent dans la mer par les rivières

    surfrider,initiatives océanes,pollution marine,fleuve,rivière,adour,pays basque80% des déchets échoués sont d'origine humaine et arrivent dans la mer par les cours d'eau : pour le démontrer, Surfrider mène une étude sur l'Adour et ses affluents. Depuis un an et demi, deux Biarrots ingénieurs de l'environnement, Jean-Baptiste Dussaussois et Alexandre Schaal aidés par une trentaine de bénévoles, collectent des macrodéchets, une fois par mois sur huit points précis du fleuve pyrénéen, de la montagne (lac de Payolle) jusqu'à la plage de La Barre, à Anglet. Et ce n'est pas triste : déchetteries, stations dépuration, agriculture, tourisme, zone urbaine, l'Adour est bien loin d'être propre... Quant aux déchets, selon les premières conclusions des chercheurs, mauvaise surprise : ils se déposent à 10% sur la plage, 15% restent à la surface, et le reste tombe au fond de l'océan. Aussi étrange que cela puisse paraître, une telle étude est inédite : si les déchets sont considérés au niveau européen comme un indicateur de l'état écologique des milieux marins, tel n'est pas le cas pour les rivières et les cours d'eau qui charrient pourtant plastiques, polystyrènes, déchets médicaux et autres ordures issues de notre mode de vie, destinées à encombrer et empoisonner, souvent pour des centaines d'années, les océans et leurs habitants, poissons, cétacés, coquillages, crustacés, plancton et végétaux. Baptisé Riverine Input, le projet mené par Surfrider sur le bassin de l'Adour, donnera lieu à un protocole européen applicable aux autres grands fleuves.

    "Les déchets, ça Gave"

    D'où la lumineuse idée de lantenne Côte Basque de Surfrider  d'organiser du 18 au 22 mars une grande action de nettoyage et de sensibilisation au long de l'Adour, depuis Beaucens, en amont de Lourdes, au pied des Pyrénées, jusqu’à Anglet au bord de l’océan, pour sensibiliser l'opinion publique à un problème encore méconnu. Le choix de Beaucens comme point de départ ne doit rien au hasard : l’ancien site d’enfouissement contenait à sa fermeture 50.000 tonnes de déchets dont près de 40.000 tonnes ont été emportés dans le fleuve par les grandes crues du gave en 2012 et 2013. Un désastre écologique sans précédent sur près de 200 km de berges jusqu’à l’océan... Des travaux de démantèlement de la décharge sont en cours depuis septembre 2014. Mais qu’en est-il de la pollution en aval ?

    Un radeau-totem au fil de l'Adour

    Pour le savoir, Surfrider promène depuis ce mercredi un radeau-totem flottant représentant une montagne, qui sera «habillé» des déchets représentatifs des ramassages. Tout comme 80 % des déchets qui souillent nos océans, il descendra l'Adour jusqu’à son embouchure, s’étoffant de jour en jour, avant d'arriver en fin de matinée le samedi 21 mars, à Bayonne puis à Biarritz, au siège de l'ONG sur la Côte basque où ils seront triés. La balade du radeau-totem, c'est tout un programme : descente en rafting de Beaucens à Nay, animations pour enfants à Orthez et Biarritz, traversée de Bayonne à Anglet en pirogue hawaïenne, projection-débat du documentaire "Supertrash, l'enfer d'une décharge", de Martin Esposito, à 21 h au Cinéma le Royal de Biarritz...

    surfrider,initiatives océanes,pollution marine,fleuve,rivière,adour,pays basqueToute la journée du 21, des collectes de déchets seront aussi organisés par différents clubs et communes (Miantaut, Lestelle, Betharram), et le dimanche 22 mars, l'opération "Les déchets, ça Gave", s'achèvera par un grand nettoyage de plage à la Barre (Anglet),  à 10h00, suivi d'un brunch participatif et de l'immortalisation du "Totem voyageur" de Surfrider.

    Cathy Lafon

    EN CHIFFRES

    • En 2014, les Initiatives Océanes ont rassemblées 45.000 personnes qui ont nettoyé près de 1,5 millions de mètres linéaires.
    • 206 kilos de déchets en plastique sont déversés chaque seconde dans l'océan.
    • L'estomac d'un fulmar (oiseau marin qui vit en mer du Nord), contient en moyenne 34 morceaux de plastique.

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    • Pour tout savoir sur l'opération "Les déchets ça Gave" : cliquer ICI
    • Et pour les Initiatives Océanes : c'est ICI

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma Planète sur Surfrider : cliquer ICI
    • Les articles de Ma Planète sur la pollution des océans : cliquer ICI
  • Pesticides et perturbateurs endocriniens : Générations Futures tire la sonnette d'alarme

    perturbateurs endocriniens cheveux.jpg

    Une enquête de Générations Futures publiée le 10 mars 2015. a mis en évidence la présence de perturbateurs endocriniens, principalement des pesticides, dans les cheveux de femmes en Ile-de-France - Photo archives AFP 

    Selon les résultats publiés le 10 mars d'EXPPERT 4 (EXPosition aux PERTurbateurs endocriniens), une nouvelle enquête inédite conduite par l'ONG Générations Futures, on relève la présence de 21 perturbateurs endocriniens (PE) en moyenne chez des femmes en âge de procréer.

