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Accident - Page 39

  • Climatisation des voitures : alerte au gaz mortel !

    Pour lutter contre l'effet de serre et contenir le réchauffement climatique, le fluide réfrigérant utilisé jusqu'à présent dans les système de climatisation des véhicules, devrait être remplacé par un nouveau gaz, le HFO-1234yf. Sympa pour la planète, mais pas pour ses habitants. Ce fluide frigorigène  présente en effet de grands dangers pour l'homme, comme le dénonce l'écologiste Michèle Rivasi, spécialiste des risques industriels.

    rivasi.jpgL'Europe s'en mêle

    L'euro-députée Europe-Ecologie doit organiser aujourd'hui, avec des scientifiques allemands, une conférence au Parlement européen de Strasbourg sur  les dangers extrêmes de ce nouveau gaz que l'on commence à trouver sur les systèmes de climatisation des voitures. Adopté par la plupart des constructeurs automobiles pour remplacer le R134e actuel, progressivement interdit en raison de ses méfaits sur la couche d'ozone, ce produit a été mis au point par le spécialiste américain Honeywell. Le HFO-123yf a en effet le mérite de réduire de 99,8% les rejets de gaz à effet de serre. Le nouveau composé a déjà été certifié en Europe, aux Etats-Unis et au Japon et doit bientôt être utilisé par l'industrie automobile dans le cadre de la réduction des émissions de gaz à effet de serre engagée par la Commission européenne.

    L'inquiétant revers de la médaille verte

    Moins polluant, ce gaz inflammable et toxique peut en revanche mettre en danger la vie des conducteurs, des passagers, et des pompiers en cas d'accident. La température d'auto-inflammation du HFO-1234yf étant particulièrement très basse (405 °C), en cas d'accident de la route, les risques d'incendie sont grands et l'inflammation de ce gaz produit du fluorure d'hydrogène, qui se transforme en acide fluorhydrique - extrêmement toxique et corrosif - au contact de l'eau. Pas besoin d'être un grand chimiste ou un grand angoissé de la vie, pour imaginer l'importance des dégâts sur la santé des passagers du véhicule, si le liquide de refroidissement s'enflamme et que les pompiers interviennent, lance à la main, pour éteindre le feu...

    Les remèdes aux torts causés à l'environnement par les activités humaines portent parfois atteinte à l'homme  lui-même... Espérons que l'Europe se prononce pour l'interdiction de ce gaz éminemment dangereux. Mais cela ne doit pas impliquer pour autant de renoncer à préserver la couche d'ozone. Car les conséquences de l'accroissement de l'effet de serre ne sont pas non plus très bonnes pour l'homme... Alors, en attendant la mise en production industrielle d'un nouveau fluide frigorigène, inoffensif pour la couche d'ozone et sans danger potentiel pour l'homme, une suggestion (écolo bien sûr) : et si on renonçait à utiliser la clim' dans nos voitures ? 

    En savoir plus :

    Le blog de Michèle Rivasi : CLIQUER ICI 

    Son interview et le dossier de France info : CLIQUER ICI

    Cathy Lafon

  • "Costa Concordia" : l'Italie craint un désastre écologique

     

    concordia.jpg

    Naufrage du "Costa Concordia", 13 janvier. Photo AFP

    Sudouest.fr nous alertait lundi 16 janvier, dès le début de l'après-midi : après l'accident qui a provoqué son naufrage dans la soirée du vendredi 13 janvier, et la mort de 6 personnes, les sauveteurs continuent à s'affairer autour de l'épave du gigantesque paquebot de croisière "Costa Concordia". Deux objectifs : retrouver des rescapés (il reste encore ce soir une quinzaine de disparus), mais aussi éviter l'explosion d'une véritable "bombe écologique". Le paquebot a fait naufrage tout près de l'île du Giglio, dans une zone naturelle protégée de la Toscane, superbe région italienne.  Le ministre italien de l'Environnement, Corrado Clini, l'a confié dans une interview au quotidien italien "La Stampa" reprise par l'AFP : "Le navire a des réservoirs pleins de carburant, c'est un gasoil dense, lourd, qui pourrait se sédimenter dans les fonds, ce serait un désastre". Le ministre explique que le carburant pourrait "se disperser en mer, contaminant une côte exceptionnelle avec les effets, connus en pareil cas, sur la faune marine et les oiseaux".  "Dès que ce sera possible, ce carburant sera extrait du navire. Le problème est qu'il faut tenir compte de l'équilibre précaire de la coque",  a déclaré Corrado Clini. L'épave du mastodonte des mers joue en effet les équilibristes sur des rochers à moins de 50 mètres de la côte.

