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Actualité - Page 486

  • L'agriculture biologique sans pesticides, rentable et productive, peut nourrir l'humanité

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    Pour Claire Kremen, professeur de sciences de l'environnement et codirectrice du Berkeley Food Institute  de l'Université de Californie, "augmenter la part de l'agriculture faisant appel à des pratiques durables n'est pas un choix, mais une nécessité". Photo

    Alors que la France ne parvient pas à réduire l'utilisation des produits  phytosanitaires en dépit du plan écophyto issu du Grenelle de l'environnement de 2007, ce vendredi Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture, présente son plan anti-pesticides. Objectif : encourager l'utilisation de produits bio et d'agro-équipements, comme les "pulvérisations de précisions". Au lieu d'épiloguer sur un nième plan qui n'aura pas plus de succès que le précédent sans réelle volonté de changement, c'est l'occasion de faire le point sur les avancées de l'agriculture biologique et de tordre le cou à deux très mauvaises idées reçues.

    100% bio, 100% rentable

    agricutlure biologique,études,inra,rentabilité,productivité,nourriture,faim dans le monde,gaspillage,conventionnelleL'agriculture bio, c'est bien mais pour les agriculteurs, ce n'est pas rentable. Première idée fausse, comme en témoigne les résultats d'une étude de l'Inra conduite sur 10 ans, à Mirecourt (Vosges) sur deux systèmes de polyculture-élevage bovins laitiers conduits dans une logique d’autonomie en agriculture biologique. Les résultats de cette expérimentation ont été dévoilés les 18, 19 et 20 novembre 2014 par les scientifiques, lors de journées portes ouvertes événement rassemblant des acteurs du monde agricole. Et pour les chercheurs de l'Inra, pas de doute : il est possible de conduire des systèmes agricoles autonomes ayant très peu recours aux intrants et préservant la biodiversité, tout en maintenant une rentabilité économique élevée. Mieux encore : la rentabilité économique des systèmes est plus élevée que lors des années où le domaine était en agriculture conventionnelle ! Le produit brut a augmenté de +25% sur 10 ans, et les charges opérationnelles ont été divisées par deux, notamment grâce à la réduction des achats d’intrants. Alors, pas rentable le bio ?

    L'agriculture bio peut nourrir la planète

    agricutlure biologique,études,inra,rentabilité,productivité,nourriture,faim dans le monde,gaspillage,conventionnelleSans intrants chimiques, engrais, pesticides et autres produits phytosanitaires, l'agriculture biologique, c'est bien pour le respect de l'environnement et la préservation de la biodiversité, mais elle ne pourra jamais nourrir la planète. Deuxième idée fausse à combattre. Les détracteurs du bio lui reprochent des rendements qui seraient très inférieurs à ceux de l'agriculture conventionnelle. Les résultats d'une "méta-étude" américaine dirigée par Claire Kremen, professeur de sciences de l'environnement et codirectrice du Berkeley Food Institute de l'Université de Californie, publiée le 9 décembre dernier, vient battre en brèche cet argument.

    agricutlure biologique,études,inra,rentabilité,productivité,nourriture,faim dans le monde,gaspillage,conventionnelleSelon les chercheurs qui ont dépouillé 115 études de 38 pays, portant sur 52 espèces végétales et couvrant trente-cinq années, il y a bien un déficit de productivité des méthodes biologiques  par rapport à l'agriculture intensive, ou industrielle. Mais il est moins important que ne l'affirmaient de précédents travaux. Et, surtout,  les résultats montrent que la recherche agronomique et la diversification des cultures biologiques peut améliorer les rendements pour réduire cet écart, voir parvenir à l'éliminer pour certaines cultures ou régions. Les auteurs de l'étude rappellent au passage que, pour nourrir l'humanité à sa faim, il ne suffit pas simplement d'accroître la production. Il faut également améliorer l'accès des populations à la nourriture, et mettre fin au gaspillage alimentaire qui représente près du tiers de la production mondiale de nourriture.