    Des substances qui peuvent s'avérer néfastes

    pesticides,perturbateurs endocrinens,pcbA dix jours de l'ouverture de la 10ème édition de la Semaine pour les alternatives aux pesticides, Générations Futures publie le quatrième volet de son enquête sur les perturbateurs endocriniens et pesticides. Ces substances étrangères à l’organisme que l'on trouve couramment dans les aliments, les contenants alimentaires, les produits en plastique, les meubles, les jouets, des matériaux de construction et les cosmétiques et qui peuvent avoir des effets néfastes sur l’organisme d’un individu ou sur ses descendants. 

    La méthode

    L'étude a été conduite sur les échantillons de cheveux de femmes vivant en milieu urbain en Ile-de-France, et en âge d'avoir des enfants. Le fœtus et le jeune enfant sont en effet les plus menacés par ces substances. 29 femmes volontaires, ont participé à cette enquête. Les prélèvements ont été réalisés entre mars et octobre 2014. L’un des échantillons de cheveux n’ayant pas été retenu pour l’analyse du fait d’un prélèvement trop faible, ce sont 28 échantillons qui ont été analysés. Les analyses ont été réalisées début 2015, par un laboratoire luxembourgeois spécialisé dans l'évaluation de l'exposition des populations aux polluants et les effets de cette exposition. 64 substances suspectées d’être des PE ont été recherchées dont 54 pesticides ou métabolites de pesticides, et 4 PCB.

    Des résultats très inquiétants

    Une vingtaiveillerettte.jpgne de résidus de perturbateurs endocriniens, en moyenne, essentiellement des pesticides, ont été trouvés dans les cheveux de ces 28 femme indiquait jeudi l'association Générations Futures. En moyenne, 21,35 perturbateurs ont été retrouvés par femme, dont 19,42 pesticides, précise l'étude. Le nombre de résidus par échantillon de cheveux va de 12 au minimum à 32 au maximum. Au total, sept substances (5 insecticides, un fongicide, un herbicide) ont été retrouvées dans tous les échantillons. Plus grave, parmi ces substances, plusieurs sont interdites en France, comme le Gamma HCH (lindane), l'hexachlorobenzene (HCB) ou la trifluraline.

    La réalité de l'exposition à des cocktails de perturbateurs endocriniens

    L'enquête ne prétend pas être représentative de l'exposition moyenne des femmes d'Ile-de-France. Elle visait cependant à montrer "la réalité de l'exposition de la population à des cocktails de perturbateurs endocriniens" susceptibles de perturber le bon fonctionnement hormonal, a déclaré François Veillerette (photo ci-dessus), porte-parole de Générations Futures, lors de la présentation des résultats de l'enquête. "Ce qu'on retrouve dans les cheveux, c'est des substances passées dans le sang dans les trois derniers mois", a-t-il souligné.

    Les foetus particulièrement menacés

    pesticides,perturbateurs endocrinens,pcbGénérations Futures veut "tirer la sonnette d'alarme" et interpeller les politiques "au niveau national et européen". Les PE pourraient favoriser cancers, diabète, obésité, maladies de la reproduction et retards de développement cérébral. Les foetus sont plus particulièrement menacés, en raison du transfert des PE de la mère à l'enfant, selon des études ayant montré qu'ils pouvaient augmenter le risque de malformations du système reproducteur.

    Pression des lobbies
     
    L'association qui appelle le gouvernement à faire de l'élimination des PE de notre environnement "un axe majeur de sa politique de santé environnementale", déplore que, sous la pression des lobbies, la Commission européenne n'ait toujours pas défini ses critères d'identification des PE, un retard qui lui vaut d'être visée devant la justice européenne par un recours en carence intenté par la Suède. "La pression des lobbies (de l'industrie chimique, NDLR) a arrêté complètement le processus qui devait définir des critères, avant d'exclure des perturbateurs endocriniens pouvant être nocifs pour l'homme", affirme François Veillerette.

    L'exposition humaine aux perturbateurs endocriniens coûterait au moins 157 milliards d'euros par an dans l'Union européenne, selon une autre étude parue début mars.

    Cathy Lafon avec l'AFP

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  • Alerte sur l'agriculture bio : l'Etat diminue de - 25% ses aides pour la filière

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    Les produit

     -25 % pour les aides aux agriculteurs bio : c'est le coup de massue que vient d'assener l'Etat à l’agriculture biologique dans l'Hexagone. Pour les producteurs français bio, c'est l'incompréhension et la colère, d'autant que les grands exploitants conventionnels et industriels, eux, vont continuer à concentrer le plus gros des aides européennes. Pour les consommateurs, ce sont des coûts qui risquent d'augmenter pour les produits issus de l'agriculture bio tricolore. Enfin, pour l'économie du pays, au moment où la France cultive désormais 10% des surfaces bio en Europe, c'est une absurdité. Avec un marché national du bio de 5 milliards d'euros en 2014, et 1,1 million d'hectares cultivés, l'Hexagone a même doublé l'exemplaire et verte Allemagne, en se hissant au troisième rang européen derrière l'Italie, numéro 1, et l'Espagne deuxième...