    Des navires de croisière plus écolo

    On peut se demander avec France Info si l'on doit encore courir le risque de laisser naviguer d'aussi gros paquebots, dont l'impact écologique sur certains fonds marins ou fluviaux est déjà jugé désastreux par les défenseurs de l'environnement, comme dans la lagune de Venise.

    De son côté, l'organisation environnementale Robin des bois rappelle que le gigantisme des paquebots et d'autres types de navires comme les porte-conteneurs, inquiète depuis plusieurs années les spécialistes du remorquage et du sauvetage en mer. Cela ne date pas d'hier : cette course au gros inquiétait déjà Joseph Conrad, marin et écrivain, un mois après la tragédie du Titanic survenue dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, dont, étrange coïncidence, nous allons commémorer cette année le centenaire. Robin des Bois tirait la même sonnette d'alarme en octobre 2011, lors du naufrage du porte-conteneur Rena en Nouvelle-Zélande, en espérant que de nouvelles règles et de nouvelles précautions soient imposées aux constructeurs, aux armateurs et aux équipages des porte-conteneurs pour limiter les dégâts environnementaux en cas d'accident.

    Maplanete.fr croise les doigts pour qu'une nouvelle catastrophe écologique marine ne se rajoute pas à un désastre humain déjà trop lourd.

    Pour en savoir plus avec Sud Ouest : CLIQUER ICI.

    Cathy Lafon

     

  • Nucléaire : stop ou encore ?

    centrale-nucleaire.jpgFukushima et campagne présidentielle française obligent, on assiste en ce début d'année à une prolifération d'infos, de rapports, de réunions et d'études en tout genres, concernant la sûreté et les coûts de la filière nucléaire en France. Pour l'enjeu de la démocratie dans notre société, c'est plutôt rassurant, même si certains se demanderont toujours jusqu'à quel point la filière nucléaire et les instances officielles françaises jouent le jeu de la transparence.

    Décryptage des dessous d'un agenda ultra chargé, qui prouve bien que le débat fait rage sur l'avenir du nucléaire en France et en Europe, que l'on veuille ou non en convenir. Et qui ne s'arrêtera pas le 6 mai, au soir du deuxième tour de l'élection présidentielle.

     

    • Dès le lendemain, le 17 janvier,  le gouvernement français réunit les acteurs de la filière, EDF, le CEA et Areva, afin qu'ils unissent leurs forces de recherche et de développement au sein d'un nouvel institut. Premier objectif de ce sommet du nucléaire : s'assurer que les exigences de l'ASN soient rapidement mises en oeuvre. Et peut-être aussi commencer à organiser le réagencement et l'optmisation économique du secteur, afin d'avoir déjà quelques billes sous le coude, le jour où la Cour des comptes rendra son rapport sur le coût du nucléaire en France, le 31 janvier.
    • Du 19 au 21 janvier, Bordeaux sera au coeur du débat sur le nucléaire. Greenpeace y organise ses "3 J" du nucléaire, sur un thème bien d'actualité : "libérons l'énergie". Trois jours de folies anti-nucléaires gratuites (en ces temps de crise, c'est bon à prendre), qui commencent le jeudi 19 janvier par la représentation de la pièce "Avenir Radieux, une fission française", par son auteur-interprète Nicolas Lambert, suivie d'un débat (20 h 30, Rock School Barbey, entrée prix libre). Le vendredi 20 janvier, un espace inter-associatif s'installe place Pey-Berland, de 10 h à 18 h, pour inviter le public à s'informer et à échanger avec les associations, réseaux et collectifs sur les problématiques et solutions énergétiques. Enfin, le samedi 21 janvier, une Vélorution, en partenariat avec l'association Taca, partira de 14 h de la gare Saint-Jean, pour arriver à 14 h 45 aux Quinconces, où une mobilisation citoyenne prendra la forme d'une grande fresque humaine : une flahsmob libératrice d'énergie, en quelque sorte.
    • Enfin, le 31 janvier, la Cour des comptes doit publier un rapport très attendu sur les coûts complets de la filière nucléaire en France. Loin de clore le débat, ses conclusions ne devraient que le lancer. C'est ce qu'indiquait le journal La Tribune, le 12 janvier dernier, qui s'est procuré en avant-première une version intermédiaire des travaux de la Cour des comptes. .Si elle est hyper calée et plus que bien renseignée sur les coûts passés, l'institution concluerait en effet à des "incertitudes importantes" sur les coûts à venir, liés en particulier au démantèlement des centrales et à la gestion des déchets. Coûts que renforceront nécessairement ceux dus aux exigences de sûreté émises tout récemment par l'ASN et dont on ne sait pas si la Cour des comptes aura eu le temps de les intégrer...  Petit rectificatif à  apporter au joli scoop des deux journalistes de la Tribune, par ailleurs d'une belle tenue : le coût à la construction du parc électronucléaire français est bien chiffré à 96 milliards d'euros par la Cour des comptes, soit 1,5 millions d'euros le mégawatt installé  (et non 1,5 milliards d'euros, comme elles l'ont écrit un peu trop hâtivement).