    L'agriculture durable n'est pas un choix mais une nécessité

    Pour ceux qui doutent encore des performances de l'agriculture bio, réservons le mot de la fin à Claire Kremen :  "augmenter la part de l'agriculture faisant appel à des pratiques durables n'est pas un choix, mais une nécessité : nous ne pouvons tout simplement pas continuer à produire de la nourriture sans prendre soin des sols, de l'eau et de la biodiversité." Telle est la conclusion sans équivoque donnée par la chercheuse à la présentation des résultats de l'étude.

    Cathy Lafon

    EN CHIFFRES 

    • Fin 2011, l'agriculture bio n'occupait que 37,2 millions d'hectares dans le monde, soit seulement 0,9 % de la surface agricole totale, même si, entre 2000 et 2010, son emprise territoriale a été multipliée par 2,4.   Chaque année, 1,3 milliard de tonnes de nourriture sont gaspillées.

    LIRE AUSSI

    • Les cultures biologiques peuvent-elles concurrencer l’agriculture industrielle ? Résumé de l'étude de l'Université de Californie, Berkeley (9 décembre 2014) : cliquer ICI
    • Les articles de Ma planète sur les pesticides: cliquer ICI
    • Les articles de Ma planète sur l'agriculture biologique : cliquer ICI
  • Le bruit des éoliennes, nuisible pour la santé : info ou intox ?

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    Un champ d'éoliennes en campagne. Photo AFP

    La Semaine du son qui se déroule jusqu'au 8 février, permet d'évoquer les dangers potentiels du bruit. C'est l'occasion rêvée pour Ma planète de se pencher sur l'un des arguments récurrents des opposants à l'énergie éolienne. Les éoliennes sont accusées de bien des maux. Certains sont fort recevables, comme dénaturer le paysage - bien que l'on se demande par quel miracle esthétique les centrales à gaz, à biomasse, à charbon ou nucléaire, ou encore les lignes de haute tension le rendraient, elles, plus beau. D'autres sont carrément farfelus : freiner la rotation de la Terre ou encore provoquer des hécatombes chez les oiseaux et les chauves-souris. Mais qu'en est-il de l'argument massue, selon lequel les éoliennes seraient responsables de nuisances sonores si importantes pour les riverains qu'ils souffriraient d'une large palette de  symptômes, baptisés "syndrome de l'éolienne" ?Info ou intox ?

    Les éoliennes font-elles du bruit ? VRAI

    Les éoliennes font du bruit, qui se situe dans les basses fréquences. La rotation de leurs engrenages et le frottement du vent sur les pales, produisent des infrasons.

    Ce bruit est-il nuisible pour la santé ? FAUX

    Selon les spécialistes, les fréquences des infrasons sont inaudibles par l'oreille humaine et ne sauraient être responsables des maux de têtes, insomnies, fatigues, acouphènes et autres palpitations cardiaques qui caractérisent le "syndrome de l'éolienne". Pour être nuisibles, les bruits de basse fréquence doivent être portés à une forte intensité. Ce qui n'est pas le cas des éoliennes. Les réglementations européennes et françaises exigent une distance d'éloignement de plusieurs centaines de mètres, jusqu'à 2 km en Finlande. L'exposition des riverains est ainsi limitée à un bruit maximum de 35-40 dBA, soit un niveau sonore similaire, voire inférieur à celui du trafic routier ou aérien. En France, notamment,  l'autorisation préfectorale d'exploitation des parcs éoliens est soumise depuis 2010 à la législation des installations classées pour la protection de l'environnement, aux exigences très strictes en termes d'émissions sonores.

    energie eolienne,bruit,son,ansesPas de lien direct entre le bruit des éoliennes et d'éventuels troubles sanitaires

    Selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), il n'y a donc pas de lien direct entre la présence des éoliennes et les troubles fonctionnels allégués. "Les émissions sonores des éoliennes ne génèrent pas de conséquences sanitaires directes, tant au niveau de l'appareil auditif que des effets liés à l'exposition aux basses fréquences et aux infrasons.", explique l'Agence, dans un avis rendu en 2013. Si gêne des riverains il y a, lors d'exposition extérieure aux éoliennes, elle est souvent "liée à une perception négative des éoliennes" précise l'Anses, qui relève qu'à l'intérieur des logements, fenêtres fermées, on ne recense pas de nuisances. Un avis conforté par de nombreuses études épidémiologiques conduites dans le monde entier.