    La filière bio est vent debout

    stéphanie pageot-300x225.jpgDepuis l'annonce par l'arrêté publié le 7 mars 2015, d'une coupe franche de 25 % sur les aides au maintien pour la récolte 2014, Synabio, la Commission bio des chambres d'agriculture, la Commission bio de Coop de France, et la Fédération nationale d'agriculture biologique (FNAB) qui compte parmi ses membres Bio d'Aquitaine, la Fédération des agriculteurs bio de la région,  ne décolèrent pas. Et on les comprend. Le coup est d'autant plus rude et inacceptable, que la filière travaillait depuis deux ans avec le gouvernement pour doubler les surfaces en bio, et que les aides, en plus, seront versées avec trois mois de retard. "Ce signal politique est incohérent pour une agriculture qui concilie production alimentaire de qualité et respect de l’environnement et qui est au cœur de l'agro-écologie pourtant si chère à notre ministre", réagit avec amertume, Stéphanie Pageot, présidente de la FNAB (photo ci-dessus).

    Trahison

    aides,gouvernement,pac,réduction,réaction,fnab,arbioDepuis le mois de décembre, les agriculteurs en bio attendaient un paiement. Le ministère avait annoncé un règlement en date du 5 mars qui prévoyait bien le versement des aides, sans restriction. "De nombreux agriculteurs ont bien reçu un courrier à cette date précisant le montant de leurs aides mais sans paiement", explique Stéphanie Pageot. "Deux jours plus tard et sans aucune information, ils apprenaient que 25 % des aides bio à l’agriculture biologique étaient supprimées", poursuit-elle. Devant de telles contradictions et un tel recul, les agriculteurs biologiques ne comprennent pas et se sentent trahis. Alors, la colère monte, d'autant que les acteurs de la filière avaient alerté le ministère de l'agriculture à plusieurs reprises (en 2010 puis en 2012) sur les risques d’insuffisance budgétaire en fin de période. En dépit des simulations, le ministère avait maintenu un chiffrage déjà insuffisant, avec un budget en 2014 de 103 millions d'euros d'aide pour 117 millions d’euros de demandes.  Et voilà que, cerise sur le gâteau, le gouvernement en rajoute une couche avec une diminution inédite des aides de 25%.  Autrement dit, "Vous voulez rester en bio en 2015 ? On fera ce qu’on pourra !", s'indigne la FNAB.

    Une menace supplémentaire venue d'Europe

    Dans ce contexte, l'organisation en France de la nouvelle Politique agricole commune (PAC) fait monter la pression sur la filière bio. LA PAC prévoit en effet que les dispositifs d'aides à la bio passent sur le second pilier de la PAC. Elles seront alors financés à 75% par l’Europe et 25% par l’Etat et les régions. Or en France, de nombreuses régions n’ont pas attribué les moyens suffisants pour les aides au maintien, voire les aides à la conversion. "Les producteurs bio seront encore dépendants d’arbitrages budgétaires, avec la seule garantie de l’incertitude !", explique la FNAB. Alors que les pratiques des agriculteurs bio et leur maintien sont les leviers incontournables de la réussite de la transition agro-écologique voulue sur le papier par Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, on peut se demander quels moyens leur permettront d'assurer, à partir de 2015, le développement d'une agriculture biologique qui réponde aux besoins des consommateurs et de l'environnement.

    Ubuesque et stupide

    aides,gouvernement,pac,réduction,réaction,fnab,arbioSi l'on considère que la bio est l'une des rares réussites de développement tricolores dans un contexte économique sinistré, que le gouvernement a lancé un plan "Ambition bio 2017" qui prévoit de doubler les surfaces cultivées en bio d'ici à 2017, en même temps qu'un nouveau plan Eco-phyto pour diminuer l'usage des pesticides et, enfin, que les enquêtes scientifiques mettent en évidence, les unes après les autres, le danger pour la santé des phytosanitaires, réduire brutalement d'un quart les aides à l'agriculture bio est ubuesque et stupide. On marche sur la tête : condamner la bio à végéter en France pourrait obliger les consommateurs à acheter d'avantage de produits agroalimentaires bio importés. Un comble et une éventualité désastreuse tant sur le plan économique qu'écologique. Pour les agriculteurs et la filière bio, la balle est dans le camp du ministre de l’Agriculture qui "doit maintenant trouver une solution urgente pour mettre en cohérence ses paroles et ses actes". Sacré défi...

    Cathy Lafon

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    • Le site de la FNAB : cliquer ICI
    • Le site de Bio d'Aquitaine : cliquer ICI.  Bio d'Aquitaine, la Fédération des agriculteurs bio de la région Aquitaine, regroupe 5 associations départementales de développement du bio : AgroBio Périgord pour la Dordogne, Agrobio47 pour le Lot et Garonne, Agrobio Gironde, le Civam Bio des Landes et l’association B.L.E. pour le Pays Basque.