    On sait que des baffes se perdent régulièrement en France, mais y aurait-il aussi des chiffres qui s'y perdraient  ... ?

    On en reparlera très bientôt (le 31 !) mais on peut dores et déjà se demander comment la Cour des comptes pourrait aboutir à un tel constat de flou financier, pour une filière technologique à haut risque comme le nucléaire, clasée domaine d'excellence de l'industrie française, où les milliards d'euros valsent à nous en faire perdre la tête.

    Deux chiffres bien  précis sont pourtant arrivés de l'étranger aux oreilles de maplanète.fr.

    60 milliards d'euros :  le coût du démantèlement des onze premières centrales britanniques. Pour le démantèlement des 58 réacteurs français (19 centrales) EDF aurait mis de côté en 2010, 15 milliards d'euros .... Plus de 100 milliards d'euros : le coût estimé par les autorités japonaises de la catastrophe de Fukushima. On parle également de plusieurs centaines de milliards d'euros pour l'indemnisation des entreprises et des habitants contraints d'évacuer leur logement dans la zone contaminée. Fukushima pourrait coûter entre 100 et 600 milliards d'euros au Japon", estime Michèle Rivasi, députée européenne Europe-Ecologie les Verts, fondatrice de la Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité (Criirad). Certes, quand on aime on ne compte pas, mais si un accident grave arrive en France, éventualité que même le patron de l'ASN, André-Claude Lacoste n'exclut pas (voir notre billet "Cher ACL, je te kiffe"), seulement 600 millions d'euros seraient provisionnés en termes d'assurance...

    A juste titre, on parle beaucoup en France de l'endettement de l'Etat laissé aux générations futures. Pour le nucléaire, ne devrions-nous pas enfin commencer à nous demander également quelle sera un jour la note à payer (sanitaire, économique, financière...) et qui devra la payer ? C'est ce que les citoyens attendent du rapport de la Cour des comptes, le 31 janvier prochain. Autrement dit, la transparence sur le vrai coût du nucléaire, direct et indirect. Et la sortie de "l'exception démocratique" nucléaire française.

    La suite du calendrier français et européen sur la sûreté des centrales nucléaires

    25 avril 2012 : examen et approbation par l’ENSREG (Energy nuclear safety regulators group) du rapport des conclusions des revues croisées européennes.

    28-29 juin 2012 : présentation par la Commission européenne de son rapport sur les tests de résistance au Conseil européen.

    30 juin 2012 : date butoir avant laquelle les exploitants des sites nucléaires français devront proposer à l’ASN le contenu et les spécifications du « noyau dur » propre à chaque installation.

    15 septembre 2012 : date limite pour la remise des rapports des exploitants pour les installations moins prioritaires.

    ► Lire aussi le Journal de l'Environnement :  "Nucléaire : l'impossible addition ?" . Cliquer ICI.

    Cathy Lafon