    Autrement dit, les manifestations cliniques évoquées par les riverains d'éoliennes, si elles sont bien réelles, seraient plutôt le fait de manifestations psychosomatiques d'inquiétude vis-à-vis d'une technologie dont ils craignent qu'elle gêne leur panorama, et non de causes physiques avérés. L'argument sanitaire anti-éolien relève donc sans nul doute de l'intox.

    Cathy Lafon

    LIRE AUSSI

    • Les articles de Ma planète sur l'énergie éolienne: Cliquer ICI
    • Impact sanitaire du bruit généré par les éoliennes, enquête de l'AFSSET : cliquer ICI
  • Aquitaine : Antargaz et Goodplanet vont planter plus de 5.000 arbres dans le bassin Adour-Garonne

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    L'Adour. Photo archive "Sud Ouest" / Philippe Bataille

    Le 23 janvier dernier, Antargaz, acteur majeur du marché de l’énergie en matière de distribution de gaz, a inauguré en partenariat avec la Fondation GoodPlanet, présidée par Yann Arthus-Bertrand, et lAssociation Française d’Agroforesterie, un programme d’agroforesterie sur le bassin Adour-Garonne.

    L'agroforesterie, kesaco ?

    agroforesterie.jpgL’agroforesterie (association d’arbres et de cultures agricoles sur une même parcelle) est une méthode consistant à planter au milieu des cultures, des arbres capables de capter l'eau plus profondément dans le sol, de maintenir la qualité des sols et de lutter contre l'érosion. C'est un outil peu coûteux et efficace qui permet l’épuration et la régulation de l’eau et autorise une gestion à la fois qualitative et quantitative de la ressource dans la durée.

    Pourquoi un partenariat Antargaz-Fondation GoodPlanet?

    Antargaz a choisi de soutenir ce projet d’agroforesterie pour ses impacts dans l’aménagement du territoire mais aussi pour ses bénéfices environnementaux. Avec cette opération, la Fondation GoodPlanet et Antargaz veulent afficher leur volonté commune de participer activement à la défense et au respect de l’environnement.

    Pourquoi le bassin Adour-Garonne ?

    agroforesterie-sol-et-eau-texte.jpgLe sol et la végétation jouent un rôle fondamental dans le cycle de l’eau. Valable sur le plan qualitatif, cette relation l’est aussi sur le plan quantitatif, puisque la quantité d’eau durablement disponible sur un territoire donné est entièrement dépendante de la nature du sol et de sa couverture végétale. Ainsi, la protection de la ressource en eau et l’optimisation de son usage, notamment en agriculture, sont étroitement liées à la manière dont le sol et sa couverture végétale absorbent et conservent l’eau qui leur est apportée par les précipitations. Or, le bassin hydrographique Adour-Garonne représente un cinquième du territoire national. L’activité agricole y occupe une place importante (50% de la superficie du bassin), avec des cultures céréalières, maraichères, de la polyculture et de l’élevage. Autant d’activités liées à l’eau, en termes de besoins comme d’impacts auxquelles l'agroforesterie sera bénéfique...

    Comment ça marche ?

    agroforesterie infographie.jpgLe projet prévoit la plantation, sur 3 ans, de 5.550 arbres agroforestiers adaptés au contexte local et en mélange sur les parcelles. Ce projet s’intègre dans une opération d’animation territoriale d’envergure, Agr’eau, dans un double objectif : moins d’intrants chimiques, moins de travail du sol, moins de pollution des eaux, mais aussi plus de végétal, plus de services rendus par l’agriculture à l’environnement...  Grâce au soutien d’Antargaz, au moins 15 agriculteurs pourront bénéficier du projet pour la période de plantation en cours (novembre 2014 – mars 2015) et ainsi réaliser leurs projets d’aménagement agroforestier en s’appuyant sur un réseau d’opérateurs techniques coordonné par l’Association Française d’Agroforesterie.

    Cathy Lafon

    Illustrations : Association française d'agroforesterie

    PLUS D'INFO

    Depuis 2008, Antargaz s’engage auprès de la Fondation GoodPlanet pour soutenir des projets environnementaux sur le territoire français. Antargaz a déjà participé à un projet de boisement pour la protection de captage d’eau en Bretagne et à un projet d’agroforesterie dans le Pas-de-Calais.